Automne rouge – André-Philippe Côté / Richard Villerand

Le comment du pourquoi

Parce que j’avais besoin d’un roman sur le thème de l’automne et que Daphné, de Signé Daphné, m’avait proposé en lecture commune. Et j’ai cru comprendre qu’elle n’avait pas beaucoup aimé alors que, pour ma part, ça m’a plu.

De quoi ça parle

Québec, 1970. À l’école secondaire, Laurent Lessard et Jason Picard ne sont pas des amis. En fait, Laurent est fils d’une syndicaliste engagée, séparatiste mais pacifique et Jason fils d’employé d’usine, d’origine « indienne », comme il le dit lui-même. Parce qu’en 1970, c’est comme ça qu’on disait. Nous sommes à la fois sur fond de grève et de montée du FLQ et quand un enseignant demande à ses élèves de créer un héros québécois, des questionnements vont s’amorcer chez plusieurs personnages.

Mon avis

Disons-le tout de suite, j’ai beaucoup aimé. Certes, ça va un peu vite, mais comme ce qui m’a happée est la quête d’identité des deux jeunes (un en tant que blanc, l’autre en tant qu’autochtone), vue à travers cette lentille. La recherche de héros est très parlante et très révélatrice du « cul entre deux chaises » de plusieurs québécois qui ne trouvent pas leur place nulle part. Comme je suis présentement en plein questionnement personnel à ce sujet, ça m’a parlé, of course.

J’ai beaucoup aimé les différents points de vue et les différentes réactions des personnages face aux injustices et à la situation du Québec dans le Canada. Pour moi, l’auteur a mis le doigt dessus. C’est ça. Totalement ça. Je réentends les discussions de plusieurs personnes de la génération juste avant la mienne (je suis née en 1976), qui ont vécu la crise d’octobre et les arrestations parfois arbitraires qui ont suivi. Avec les conséquences qu’on sait. Et le tout sans mettre les felquistes sur un piedestal, loin de là.

Ceci dit, c’est le questionnement des jeunes et sur le fameux « héros québécois » qui prend tout le devant de la scène. J’aurais préféré une plus longue série qui aurait permis de développer davantage les familles et les années qui séparent l’histoire de l’épilogue. C’est d’ailleurs le principal reproche de Daphné, qui s’est quant à elle davantage intéressée à la vie au quotidien des deux jeunes. Et j’avoue, après discussion, je réalise qu’il y a quelques trous. Toutefois, moi, quand je l’ai lu, ça ne m’a pas dérangée, à part une sensation de rapidité à la fin. Et j’ai beaucoup, beaucoup aimé, autant le sujet que le dessin aux couleurs passées.

Une bonne lecture.

8 Commentaires

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  1. Je sens qu’il faut que je m’informe sur l’histoire du Québec…

    1. Cette histoire n’est pas la plus glorieuse, disons. Un mort, des enlèvements, la loi sur les mesures de guerre (si tu étais intellectuel ou pas fédéraliste et que tu le disais, tu pouvais être arrêté) … c’est pas top.

  2. les différents points de vue ont l’air intéressant en effet!

    1. En trois tomes, ça aurait été parfait! MAis là, ça fait clairement réfléchir.

  3. Catégorie l’Amérique pleure du coup 🙂

    1. Hmmmm… oui et non. Ça réfléchit plus que ça engage. On peut dire quil ya de l’art vu qu’il y a des dessins!

  4. je note 🙂 merci pour la découverte !!

    1. De rien ma chère! J’espère que tu aimeras.

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