On dirait que ces temps-ci, je me spécialise dans la lecture de romans étranges, dans lesquels j’ai un peu de mal à me situer au départ. Ce fut encore le cas avec ce roman-ci, mais je dois avouer que cette fois, j’ai été moins envoûtée par l’ambiance à la fois un peu étrange et drôlatique qui nous est proposée. En fait, j’ai assez assez dubitative jusqu’aux 15 dernières pages, où l’on comprend mieux. Ou pas. Et c’est ce qui fait que, finalement, je ressors avec un sentiment qui est certes mitigé, mais plus positif que négatif.
C’est donc l’histoire de Yolande, voyante de son état. Elle a un don bien spécial: celui de voir la mort imminente des gens dans leurs yeux. Ca peut sembler un problème, dit comme ça, mais en fait, le problème, c’est plutôt le contraire: elle ne voit plus grand chose. Pour ne pas dire plus rien du tout. Et là, à cause d’une vision, la voilà partie pour La Sarre, en Abitibi, sur les traces de Cricri, son ancien coloc, prince de la magie blanche. Elle est certaine que c’est sa faute si elle a perdu son don. Mais rien ne va se passer comme prévu car l’accompagneront dans cette folle balade en taxi Mathilde, recluse qui rêve d’être canonisée et ne veut pas mourir en état de péché et Léo, l’enfant qui a décidé de cesser de grandir quand ses parents sont morts.
Un trio un peu – beaucoup paumé, donc. Et, je l’avoue, j’ai dû mettre un moment pour les trouver le moindrement drôles – ou même intéressants. Pendant la première moitié du roman, ils m’ont juste agacée parce que je n’étais pas certaine s’il y avait de la satire là-dedans ou si c’était du premier degré (je pense que je suis épuisée… ceci explique probablement pourquoi mon cerveau met deux plombes à réagir correctement). Je me demandais vraiment où on s’en allait comme ça (au sens propre comme au figuré) et pourquoi on nous racontait cette histoire de voyante suante (je pense qu’on le mentionne quoi… 5 fois) avec ses compagnons peu ragoûtants. Puis, graduellement, ça devient de plus en plus déjanté, ça prend davantage des allures de conte, on réalise bien qu’il y a anguille sous roche alors qu’on voit évoluer les personnages de façon diverses et variées. Et là, j’ai commencé à apprécier ce que je lisais. Et à sourire. Et à plaindre sincèrement ces personnages perdus, qui tentent de se raccrocher à quelque chose. Et la finale m’a convaincue. Réellement.
Un roman qui prend un moment à s’installer mais qui tourne en conte sur la vie, sur la mort, sur la façon de vivre aussi et notre rapport à la mort. Certes, il y a exagération, comme dans tous les contes, mais certains personnages sont très tristes car ils nous rappellent un peu certaines gens, qui ne profitent de rien et qui ne font qu’attendre que ça passe. Ou que ça arrive. Et quand je dis « ça », ça peut représenter bien des choses, en fait. Et pour cet aspect, ce roman est ma foi très bien fait. La plume est maîtrisée, avec juste ce qu’il faut de « je » qui s’adresse à nous pour nous intriguer et juste ce qu’il faut de cachotteries dans la narration pour avoir un ces points de vue choisis et souvent peu fiables que j’apprécie beaucoup en littérature. De plus, j’ai beaucoup apprécié le côté « pas rose bonbon gnangnan ». Ça change.
Une lecture dont je ressors mitigée, mais avec de la réflexion en banque. Ça ne plaira probablement pas à tout le monde mais je suis persuadée que ce road trip saura convaincre plusieurs personnes. Plus que moi!
4 Commentaires
Passer au formulaire de commentaire
C’était pas pour Tobrouk, dans le film ?!
Alex: Ma culture cinéma est à zéro… parce que bon, je n’ai aucune connaissance de ce film!
Pas sur ! Pas sur !
Mais j,avais bien aimé un taxi pour tobrouk alors ?
Le Papou
Le Papou: Encore ce Tobrouk? Mais qu’est ce Tobrouk??