Compartiment pour dames – Anita Nair

J’ai acheté ce roman en 2007, pour une lecture commune du défunt « club de lectures des blogueuses ». Bizarrement (ironie ici), je ne l’ai pas lu et il est… resté dans la maison, qui sera démolie et à laquelle je n’ai plus accès. Je l’ai donc racheté en ebook pour le lire pour Lisons l’Asie. Welcome to my life.

De quoi ça parle

Akhila a la quarantaine. Elle travaille aux impôts, elle est célibataire, pas par choix. Elle n’a jamais pu vivre pour elle-même, ayant toujours été la soeur, la fille de quelqu’un, ayant des responsabilités envers eux. Un jour, sur un coup de tête, elle décide de partir seule vers Kanyakumari, sur le bord de la mer en Inde et c’est dans l’intimité du compartiment pour dames qu’elle va poser la question qui la hante : une femme peut-elle vivre pleinement sans homme, sans être mariée?

Mon avis

Non mais pourquoi j’ai attendu si longtemps avant de lire ce roman? Je connais très peu l’Inde, que ce soit par sa culture ou sa littérature et ce roman nous ouvre les yeux sur la condition des femmes dans ce pays. Qu’elles soient cultivées ou sans éducation, riches ou pauvres, elles ne restent « que » des femmes et sont donc considérées comme inférieures. Toutes. Leur abnégation et leur générosité n’est que le dû des familles, des frères et la communauté est sans compromis pour celles qui osent s’écarter d’un pas de la route qui a été tracée pour elles. Le récit est à la fois triste mais recèle une note d’espoir, même si la fin ne m’a pas totalement convaincue, le personnage principal s’éloignant un peu trop du portrait que nous en avions au départ. Ceci dit, j’ai passé un excellent moment de lecture.

C’est donc un portrait de la condition des femmes au 20e siècle en Inde qui nous est tracé. Vingtième siècle car le roman a été écrit en 1999. Ce sont des femmes ordinaires, des femmes qui doivent exister par milliers en Inde. Certaines ont un destin plus dur que d’autres, mais j’ai aimé ces portraits, ces femmes qui se racontent à d’autres qu’elles ne reverront jamais. C’est parfois doux, parfois révoltant, mais les portraits sont profondément humains.

Akhila, le personnage principal, est une jeune femme vive mais opprimée par une famille brahmane aimante, croyante, traditionnelle… et misogyne. Il y a beaucoup d’humour, des remises en question et une vraie réflexion sur la condition de ces femmes, si différentes et semblables à la fois. Bref, à découvrir!

10 Commentaires

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  1. De cette auteur j’ai lu « L’inconnue de Bangalore » qui traite de la condition des transexuels en Indes : c’est tout aussi intéressant et réussi.

    1. Oh, je ne connaissais pas du tout ce titre. Je note!

  2. Autre enquêtrice mais un peu plus tôt en Inde, héroïne des années 1920-1930, dans les romans de Sujata Massey, premier volume paru Les veuves de Malabar Hill, un ou deux autres suivent il me semble. Très intéressant sur la condition des femmes, le poids de la tradition, des différentes religions, des castes…
    Bonnes lectures
    Brigitte

    1. Je vais fouiner un peu pour voir. Les années 20-30 en Inde, ça me parle!

  3. J’ai beaucoup entendu parler de ce roman, mais toujours pas lu. Il faudrait que je lui trouve une place.

    1. Imagine, ça faisait 15 ans que je l’avais!

  4. J’avais adoré ce roman et ces portraits de femmes ! Le roman date peut-être du XXème siècle, mais résonne encore bien juste au XXIème, hélas !

    1. Oui, malheureusement, c’est encore très réaliste aujourd’hui…

  5. Merci pour cette découverte.

    1. Mais de rien ma chère!

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