Ma vie parisienne – 127 – Tallinn, ville médiévale et finlandais saouls

Tiens… 25 août! Le jour où la moitié de mes connaissances fête son anniversaire! Entre ça et le 12 septembre, je pense que je connais 20 personnes! Bref, passons!

Ce matin, réveil très tôt car je dois me rendre au port pour prendre un bateau pour Tallinn en Estonie. Mo y a déjà habité et elle me conseille vivement l’excursion. Pour s’y rendre, il faut prendre un traversier, qui dure environ deux heures, et ensuite, c’est parti pour la balade. J’ai pris un tour pour ne pas me casser la tête. Quand on visite seule, c’est quand même plus cool. Je suis une grande paresseuse du voyage!

Le port n’est pas très loin et j’y vais tranquillement à pieds. Ce que je prenais pour un grand jardin est en fait un grand cimetière. Tout aussi beau mais quand même un peu glauque!

Le bateau pour Tallinn… comment dire. Quelle expérience! Rappelons-nous qu’il est 9h du matin. Le bateau a un petit retard car un autre bateau a foncé dans le quai ce matin-là, et a mis un peu tous le trafic naval à la bourre. Si les conducteurs sont comme les passagers, ça se comprend, laissez-moi vous le dire! En fait, en Finlande, l’alcool est super cher. Mais vraiment. Genre 13 euros pour un verre de vin cheap en ville. Du coup, les gens vont l’acheter… en Estonie. Et c’est un gros party, ça a l’air. En tout cas, ce l’était de bon matin. Les gens partent avec d’énormes valises (vides) et reviennent chargés de bières.

Du coup, entre les finlandais saouls à 9h du matin, un mec qui a une gopro d’installée sur l’épaule et qui surtitre sa vie et une madame qui refuse qu’on s’approche à moins d’un pied de sa poussette sous peine de hurlements (de elle, pas du bébé), c’est tout un poème! Et dans le bateau!!! Je commence par aller m’installer sur le pont, tout en haut. Déjà, des groupes, surtout des gangs de filles, sont pas mal paquetées et chantent des chansons à boire. Vous savez, la version finlandaise de « il est des nôooootres »… ben voilà. 9h.

Moi, je manque me faire arracher la tête par le vent. Sérieux, c’est impressionnant. La photo que je mets ici est la moins pire. Sur les autres, j’ai l’air d’une gorgonne! J’ai fait une partie du trajet mais mon téléphone menaçait de s’envoler à chaque photo… et je suis finalement rentrée à l’intérieur, question de finir le voyage avec encore des cheveux. Ceci dit, je me suis débrouillée pour aller voir l’arrivée sur Tallinn, qui est super belle!

L’Estonie fait partie des trois pays de la Baltique avec la Lituanie et la Lettonie. Ils ont été occupés pendant presque toute leur histoire et fêtent cette année leur 25^e anniversaire en tant que pays (si on ne compte pas une petite période entre les deux guerres). Les habitants ont vécu le communisme et l’ancienne URSS et ils n’en sont qu’à leur 5^e président. Toutefois, les estoniens se distinguent des lituaniens et des lettons par leur langue, qui se rapproche davantage de celle parlée en Finlande et dans certains coins de la Russie.

Cette région a été l’une des dernières régions païenne et n’a été « évangélisée qu’au 13^e siècle par des croisades allemandes. Les princes évêques sont alors arrivés, ainsi que des moines soldats, ce qui a conduit à une séparation assez nette de la population. La classe supérieure, allemande, et les paysans. Les suédois sont ensuite venus faire leur tour dans la région, qui est finalement passée à l’empire Russe en 1710, jusqu’à la chute de l’empire, aux environs de 1920. Courte période libre, puis retour des soviétiques au début de la 2^e guerre mondiale.

Le peuple est très fier de dire qu’il a chanté son chemin vers la liberté. En effet, une immense chaîne humaine a défilé dans les rues en 1989, dans les trois pays baltes. La religion n’est pas au premier plan et ils ont plutôt tendance à vénérer la nature et le chêne, protecteur de la maison et de la ville. Oak est d’ailleurs le nom de famille le plus courant en Estonie.

Cette culture de musique est encore présente car une grande place y est dédiée. Au départ chants révolutionnaires, les gens se rencontrent maintenant par milliers pour chanter et célébrer.

Notre guide nous attend à la sortie du bateau et nous amène en bus vers un quartier très recherché de Tallinn, là où se trouve la « maison blanche d’Estonie ». A ce détail près qu’elle n’est pas vraiment blanche! Il y a aussi, tout près, un petit palais rose, avec des jardins orangés très particulier : le palais de Kadriorg. Pierre le grand, tsar de Russie a fait construire un palais baroque ici « sur le modèle de Versailles » pour sa femme Catherine. Ceci dit, elle ne l’a pas trouvé à son goût! Entendons-nous, question taille, ça n’a strictement rien à voir avec Versailles. C’est plutôt charmant, par contre!

elle est pas blanche… mais rose!

Nous nous rendons ensuite vers la vieille ville de Tallinn, séparée en deux parties, ville haute et ville basse. La ville haute a brûlé alors les maisons sont plutôt « jeunes » : entre 150 et 300 ans. En bas, par contre, le tout a à peu près 600 ans. C’est bizarre dans cette ville. Tous les buildings importants sont roses! En fait, au départ, la ville était en haut, il y a 800 ans. Mais elle a été occupée par les Danois (Tallinn veut d’ailleurs dire « ville danoise »), qui ont foutu tout le monde dehors. Du coup, ils se sont réinstallés en bas.

La ville est entourée d’une enceinte qui mesurait 4 km, dont deux sont toujours visibles. Le tout date du 14 au 17^e siècle.

Nous passons aussi dans une cour, juste avant de descendre par une petite rue escarpée et très pentue. Dedans, les moines noirs, statues qui doivent effectivement faire très peur le soir. Je me suis retournée, suis tombée face à face avec un, et j’ai failli avoir une crise cardiaque! C’est un peu leur bonhomme 7 heures, celui à cause duquel il faut être gentil et ne pas raconter de mensonges!

En haut, nous pouvons voir la cathédrale St-Mary, qui a brûlé et a été reconstruite en 1779. Il reste très peu de l’église originelle.

Quant à la l’église orthodoxe, l’église Alexandre Nevsky, elle n’a « que » 100 ans. Voire même un peu moins. Tout jeune, quoi! Il y a environ 25% d russes à Tallinn, de là cet édifice.

Après avoir mangé dans un resto de cuisine estonienne moderne sur la place de l’hôtel de ville, nous avions du temps libre. J’en ai donc profité pour explorer un peu, en commençant par une vieille pharmacie qui date du 15^e et qui est encore en activité. La même famille y a exercé pendant plus de 3 siècles!

Ensuite, je m’engouffre dans la ville pour partir dans une autre époque, avec les petits passages qu’on découvre avec émerveillement, les boutiques d’artisanat et les maisons qui ressemblent à des bonbons colorés. Chacune est différente, avec une petite particularité ou une petite décoration. C’est vraiment joli. Coup de cœur pour le passage Sainte-Catherine, où j’ai trouvé une trop mignonne petite théière pas chère du tout. Moi et les théières, c’est une longue histoire d’amour!

J’ai ensuite pu visiter l’église du Saint-Esprit, achevée en 1380, plus petite église médiévale de Tallinn. Elle est devenue luthérienne au 16^e et on y trouve une cloche du 15^e ainsi qu’une très vieille horloge, avec une représentation des apôtres et des rayons de soleil.

Ma balade me mène ensuite sur les remparts, puis à l’église Saint-Olaf, qui est fermée à la visite, mais où nous pouvons monter dans le clocher. Moi, des escaliers? Je ne résiste pas! J’ai donc trottiné jusqu’en haut, pour avoir une magnifique vue de la ville basse.

Comme il restait une petite demi-heure, je suis arrêtée dans le plus vieux salon de thé de la ville pour manger un truc et boire un thé. À noter, il a fallu payer la bouteille d’eau quand j’ai demandé de refroidir le thé! Heureusement, c’était bon! J’ai aussi pris de la pâte d’amande pour moi et le filleul. Reste à voir si ça va toffer jusque là! C’est que c’est bon, ce truc!

Je suis un peu juste pour le car vers le bateau, mais quand même, j’ai deux minutes entières d’avance. Fiou!

Retour sur le bateau à Helsinki où c’est encore plus surréaliste qu’à l’aller! Tout le monde est saoul. Ou presque. Sur le bateau, ça danse en rond, ça fait le petit train, le tout sur des airs d’ABBA chantés en finlandais, bouteille géante de bière ou de vin à la main. J’ai l’air toute sage avec mon coca light et ma liseuse!

Je revois madame poussette de ce matin. Le bébé marche… et la poussette est pleine de bière. De même que les deux valises. Et elle n’emmerde plus personne s’ils s’approchent de la poussette! Elle est plus hilare que criarde, à cette heure. Sérieux, c’est impressionnant la quantité d’alcool. Même mon petit frère serait impressionné! Et ça en prend!

Au retour, j’ai rejoint Mo au Flying Dutch, où elle jase avec ses collègues. Bon, ça parle d’histoire médiévale en haut bas moyen allemand et de trucs hyper pointus sur le développement et le sens du mot ville dans une langue inconnue dans un pays que je ne connais que de nom! Je me vois bien, moi, leur balancer mes connaissances pleines de trous à base de rois maudits et de séries télés! Ceci dit, le cadre est sympathique, sur le bord de l’eau, petit bar en plein air où tourne un cochon entier sur une broche. J’ai tenté de le photographié mais il a choisi ce moment précis pour tomber en morceaux!!