Cet automne a été fou. Du coup, j’ai peu suivi les blogs et j’avais relativement peu entendu parler de ce roman à sa sortie. C’est le billet de Jules qui m’a donné envie, et pour une fois, on s’entend très bien et on a aimé toutes les deux! Je dirais même que j’ai beaucoup beaucoup aimé.
Imbolo Mbue est née au Cameroun au début des années 80 et habite à New York depuis 1998. Quand elle nous raconte l’histoire de Jende Jonga, de son épouse Neni et de leur fils Liomi, on y croit. Elle réussit à rendre ces personnages réels, vivants et on s’y attache terriblement malgré leurs défauts et le clash des cultures qu’on vit parfois en lisant le roman. J’ai dévoré ce roman, j’étais limite cheerleader pour certains personnages (j’adore Neni… quelle femme), j’ai eu de la peine pour eux… bref, j’ai vraiment été impliquée dans cette lecture.
Jende Jonga est arrivé en Amérique il y a plusieurs années pour avoir une vie meilleure. À Limbé, il restait le fils de Pa Jonga, sans argent, sans les connexions nécessaires pour s’élever tandis qu’en Amérique… tout est possible! Le rêve américain. Là, il peut permettre à son épouse de faire des études de pharmacienne, son rêve. Elle est venue le rejoindre avec un visa d’étudiante et mord dans la vie New Yorkaise à pleine dents. Au début du roman, Jende décroche un très bon travail, celui de chauffeur pour Clark Edwards, banquier chez Lehmann brothers. Entre eux va se tisser un lien et le destin des deux familles va s’entrecroiser au fil de temps.
Leurs deux univers sont terriblement différents. D’un côté, il y a le riche banquier et son épouse qui sont aux prises avec leurs propres problèmes et de l’autre, la famille Jonga, qui sont pleins d’espoir et qui ne comprennent absolument pas comment on peut ne pas être heureux quand on possède tout ça. Bon, là, vous vous dites que c’est un truc hyper manichéens avec les gentis camerounais et les méchants blancs… mais c’est beaucoup plus que ça. Il y a certes le racisme systémique en fond d’écran (métaphore ordinateuresque pourrie, je sais… mais je trouve pas mon mon et je fais ma paresseuse) mais ça parle de relations humaines, d’immigration (légale ou non), de choc des cultures, de désillusions et d’évolution des rêves. La bataille de la famille Jonga, leur désir de Green card pour offir une vie meilleure à leurs enfants, leur optimisme, leur façon de voir le monde et de considérer les choses, tout ça m’a énormément touchée, surtout quand l’avenir s’assombrit. Certains événements m’ont brisé le coeur.
Clark Edwards, le banquier, n’est pas la méchanceté incarnée. Il avait des rêves, des convictions, est tout sauf parfait… mais bref. Impossible de ne pas avoir d’empathie pour son fils Mighty, pris dans ce tourbillon de problèmes familiaux sur fond de récession de 2008 et de scandales.
Un roman que j’ai adoré et que j’ai lu pour le mois Africain Américain d’Enna. Les billets d’Enna, Cuné (moins enthousiaste), Eva,
20 Commentaires
Passer au formulaire de commentaire
J’ai adoré cette histoire très humaine! Je l’ai lu en audio avec un très bon lecteur et j’ai trouvé cette histoire contemporaine des Etats-Unis très intéressante et les personnages très attachants!
Auteur
Moi aussi j’ai lu en partie en audio. La lecture audio était super bien je trouve. J’ai beaucoup aimé le fait que personne n’était parfait!
J’ai beaucoup aimé ce roman aussi, c’est une vision peu habituelle de la société américaine.
Auteur
Oui, une vision que je n’ai pas rencontrée souvent. On dirait que je sors du néant cette année. Il y a plein de réalités que je ne découvre pas, mais que je « réalise ».
Oh, tu me le remets en mémoire, il faut que je le remonte de ma LAL
Auteur
Très bonne idée. J’ai beaucoup aimé ma lecture.
Une thème qui m’intéresse c’est noté, vu ton enthousiasme. Je ne pense pas en plus avoir déjà lu un livre camerounais… La couverture est superbe
Auteur
Jai vraiment aimé. J’ai aimé que les personnages soient imparfaits, qu’ils fassent des conneries. Ça m’a beaucoup plu.
Une amie l’a lu dernièrement et m’en a dit du bien. Je ne sais pas pourquoi, mais la couverture ne me tente pas des masses … c’est bête, je sais.
Auteur
Pourtant, celui-ci est bien. J’aime ce genre de couverture pour ma part. Mais j’avoue que je ne m’attendais pas nécessairement à ça (ouais, je ne lis jamais les résumés) et que j’ai eu une agréable surprise. La version audio est aussi très bien, selon moi.
j’avais eu envie de le lire, tu confirmes!
Auteur
J’ai totalement adhéré, en tout cas. Je m’y attendais pas.
J’ai beaucoup aimé ce roman moi aussi; sur un thème rabattu, j’y ai trouvé une certaine originalité.
Auteur
Pour moi, l’originalité venait du fait que Jende n’est pas parfait et que son épouse non plus. Et aussi du fait que les rêves, ça change. Une très belle surprise pour moi.
J’ai adoré le fait que les deux faces de la médaille soient présentées. Ton billet me rappelle un excellent souvenir de lecture…
Auteur
Oui, tout à fait. Pas de manichéisme ici.
J’en ai lu des billets souvent mitigés de ce roman. Ça fait plaisir d’en lire un avis aussi enthousiaste que le tien !
Auteur
J’ai pour ma part beaucoup beaucoup aimé. Mais oui, j’ai lu des billets hyper mitigés aussi. Avec moi, ça a fonctionné.
Je suis moins enthousiaste que toi, j’ai trouvé que le romancier enfonçait des portes ouvertes.
Auteur
Je n’ai tellement pas beaucoup lu sur ce sujet que du coup, ça a super bien passé. Bien sûr, on sait des choses… mais j’ai aimé les vivre.