La bête à sa mère – David Goudreault

la-bete-a-sa-mereJ’ai écouté ce roman en audio.  Il m’a accompagnée durant quelques jours dans mes allers-retours au travail.  Et chaque matin, j’avais une nouvelle indignation à partager à mes collègues : « vous savez pas ce que le gars de mon livre a dit/fait? »   C’est qu’il m’a fait rager, ce mec!  Rager et rire en même temps parce qu’il faut l’avouer, c’est tout un numéro!  Et il a fini par m’émouvoir.  Un peu.

 

Et quand même, il fallait le faire!

 

Ce récit s’ouvre donc sur l’aveu d’un meurtre et tout ce qui va suivre est une longue confession.  Le narrateur va nous raconter sa vie, depuis son enfance, en tentant de nous expliquer comment il en est arrivé là.  Lui, né dans une famille monoparentale où « sa mère se suicidait souvent », il a été un jour placé en famille d’accueil par la DPJ.  Et ne s’en est visiblement jamais remis.   Toute sa vie durant, entre une arnaque et un cambriolage, il va chercher cette mère qu’on lui a arrachée.  Et crosser tout le monde par la même occasion.  Parce que bon.. pourquoi pas!

 

Ce qui fait la spécificité de ce roman, c’est la voix du narrateur.  Il est… il est… arghhhh!!!  Il est un bandit, un menteur, il réinvente sa vie à toutes les 5 minutes et en plus, il torture des animaux.  En plus, il est très fier d’être ce qu’il est (un crosseur, quoi) et il adore profiter du système.  Bref, il me rappelle certaines personnes.  Ce qui m’énerve.  Sauf que lui, contrairement à eux, c’est qu’il est drôle dans sa provocation!  Il est d’une mauvaise foi incroyable, a une façon de voir le monde complètement barrée, pense tout savoir et tout connaître… bref, c’est ma foi fort distrayant!   Et documenté, of course!   Il égraine les citations n’importe comment, attribue les mots de l’un à l’autre. C’est du grand n’importe quoi!

 

Ceci dit, le roman est à la foi fort, marquant et drôle à la fois.  Notre perception du narrateur évolue avec la lecture, on est fasciné par sa capacité à ne pas voir les choses, à tout interpréter pour que ça fitte avec son idée de départ.  Et vers la fin, on est limite découragés pour lui, en raison de  toutes les incompréhensions et de sa totalement déformée de la réalité.

 

C’est écrit dans une langue très québécoise et l’écouter, c’était juste parfait!  Il y a une suite… que je lirai certainement bientôt… en espérant qu’il l’aie un peu plus roff dans la suite!

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6 Commentaires

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  1. Ah voilà une lecture qui me tente !

    1. Tu me diras! Il m’a fait choquer, tu peux pas savoir! IL m’a aussi fait beaucoup rire!

  2. Torture d’animaux, tu viens de me perdre!

    1. Ah mais c’est pas le sujet principal… mais disons qu’il n’est pas aimable tout de suite!

  3. Laurence est moins enthousiaste que toi mais je suis intriguée, je dois dire…

    1. Il dérange profondément ce roman. L’art du malaise. Tant de dureté sous couvert d’humour.

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