On s’éveille au gite où on prend le petit déjeuner avec un couple d’australiens et un couple qui vient de Lille. J’aime bien discuter avec des inconnus le matin… ça fait partie des plaisirs du gite. On était vraiment très bien à cet endroit. La déco est entièrement de la main de la dame et on voit qu’elle y a songé. Les confitures et le yaourt sont faits mais on et c’est un délice.
On retourne voir le village pour avoir la vue de l’autre côté du cours d’eau. C’est vraiment joli comme endroit. En fait, les villes au bord de l’eau le sont souvent.
(Yep, ciel encore une fois un peu fantasque!)
On se dirige ensuite vers Saint-Émilion, qui nous a été chaudement recommandé, et pas que pour les vins! C’est une magnifique cité médiévale avec ses rues pentues, ses pavés incertains ses caves à vins et ses boutiques spécialisées un peu partout. Je pense que certains boivent beaucoup, beaucoup de vin, à voir la grosseur de certaines bouteilles!
On peut y admirer quelques remparts, des églises gothiques ainsi que la tour du Roy, un donjon du 13e siècle. On ne sait trop à quoi il servait, ce qui lui confère une aura de mystère. Une chose est certaine, la vue doit être magnifique!
On visite l’église collégiale et son cloître, puis le cloître des cordeliers, en ruines mais que je trouve personnellement magnifique. C’est un vestige d’un couvent établi par les moines franciscains au 14e.
(J’adore ce genre d’endroit! C’est fou!)
Nous revenons rapidement par la porte et la maison de la cadène, seule maison à pans de bois et seule porte intérieure du village, qui servait à séparer les classes sociales. Nous avons une visite guidée à l’église monolithe et pas question de la manquer.
Soudain, ô drame, papa ne se souvient pas s’il a mis le ticket du parking dans la bonne position dans la voiture. Papa et maman partent à la belle course pendant que j’attends pour réserver les places et aviser la guide. Heureusement, ils arrivent juste à temps! Ca aurait été dommage car c’est quand même une visite coup de cœur et c’est impossible de la visiter par nous-mêmes.
On commence par visiter un tout petit espace sous l’église, qui aurait été la retraite du moine Émilion pendant 17 ans. Bien entendu, c’est une légende avec des miracles en prime! Émilion serait né à Vannes, en Bretagne et aurait été intendant d’un comte de Vannes. Il voulait donner du pain aux pauvres et le comte, se doutant de son stratagème, voulut le prendre sur le fait. Émilion partit donc le manteau lourd de pain mais quand on lui demanda de l’ouvrir, ô miracle, le pain s’était transformé en bois et ça, il avait le droit d’en prendre. Il a aussi réussi à sortir les pains du four à mains nues sans se brûler… deuxième miracle!
Il devient moine et l’affluence de pèlerins, attirés par ses miracles, lui déplait car il est humble, notre Émilion. Il s’établit donc dans une grotte dans ce qui deviendra plus tard Saint-Émilion et y meurt 17 ans plus tard en 767. C’est pas la suite qu’un monastère fut édifié et qu’une église monolithe fut creusée dans la pierre.
On raconte que les femmes qui voulaient devenir enceintes n’avaient qu’à s’asseoir sur un banc de pierre dans l’antre d’Émilion… et hop, ça fonctionnait. Pour ma part, je m’en suis tenue très loin! Mais, comme dirait maman… sacré Émilion!
Entendons-nous, la légende ne nous est parvenue que 4 siècles plus tard. Ça sent un peu le conte de fées, tout ça. Mais bon, on s’amuse à y croire, le temps de la visite! D’ailleurs, la statue sensée le représenter (son nom y est écrit) ne le concerne en fait pas pantoute! Le personnage n’a pas la tonsure (Emilion était dominicain) et a une ceinture en corde (oups…). Ah oui, il a deux oiseaux sur son bras! St-François d’Assise, sort de ce corps! Ou de cette statue!
Nous nous dirigeons ensuite dans la chapelle de la trinité (pas de photos à l’intérieur… sorry) où les fresques sont magnifiquement conservées, surtout au plafond. C’est vraiment quelque chose. La chapelle date du 13e mais il ne reste que le chevet de cette époque. Les peintures sont quant à elles du 14e. Le reste a été rénové au 18e, ce qui donne parfois un drôle de mix!
Contrairement à plusieurs endroits, ces peintures ont été préservées grâce à la révolution. L’endroit a été occupé par un tonnelier, ce qui a occasionné beaucoup de suie, qui a encrassé et protégé les peintures. On peut donc y voir le Christ et les symboles des 4 évangélistes, la vierge marie et la crucifixion. Impressing!
On pénètre ensuite dans les catacombes. Jadis endroit assez freakant (imaginez-vous à la lueur de la torche, dans un long couloir humide, à écrabouiller des os à chaque pas…), il a été construit avant l’église, soit avant l’an mil. Dans le tunnel, un puits de lumière, avec, autour, des figures gravées. Non, ce ne sont pas des vampires qui sortent de leurs tombes, mais plutôt les âmes qui montent vers la lumière. Il faut dire que le trou débouche sur le cimetière!
Puis, l’église.
Ouf.
C’est quelque chose.
Creusée fin 11e et début 12e, elle était probablement sous le contrôle des bénédictins. A cette époque, on revenait des croisades (Pierre de Castillon l’aurait fait creuser à son retour), et on y sent l’influence orientale. Juste dans l’idée. Il n’y a qu’à évoquer la Cappadoce.
Monolithe veut dire « un seul bloc ». C’est donc une IMMENSE salle, sous le lourd clocher qui est visible de l’extérieur. Ceci dit, ça menaçait sérieusement de s’effondrer, de là les supports autour des colonnes qui ne sont pas très photogéniques. Mais c’était ça ou un clocher sur la tête. Il y a jadis eu des peintures dans l’église mais elles ont été fort abîmées par la salpêtre… qu’on a grattée pour en faire de la poudre à canon. Vous pouvez vous imaginer le résultat!
Magnifique visite. Je recommande.
On revient par les jolies petites rues, on résiste à visiter tous les cavistes… et on mange des macarons! Il fallait hein.
Et là, direction Bordeaux où nous allons faire un passage éclair, le temps d’une visite guidée.
J’avais déjà vu Bordeaux il y a longtemps longtemps. Je gardais par contre une image très précise de la ville, avec son miroir d’eau, ainsi que de ses places. Explication. J’ai passé plusieurs années sans venir en Europe. Quatorze ans, je pense. La vie, quoi! Quand j’y ai remis les pieds, en 2008, je suis atterrie à Bordeaux où Sébastien, l’ami d’une collègue était venu me chercher pour me faire visiter et combattre le décalage horaire. Bordeaux, la Baie d’Arcachon… c’est très vivace comme souvenir. De même que l’accueil de la mère de Sébastien et de son amie. Souvenirs, souvenirs!
Comme tout le monde nous l’a conseillé, on se stationne à l’extérieur et on prend le tram jusqu’à Bordeaux. C’est vrai que c’est pratique, mais ça prend quand même une bonne demi-heure. On prend une visite guidée pour 15h et on mange en vitesse dans une crêperie. J’avale mon cidre en 3 gorgées… et j’en sentirai les effets! Brûuuulements d’estomac! Bon, à la liste « à éviter » comportant sushis et café, on va rajouter le cidre. Humpf. Je deviens vieille!
Début de la visite place de la bourse, aussi appelée place Royale. Grosse averse en début de parcours… nous retournons donc nous abriter dans le bureau touristique, où on nous montre l’évolution de la ville à travers le temps. Port fluvial important, Bordeaux a bien changé et maintenant, il n’y a plus de commerce dans la ville proprement dite. Ca a été déplacé plus loin.
La place royale/de la bourse date de 1730 et a été imaginée par Jacques Gabriel, architecte de Louis XV. Les bâtiments sont faits en rond, pour bien épouser le croissant de la place et ont des façades richement décorées. Tout pour la façade! C’est là où on ramassait les taxes diverses et variées. Fallait prouver que ça servait à quelque chose hein!
Autrefois, il y avait une statue du roi, à laquelle on a fait un sort à la révolution. Du coup, nous retrouvons maintenant les trois grâces. On croit y reconnaitre Eugénie, femme de Napoléon, Isabelle d’Espagne et… la reine Victoria! Mais bon, c’est ce qu’on dit hein!
À Bordeaux, on trouvait pas mal de commerce triangulaire, tout comme à La Rochelle et Nantes. Commerce triangulaire = esclavage. Pas super glorieux. Mais ça a existé. Malheureusement.
On essaie de voir le reflet des immeubles dans le miroir d’eau mais il pleut et des ados jouent dedans… finalement, juste quand tout le monde est parti, voilà, une accalmie! Je contemple un peu et court pour rattraper le groupe. Oups… je me fais un peu chicaner. Mais c’est un peu habituel, hein!
Le pont à 17 arches est comme dans mon souvenir. Est-ce en raison des 17 lettres de NAPOLÉON BONAPARTE? Peut-être, peut-être pas… Encore des « on dit que »!
Mon souvenir du reste de la ville était moins vivace. Nous nous dirigeons vers la porte Caillhau (qui vient de « cailloux » car elle était parée de cailloux de la rivière), qui faisait partie de l’ancien rempart et qui ressemble à un arc de triomphe en l’honneur de Charles VIII qui était revenu victorieux d’une bataille en Italie. Elle est un mélange d’architecture défensive et d’architecture renaissance, même si elle date du 14e (yep, elle a fait partie du royaume d’Angleterre du 14e au 15e siècle… ça a un lien avec la guerre de 100 ans… je pense…).
L’église Saint-Pierre était sur le chemin de compostelle (ah, les fameuses coquilles!). L’église est sombre mais le chœur beaucoup plus lumineux. Sous elle passe une rivière sous-terraine, ce qui n’aide pas à a solidité de l’édifice. On le voit d’ailleurs au cadre de porte!
La guide nous parle de vitraux. Avant le 14e, on trouvait beaucoup de bleu car ce pigment supportait bien la température nécessaire à la cuisson du verre. Puis à cette époque, la méthode à deux cuissons est découverte. Du coup, le bleu était à la première cuisson et on faisait ensuite cuire les autres couleurs, plus fragiles, à plus basses températures. C’est donc la raison pour laquelle les vitraux du 13e et du début 14e sont si caractéristiques avec leurs petites pièces et leurs bleus.
Place de la comédie, on admire l’opéra du 18e et maman est ravie de retrouver les 9 muses au sommet… car on les demande souvent dans les mots croisés! On y voit aussi Minerve, Junon et Vénus. On nous raconte aussi l’anecdote (réelle ou pas.. à vous de voir) du fameux mot « merde » avant les spectacles. Avant, plus il y avait de merde de chevaux par terre à la sortie du spectacle, plus ça voulait dire que ça avait été un succès. Depuis, on dirait « merde » avant un show!
Tout près, une drôle de statue que personnellement j’adore. Un visage qui prend différents aspects et qui joue avec la perspective. Œuvre de Plensa, selon la notice, prêtée pour 5 ans à la ville.
On passe à l’église Notre-Dame (des moines dominicains), on salue Goya (mort à Bordeaux, où il s’était installé par amour pour sa femme… et dont le corps a perdu sa tête post-mortem) ainsi que cet endroit qui a été lieu de culte et temple de la raison. C’est assez fascinant le destin des bâtiments, je trouve.
On finit la balade place Quinconce (pour les arbres plantés en quinconce, par groupes de 5), ancien lieu du château Trompette (qui n’était pas très aimé des gens, ayant été construit par Charles VII pour contenir une ville frondeuse… les canons étaient tournés vers la ville et pas vers la mer), où un monument aux girondins a été élevé fin 19e et début 20e. Ceux-ci était révolutionnaires modérés et souvent opposés aux Jacobins. Bon, je sais, c’est beaucoup plus compliqué que ça… mais je résume (et je simplifie à l’extrême). C’est à cet endroit où ont été exécutés les derniers girondins. Le monument est plein de symboles. La ville avec sa corne d’abondance, le cygne de la Garonne et le canard de la Dordogne, ignorance, mensonge et vice remplacés par la sécurité et l’avenir (des enfants) sont foulés par les chevaux. Ceux-ci ont échappé aux allemands qui voulaient le bronze pour la guerre et ont été retrouvés à Angers en 1945. Ce n’est toutefois qu’en 1986 qu’ils ont retrouvé leur place.
A cet endroit, c’est aussi la place de l’Euro 2016, dont Bordeaux est l’une des villes hôtesses. L’Irlande a gagné. Il y avait tout qu’un party!!! Maman avait peur des attentats et on n’est pas restés longtemps sur la place!!
On prend ensuite la route vers La Rochelle. Aucune idée de ce qu’a l’air la dite route, je dormais (because, plus ou moins filante en raison de mon mal d’estomac). Je me suis réveillée là-bas. Comme souvent quand je fais de la route. C’Est un don, je pense!!
Notre hôtel est au bord de l’eau et nous allons nous balader et voir le soleil se coucher sur la mer (ou ce que j’ai décidé qui était la mer). On se rend jusqu’à la ville et on mange dans un petit bar de la plage, avec le bruit des vagues. Magnifique promenade!
(Appelons ça un flou artistique!)
À bientôt!
4 Commentaires
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Le stress, le cidre et l’estomac, c’est probablement un très mauvais mixte. J’espère que tu essayeras de nouveau, le cidre, un jour, dans un contexte contemplatif. Le cidre n’était peut-être pas d’excellente qualité, qui sait. Tu avais mangé des macarons avant aussi.
Toujours aussi impressionnée de vous voir enfiler deux villes, deux moyens de transport, deux visites guidées dans la même journée. Je tire la langue longue de chez moi mais je garde les yeux ronds et les oreilles grandes ouvertes.
Auteur
Finalement… c’Était la farine de sarrasin. Incroyable, des fois, les estomacs! Quand à notre enfilade… oui, c’était quand même quelque chose… mais quel périple!
Ah Bordeaux ma ville ! Dommage qu’on ne se connaissait pas en 2008 car j’y vivais à plein temps et je serais allée te chercher à l’aéroport ! 🙂 Et la ville a bien changé depuis que j’y étais étudiante il y a plus de 30 ans, tous les quais, qui sont très beaux maintenant, étaient insalubres et c’est là qu’on venait s’encanailler lors de soirées étudiantes. Et Saint-émilion est une ville charmante.
Auteur
Ah oui, en effet, dommage! J’ai beaucoup aimé découvrir la ville ainsi que le village de Saint-Émilion! C’était mignon comme tout!