Tiens, on est le 17 juin! C’est la fête à Nathan-mon-creton-d’amour. 9 ans! Ce que ça peut passer vite! On lui chante « bonne fête » par facebook, et lui nous répond par un très enthousiaste « merci je vous aime »! Erika est fascinée par sa joie débordante!
On passe la journée à La Rochelle aujourd’hui. Il fait beau, le ciel est bleu et le paysage éblouissant. Ce que ce port peut être beau, avec ses tours qui en gardent l’entrée et sa tonne de bateaux.
Après avoir admiré un peu, on s’en va visiter la tour Saint-Nicolas, la plus haute des deux. Elle date du 14e mais s’est écroulée une fois en 1345 avant d’être rebâtie en 1372. Elle représente alors l’alliance entre Charles V et la ville. Par contre, la légende raconte qu’elle est plutôt l’œuvre de la fée Mélusine, qui volait au-dessus de la ville, de la pierre dans son tablier. Les pierres seraient tombées, et la tour serait ainsi apparue. À vous de choisir. Moi, of course, je choisis la fée!
(Non mais le nombre de petits chemins! J’adore les petits chemins!)
Visite très intéressante, où nous pouvons voir la chapelle, l’escalier à double vis, la salle du troubadour et celle du capitaine, avec ses sculptures représentant des animaux et des masques. Elle est conçue pour servir de défense et de résidence au capitaine et à sa famille. Elle a aussi servi de prison pendant les guerres de religion et à la révolution.
Le chemin de ronde nous offre une vue fantastique sur la mer et la ville. On y voit entre autres la fameuse balise rouge de Richelieu, qui représente l’endroit où se situait la digue construite sous Louis XIII dans le but d’empêcher les navires anglais de ravitailler la ville. 15 000 des 20 000 habitants sont morts de faim et le maire s’est finalement rendu. On raconte que le roi a admiré la destruction des fortifications, sauf des deux tours, qui sont encore debout. (Rappelons que La Rochelle était très fortement huguenot… au 17e, c’Était pas bien vu. Et c’est un euphémisme. Je sais, je l’ai appris dans Angélique!)
Suite à cette visite, on veut voir l’autre tour, qui ferme à 13h pour le repas, mais il est 12h45 et il est trop tard… du coup, on va manger aussi, au bord des quais. C’est le début des moules pour papa… et il va en faire une tradition, comme nous le verrons plus tard. Maman et moi mangeons du lieu (on découvre que c’est un poisson… ouais, inculte culinaire en plus) et c’est ma foi fort bon.
Le début de l’après-midi est consacré à une balade en mer vers le fort boyard et l’ïle d’Aix. J’ai cherché le père Fourras mais je ne l’ai malheureusement pas aperçu. Pfffff… il aurait pu nous attendre un peu! J’adorais cette émission quand j’étais ado!
(J’ai enlevé ici une photo de maman les cheveux au vent… sinon, j’étais déshéritée!)
Le fort est construit sur un haut-fond entre les îles d’Aix et d’Oléron. Il est envisagé au 17e pour solidifier la défense, même si Vauban aurait déclaré au roi « Sire, il serait plus facile de saisir la lune avec les dents que de tenter en cet endroit pareille besogne ». Le problème était toutefois plus financier que technique. C’Est finalement Napoléon Bonaparte qui démarre le projet au début du 19e, pour l’interrompre à nouveau pour cause de guerre. Il est complété en 1849… mais ne sera pas très utile car l’armement ayant évolué, la portée des canons est bien différente maintenant. Les tirs se croisent sans problème d’Aix à Oléron.
Le fort deviendra donc prison et sera vendu en 1962 où il servira de décor de cinéma, puis de plateau télé… ce qui fait qu’il est connu aujourd’hui!
Pour ma part, je passe la balade seule sur le pont, à me faire venter et à respirer l’air marin. J’adore faire du bateau. Il va falloir que je m’y remette! Bon, je ne vous dis pas l’état de mes cheveux, par contre! Une catastrophe! J’ai l’air d’un épouvantail à moineaux, et d’un épouvantail à moineaux ayant des gènes de gorgone!
Petit arrêt glaces chez Ernest le glacier (je pense que la carasel était soit drôlement balancée… ou soit je n’aime pas vraiment ça… je suis obligée de prendre une autre boule!)
On visite aussi la tour de la chaîne (papa aime monter. Il faut monter dans tout ce qui se monte!) où était accrochée la chaîne qui fermait le port dans « l’ancien temps ». Construite à la fin du 14e, elle a servi, entre autres, de poudrière. Aujourd’hui, elle contient une expo sur les migrants, particulièrement en Nouvelle-France.
Bon, entendons-nous, cette histoire-là, je la connais. Pas mal même. Mais c’est intéressant de la voir avec un autre regard, totalement français. Pour nous, ce n’est que le début de l’histoire!
On y parle des filles du Roy, ainsi que du premier contingent à partir de La Rochelle en 1663, à bord de l’Aigle d’or. Mon ancêtre habitait l’île de Ré… et est né vers 1640. Les dates fittent pas mal. Comme la colonie était peuplée d’hommes surtout, on voulait encourager l’immigration féminine. Du coup, le roi a offert une dot aux orphelines et aux veuves qui voulaient partir pour fonder une famille. De là l’appellation de fille du Roy.
Elles viennent de Paris, de la Rochelle ou de la Normandie. Elles sont accueillies là-bas par les sœurs de la congrégation Notre-Dame ainsi que par Marguerite Bourgeoys où elles seront formées et où elles pourront choisir un époux parmi les prétendants proposés. Choisir. C’est bien, ça, pour l’époque.
« Graffitis » sur les murs de la tour. C’est super impressionnant, quand même!)
Au 17e, une migrante sur 2 est fille du Roi. Leur moyenne? 7 enfants. Plusieurs transmettent aussi la langue française à leur progéniture. On les appelle souvent les grands-mères fondatrices. Des fois. En fait, chez nous, on les appelle surtout les filles du roi hein… et leur origine n’est pas si claire que ça dans nos têtes! Plusieurs protestantes seraient aussi parties. Toutefois, ceci a été bien caché pour donner l’image d’une nation canadienne française forte, saine… et bien catholique! Ce n’est que dans les années 90 que la vérité a été rétablie.
Anne Hébert écrit pourtant « Il faudrait les nommer toutes, à haute voix, par leur nom, face au fleuve, d’où elles sont sorties au 17e siècle pour nous mettre au monde et tout le pays avec nous ».
Suite à la visite, on reprend notre petit plan et on visite la ville, après avoir vu la tour de la grosse horloge si caractéristique, ancienne porte d’enceinte qui séparait le port et la cité. On voit l’hôtel de la bourse, la cathédrale Saint-Louis, construite au 18e dans l’esprit de contre-réforme.
Moi, je voulais surtout voir les rues à arcades. En fait, on les voit pas mal mieux de l’extérieur… et elles ont l’avantage de protéger du soleil.
On cherche longtemps la maison Henri II construite au 16e et on finit par la trouver, après maintes pérégrinations. La cour est ouverte pour cause de concert alors on peut bien voir. Ceci dit, papa bougonne un peu, en disant que le plan est mal fait. Of course!
Puis, direction l’île de Ré où on va dormir. Maman n’aime pas du tout qu’on ne voie pas les maisons. Et elle le dit. Souvent 😉 Mais bon, je la connais hein! Depuis plusieurs années. On se perd un peu dans les petites rues où la voiture passe juste-juste-juste et on va manger au resto « Le tilleul », au centre ville. Il est bourré de petites horloges partout, on adore!
Demain, c’est vélo!
À bientôt!
4 Commentaires
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La photo de toi et ton père est vraiment très belle. Je trouve que la crème glacée au caramel salé avait pourtant l’air succulente. Et dis à ta maman, que de l’imaginer échevelée est probablement pire que la réalité.
Le Fort Boyard, c’est pas rien quand même. Savais-tu ça que tu es chanceuse 😉
Auteur
Elle avait juste l’air, crois-mo! Si papa ne me l’a pas piquée… c’est que c’était pas fort!!!
Et oui, Fort Boyard… c’Est fou!
J’aime beaucoup La Rochelle qui est une ville agréable.
Auteur
C’est magnifique, en tout cas!