Mon tour de France – 64 – Amboise et Canicule

 

DSC_0570Aujourd’hui, le résumé de la journée aura été : faire 50 km de vélo, visiter deux châteaux, le tout à 33 degrés.  Ça donne une idée de l’état dans lequel je suis ce soir.  Hors-service.  Ceci dit, mes parents, qui ont quelques années de plus que moi, ont fait la même chose.  Freakant.  Ceci dit, je les admire un peu!

 

On rencontre la propriétaire qui nous mentionne que l’appart super chouette qu’on avait pris pour 2 jours était aussi dispo une 3e journée… on va sauter sur l’occasion et partir tôt le matin vendredi.  Ca va nous permettre de manger un peu ici.  A force, on vient lassés du resto.  Je n’aurais jamais cru dire ça un jour!

 

Lucky us, nous trouvons facilement des vélos entre deux cavistes à Vouvray.  On en prend pour la journée mais – ô malheur – pas de petit panier.  Du coup, il faut repenser tout le truc.  Comme à chaque matin.  Partir, c’est quand même pas facile, avec nous!  Mais bon, on y arrive.  On donne tout à papa (on est pas peureux) et on décolle, direction Amboise.  On nous a dit 15-16 km.  Aucun problème avec ça.  On nous indique aussi la route.  De trois façons différentes.  Bref, on se dit qu’on va bien trouver la piste.

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Oui, je sais, on fitte.  Et on a pas fait exprès!DSC_0326

Ceci dit, c’est plus facile à dire qu’à faire.  Avec maman qui DÉTESTE (le mot est faible) rouler hors des pistes, ça a été une épopée.   Un peu plus, elle allait faire son testament!  Mais bon, après un rond point qui a suscité plusieurs discussions et un pont, on y est arrivés… et on est partis.

 

Ce qu’il faut savoir, c’est que la vallée de la Loire, c’est « pratiquement plat ».  Mais pratiquement n’égale pas « plat ».  En fait, ce ne sont jamais de grosses pentes… mais il y en a tout le temps.  Monte, descend, monte, descend.  Après 45 minutes, on voit une pancarte… qui nous dit qu’il nous reste 15 km.  Ok.  Wo.  Minute.  On a fait presque 10 km.  Et il reste ENCORE 15 km?   Il fait 32??  Freak parental intense.  Et à partir de là, on a eu droit à la bougonnite à répétition.  En fait, m’man est comme moi.  Elle ne dit pas une chose une seule fois.  Ni même deux.   Mais bon, on a l’habitude!  Du coup, là, on sait « qu’il va falloir revenir ».  Elle a aussi noté les côtes qu’on a descendues… car on va les remonter!

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Ceci dit, pour ma part, j’ai adoré ma ride.  On se balade entre vignes et champs de blé, on traverse des petits villages super cute et on longe aussi parfois la Loire, même.  C’est super beau.  On croise un groupe d’élèves en voyage scolaire, qui se sont donné des noms d’équipe… mais qui montent difficilement les côtes!  Je suis admiratives des accompagnateurs.  Et je peux déjà dire qu’un Arthur et un Alexandre sont les malcommodes de la classe.  Au nombre de fois où on a entendu crier leurs noms!!

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Ceci dit, malgré les « 12 km éternels » (selon maman), on finit par arriver à Amboise, en vue du château qui est super beau vu de la piste cyclable.  Il domine la ville et la Loire (du moins je PENSE que c’est la Loire… c’est que juste pour mêler la patente, ya pas rien que la Loire, qui baigne les châteaux de la Loire… bref… ya jamais rien de simple dans la vie).   Mais en arrivant, on a chacun une idée en tête.  Maman veut de la crème glacée et moi je veux… une pochette pour porter mon téléphone.  Non mais devoir demander à chaque fois à papa pour prendre une photo, ça me gosse.   Du coup, je pars avec les sous… sans leur laisser de quoi s’acheter de la crème glacée.  Je ne trouve pas tout de suite alors je reviens 20 minutes plus tard… vous pouvez vous imaginer à quel point ils étaient ravis hein!

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Ceci dit, on a vidé 3 carafes d’eau dans une crêperie, maman a mangé de la crème glacée et crêpes et moi de la salade… et on était prêts pour aller visiter le château d’Amboise, connu pour être la pouponnière des futurs rois de France et des enfants de roi et de reines, qui, la plupart du temps, ne les voyaient pas si souvent que ça.

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Si le château a des origines au haut moyen-âge, c’est surtout au 15e qu’il a commencé à devenir le château d’Amboise, un château royal.  En effet, Louis d’Amboise aurait comploté contre La Trémouille, favori du roi Charles VII.  Du coup, il a été gracié mais a dû céder Amboise à la Couronne.  C’est petit à petit que la monarchie va s’y installer.  On est aussi au temps de la « guerre folle » entre la France et le duché de Bretagne, guerre qui va finir avec une alliance entre Charles VIII et Anne de Bretagne (je vous en ai déjà parlé dans mon résumé de Nantes… faut suivre!!).  Je vous en parle parce que Anne de Bretagne a vécu à Amboise, château d’enfance de son époux, et y a perdu des enfants.  Malgré tout, elle a été une personnalité forte de l’époque, réunissant autour d’elle d’autres femmes ainsi que des artistes.  Ca semblait tout une personnalité!

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Ceci dit, c’est Charles VIII qui ordonne la construction de la partie gothique du château.  Il fait aussi venir plusieurs artistes italiens qui laissent aussi leur petite (ou grande) touche.   Léonard de Vinci y séjournera, raison pour laquelle nous y trouvons sa sépulture ainsi qu’un buste à son effigie.  Déjà dans la soixantaine et très connu, il aurait été proche du roi et nommé « premier peintre, ingénieur et architecte du roi ».  Il a d’ailleurs à sa disposition le manoir de Cloux (l’actuel Clos Lucé, dont je vous parlerai tout à l’heure).

 

Nous commençons par un petit tour dans la chapelle Saint-Hubert, où est située la fameuse sépulture.   La chapelle est de style gothique flamboyant et les vitraux datent du 20e.  C’est tout mini.  Je n’imagine même pas quand il y a beaucoup de monde l’été!   Nous pouvons aussi voir le fossé où Charles VIII s’est cogné la tête au linteau de porte (malgré sa petite taille… 1m52 si ma mémoire est bonne)… et est décédé quelques heures plus tard, à 28 ans.  Le tout pour assister à un match de jeu de paume.

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Nous passons ensuite les salles des gardes (pas mal du tout, je trouve) ainsi que le promenoir, où nous avons une belle vue sur le domaine.   Dans la salle du conseil, qui a servi de cadre à plusieurs réjouissances, on peut voir de très beaux chapiteaux sculptés et des personnages sur les murs, au pied des arcs (oui, je sais, il y a un nom pour ça.  Mais DSC_0356 DSC_0357 DSC_0361 DSC_0362 DSC_0364là, je suis dans la voiture, je n’ai pas de réseau… et visiblement pas de mémoire!)  Selon le guide, François 1e  aurait été le premier à demander à ses gouverneurs d’amener leur épouse à la cour et d’y rester plusieurs mois.  Avant, c’était très mâle comme truc.  Du coup, la cour a changé… et les fêtes ont commencé.   Bien entendu, il n’y était pas tout le temps.  La cour se promenait beaucoup à l’époque.

 

Impossible de visiter Amboise sans entendre parler de « l’affaire des placards » et du « balcon des conjurés ».   J’en avais entendu parler sans réaliser que ça s’était passé là.  J’ai eu l’impression d’une nouvelle pièce de puzzle qui s’emboîtait.  L’affaire des placards a eu lieu du temps de François 1e, en 1534.   Le roi étant assez bienveillant à l’égard de la réforme de l’église, ça n’a pas pu à certains, qui ont placardé des affiches un peu partout contre les «horribles, grands et importables abus de la Messe Papale ».  L’une a même atterri sur la porte de la chambre du roi.   Bien entendu, il n’a pas apprécié, a interrompu ses réformes… et a fait arrêter des centaines de personnes, dont certaines seront brûlées vives pour hérésie.

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Le balcon, c’est autre chose.   Ça s’est déroulé plus tard, en 1560, et ça implique François II, couronné à 16 ans et ayant épousé Marie Stuart l’année précédente.  Comme il est un peu jeunot, ce sont les Guises, famille de son épouse, qui sont très très contre les protestants.  Certains ont donc tenté d’enlever le roi et sa femme pour les soustraire à leur influence.  Pas.  Une.  Bonne.  Idée.  (Quoique… bon…)  Ils ont été arrêtés et certains des conjurés ont même été pendus au balcon, ce qui a occasionné le nom de « balcon des conjurés ».   Je n’ose même pas imaginer l’odeur à la cour royale!

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(Comme je vous disais, j’ai un truc avec les chapiteaux.)

Après avoir été laissé plus ou moins à l’abandon, a été racheté au 18e, puis un peu massacré à la révolution où beaucoup des édifices en terrasse ont été démolis.   À la restauration, le château revient à la veuve de Philippe Égalité.  Son fils, le futur Louis-Philippe,  roi des Français pendant la monarchie de Juillet (qui a en fait duré 18 ans et qui a plutôt mal fini).  Une partie du château est donc décorée selon la mode de cette époque, même si Louis-Philippe n’y aurais séjourné qu’une fois.  Le château a ensuite servi à accueillir pendant 4 ans un prisonnier d’état (because conquête de l’Algérie), l’émir Abd el-Kader, ainsi que sa suite de 80 personnes.

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L’un des éléments impressionnants est la rampe cavalière dans la tour des minimes, qui permet aux chevaux d’accéder à la terrasse du château depuis le village.  C’est que ça tourne, ce truc!  J’adore!

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Après une « pause coca-le-plus-froid-possible », je vais faire un tour dans les jardins mais les parents préfèrent relaxer à l’ombre, ce que je peux comprendre.  Il fait 33.  Gros soleil.  Et maman commence déjà à dire que « on a plein de côtes et inteeeeeeeeeeeeerminables kilomètres » de vélo à faire avant de rentrer, et qu’on doit rentrer avant 19h pour passer au supermarché et manger à l’appart… » bref, bien des soucis en perspective!

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DSC_0468 On décide tout de même d’aller au château du Clos-Lucé, tout près (mais qu’il faut faire vite-vite-vite) où il y a les expos sur Léonard de Vinci.   Il n’y a presque personne, mais sérieux, entre la dame qui veut se « négocier un tarif parce que quand même, elle est trop âgée pour tout faire » et l’autre, qui veut voir juste l’expo mais pas le château, et la famille nombreuse qui n’a pas le papier mais qui veut le tarif… ça prend sérieusement 20 minutes pour passer 4 personnes.  C’est éternel!  Et la file est au soleil!  Je bénis l’inventeur de la crème solaire.

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Le château date de 1471 et a été édifié sur des fondations du XIIe.   Il a été résidence royale et a abrité Louise de Savoie et ses deux enfants, le futur François 1e ainsi que Marguerite de Navarre (celle de l’Heptaméron).  Toutefois, ce qui est présenté au château est surtout l’époque concernant Léonard de Vinci, qui y vécut les trois dernières années de sa vie (de 1516 à 1519).   Le château aurait vu passer La Joconde, La Vierge à l’enfant et le Saint-Jean-Baptiste.  L’expo temporaire est d’ailleurs au sujet de ces trois tableaux.

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Ce château est nettement plus petit qu’Amboise mais il m’a beaucoup plu.  On y a une très belle vue sur ce dernier, d’ailleurs.  On peut passer par une galerie couverte, visiter la chambre où mourut Léonard de Vinci ainsi qu’une chambre Marguerite de Navarre, une salle de réception renaissance et des cuisines.  De Vinci était végétarien, ce qui donne lieu à plusieurs explications.

 

Finalement, au sous-sol, on trouve des maquettes des différentes inventions de Léonard de Vinci, avec des films qui expliquent comment ça fonctionne.   Bien entendu, on est en droit de se demander si c’est vraiment lui qui a inventé tout ça, peint tout ça, pensé tout ça mais c’est impressionnant, encore de nous jour.   Entre les ponts, les tanks, les fusils, les machins pour aller puiser l’eau… vraiment, c’est incroyable.   Le tout aux 15-16e siècle.  Bref… visionnaire, ce type.  Un vrai génie!

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Pendant que papa prend un verre sur une terrasse, nous faisons un semi-jogging dans les jardins, où ont été construits plusieurs des inventions de Léonard de vinci, grandeur nature.  Je dis jogging parce que maman a hâte de partir et n’est venue avec moi que pour surveiller que je vais assez vite.  Elle me soupçonne même de me tromper de chemin par exprès pour tout voir… pfffff!!!

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Ensuite, on tente de régler le problème de « on va arriver après 19h ».  Parce que, of course, on va arriver après 19h.  Il est 18h10.   J’achète donc un sac à dos tout cute, repliable, et violet.  Violet étant ce qui m’a fait choisir celui-ci, malgré les 30 euros.   Ca va être pratique pour mes futures randos en Espagne et à St-Antonin.  C’était la journée des sacs, aujourd’hui!

 

On achète donc pain, pâtés, fromages et saucissons et on rembarque sur nos vélos pour faire les 25 km de retour.  Maman ne pense qu’aux côtes à monter et au dernier kilomètre sur la grande route.  Dès le début, elle nous mentionne « que dans le bout terrible, il faut qu’elle soit entre nous deux » et plus on approche, plus elle le dit souvent.  Ceci dit, je peux comprendre hein… on ne contrôle pas nécessairement ses angoisses.

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Il fait chauuuud… mais mes deux nouveaux sacs font super bien la job et finalement, on n’arrive pas si tard que ça.   Je me GARROCHE sous la douche, rien de moins.  Et je suis une nouvelle femme.  Bon, une nouvelle femme pas super énergique, vu que je ne réussis à me lever pour manger qu’à 22h30!!  On pensait refaire du vélo demain mais vu qu’on « ne peut pas se fier à eux autres pour les distances » (dixit ma mère), on choisit plutôt de faire trois châteaux, peut-être quatre… mais en voiture!

 

Surtout qu’on doit faire un château avec Keisha!  J’ai super hâte de la rencontrer!  Sur ce, je tente d’aller dormir (c’est un peu chaud à mon étage) alors que mes parents sont bien au frais!

 

À bientôt!

12 Commentaires

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  1. Quelle journée de fou ! il n’y a que les touristes pour faire des trucs pareils 😉 J’aime beaucoup Amboise et la pâtisserie Bigot … J’ai visité le Clos-Lucé (on y mange bien) mais curieusement pas encore le château. J’y retournerai un jour.

    1. J’ai bien aimé le Clos Lucé.. .mais je n’y ai pas mangé! Et oui, ya que les touristes pour faire des journées pareilles!

  2. Le clos Lucé appartient à la famille saint Bris (Gonzague Saint Bris a lancé la forêt des livres près de Loches)(un super chouette salon ‘en plein air’ un peu people mais c’est quelque chose quand même!)

    1. Aaaaah… c’est quand, ça?

  3. Je suis admirative de voir que vous avez toujours autant d’énergie après tant de jours !

    1. Attends, maintenant que je suis revenue du tour de France, je ne fais absolument RIEN depuis 2 semaines!

  4. J’adore les comptes rendus avec les histoires des parents 🙂 Je veux voyager avec eux aussi !! Vous êtes hot, parents Minier !

    1. Mes parents sont géniaux! On a un fun fou!

  5. J’ai beaucoup aimé le deuxième château ; les photos m’accrochaient intensément. L’expo Da Vinci a semblé valoir son 25 kilomètres de vélo (et plus).

    Manger à 22 h 30 ? Je commence à comprendre pourquoi tu es un peu tannée des restos, c’est rare que l’on y mange à cette heure.

    1. Ah ben ici, les restos ouvrent à 19h ou 19h30 hein! Du coup, c’est pas si pire! Et oui, l’expo était fort chouette!

  6. Wahou !! Autant de kms à vélo pour un château ! Je dis BRAVO. Jolis vitraux.

    1. On voulait hein! C’était une magnifique journée!

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