Aujourd’hui, j’ai failli manquer mon avion. Alors que j’étais arrivée à l’aéroport 1h30 à l’avance. C’est quand même un record hein! Disons que je ne me serais pas trouvée drôle!
Au départ, tout allait bien. Levée à temps, partie à temps, arrivée à temps. Je m’installe donc dans le salon d’attente, assez relax. Et je m’endors. JE. M’ENDORS. Assez pour ne pas me réveiller quand ils font les appels. Et les derniers rappels. Je me suis réveillée d’un coup… et… plus personne. Genre, salon vide. Et je vois « boarding closed ». J’ai failli avoir une petite crise cardiaque! Ma chance, dans tout ça? Un avion de Montréal est en retard et j’ai pu entrer en même temps que le mec qui prenait aussi cet avion. Mais j’ai eu l’air d’une maudite folle pas de tête. Genre la nouille de services.
Et pendant tout ce temps, je rêvais… aux escaliers de l’aéroport. Mais pour vrai, là. C’est qu’à ce hall de départ, c’est un étage et demi, en fait. Chaque resto est en bas. Et il a un escalier. Pas roulant. Et tout le monde se trimballe des valises. Des fois, je me demande à quoi ils ont pensé! Ou s’ils ont pensé tout court. Bref…
Je me suis assise dans l’avion et je n’étais même pas attachée que nous partions. Ça a passé vite, du coup… mais mautadit que ça a passé proche!
Le vol s’est bien passé, même si je ne pouvais m’empêcher de me dire que mon « presque-désastre » était « peut-être un signe ». Oui, je sais, maman, ne dis rien!
On a de la chance, on voit assez bien le paysage. On survole le Danemark et ses petites îles, ainsi que plusieurs villes-mystère. Et quand on arrive au-dessus de la Suède, c’est tout à fait différent. Très boisé, quelques mines à ciel ouvert et des maisons brunes à toit pointus au milieu de tout ça. Changement de ce que j’ai vu de l’Europe à date!
À l’aéroport, tout le monde s’obstine à me parler suédois, alors que je n’en parle pas un maudit mot. En fait, je sais dire Hej. Et Tack. Bref, j’ai fait des très grands yeux souvent souvent souvent! Je me demandais où j’étais tombée. En Espagne et en Italie, je comprends un peu mais là, PANTOUTE! Je comprends un peu plus mes cocos qui ne comprennent rien!
J’ai de la chance, Loretta, l’amie de Mo, me rejoint à la gare. Du coup, je ne suis pas trop perdue. J’ai bien potassé mon guide dans le bout d’avion où j’ai été réveillée mais je dois avouer que je suis un peu perdue. Loretta est anglaise, mais habite à Stockholm où elle fait de la recherche. Du coup, j’ai un super guide!
On commence donc par aller se balader un peu dans la vieille ville, ou Gamla Stan. Ce qu’il faut savoir, c’est que Stockholm est construit sur plusieurs plusieurs îles, qu’il y a de l’eau partout… et aussi des ponts. On en passe plusieurs et il commence à pleuvioter. Du coup, on voit une église en chemin. On va s’arrêter, hein! Maximisons la température!
Notre premier stop est l’église de Riddarholmen, nécropole des rois de Suède. Cette église, dont la construction a commencé au 13e, abrite les rois de Suède ayant régné du 17e au 20e. La dynastie actuelle est enterrée ailleurs, au cimetière Haga. Située au bord de l’eau, son extérieur est un curieux mélange de briques et de pierre blanche (est-ce que c’est du marbre… bref, j ene sais pas). On dirait des bouts d’église collées ensemble mais bizarrement, ça fonctionne assez bien.
C’est sous le règne de Magnus III que l’église a été commencée. C’était alors une abbaye complète, qui occupait toute l’île, ou presque. Elle est restée une abbaye jusqu’au 16e puis, après le départ des moines, l’église a été convertie en temple protestant. Une première flèche date du 16e mais au 18e, elle a brûlé et a été remplacée. Au départ, il y avait une nef unique et des chapelles ont été construites par la suite. Dans celles-ci, on trouve plusieurs cercueils et sarcophages.
(La preuve que la ville est construite sur le roc!)
(N’empêche que c’est over-bizarre de trouver ça sur un plancher d’église!!!)
Sur les murs, les blasons des chevaliers de l’ordre du Séraphin, fondé en 1748 par Frédérick 1e. On y voit entre autre ceux de Charles de Gaulle, de Nelson Mandela… et de François Mitterand. En fait, il y a des blasons partout dans l’église!
Dans le chœur, trois tombes. Celles de Magnus III (13e) et de sa femme ainsi que de Charles VIII de Suède (15e). J’ai fini par les photographier sans la horde de touristes… mais bon, c’était pas gagné!
Autour, plusieurs chapelles mais surtout la chapelle Gustave-Adolphe et la chapelle Caroline. Il y a autant de bébé-tombes que de grandes tombes là-dedans… ça fait de la peine.
On ressort de l’église et je manque me planter sur le roc qui est à fleur de sol, de même que sur les sculptures des pierres tombales qui ornent le plancher. C’est une journée comme ça, faut croire!
Nous retraversons donc quelques ponts, en passant près du palais royal, pour nous rendre place Stortorget pour visiter le musée Nobel. En effet, c’est à Stockholm qu’il est né. Mais premièrement… la bouffe!
Le Café Nobel est ma foi super bon et super abordable. Pour 100 couronnes suédoises, on a un plat (avec pain et beurre à l’ail), thé ou café, petits gâteaux et salade. Je choisis une soupe de poissons et j’adore. C’est très particulier comme goût et anyway, je me mourais de faim. Et tout d’un coup, on voit qu’à la table d’à côté, les japonais ont un super dessert…
JE LE VEUX!
C’est la nobel Ice Cream, dessert qui a été servi pendant des années au souper des prix Nobel. Glace vanille et glace rose (au cassis, je pense), avec de la barbapapa, un coulis et des fruits. Le tout super bien présenté. C’est juste super beau, et super bon!
(tous les récipiendaires signent sous les chaises… voici pourquoi il y en a d’accrochées au plafond. Et bon, on les a TOUTES retournées!)
Bon, c’est presque aussi cher que le menu complet. Mais on s’en fiche hein!
On fait donc la petite visite guidée du musée. Alfred Nobel est suédois mais a longtemps vécu à Paris. Riche homme d’affaires et inventeur de la dynamite. Son frère est mort lors de l’explosion de nitroglycérine dans l’usine familiale et c’est peu de temps après que vint la fameuse dynamite. En fait, il possède quelque 300 brevets et a aussi tenté d’écrire. Toutefois, avouons que ce qui reste le plus célèbre dans son écriture… c’est son testament!
En effet, à son décès en 1896, il n’a pas d’héritier et beaucoup, beaucoup de sous. Certes, il laisse 10% à sa famille mais le reste sera dédié à créer des prix pour les découvertes les plus utiles à l’humanité en médecine, physique, chimie, littérature et la paix. Ça a tout de même pris 5 ans car il a fallu établir des comités, déterminer les modes de sélection… Les premiers Nobel ont été décernés en 1901. Mais avec des médailles en fer parce qu’en plus de voter sur les candidats, imaginez-vous que le comité a commencé à vouloir décider de la couleur des médailles. Et ça… c’est jamais gagné d’avance.
Sur un support se promènent tous les portraits des prix Nobel… une fois aux 6 heures, il y a Einstein qui passe. Et moi j’ai repéré plein de noms rencontrés dans le roman de Yanick Grannec que j’ai lu dernièrement. Weird!
On nous explique le mode de sélection, de vote (50% +1… souvent plusieurs tours donc), ainsi que a semaine des banquets. Tout est remis à Stockholm, sauf la paix, toujours le plus polémique, qui est remis en Norvège, à Oslo.
Puis, les objets. Chaque récipiendaire a laissé un objet représentatif pour lui. Un parapluie, des chaussures, un foulard… des lettres pour Einstein (qui dit comment dépenser sa bourse), une robe… et on a les histoires, en plus. Certaines sont assez comiques, même!
L’expo temporaire était très drôle. Un artiste a demandé aux récipiendaires de dessiner ce pourquoi ils ont eu le prix. Et c’est ma foi fort comique. Surtout les réflexions qu’ils ont fait. Je riais toute seule!
Il y a aussi des films sur les récipiendaires. Très intéressant de découvrir ces personnalités, et ce qui les a menés à leurs découvertes. Ces histoires sont parfois étonnantes, parfois émouvantes. On s’est assises là… et on a écouté un peu émerveillées!
C’est vraiment super bien fait. Plusieurs tableaux électroniques avec les prix, leurs histoires, leurs bios. Et j’ai vu un recueil de nouvelles des récipiendaires du prix de littérature. J’ai hésité. Vraiment!
Petite balade ensuite dans la vieille ville, où nous avons pu voir plusieurs places et boutiques. C’est brumeux, on a l’impression de marcher dans un rêve, avec les façades colorées et les parapluies. C’est fantômatique et magnifique.
On récupère Mo à la gare (elle a trouvé le moyen de se tromper de gare, alors que le bus l’avait laissée devant) et là, c’est le festival des gaffes à gogo. Genre que je suis à fouiner dans la valise… quand imaginez-vous que l’escalier roulant a décidé qu’il était fini. Bon, ok, décider de fouiller dans ma valise en plein escalator n’était peut-être pas l’idée du siècle. Ceci dit, on était deux à essayer de rester debout sur le foutu escalator… c’était beau.
(Du réalisme des ours en peluche… cauchemars garantis!)
Petites bonnes femmes typiques en Suède
Ceci dit Loretta a rapidement compris.
Il faut me surveiller. Elle a commencé à développer un talent pour rattraper ce que j’échappe. Bières, tomates… Un véritable festival! Je dois être fatiguée!
(Nenon… on et pas dans une boutique de souvenirs québécoise!)
Chez Loretta, elle nous fait des pâtes avec sauce pesto-crème maison et nous nous régalons des desserts que Mo a apportés. La soirée se termine à planifier la journée de demain et à discuter coutumes suédoises (les papas, les politiques sociales, le rythme de vie)… et Brexit!
Allez, à demain! Je vais continuer ma découverte de la Suède!
À bientôt!
8 Commentaires
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Tes « petites bonnes femmes typiques » c’est Sainte Lucie, non ?
Bises
Auteur
Ah ben oui! C’est ça! Sainte Lucie. Qui est partout en Suède!
J’aime beaucoup Stockholm ! Dommage pour la météo, un peu de soleil aurait été mieux, mais peut-être est-ce pour la suite ?
Auteur
Oui, le lendemain, il a fait super beau!
Nous nous sommes croisées au salon samedi je vais suivre ton périple !
Auteur
Ca m’a fait bien plaisir de te rencontrer! Bref mais agréable!
Après les tribulations de Karine en train, voici celles de Karine en avion 😀 tu n’en rates pas une ! 😀 et tu connais au moins deux mots de plus de suédois que moi, vu que je n’en connais aucun.
Auteur
Non mais sérieux! J’ai manqué rater mon avion! C’est complètement fou, fou, fou!!! J’aurais jamais cru ça possible.