J’accuse – Annick Lefebvre

Je vais commencer par m’adresser à ma p’tite maman d’amour, avec des gros yeux : « mais pourquoi tu m’as pas emmenée voir cette pièce? »  Il faut savoir que maman voit à peu près tout ce qu’il y a de théâtre entre le Saguenay, Québec et Montréal.   Je ne peux pas suivre because boulot mais je pense que celle-ci, je regrette VRAIMENT de l’avoir manquée.

 

J’accuse est un texte qui dérange.  Un texte plein de colère qui jette un regard sans concession sur le Québec d’aujourd’hui à travers 5 monologues de femmes dans la trentaine, très différentes les unes des autres.   Tout y passe.  Aucune n’est parfaite.  Chacune nous fait réfléchir.  C’est souvent cru, brut de décoffrage et bourré de références actuelles.   Féministe aussi.  Mais les textes vont droit au but, nous confrontent à nos préjugés et nos certitudes, souvent.   Ces femmes nous parlent et soudain, ça déborde.  Elles se révèlent davantage que ce qu’elles avaient prévu.  Et là, on a pas le choix de se demander pourquoi ces femmes en sont arrivées là.   Comment elles ont pu en arriver à ces propos parfois complètement « pas politically correct ».

 

Il y a la vendeuse de collants qui se sent jugée par toutes les clientes chic mais qui les juge elle aussi, sans concession.  Il y a la chef de PME qui n’y arrive pas, qui est complètement stressée et qui en vient à tenir des propos de droite, propos souvent entendus d’ailleurs.  Il y a celle qui n’est pas née ici, qui voudrait tellement s’intégrer, qui connaît notre culture mieux que nous (sauf Passe-Partout) mais qui se heurte toujours aux préjugés. Il y a la fan, la fan finie, celle dont la vie tourne autour d’Isabelle Boulay, sorte de fil rouge entre toutes ces histoires.  Cette fan qui accuse Annick Lefebvre, l’auteur, de se moquer d’elle.  Et celle qui aime trop, trop intensément, qui ne veut pas ce que les autres veulent.  Chacune d’entre elle a réussi à me toucher parce qu’elles sonnent vrai, qu’elles sont infiniment complexes et j’aurais adoré voir les actrices les incarner.  J’aurais aimé entendre par leurs bouches ces phrases longues, lancinantes, qui finissent souvent par un coup de poing.   Bref… si jamais ça rejoue…

… je veux y aller!

 

6 Commentaires

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  1. Si jamais tu peux y aller, ta soirée s’annonce belle.

    1. Yep! Je vais tenter le coup, un jour!

  2. J’étais aussi très déçue de ne pas pouvoir la voir celle-là. Elle était jouée l’année dernière et a été rejouée cette année. Malgré ça, je n’ai pas eu le temps d’aller à Montréal pour la voir. Dommage… j’aimais bien les actrices en plus ! Je vais me rabattre, comme toi, sur le texte je crois 🙂

    1. Ah, ça vaut le coup, tu vas voir! Et si un jour ça rejoue, c’est certain que je vais aller voir la pièce!

    • Annick Lefebvre sur 20/03/2017 à 07:17
    • Répondre

    Juste déposer ici un merci. Merci d’avoir plongé dans ce texte. En espérant qu’il ait su remuer quelque chose de viscéral en vous. 🙂

    1. Oh, merci pour votre passage. Ça me fait plaisir de voir que mes mots vous sont parvenus. J’ai vraiment aimé le texte, qui fait réfléchir et duquel on ne sort pas indemne!

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