Le silence de la mer – Vercors

Le comment du pourquoi

On m’a offert la version audio de ce recueil de nouvelles (en fait, pas tout à fait celui-là… ma version contient 6 nouvelles) et en plus, il fait partie d’une liste de « livres à avoir lus ». J’ai déjà dit que j’aimais les listes hein? TOUTES les listes! Bref, je l’ai audio-lu… et il m’a virée de bord.

De quoi ça parle

D’abord, mise en contexte. Le silence de la mer a été écrit pas Jean Bruller, sous le pseudonyme de Vercors, aux éditions de Minuit. C’était la guerre, il était résistant. Toutes les nouvelles traitent certes de la guerre, mais surtout de la perte des illusions par rapport à celle-ci.

Mon avis

Je m’attendais à rien en écoutant Vercors. Je ne savais pas qui il était, je ne savait pas dans quel contexte j’allais me plonger. J’ai déjà beaucoup lu sur la 2e guerre mondiale mais bizarrement, c’est l’une des première fois que je lis une oeuvre qui a été écrite PENDANT la guerre, alors que les gens comprenaient petit à petit ce qui se passait. Je crois que c’est ce qui m’a tant touchée. Vercors a su toucher LE moment où le regard change, où la désillusion frappe de plein fouet. C’est d’ailleurs le point commun de toutes les nouvelles.

Chacun des textes du recueil est différent, tant par le style que par la longueur et la construction. La nouvelle titre, la plus connue, nous fait entrer dans une maison où doit loger un lieutenant allemand idéaliste et cultivé et qui doit faire face au silence obstiné du propriétaire et de sa nièce. C’est incroyablement fort et on y étudie la relation avec l’occupant, quand on a pas le choix et qu’on choisit de résister comme on peut : par le silence. « L’imprimerie de Verdun » nous fait rencontrer un personnage qui admire Pétain mais qui aime bien son employé juif tandis que « Ce jour-là » raconte une journée dans la vie d’un jeune enfant dont les parents sont résistants, alors qu’ils sentent que ça va mal tourner.

J’ai un peu moins accroché avec le début de « La marche à l’étoile », nouvelle préférée de l’auteur car inspirée d’une personne connue de lui. La fin est poignante mais ça prend un moment avant d’en arriver là.

Quand on lit ces nouvelles et qu’on sait à quel moment elles ont été écrites, on réalise que certaines personnes savaient très tôt ce qui se passait vraiment. On sent que l’auteur ne connaît pas vraiment la fin de l’histoire et il y a clairement une volonté de dénoncer, de faire comprendre ce qui était en train d’arriver au monde. Si Vercors se considérait d’abord comme un illustrateur, sa plume directe et belle à la fois m’a beaucoup touchée. Les personnages m’ont émue et certains moments clé, lorsque tout bascule, sont particulièrement poignants.

À découvrir!

16 Commentaires

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  1. Il est dans ma pile à lire depuis une émission des Bibliomaniacs qui avaient beaucoup aimé… A suivre donc !

    1. Ah cool, je n’avais pas écouté cet épisode des bibliomaniacs! Contente de voir que je ne suis pas seule à apprécier.

  2. Je l’ai découvert par le biais du film de Jean-Pierre Melville, sorti en 1949. Je devais être au collège, lorsqu’il est passé à la télé. J’ai toujours en mémoire la scène ou l’officier allemand énumère les auteurs français d’après les ouvrages classés sur les rayonnages de la bibliothèque !! A voir absolument !!!

    1. Je veux voir le film maintenant… J’ai vraiment aimé les nouvelles.

  3. Je l’ai lu il y a longtemps et il m’avait frappée .. J’ai vu le film, mais je ne m’en souviens pas du tout. Ce serait intéressant de le revoir maintenant.

    1. J’en garde un souvenir extrêmement fort… quelle atmosphère, quelles désillusions. Je veux voir le film aussi.

  4. Un recueil de nouvelles qui frappe fort, j’avais trouvé.

    1. Je suis on ne peut plus d’accord.

  5. Je garde un excellent souvenir de ce livre… Une lecture essentielle à mon avis.

    1. Je trouve aussi. On dirait qu’il a su capturer parfaitement le moment où tout bascule…

  6. Le silence de la mer, c’est connu ici, bien sûr je l’ai lu (mais il y a longtemps). A lire bien sûr!

    1. C’est connu aussi ici… mais moins, quand même. C’est pour ça que j’ai mis si longtemps à le lire!

  7. Je recommande la version de 2004 avec Thomas Jouannet, Julie Delarme et Michel Galabru (excellent dans un rôle sobre, très loin de l’Adjudant Gerber). Plus moderne et romantique que le film de 1949.

    1. Je pense que j’ai envie de voir les deux… j’aime bien cumuler les versions des adaptations.

  8. Je n’ai lu que « Le Silence de la mer », mais quelle claque !

    1. Tout pareil. Et il y en a d’autres tout aussi fortes.

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