Se lever, c’est difficile. Je me demande vraiment comment je vais faire pour revenir au boulot. Je n’ai juste plus la CAPACITÉ de me lever avant 7h, je pense. J’ai perdu cette habileté. Va falloir y faire quelque chose, je le sens!
Bref, il fallait quand même me lever car j’avais une excursion toute la journée et aux prix d’une excursion en Suisse, sérieusement, il ne faut pas la manquer. Même que je suis arrivée un peu en avance. Ce qui, pour ceux qui ne connaissent, n’est pas nécessairement quelque chose qui va de soi, n’est-ce pas!
Rendez-vous à la gare routière pour une journée Lausanne-château de Chillon. Avec guide toute la journée. Comme mon guide touristique de la Suisse n’est manifestement pas fait pour moi (petit futé, nevermore), j’en suis ravie. Mais bon, le tout part tôt et revient tard. Du coup, il fallait y aller.
On a un petit bus privé pour nous et nous sommes une douzaine d’un peu partout à travers le monde. Il y avait un couple de québécois mais ils n’ont pas semblé vouloir répondre aux questions quand on leur parlait. Du coup, j’ai passé la journée avec une dame australienne qui allait faire le Mont Blanc dans quelques jours et une étudiante en médecine de Jordanie qui revenait d’un colloque. Trois continents, trois cultures, ça a rendu la journée hyper intéressante.
La Suisse est un pays fait de plusieurs cantons. Certains étaient à l’origine catholiques (comme Fribourg ou Berne) tandis que d’autres étaient protestants. Ceci a occasionné plusieurs affrontements, surtout dans le temps de la réforme, au 15e. Toutefois, ce conflit va influencer la politique pendant des siècles.
Environ 70% de la population parle allemand tandis que le reste parle français et italien. Il semblerait que cette séparation linguistique date du 5e siècle (c’est limite difficile à croire) lors des invasions des Alémans, qui ont germanisé les populations gallo-romaines et repoussé les irréductibles vers l’actuel territoire des Grisons. Quant au lac Léman, les Burgondes y sont arrivés mais ont adopté les coutumes de l’endroit. Et avant tout ça? Des populations celtes, qui se sont heurtées à l’armée romaine!
Le pacte de Grutli en 1291 (et non, aucun rapport avec Guillaume Tell) serait le premier pas vers la confédération Suisse, bien qu’on n’en soit pas du tout à l’indépendance, loin de là. C’est celui de 1315 qui sera ratifié par tous les cantons jusqu’en 1798, quoique adapté au goût du jour, of course. Et pourquoi se sont-ils alliés, tous ces cantons indépendants? Mais pour contrer les Habsbourg, l’ennemi commun pendant plusieurs années. La célèbre neutralité de la Suisse ne serait réellement entrée en vigueur en 1815, lors de la vraie indépendance. Entendons-nous, ce n’est pas une paix perpétuelle, puisque les cantons se chicanent allégrement entre eux. En 1848, les cantons catholiques veulent faire sécession, ce qui entraîne une courte guerre civile.
Pays de banques et d’horloges, la Suisse s’est longtemps enorgueillie d’être restée « neutre » mais vers la fin des années 90, on a réalisé qu’en fait, pas tant que ça… Plusieurs juifs auraient été refoulés aux frontières (quoique bon, soyons honnêtes, ils en ont accueillis plusieurs) et le commerce avec l’Allemagne et l’Italie était au mieux. En ce jour, la Suisse ne fait pas partie de l’UE mais est dans la zone Schengen, ce qui me facilite les choses!
Mais où en étais-je… Ah oui, l’autobus.
Nous sommes donc passés par le quartier international de Genève, où se trouvent plusieurs organisations internationales comme l’ONU, pour nous rendre à Lausanne, toujours sur les bords du lac Léman. Ce lac va de Genève à Montreux et fait 75 km. Le guide nous dit que son nom viendrait du latin « lemanus » qui voudrait dire « eau entre les montagnes »… c’est à vérifier, disons.
Le site de Lausanne a été occupé dès l’époque romaine. On peut d’ailleurs voir les ruines de la cité sur le bord de la route. Détruite, elle a été par la suite construite sur les hauteurs et les pentes pour se protéger des attaques venant de la mer. Au bord de la route, des maisons et tout plein de vert. Les couleurs de ce pays sont magnifiques. Les vaches sont en partie redescendues des pâturages d’été (comme dans les films et dans Heidi!) et tout près de la ville, une étrange pagode thaïlandaise très dorée offerte par le roi de Thaïlande. C’est heu… étrange.
Nous montons donc par la rue Caroline (boutiques super mignonnes) vers la cathédrale Notre-Dame de Lausanne. Sa construction a été amorcée au 12e et a été terminée au 13e. Toutefois, lors de la réforme, beaucoup de restaurations. On change la porte et le portique d’entrée, bye bye les statues, on peint le tout en gris et le chœur prend un aspect beaucoup moins chargé.
Par contre, il reste plusieurs vitraux du 14e dont une magnifique rosace et des vitraux représentant les vertus. En face, les vitraux bleus eu 15e et, dans la nef, les vitraux de l’époque protestante, plus sobres.
O y trouve aussi un orgue magnifique, l’un des rares pouvant jouer tout le répertoire. J’aurais beaucoup aimé l’entendre.
Puis, petit arrêt sur l’esplanade, où nous avons une magnifique vue sur les toits de la ville et sur le lac en arrière-plan. C’est superbe.
On redescend ensuite vers le bord du lac pour aller au musée olympique. Il fait super beau et je n’étais pas très tentée au départ mais finalement, je suis ravie de l’avoir visité, surtout pour les souvenirs des sportifs. Vu que c’est le siège social du CIO, il faut commémorer le tout!
Ceux qui ont allumé la flamme olympique, gravés sur les marches…
Le torse démonté…
On nous y raconte la renaissance des JO’s par Pierre de Coubertin et nous pouvons y voir l’évolution des jeux, l’introduction des sports, les villes, les stades… bref, un plongeon dans l’esprit olympique. Des bornes interactives nous permettent de voir les villages, les cérémonies d’ouvertures, les moments marquants. J’ai été limite émue à la vue des torches et des allumages de la flamme… et j’avoue avoir failli rester trop longtemps aux diffusions des cérémonies. Voir les médailles… c’est quelque chose.
Par contre, les mascottes… ce n’était pas toujours ça, disons! C’est qu’elles font PEUR!!! Et vous ne trouvez pas que celle qui date des années 50 ressemble à une pokéball? Moi je dis que c’est un coup du Docteur! Celle de Montréal? Il paraît que c’est un castor. Ca ressemble à un motton noir, mais ce serait un castor!
A l’étage inférieur, des souvenirs des grands olympiens. Les chaussures dorées de Michael Jordan, la robe de « Carmen » de Katarina Witt… que de souvenirs! Il y a aussi celle de Joanie Rochette, des skis du début du siècle, des maillots de hockey de l’équipe américaine… que des trucs qui ont fait rêver les gens!
Bref super chouette.
J’ai quand même le temps de marcher un peu sur le bord du lac pour aller voir le château d’Ouchy, drôle de truc qui ressemble à un bricolage pour enfants. D’original, il ne reste que la tour. Le reste est un étrange patchwork des différentes époques.
Et partout, les hôtels de luxe. C’est que c’est une jolie station balnéaire, comme la plupart des villes sur le bord du lac, même si nous ne sommes pas encore dans ce qui est appelé la Riviera suisse.
Retour dans le bus où nous passons par les petits villages et les petites routes qui traversent les vignes dans la région du Lavaux, qui regroupe 14 villages consacrés à la culture des vignes. En Suisse, comme l’été est court, les vignes sont en pente et en terrasses pour bénéficier de la lumière du soleil et de ses reflets sur le lac. Ce sont de petits producteurs, le site est protégé et ils exploitent le domaine de génération en génération. C’est ma-gni-fi-que. Malheureusement… pas de dégustation!
Il semblerait qu’on y cultive le raisin depuis l’époque romaine. Certes, il a été abandonné pendant un bout de temps mais des moines ont repris la culture au moyen-âge. Même les vignes sont plus vieilles que plein de choses qu’on voit chez nous!
On se rend ensuite à Vevey, qui fait partie de la fameuse « Riviera ». Ici ont séjourné Rousseau mais surtout Charlie Chaplin, qui y a vécu 25 ans, jusqu’à sa mort. Ceci dit, tout ici est consacré à Chaplin. Statues, restos… il y a des allusions partout. La ville est fort mignonne mais fort petite aussi. Nous mangeons rapido des sandwiches au bistrot « Le Charlot » et allons nous balader dans la vieille ville et sur le bord de l’eau pour voir les statues de Charlie Chaplin, de Gogol et d’un poète roumain dont j’ai oublié le nom mais qui sera sur la photo! Dostoïevski, Henry James et Dumas y auraient fait des visites.
Ah oui, Vevey, c’est le siège social de Nestlé. Il paraît que c’est important.
Ceci est une fourchette géante. Oui oui, vous avez bien lu. Pour fêter l’anniversaire du musée d’art moderne…
On fait ça assez vite car nous prenons le bateau jusqu’au château de Chillon, plus loin sur le lac. J’adooore le bateau et ici, la vue est superbe. En plus de ça, il fait un temps magnifique et nous nous laissons joyeusement venter sur le pont avant. Je n’ose même pas penser à l’effet sur mes pauvres cheveux qui n’en demandent pas tant.
Le château est tout au bout du lac, construit sur une île rattache par un pont de bois. Il n’est pas si grand mais l’arrivée est super impressionnante. La forme de celui-ci est due à la forme de l’île. Les pièces sont donc souvent arrondies.
Difficile de dater le début de l’existence du château. Il y aurait des traces d’occupation romaine mais sa construction remonterait au moyen-âge. D’ailleurs, dans l’une des pièces, une reconstruction très intéressante de son évolution nous est proposée.
Le château aurait connu une période savoyarde du 13e au 15e et est plus tard passé sous la domination de Berne jusqu’en 1798, où Montreux et les alentours sont devenues villes du canton de Vaud.
Les cours sont très belles, avec souvent plusieurs bâtiments qui se rejoignent. Entre les petits balcons et les passages couverts, c’est hyper beau.
Ma partie préférée est celle qui se passe sous terre. Étonnantes voûtes de pierre bâties à même le roc, fenêtres qui reflètent l’eau du lac et qui dansent sur les murs et les colonnes. C’est à cet endroit, dans le cachot, qu’aurait été enfermé pendant plusieurs années le fameux prisonnier de Chillon immortalisé par Lord Byron dans son poème, inspiré par l’histoire du genevois Bonivard, au 16e siècle
Nous pouvons ensuite visiter les chambres ducales, les salles de réception et de banquets. Quels plafonds! Une chambre en particulier garde des traces de sa décoration d’époque : bêtes réelles et fantastiques, c’est superbe!
Des restes de fresques… et la recréation en haut qui permet de voir comment c’était! Original!
Je termine la balade par une trotte sur le chemin de ronde et dans la tour centrale… où les escaliers font un peu peur. Du moins, il semble car une dame est ACCROCHÉE à la rambarde et n’ose pas bouger, bloquant tout le monde. Elle finit par s’arrêter à l’étage du dessous… et par refuser de bouger davantage. Je plains son mari qui semblait désespéré!
Nous finissons la journée par une balade sur la promenade de Montreux, où se trouve la statue de Freddy Mercury, qui a un jour dit qu’à Montreux, on y trouverait la paix de l’âme. Les habitants ont aimé! Il y est d’ailleurs décédé en 1991. Les gens sont hyper bizarres par contre. Il y avait des bières, des verres de vin… et un gâteau en train de fondre au soleil… pour ses 70 ans! People are weird.
Plus loin, un parc avec les figures marquantes du célèbre festival de jazz de Montreux, qui se déroule fin juin début juillet. Bonne chance pour y assister! C’est over-populaire! La ville est surtout connue pour ses spas et ses centres de beauté. Paraît que c’est encore moins abordable qu’ailleurs! Ce qui est ma foi… quelque chose!
Le retour est ma foi bien calme dans l’autobus… j’en profite pour avancer dans mon roman de Joyce Carol Oates… mais je suis un peu distraite par le paysage. C’est tellement beau!
Retour tranquillou dans une Genève pleine de soleil, en arrêtant dans toutes les boutiques de souvenirs… c’est que je n’ai encore rien acheté. C’est un coucou que je voudrais. Mais bon, c’est pas donné hein!
Retour chez Cess où nous jouons avec les cocos (Solal est champion de tennis Il frappe super fort. Moi, j’ai peur pour la télé… mais bon!) et où nous finissons la soirée à jaser en mangeant du chinois. Inutile de préciser qu’après une telle journée, je suis un peu claquée.
Demain, départ pour Zurich! À bientôt!
4 Commentaires
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Là, je reconnais complètement ! j’ai pique-niqué dans le petit village d’Epesses et bu un café à 7 euros ! J’ai pris un thé l’après-midi à Vevey et appris à mon retour qu’une ex-blogueuse était bibliothécaire juste en face de la statue de Chaplin. J’aurais pu aller lui dire bonjour. Montreux, j’y suis passée en fin d’après-midi et c’était tellement dur de se garer, que je ne m’y suis pas arrêtée. Il aurait fallu revenir une deuxième fois, mais ce n’était pas possible, trop de choses de prévues.
Auteur
C’est fou hein! Café à 7 euros, voilà, c’est tout à fait le même endroit. C’est teeeeellement cher, la Suisse!!
Encore de très belles photos, on a vraiment l’impression de faire la visite avec toi !
Auteur
Merci! J’adore prendre des photos. En fait, je suis limite tannante avec ça!