Une reine – Judith Elmaleh

Je n’ai réalisé qu’après avoir lu ce roman – chaudement recommandé par Sab et les livres – que Judith Elmaleh était « la soeur de ». Je suis bien contente de ne l’avoir réalisé qu’après ma lecture car – snobinette que je suis – je serais probablement partie avec un apriori négatif alors que finalement, j’ai passé un fort bon moment de lecture.

De quoi ça parle

Casablanca, milieu du 20e siècle. Simha, née dans une famille pauvre, est un jour parée de beaux atours et célébrée. Ravie d’être choyée, elle ne le sait pas, mais ce jour est celui de son mariage. Elle a 14 ans.

Des années plus tard, Anna, sa petite fille, vit difficilement son 2e divorce. Sur un coup de tête, elle part pour Casablanca pour voir sa grand-mère et ce sera l’occasion pour elle de lever le voile de silence qui a fait qu’elle est devenue ce qu’elle est.

Mon avis

Ce roman, c’est une histoire de secrets de famille mais surtout une histoire de femmes. Si le roman commence avec Simha, c’est surtout d’Anna dont il est question. Anna qui a toujours considéré sa famille paternelle comme SA famille, ce qui lui est d’ailleurs reproché par son ex-mari. Quand tout s’effondre, c’est là qu’elle se réfugie, chez sa grand-mère, femme fière, qu’elle aime mais ne connaît pas vraiment.

C’est un roman qui parle des secrets de familles et de l’effet sur les générations suivantes. On réalise à quel point tout le monde a été influencé par les non-dits ainsi que toutes les formes que les mécanismes de défense peuvent prendre. J’ai beaucoup aimé le côté sensuel du retour à Casablanca, les odeurs et les sons qui ont bercé l’enfance d’Anna ainsi que les images fugaces qui prennent tout leur sens à la lumière de ce qu’elle va apprendre lors de cette visite.

Nous avons donc une reconstruction qui passe par la compréhension de ses racines et une héroïne qui va comprendre le mur derrière lequel elle se cache en le remarquant chez une autre. Une ode au présent. La plume est simple et agréable, évocatrice, parfois légère mais aussi remplie de peine et de colère.

Si j’aurais peut-être aimé en savoir davantage sur l’histoire de Simha, de l’entendre raconter avec ses mots à elle, j’ai compris le parti pris par l’autrice car, avouons-le, un épanchement aurait été assez « out of character » pour cette grand-mère qui a appris à garder la tête haute malgré tout. Un peu plus de passé m’aurait davantage plu mais la façon dont l’histoire nous est présentée ici est probablement plus réaliste.

Une bonne lecture, donc!

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