160, rue Saint-Viateur Ouest – Magali Sauves

C’est ma twinette Yueyin qui m’a offert ce roman lors du 12 août cette année. Elle l’avait lu, aimé, ça se passe à Montréal et c’est un policier.  L’auteure est née de mère juive mais c’est à travers son expérience d’enseignante qu’elle a connu davantage la communauté Hassidim du Mile End. Un peu comme Myriam Beaudoin (qui pour sa part n’est pas juive) dans Hadassa, roman que j’avais adoré. Après avoir fouiné un peu, j’ai réalisé que Magali Sauves avait aussi publié un autre roman dans le monde des Hassidim, Yiosh! chez Hamac. Inutile de préciser que maintenant, je veux le lire. Mais je reviens à 160, Saint-Viateur Ouest.

 

Le personnage principal est Mathis Blaustein. Né dans une famille juive ultra-orthodoxe, il n’a presque plus de contacts en raison de son homosexualité, pour laquelle il n’y a absolument pas de place, et de son métier; il est enquêteur pour la SQ. Il est très discret sur son lieu de travail et vit difficilement le fait d’être coupé de ses racines.  Alors qu’il est dans une enquête sur la mort d’un chimiste génial chez Green Stuff, sa mère, Yocheved, reçoit la visite d’une vieille dame visiblement désorientée qui cherche Hannah et qui soutient qu’elle est ici chez elle, au 160, Saint-Viateur Ouest. Sauf que la famille a toujours habité au 158bis. Bref, l’enquête en cours va s’entremêler avec son histoire familiale.  Le genre de truc que j’aime beaucoup beaucoup.

 

Si l’enquête policière est intéressante, elle n’a pas été pour moi l’élément le plus intéressant de l’histoire et elle nous apparaît plutôt en arrière plan. La quête historique, la réflexion sur la mémoire et la percée dans cette communauté si peu connue ont été pour moi les éléments marquants de ma lecture.  Le regard m’apparaît réaliste mais bienveillant (ok, réaliste, mon opinion ne vaut strictement rien… je ne connais pas du tout cette culture à part ce que j’ai lu dans des romans… mais ça SONNE vrai) malgré l’impossibilité pour le personnage principal d’y trouver sa place.  Il ne rejette pas tout d’emblée et ses questionnements, son évolution, m’ont beaucoup interpellée. Quel personnage intéressant et ambigü… j’espère vraiment le retrouver dans d’autres romans.

 

Les fils sont tous bien noués, même si j’en aurais pris un peu plus pour que certaines affirmations apparaissent plus naturelles car je dois avouer que j’ai trouvé que certains raisonnements auraient mérité plus d’explications.  Et bon, l’orthophoniste que je suis a quand même noté que le défaut de langage de l’un des personnages ne « fittait pas »… personne d’autre ne va s’en rendre compte par contre… je suis une terreur pour ça!  L’écriture est simple mais nous entraîne en plein coeur de Montréal au début des années 2010. Entre holocauste, relations policiers-victimes, difficultés culturelles et avec une touche de commission Charbonneau, il y a certes beaucoup de choses dans ce roman dont la lecture m’a beaucoup plu!

À lire!

6 Commentaires

Passer au formulaire de commentaire

  1. J’avais déjà été tentée par Yueyin ; je le note, en espérant le trouver facilement en France.

    1. J’espère. C’est très intréressant comme roman et le contexte vaut le coup.

  2. Un polar chez Mémoire d’encrier, je note (quelle diversité dans leurs publications !)

    1. Tu as tout à fait raison. Je n’avais pas tilté mais en regardant, je vois qu’ils ont en effet des publication très diverses!

  3. Beaucoup d’aspects passionnants dans ce roman.

    1. Oui, je trouve. Il y a plein de thèmes qui m’ont réellement interpelée.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.