Le poids du mensonge – Emilie Turgeon

Le poids du mensongeJe vous avais parlé, il y a un bon petit moment, de « Ce qui ne tue pas » d’Émilie Turgeon, dans la collection Tabou.  Juste pour faire une histoire courte, on suivait une jeune fille qui survivait au pacte de suicide fait avec ses deux meilleurs amis.  Et eux, non.  Imaginez son désarroi, surtout qu’elle ne s’en sort pas sans séquelle. J’ai eu la bonne surprise de voir arriver la suite dans ma boîte aux lettres.

 

Toutefois, j’avoue que pour moi, le premier tome se suffisait à lui-même.  J’aimais bien que des questions restent irrésolues.  J’aimais pouvoir imaginer la suite.  J’aimais ce côté vraisemblable car dans la vie, il est assez rare que tous les fils sont bien noués et que l’histoire soit vraiment finie.   Du coup, j’ai trouvé ce tome un peu facile.   Pas que ce soit inintéressant, loin de là, mais bon, j’ai moins accroché.

 

Le roman traite des  non-dits, des mensonges faits « pour bien faire » ou « pour ne pas faire de peine », qui font finalement plus de mal que de bien.  On pourrait aussi considérer le mensonge de Lili comme « mensonge pour ne pas avoir à supporter les conséquences »… bref, elle n’a jamais dit officiellement que ce n’était pas un accident.  Et voilà que, tout à coup, on remet cette thèse en doute et que Frank, son ami décédé, est remis en cause.   Lili va donc être face aux conséquences de son mensonge, mais après autant de mois, pas facile de tout dire à ses parents et à son petit ami, Tom, son ex-physiothérapeute.

 

Il y a une prise de conscience fort intéressante, dans ce roman.  Un moment fort où la jeune se décentre soudainement de sur elle-même pour élargir sa vision du monde et devenir subitement une adulte. J’ai aimé son évolution, j’ai aimé qu’elle fasse de vraies erreurs, qu’il n’y ait pas toujours de « bonne raison ».  J’ai aimé qu’elle ne soit pas une sainte victime de tout ça.  Certains côtés m’ont semblé un peu too much, mais compte tenu de son âge, ça se comprend.  Et j’ai aimé que les décisions, toutes exagérées qu’elles soient, viennent d’elle et pas de quelqu’un d’autre.

 

Par contre, j’ai vraiment, vraiment tiqué sur un point.  Je travaille dans le milieu de la santé, voyez-vous.  Et moi, un intervenant qui parlerait d’un client à un autre en leur donnant des « petits noms » genre « ma Cinglée » ou « Ma survivante », je ne peux juste pas.  C’est pour moi, impensable, complètement anti-déontologique et immature.  Du coup, je n’aime pas du tout le personnage qui fait ça.  Ceux qui l’ont lu comprendront le problème que ça cause!

 

Un livre qui traite encore une fois de sujets qui comptent pour les ados, mais que j’ai quand même moins aimé que le premier tome.

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4 Commentaires

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  1. Une lecture intéressante donc mais peut être pas indispensable 🙂

    1. Voilà.

  2. Il faut dire qu’il y a un problème dérangeant.

    1. J’avoue!

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