Buongiorno Firenze (orthographe approximative)
Seconde journée florentine fort occupée! En fait, les horaires sont très courts pour la quantité de touristes. Et les files sont IMMENSES. 4-5 heures de queue souvent. En fait, il faut des billets coupe-file. Mais il faut les acheter plus de 48 heures à l’avance, nous l’avons appris à nos dépends! Ceci dit, nous n’avons pas pu tout voir, mais je suis fort satisfaite de ma journée. Et un peu « overwhelmed » aussi. Cette ville contient tellement d’œuvres d’arts qu’on n’a qu’à déplacer nos yeux pour en voir d’autres. Du coup, j’ai eu l’impression de ne plus savoir où donner de la tête. Fabienne dit que j’ai eu un léger syndrome de Stockholm. Moins la crise d’angoisse. Ouf, je m’y suis prise à temps. Surtout que je n’y croyais pas une demi-miette, à ce syndrome!
Nous avons donc débuté la journée par un café italien, un vrai. En fait, je n’ai pas bu de café depuis des années, pour cause de mal à l’estomac. Mais là, il fallait. Après tout, je n’étais pas pour aller en Italie sans boire de l’espresso! Et, ô miracle, je file nickel! Ravie je suis! Du coup, j’ai pris un croissant « a la crema » pour fêter ça! Un petit délice.
J’en profite pour aller visiter le battistere San Giovanni du complexe Il duomo. C’est le plus ancien monument de l’ensemble. Nous avons en effet la preuve qu’au 5-6e siècle, un baptistère primitif se trouvait déjà à cet endroit. Le bâtiment est octogonal, référence aux 7 jours, plus un huitième, où le soleil ne se couchera point. Le baptistère dans ses dimensions actuelles serait apparu au 11e siècle mais il a été agrandi aux 14e-16e siècle. Les lourdes portes de bronze sculptées par Pisan et Ghiberti datent du 14e et 15e siècle.
À l’intérieur, c’est très grand, avec quelques éléments antiques. Dallage qui rappelle le moyen orient, grands sarcophages et surtout, surtout, plafond majestueux complètement fait de mosaïque et qui daterait du 13e. Un grand jugement dernier, magnifique, et ensuite, épisodes de la genèse, de la vie de Jésus ou de Joseph. Je suis restée en admiration devant ce plafond, à m’en donner mal au cou!
(Les photos ne donnent rien… sorry)
On voulait visiter la cathédrale mais sérieux, la file faisait le TOUR de l’église. C’est limite ridicule. Et bon, la dite cathédrale ferme à 16h30. Et ouvre à 10h. Alors si on a pas de coupe-file, on oublie ça. On va donc se concentrer sur l’extérieur, à moins qu’on réussisse à y aller demain matin. Idem pour le dome. Booké pour jusqu’à lundi soir. Samedi matin. Tout. Va. Bien.
On décide ensuite d’aller visiter les jardins Boboli, derrière le palais Putti. Il fait déjà beau et nous en profitons pour passer dans les petites rues et passer sur le pont de la Santa Trinita d’où nous avions une super jolie vue sur le Ponte Vecchio et l’Arno, qui est ma foi fort vert.
(La robe la plus couvrante de la terre!)
Nous avons donc arrêté en passant à l’église Santa Spirita, beaucoup plus sobre à l’extérieur, en pierre, sans marbres fous fous fous. Ca change!
À l’intérieur, pas de photos permises (et on est surveillés) mais c’est assez classe avec de grandes hauteurs et de très beaux tableaux partout et un autel très sculpté et bien coloré. Tiens, je vais d’ailleurs essayer de trouver des photos sur internet pour m’en souvenir. Bon. Parce que je suis un peu nounoune, je n’ai pu m’empêcher de remarquer , dans le style « je cache le sexe de mon modèle comme je peux », un homme avec le pénis carrément enturbanné. Aucun danger. On ne verra rien!
Fab et Jeff m’attendent dehors. Pas de souci. Imaginez-vous qu’à Florence, ya du Wi-Fi partout. Et en dehors de l’église, il y a du BON wifi. Du coup, ils sont un peu trop enthousiastes pour que ça ne soit pas un peu inquiétant. Ceci dit.. Ya pas grand-chose qui est normal avec nous!
Les jardins sont géantissimes et installés sur une colline derrière le palais Putti. Je vous passe toutes les combinaisons possible pour visiter le truc… c’est qu’il y a 7 musées dans ce complexe et qu’acheter les billets, c’est tout un poème.
Le palais en lui-même est juste un peu grand et massif. Juste un peu. Et pour voir le jardin, ça monte. C’est surtout un panorama magnifique, avec une très belle vue sur Florence, des fontaines et des allées où les arbres se rejoignent au-dessus de nos têtes. Je vous passe les séances de pose qu’on a faites là-bas! On est capables de virer n’importe quoi en gros délire.
On décide de monter dans la cour du musée de la porcelaine (allez savoir pourquoi, on l’a skippé, celui-là. Avouez, vous êtes surpris) et là, la vision de paradis. Des collines verdoyantes, avec des arbres disséminés et des petits palazzi un peu partout. C’est magnifique et c’est un réel voyage dans le temps. ON pourrait vraiment s’imaginer revoir la ville au temps des Medicis. Fab et moi, on est transportées. Et on ne veut plus partir!
Bon, il faut hein… on a des billets pour les Offices à 14h. Du moins, on espère. Parce qu’on n’a pas reçu la confirmation et que ça nous inquiète. On veut voir « le jardin des colonnes » mais finalement, il n’y a que deux machins de plantés au milieu d’un peu nulle part. On ressort par l’autre bout et hop, direction resto, une trattoria conseillée par le guide d’hier.
Dedans, c’est super joli, il y a une vitre par terre qui laisse voir le tracé d’une ancienne voie de je ne sais trop quelle époque et surtout, juste des italiens ou presque. Et plein de carabineri dedans. On n’a pas encore réussi à comprendre pourquoi l’un avait un genre de costume et l’autre un autre genre… les policiers italiens sont ma foi fort mystérieux. Surtout, la bouffe est délicieuse. La bouffe italienne est pour moi une révélation. Les pâtes sont juste parfaitement cuites, la sauce délicieuse… bref, rien à voir avec ce qu’on mange au Québec. Sérieux. Rien. À. Voir.
(Des morceaux de voie romaine, comme ça, dans le resto! Pourquoi pas!)
On a supposément des billets pour les Offices à 14h. Supposément était le mot-clé car si on était certains qu’on avait bien réservé sur le site du musée et tout, finalement, on avait été redirigés ailleurs et on n’a jamais eu de confirmation. Du coup, ça ne fonctionnait pas du tout. Bon, on était déçus mais on se préparait à aller ailleurs quand on nous a proposé un tour guidé du musée en anglais, avec le billet d’inclus. Of course, il faut payer le tour mais sérieux, pour moi, il fallait ça. Fabienne et Jeff sont donc allés s’effondrer sur une terrasse et moi, j’ai pris le tour pour voir les œuvres principales des Offices.
Et sérieux, UNE CHANCE. Je n’aurais pas su où donner de la tête. C’est énorme et quand on ne connaît rien à la peinture, on ne sait pas trop où se garrocher. Notre guide était sympathique, on a eu un tour de près de 2h30 avec explications et j’étais ravie.
Le musée des offices n’est musée que depuis 1765. Toutefois, ils ont été bâtis au 16e par les Médicis, qui s’étaient installés au palazzo Vecchio, symbole du pouvoir. Les offices, du moins le rez-de-chaussée, était occupés par les bureaux des anciens dirigeants. Aux étages supérieurs, carrément sur leurs têtes, les Médicis se baladaient, y avaient leurs bureaux et y exposaient leurs collections d’art de toute sorte. Maintenant, il y a surtout des peintures mais à l’époque, il y avait autant d’art picturesque que de sculpture, d’armures ou encore de découvertes scientifiques. À l’heure actuelle, la collection artistique des Médicis est dispersée dans les divers musées de la ville mais la collection exposée n’en demeure pas moins monumentale. C’est que l’Italie telle que nous la connaissons (ou presque) date du 19e. Avant, Il s’agissait surtout de duchés séparés. Le duché de Toscane était donc très puissant.
Les armes des Medicci. La boue fleur de lys, c’est leurs reines de France.
Les deux reines de France. Marie et Catherine de Médicis.
Le bâtiment contient plus de 100 pièces , disposées sur trois niveaux, en forme de U allongé. De grandes galeries ainsi que des salles d’exposition dédiées à un peintre ou à ceux qu’il a influencés.
Dans les corridors, des sculptures de l’époque romaine, souvent des copies de statues grecques datant de l’antiquité, bordent le passage. Le plafond est à caissons, en imitation de ce qui se trouvait dans le palais de Néron. Oui, rien de moins. Tout au long se trouvent également deux collections de portraits. D’un côté, les Médicis, avec au bout Giovanni de Medicis, fondateur de la banque, et de l’autre, des personnalités importantes du monde. C’est ma foi super impressionnant.
(Au fond, le premier banquier Médicci)
On commence par une salle où est exposée l’œuvre de Giotto, peintre médiéviste et vraiment révolutionnaire pour l’époque. En effet, sa vierge à l’enfant ressemble vraiment à une femme, avec des seins et des genoux apparents (on l’appellerait d’ailleurs la vierge aux seins) et il a tilisé comme modèle une vraie femme avec son enfant, magnifiée selon ses critères. La vierge est donc robuste et pas vraiment éthérée comme celles de ses maîtres. Il maîtrise aussi fort bien la perspective ainsi que le clair obscur, ce qui est révolutionnaire pour l’époque. Ses anges ont aussi les deux pieds sur terre, au lieu de flotter joliment dans les airs. Et tout ça un bon siècle avant la « renaissance officielle ».
On continue ensuite vers la Tribuna, pièce où étaient exposés les objets les plus précieux. La pièce est décorée selon les quatre éléments. La terre, représentée par le marbre du dallage, le feu, avec les murs de velours rouge, l’eau, avec la coupole garnie de nacre et de coquillages et l’air, avec le puits de lumière du plafond. Et bon, il faut quand même avouer que ça en jette!
Nous visitons ensuite la salle Michel Ange où, en fait, il y a un tableau et une sculpture de Michel Ange, qui était surtout sculpteur et qui a peint des fresques plus que des tableaux. Du coup, il n’y a qu’un seul tableau vraiment de lui, un médaillon biblique de la sainte famille avec beaucoup de mouvement et des couleurs vives et très lumineuses. Les autres tableaux sont de son école, avec le même genre de couleurs (maniérisme). Le guide nous raconte que le background de sculpteur de Michel Ange et très apparent dans sa peinture et on le voit bien dans les bras musclés de la vierge qui nous est présentée et la peinture pourrait représenter le passage de la vie païenne à la vie chrétienne. Les femmes sont souvent musclées chez Michel Ange d’ailleurs.
La statue est celle d’Ariane abandonnée sur l’île, après avoir été abandonnée par Thésée. Je ne vais pas aussi vous raconter l’histoire hein!
Ah oui, il aime bien dessiner des personnages à poils. Paraît-il que les personnages de la chapelle sixtine étaient presque tous tous nus au départ et que le pape détestait… mais ne souhaitait quand même pas froisser l’artiste. Ils ont donc attendu sa mort (à plus de 80 ans, quand même) pour engager un autre peintre pour leur cacher « le nécessaire ». Le peintre a d’ailleurs récupéré un surnom après ça.. mais je l’ai oublié et j’avoue que j’ai un peu la flemme de le chercher!
La salle suivante est consacrée à Boticelli et à sa célèbre Naissance de Vénus (du 17e), que j’ai tellement vu partout que j’étais certaine qu’elle était au Louvre. Et Fabienne aussi d’ailleurs. La preuve que mes hallucinations ne sont pas si débiles. Quoique… bon. Ok. J’avoue. Fabienne n’est pas un bon critère! Nous voyons donc une Vénus bien chaste, poussée par les vents de la passion vers une terre, probablement Chypre, où elle est attendue par l’une des trois grâces, qui a un voile pour la couvrir. Comme l’auteur n’a pas laissé de notes, difficile de l’interpréter mais une théorie voudrait qu’il représente les deux visages de l’amour : l’amour passion et l’amour platonique. Bon, ça se tient assez, je trouve. Même si j’avoue (je sais, c’est mal) qu’il rejoint moins ma sensibilité que l’autre grand tableau du peintre exposé, Le printemps.
En fait, celui-là aussi a été interprété par des critiques, et e plusieurs manières. Certes, il y a 9 personnes qui dansent dans une clairière mais il y a davantage. Le personnage bleu serait Zéphyr, qui souffle pour féconder Clora, qui devient Flora, une fois enceinte. On verrait ensuite Vénus, avec Cupidon, symbole de l’amour aveugle. Ensuite viennent les trois grâces et finalement Mercure, qui essaie de dissiper les nuages.
Allégorie de l’époque de Lorenzo le magnifique? Tableau pour le mariage du dit Lorenzo? Ceci dit, les personnages (Mercure et la 2e grâce) ressembleraient à Lorenzo et son épouse, elle le regarde et Cupidon pointe vers elle. De plus, il y a l’orange, symbole des Médicis. Mais bon… à vous de décider.
(fleurs régionales, selon le guide!)
Par la suite, nous voyons une adoration des mages où nous voyons un autoportrait dans le personnage qui nous regarde. De plus, il y a, dans les adorateurs, les portraits de Cosimo the Elder (yep, j’ai eu le tour en anglais), de Pierre et de Lorenzo, ainsi que de Juliano, celui qui a été tué dans l’attentat. À côté de ce dernier, les 2e et 3e à gauche, ce serait des philosophes.
On nous parle ensuite de la transparence chez Boticelli et du symbolisme de la pomme-grenade, pour la fécondité et le sang.
Le Centaure et la Minerve (plus grande) seraient quant à eux la représentation de l’intelligence et de l’instinct.
Dans le corridor, on nous montre une statue qui était admirée par Michel Ange, la mort de Laocoon, qui était opposé à l’entrée du fameux cheval. On y voit les deux serpents envoyés par Athéna pour le tuer. L’expression sur le visage de l’homme est frappante.
je me demande bien s’il va réussir à l’enlever, l’écharde de son pied!
Hmmm… no comment!
On poursuit donc avec la salle de Raphaël, qui a eu une vie bien différente de Michel-Ange, vu qu’il est mort à 37 ans. On y voit le Madonne et le chardonneret où le guide nous fait remarquer des influences de Michel Ange et de de Vinci, en particulier le shading en arrière-plan.
(C’est le même bébé que la photo du haut)
Sur cette toile, on y voit Léon X en pape et Clément 7 en cardinal, les deux papes Médicis. On nous fait remarquer les détails multiples.
Mort d’Adonis, avec Venise en arrière plan. Pourquoi ne pas peindre ce que l’on connaît bien?
Finalement, la salle de Vinci, avec l’annonciation, avec le fameux shading derrière, où on sent le scientifique qui tente vraiment de représenter une vision réaliste d’un paysage à distance. On remarque les vraies ailes de l’ange et la réplique d’un tombeau des Médicis devant la vierge. En effet, le vrai tombeau a été sculpté par Verrochio, le maître de deVinci. Ceci explique cela! C’est aussi une des premières représentations de l’annonciation en plein air et pas sous un porche.
La Vénus du Titien (commandée parait-il pour donner des cours à la femme de l’acheteur) est aussi exposée à cet endroit. Tiens, une autre que j’étais certaine d’avoir vue! Au début, je croyais que la fille derrière était malade dans le coffre… mais non, elle cherche des vêtements! C’était l’un des premiers trucs érotiques à l’époque.
Dernier stop chez Caravage, avec le bouclier avec la méduse (qui fait peur) et Bacchus qui a abusé. ON le reconnaît à ses fonds noirs, sans background et avec des lumières très particulières (chandelle, éclairage de côté). Et c’est terminé. Je suis au bord de l’overdose, malgré la petite quantité de tableaux vus et expliqués. C’est qu’il y en a partout!!
Je retrouve donc Fab et Jeff piazza Santo Spirito où ils ont trouvé un café avec du Wi-Fi. JF dessine et Fabienne boit de la bière au citron. Je préfère quand même la cagna con limon de l’Espagne, en fait!
Ce soir, j’ai une idée fixe : aller écouter de l’opéra. Un concert à Florence, ça le fait, non? Et je manquais de musique. Du coup, hop, un petit tour sur internet et je repère un mini-concert dans une chapelle juste à côté. Arias célèbres d’opéras accompagnés au piano. Du coup, mes deux copains décident de me suivre, certains avec plus d’enthousiasme que d’autres! Jean-françois voudrait aller draguer les italiens à la place.
(en cherchant la chapelle… visitons l’église voisine et ses boiseries!)
Finalement, nous allons manger dans une petite trattoria repérée au hasard de mes pérégrinations pour aller acheter des billets d’opéra. Et c’est un délice. Sérieux, la bouffe en Italie, ça le fait. On prend un peu n’importe quoi, on partage des entrées délicieuses et mes pâtes au sanglier sont une tuerie. Et je ne parle même pas du tiramisu. Le personnel est très sympathique, on y trainasse un peu et on discute avec des français qui sont dans la région pour 3 semaines. Yep, des français. Encore. Il y en a ÉNORMÉMENT dans la ville, sans déconner!
Entendons-nous, j’ai adoré le concert. Boire un verre de vin à Florence à l’entracte, en pleine rue, ya pire. La chanteuse, Veronica Lazzeri (qui a d’ailleurs déjà chanté à Montréal) a une voix qui transporte et le pianiste, David Boldrini, a joué quelques trucs que j’ai déjà tenté de jouer… du coup, ça me plaît. Et je suis top, je n’ai pleuré que 2 fois! Yéééé!!
Retour tranquille à la chambre, en spottant les italiens. Sérieux, on a pas vu un seul italien moche. Je vous le dis, l’Italie est un pays à exploiter!
(Party sur les marches de l’église)
À demain!
2 Commentaires
Je ne suis jamais allée à Florence mais c’est magnifique !
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Tout à fait! C’est beau, beau, beau… partout!