Je reprends la plume après plusieurs jours où je n’ai rien écrit (merci les post-it… je vais écrire ces journées-là plus tard!), en direct de Florence, en Italie. Nous avons marché toute la journée, pris l’avion et là, c’est notre repos pré-dîner. Fabienne dort comme une buche. La semaine à Paris a été pleine de hauts et de bas et bon, écrire, ça me tentait juste moyen. Fab, elle, ça ne lui tentait pas du tout! Ceci dit, c’est reparti, et on se croise les doigts!
On s’est donc levées de bon matin avec un objectif en tête : partir à 8h. Et étonnamment, on a assez bien réussi, malgré les douches et les lavages de cheveux matinaux. On a retrouvé Jean-François à Bastille, fini par trouver un taxi et hop, à l’aéroport. Ça a un peu changé. Tout de suite, on passe à la sécurité. Toutefois, il faut attendre l’embarquement dans l’avion pour qu’on regarde mon identité et mon passeport. Qui disait mesures de sécurité renforcées? L’avion a un peu de retard, il y avait des orages sur Florence ce matin. On est tous séparés malgré l’enregistrement la veille (on est pas les seuls… tout le monde semble être séparé) et je suis presque assise dans les toilettes. Dernier banc derrière, sans fenêtre. J’ai donc eu la grande chance de pouvoir être au courant des problèmes érectiles du mari de l’une des hôtesses de l’air (bander mou, ça se dit en français de France aussi, ça a l’air) et des problèmes de zonage de la maison de l’autre. Je n’en demandais pas tant!
À l’arrivée, on nous avise que « l’atterrissage va être très rude » et le freinage sec. Et là, j’entends l’hôtesse de l’air habituée dire que vraiment, c’est sec, qu’on rebondit et que la piste est super courte. L’autre s’inquiète un peu et mentionne qu’en queue d’avion, c’est encore pire. Youhou!
Ceci dit, j’ai vécu pas mal pire. La dame qui dormait un peu plus loin et qui avait laissé un verre d’eau dans le porte-verre a, quant à elle, connu un réveil subit… et humide! ON a de la chance, quand on arrive, il fait à nouveau beau et chaud… on est parés pour rencontrer Florence. Jeff a repris sa course au like et juste pendant le vol, il en a plus de 100… il ne porte plus à terre!
Notre logement est en plein centre de la ville, juste à côté de la cathédrale di Santa Maria del Flore. On est juste au-dessus de chez Armani et en face de Longchamps. Je pense qu’on devrait survivre. On hésite un peu à prendre la firenze Card, bonne pour 72h mais il va nous manquer de temps pour rentrer dans nos sous. Du coup, on va payer à la fois… et risquer d’attendre davantage. Florence est une ville chère. Presque autant que Paris, je dirais. On a vu des cafés à 7 euros!
Premier objectif : aller manger. On s’arrête dans un resto piazza della Signora. Jeff entreprend de dessiner la tortue dorée (non mais sérieux… what’s that!?!?!) mais est « grave vénère » qu’on n’interdise pas aux touristes de s’approcher. Non mais quoi, on lui bloque la vue! Ceci dit prendre une photo du machin avec personne dessus, c’est quand même toute une aventure. Nous avons une très belle vue sur le palazzo Vecchio et sa tour drôlement asymétrique. C’est particulier. Juste à côté, un portique, avec des statues en plein air et un peu plus loin, les offices, où nous irons demain. C’est fou, fou, fou, Florence. Partout où je lève les yeux, il y a une sculpture, un médaillon, un balcon particulier. Chaque édifice est une œuvre d’art. C’est émouvant et un peu « overwhelming » à la fois. Mon appareil photo ne savait plus où donner de la tête. Il a d’ailleurs été déchargé à 19h!!
Ah oui. À Florence, ya plus de touristes que de florentins. Ça frappe.
J’écoute les conseils de mon amie Claudine et je prends une pizza margherita toute simple mais super bonne. C’est vraiment différent de chez moi. Par contre, je me REFUSE à apprendre l’italien, même si je comprends pas trop mal quand je le lis. En fait, j’ai peur de me mélanger avec l’espagnol. Je vais donc me contenter de Grazie, Scuzi, Chianti et Prosecco. Ça devrait suffire!
Jeff nous propose ensuite, guide en main, d’aller à Santa Maria Novella, un peu plus loin, pour voir l’église et l’ensemble monastique. Sauf que bon. IL y a un mais. Il faut passer devant El Duomo, la cathédrale des 13-14e , le baptistère et tout l’ensemble. Sans pour autant se diriger vers lui. Il nous avertit d’avance et… et… raté! Il faut absolument voir de plus près, impossible de résister. Cette cathédrale est hallucinante. Je n’ai jamais rien vu de tel avant. Toute faite de marbre polychrome, elle est ornée de statues, dont celle de la vierge. Devant, le baptistère octogonal avec les portes du paradis sculptées par Lorenzo Ghiberti. À côté, le campanile. Et cette énorme cathédrale, avec ses médaillons et cette architecture qui nous frappe de plein fouet. Chaque point de vue nous révèle quelque chose. Limite trop grand pour mes yeux!
Après avoir appris qu’un tour guidé part justement de Santa Maria Novella, nous y trottinons joyeusement et arrivons à temps pour visiter l’église et les cloîtres. Devant l’église, une piazza de forme assez étrange, datant du 14e, du moins son tracé. En face, la loggia di San Paolo. Et ensuite, l’église en tant que tel. Cette église a été commencée au 13e mais ce n’est qu’au 14e qu’elle a été achevée. Elle a été bâtie pour les dominicains et on y tentait un rapprochement entre les guelfes et les gibelins. Essai raté d’ailleurs.
Ces mini-voitures ont un avantage… passer sur des routes moins larges que des voitures!
L’extérieur a un aspect très particulier fait de formes géométriques simples. À l’intérieur, c’est autre chose. Le chœur est complètement recouvert des fameuses fresques de Ghirlandaio représentant des scènes sacrées, mais avec les visages de l’aristocratie italienne de l’époque… et du peintre lui-même. Nous avons pu aussi voir la trinité de Masaccio, avec des innovations de perspective pour l’époque, ainsi que le polyptique d’Orcagna.
Juste à côté, le cloître vert est orné de fresque de Ucello et ses élèves ainsi qu’une chapelle et le petit cloître des morts, avec des passages entièrement dallé de pierres tombales. Le grand cloître semble aussi très orné mais nous ne le voyons que de loin. A l’intérieur, le musée est dans l’ancien réfectoire et est fort intéressant à voir, même si je suis passée un peu vite.
Pur une raison X, ces colonnes m’ont plu!
Difficile de parler de Florence sans parler des Medicis, qui ont dominé la ville pendant près d’un siècle. En fait, Florence était un peur LEUER ville. Famille d’origine obscure, elle fut brillante pendant tout le 15e siècle, en particulier à travers la figure de Laurent le magnifique, celui des deux frères ayant survécu à la conjuration des Pazzi. Banquiers et marchands, ils sont surtout mécènes artistiques et figures politiques. Deux papes sont issus de cette famille (Clément VII et Léon X) ainsi que deux reines de France, Catherine et Marie. Leurs armes sont 5 cercles rouges et un bleu avec trois fleurs de lys dedans. La famille Médicis a gouverné par la suite mais jamais de façon aussi grandiose.
(Lanterne dragon!)
Nous passons donc à côté de San Lorenzo, ensemble avec une chapelle, une bibliothèque dessinée par Michel-Ange (que je n’ai pas visitée, à mon grand regret) ainsi qu’une crypte avec tous les tombeaux des Médicis. Ce fut aussi l’église de paroisse de cette famillle. Rien de trop beau! Par contre, la façade n’a jamais été terminée par le marbre prévu.
Tout près, le nouveau marché central, avec des kiosques et, au premier, une vraie halle de bouffe à visiter, selon notre guide.
Les panneaux italiens me font mourir de rire!)
Nous passons ensuite piazza de la republicca (l’ancien forum romain) pour nous diriger vers le quartier médiéval, avec ses toutes petites rues et en hauteur, le fameux passage couvert de Vasari des Médicis, qui traverse le Ponte Vecchio et qui relie le palais vieux au palais Pitti. Commandé au 16e, il fait plus d’un km.
Dans ce quartier, il y avait de nombreuses échoppes et beaucoup d’animation. Par contre, beaucoup d’édifices ont été détruits pendant la 2e guerre mondiale, comme à plusieurs endroits. Le Ponte Vecchio, par contre, reste. Il date de 1345 et est bordé de boutiques en encorbellement. Au milieu de grandes arches et une magnifique vue sur l’Arno.
On prend la via Toscellana (ou quelque chose du genre), petite rue très prisée des artistes où on nous souligne une très bonne trattoria, pour déboucher juste devant le palais Pitti, qui est quand même assez énorme. Plusieurs musées et les jardins Boboli s’y trouvent et il paraît que ça vaut la visite. Il date du 15e siècle et a été bâti pour les Pitti, famille rivale des Médicis. Quand ils furent ruinés, la maison est acquise par les Médicis qui l’ont – ô surprise – agrandi.
C’est là que la visite se termine et Fabienne et Jeff nous ayant abandonnés depuis longtemps, je les retrouve piazza San Firenze (Fipei ze, selon Fabienne… une chance que j’ai des pas pire pouvoirs de déduction) pour un verre de Chianti devant des bâtiments encore une fois magnifiques.
(Sur le pont.. Faut savoir qu’on est sur un pont hein!)
Puis, après un petit repos, direction le resto Giuppe Rosse, recommandé par le guide pour ses cocktails et sa bouffe. Fab et moi partageons un Bistecco à la florentine (délicieux), qui ressemble à un t-bone, avec des légumes grillés et une sauce câpres-anchois juste trop bonne. Sans parler du Muscato d’Asti! Yummy!
Bon, ok. Comme Jeff le dit, on se croirait dans Truman Show avec des figurants. On a un violoniste qui nous joue les mêmes airs en boucle (Con te partiro, la toune de Titanic, les canons de Pachelbel… vous voyez le répertoire) et des serveurs trop cute pour être vrais en plein dans notre champ de vision. On en demandait pas tant!
On retourne donc à l’hôtel… et BANG orage! Une chance qu’on était pas loin. C’était ma foi fort impressionnant. Une pluie diluvienne. Mais vraiment. Et là, comme Jeff s’est ASPERGÉ de citronnelle, on a dû ouvrir la fenêtre… et nous avons droit à un concert à minuit. Yep, un mec sur un triporteur a de la musique au boutte, juste sous nos fenêtres. Il baisse parfois le son pour draguer… mais pas longtemps!
C’est pas gagné!
Surtout que Fab et Jeff sont penchés à la fenêtre pour cruiser les BGs italiens! En les hélant.
Oui, j’ai honte.
Et j’ai une magnifique vue sur leurs derrières.
Que je ne vous montrerai pas!
Allez, à demain!
2 Commentaires
Sauce anchois-câpres, les trucs que je déteste le plus en cuisine je pense (avec les tripes et l’andouillette). Et effectivement les sens interdits sont bien sympas. Il nous en faudrait des pareils en France, ça rendrait peut-être les gens moins grognons. 🙂
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Moi j’adoooore les anchois. Et les câpres! Et j’ai bien ri des panneaux. J’en ai manqué plein en plus.