Le bal des folles – Victoria Mas

Le comment du pourquoi

Parce que je l’avais vu partout. C’est rare que je choisis mes livres de cette façon, mais j’étais tellement « out of it » question lecture que j’ai pris le livre en avant sur le présentoir de la bibliothèque!

De quoi ça parle

Ce court roman nous raconte l’histoire de femmes qui vont se croiser à la Pitié-Salpêtrière, ou Charcot, le grand Charcot, soigne les folles et les hystériques à la fin du 20e siècle. Eugénie, jeune fille de bonne famille internée par son père car elle parle aux esprits, va croiser la route de Geneviève, l’infirmière, de Louise et de Thérèse, deux autres pensionnaires. Un regard sur le monde de la psychiatrie de l’époque, où les « folles » étaient paradées, des classes ouvertes au fameux « bal des folles ».

Mon avis

J’ai aimé ce roman. J’ai passé un bon moment de lecture. Pourtant, je n’arrivais pas à écrire un billet cohérent, qui mettait en lumière adéquatement mon malaise par rapport à ce livre, en lisant un billet sur le blog de Krol. Je n’ai pas compris le choix d’Eugénie, jeune spirite, comme personnage principal. Je m’attendais à lire un moment fouillé et tout en teintes de gris sur le traitement des femmes à l’époque, avec un côté féministe. Et j’ai eu un roman sur fond de surnaturel, qui n’était selon moi, pas du tout nécessaire et qui met en avant certains aspects (Eugénie qui prouve aux gens qu’elle parle VRAIMENT aux esprit) au détriment de ce qui m’aurait, moi, davantage intéressée. Le fameux bal, entre autres, qu’on parle du ballet quotidien à l’intérieur des murs de la Salpêtrière ou encore celui où les pensionnaires sont « montrées » aux bourgeois. Bref, même si j’ai passé un bon moment, même si j’ai conseillé ce livre à quelques amis, il y a eu un aspect « survolé » qui m’a dit que c’était « Bien ». Bien, mais pas excellent.

Ceci dit, l’autrice permet de lever le voile sur le traitement des femmes à l’époque. Des femmes réellement atteintes de maladies mentales, il y en avait à la Pitié. Mais il y avais aussi des femmes trop libres, trop fortes ou encore trop blessées par la vie pour leurs familles ou leurs maris. C’était ma foi fort simple d’accuser sa femme ou sa fille d’hystérie pour s’en débarrasser. De plus, les « traitements », ma foi fort particuliers, font vraiment peur mais on évite de tomber dans la dichotomie « les bons » et « les méchants ». La science était ce qu’elle était, bien dictée par les croyances et les moeurs de l’époque et on nous montre plusieurs personnes persuadées de faire la « bonne » chose dans le traitement des patientes. Même si ça nous semble, à nous, complètement aberrant.

Malgré mes bémols, l’histoire demeure percutante et je m’en souviens plusieurs mois après, ce qui me permet de terminer mon billet. La situation reste en mémoire et le sort de ces femmes est parfois bouleversant. Certaines scènes d’amphithéâtre, d’hypnose ou de convulsions sont marquantes. De plus, on évite le manichéisme car pour plusieurs de ces femmes, la Salpêtrière est un refuge, presque une chance. Ceci dit, le thème reste d’actualité car les femmes qui refusent d’entrer dans le moule doivent, encore aujourd’hui, se justifier et faire leur place. Ne serait-ce que pour ça, ce roman vaut la peine d’être lu. En plus, il se lit tout seul!

30 Commentaires

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  1. Je ne pense pas le lire. J’ai tellement aimé « la salle de bal » d’Anna Hope sur un thème similaire que j’ai trop peur de la déception avec celui-ci.

    1. Et moi, je vais lire La salle de bal… tout le monde m’en parle depuis que j’ai lu ce roman.

  2. Après les avis enthousiastes, les autres… et tant mieux, on en peut pas tout lire, et une lecture un peu frustrante pour plusieurs lectrices avisées ne mérite pas d’être notée. (à mon humble avis !) ^-^

    1. Des fois, ça fat bien d’y aller au feeling! Je n’ai pas détesté, ça se lit tout seul mais je n’ai pas trouvé beaucoup de nouveau dans le traitement. Un roman de Maggie O’Farrell traitait aussi bien des femmes et de leur traitement à l’époque.

  3. Je rejoins Aifelle, même celles qui ont aimé, comme toi, ont tout de même des bémols, et je préfère rester sur la belle expérience du roman d’Anna Hope.

    1. Et moi, je vaie lire le anna hope… il faut, je crois.

  4. Merci pour le lien ! Bon, tu as des bémols, mais tu as aimé aussi, mais tu as des bémols ! 😉

    1. Voilà… tout à fait. J’ai bien aimé, mais je n’ai pas eu de révélation. Ce qui aurait pu avoir lieu. Mais bon. Bref…

  5. J’ai trouvé qu’il ne levait pas le voile sur grand-chose qui n’ait déjà été écrit. Le livre est décevant car elle avait un très bon sujet avec ce bal qui pour le coup est un élément vraiment original mais comme tu l’écris, elle le noie dans tout un tas d’autres histoires parallèles et rien n’est approfondi au final. Dommage.

    1. Oui, tu as raison. Pas nouveau mais ça aurait pu être tellement plus… J’ai eu une impression de survol. Distrayant mais bon…

  6. C’est vrai que les femmes qui ne voulaient pas assumer le rôle traditionnel de mère, d’épouse soumise et de femme de ménage, étaient vite considérées comme folles. Moi aussi j’ai aimé le Bal d’Anna Hope et aussi La maison du docteur blanche de Laure Murat. Ce dernier montre où on en était au niveau des traitements psychiatriques à l’époque et parle de Maupassant, Nerval, Gounod.

    1. Oh, ça je ne connaissais pas du tout… je vais aller voir ce que ça donne!

  7. J’ai beaucoup aimé même si j’ai ressenti un certain manque dans ma lecture, mais le but de l’auteur n’était pas de présenter les maladies mentales et leurs thérapies, je pense.

    1. Non, tu as raison, je pense que l’objectif était différent. J’aurais juste préféré qu’on reste sur un truc plus psychiatrique et moins spiritiste… je pense que c’est ce qui m’a le plus dérangée.

  8. je fais partie de ceux qui ont aimé (je n’ai pas lu la salle de bal!)
    Bon dimanche!

    1. Généralement, l’accueil a été hyper positif. C’est moi qui suis un peu pointilleuse, je pense. Mes attentes étaient vraiment hautes.

  9. Je tenterai l’aventure tout de même je pense.

    1. Tu me diras si ça a fonctionné pour toi.

  10. Je vais le lire en audio pour le prix audiolib en me faisant enfin mon avis car je vois pas mal de bémols dans les différents avis mais au moins tu as quand même aimé, ça me rassure 😉

    1. Tu me diras. Je pense que mes attentes étaient pas mal trop élevées, en fait.

  11. J’ai bien prévu de le lire. Le père Noël l’a offert à mon paternel donc quand il l’aura fini, je le récupèrerai. J’en ai entendu beaucoup de bien, avec quelques réserves parfois.

    1. Ce père Noël fait drôlement bien les choses, dis donc! tu me diras ce que tu en as finalement pensé.

  12. J’ai été déçue par ce roman qui m’a paru peu consistant et trop survolé.

    1. Tout à fait d’accord pour le survol. Ça aurait mérité plus de profondeur.

  13. tout à fait d’accord avec ta critique

    1. Je me sens quand même un peu moins seule.

  14. Je ne pense pas le lire non plus. J’aimerais bien un essai sur le sujet. Tu as lu Mona Chollet ? Ses livres (« Sorcières » et surtout « Beauté fatale » ) sont passionnants.

    1. J’ai tenté de lire Sorcières, mais je n’était pas dans le mood, je pense. Je tenterai Beauté Fatale… peut-être que j’accrocherai davantage.

  15. J’ai encore envie de le lire ce roman et j’espère que j’y arriverai. Je suis très intéressée par le sujet et c’est une motivation.

    Merci pour ton retour

    1. Clairement, si le sujet t’intéresse, ça se lit super bien, je trouve.

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