Oups… un billet écrit avec deux plombes de retard. Ça s’annonce mal hein! Allez, on va réussir! En espérant me souvenir de tout. Au pire, j’irai piocher dans les cahiers de maman! Et une chance que j’ai pris quelques notes!
On se lève donc dans notre super gite en altitude. Il fait moins froid qu’hier soir et la vue sur toute cette étendue est magnifique. On mange avec les gens rencontrés hier, qui rient bien de moi avec mon « bon matin ». Une dame prend même mon courriel car elle veut venir au Canada. Ces gens sont définitivement bien sympathiques.
C’est notre journée « Ardèche » aujourd’hui. On va presque toute la traverser, pour aboutir à Avignon. On commence avec le mont Gerbier du Jonc, espèce de button rocheux qui domine le coin. Il paraît que l’été, les gens se suivent à la queue leu leu là-dessus. La montagne est vieille de 8 milliards d’années et est faite à base de lave, ce qui explique sa forme conique. Il paraît qu’on appelle ce genre de montagne des « sucs ».
(maman… before! Il ne faisait pas chaud chaud, comme vous pouvez voir!)
On suit donc les petites flèches et c’est parti pour l’ascension. Quand je vois maman partir avec son ipad dans les mains et que je vois le genre de sentier… je me questionne un peu. « T’as VRAIMENT l’intention de monter avec ça dans les mains? » Heureusement, elle m’écoute et laisse la chose dans la voiture… car on a eu droit à tout qu’un show!
Tiens… les parents qui se donnent un bisou sur cette photo… je n’avais pas vu!
Sur le dépliant, c’est écrit « accessible et une demi-heure de marche ». Heu… ok. Ils ne connaissent pas ma mère, eux! Vous savez, celle qui n’aime pas se tenir proche des bords, qui crie quand nous sommes à moins de 4 pieds dudit bord, et qui descend les escaliers raides en se tenant à deux mains sur les rampes. En montant, il fallait juste que papa la pousse un peu et l’empêche de tomber lui tenant le dos (ou les fesses… c’est qu’il en a profité). On devait aussi lui dire sur quelle pierre poser son pied. À chaque pas. Mais à la descente! J’aurais dû la filmer!
Il faut savoir qu’elle a descendu la moitié du truc sur les fesses, ou à quatre pattes, cramponnée à papa, à une roche, à la corde ou à une branche (ce que je lui avais pourtant défendu de faire). Ça a pris une é-ter-ni-té, agrémentés d’exclamations bruyantes (et paniquées). En plus, papa a glissé sur une pierre et l’a fait tomber, elle! On en a entendu parler, croyez-moi. Je ne sais pas pourquoi, elle n’a JAMAIS le bon pied quand elle descend et a toujours les pieds croisés ou deux orteils sur le même centimètre de roche… bref…
(L’état du manteau « after » !!!)
Ceci dit, ça pourrait être coté en escalade. Et ce qu’on ne savait pas, c’est que c’est normalement interdit quand il pleut. Et il a mouillassé un peu tout le long. Alors oui, c’était glissant et pas super prudent… mais c’Est fait, et on savait pas du tout!
Par contre, en haut… quelle vue! On voit à 360 degrés et c’est magnifique!!
Après toutes ces émotions, nous nous dirigeons à Antraigues sur Volane, le « village entre deux eaux », Volane et Mas. Mais c’est surtout connu pour être le village de Jean Ferrat qui a décidé d’y rester après avoir été invité par le maire. C’est que l’endroit est magnifique. C’est tout petit, perché sur un rocher, et rempli de petits passages étroits bordés de maisons de pierre. C’est l’endroit qui a inspiré la chanson « la montagne ».
Je connais assez peu Ferrat, seulement quelques chansons. Maman, par contre, les connaît toutes! Elle voulait aller voir « la maison de Jean Ferrat » mais elle n’est pas vraiment dans le village et de toute façon, personne ne l’indiquera aux touristes vu que sa veuve y habite encore et ne veut pas vivre un enfer, ce qui est compréhensible. La « maison » Jean Ferrat est un petit musée, où maman achète un CD.
(Aucun rapport avec le musée… c’est l’église, juste à côté)
Certains en ont aussi très marre des touristes car une maison est placardée de pancartes interdisant de la photographier ou de s’arrêter devant. Toutefois, tout le monde arrête JUSTEMENT devant cette maison… pour lire les dites pancartes!
Jean Ferras était un chanteur engagé, né d’un père juif mort assassiné en déportation à Auschwitz. Il a mis plusieurs poètes en musique et a aussi écrit des chansons. La (presque) seule que je connais a été écrite pour Isabelle Aubret, après son accident de voiture. Je vous laisse deviner c’est laquelle!
Ah ben tiens… la voici, la façade de l’église dont vous avez vu l’intérieur plus haut. Et je suis trop paresseuse pour changer les photos de place. C’est que c’est LONG avec une semi-connexion.
Il y a tout plein de sculptures de visages sur les murs des ruelles près de l’église, projet de Jean Saussac en 1995. Plusieurs des habitants ont participé à la création de ces sculptures.
On a mangé aux restaurant « La montagne » (qui paraît-il était fréquenté par le chanteur) et papa a pu regarder des gens jouer aux boules. C’est vrai qu’il y a des gens de tous les âges qui y jouent. Si papa avait été français, il aurait été adepte, j’en suis certaine!
C’est une journée « villages » car on se dirige ensuite vers Vogüé, autre village à flanc de falaises près de l’Ardèche. L’origine de la famille Vogüé remonte au 11e siècle. C’est magnifique, avec les ruines du moulin à blé, plein de « petites rues » et d’escaliers qui permettent de passer de l’une à l’autre. Nous nous perdons un peu et comme le château n’est pas ouvert, on va plutôt voir les anciennes carrières de pierre ainsi qu’à la chapelle romane restaurée. La vue est superbe et le sentier pour y monter adorable.
Pour y passe, il ne faut être ni trop grand, ni trop gros, comme vous pouvez le constater!
On voit ensuite l’église Sainte-Marie, sur la place… et là, on voit l’heure! Vite, il faut se diriger vers Pont d’Arc, notre dernière étape!
À l’arrivée, déception, nous n’avons pas le temps car nous devons être à Avignon à 20h30, ce que nous avons réalisé bien trop tard. De plus, il n’y avait pas de réseau et donc pas de moyen de rejoindre l’hôtel. La joie. On décide donc de laisser tomber et d’y aller direct, vu que la dernière visite guidée était trop tard.
Sauf que bon. On n’avait pas compris que maman voulait VRAIMENT visiter le truc. Mais genre « vraiment ». Après quelques minutes à entendre «tout le monde dit que c’est la plus belle »… on finit par comprendre, je finis par me choquer un peu parce qu’elle ne nous l’a pas DIT, quand nous avons décidé de laisser faire. Discussion utile pour la suite, on met les choses au clair, on fait demi-tour… et on court pour visiter la grotte!
On est finalement super contents de l’avoir fait car c’est une super visite. La grotte Chauvet a été découverte en 1994 et on a tout de suite pris des précautions pour la protéger. Le site compte un millier de gravures, surtout des animaux, de 14 espèces différentes. Avec le carbone 14, on a découvert que la grotte avait connu deux périodes d’occupation, mais les œuvres datent surtout de l’Aurignatien (il y a 37000 à 33500 ans avant JC), même si elle a été occupée au Gravettien (31000 à 28000 ans av J.C). Ces dessins font donc partie des plus anciens du monde.
La grotte que nous visitons est en fait une reproduction, où des artistes ont reproduit dessins et rochers, avec des techniques se rapprochant le plus possible de l’époque. C’est vraiment super bien fait. Par contre… pas de photos. Sorry!
La guide nous fait remarquer les techniques utilisées. Gravures, raclage, préparation des parois, mains positives et négatives. Avec la hauteur des mains, la forme des doigts, on peut même identifier les artistes, dont l’un devait mesurer 6 pieds… et avait un doigt croche!
Parmi les animaux représentés on trouve des rhinocéros à grande corne (les femelles ayant une plus grande corne que le mâle), des félins, des mammouths, des hyènes, un hibou (tête de face, corps de dos), des ours, des chevaux, des lions, des bisons, des rennes et des aurochs. Bon, pour certains, il faut le savoir hein… je ne suis pas super connaissante en animaux préhistoriques! Pour représenter le mouvement, on superposait les images. C’est super particulier et intéressant à voir.
Quelle expérience ce devait être de peindre dans ces grottes, à la noirceur, à l’époque. On retrouve beaucoup d’ocre rouge. Il y a aussi des mises en scène avec des crânes d’animaux, ce qui peut nous laisser croire que le site était un lieu sacré où se déroulaient des cérémonies.
Maman a acheté une revue sur l’art et moi un livre qui raconte la découverte de la grotte par Chauvet. Je n’ose même pas imaginer leur émotion en découvrant ça! Ce devait être tellement fort!
On reprend la route sans avoir le temps de visiter la partie musée et nous avons devant nous 35 km de gorges et de paysages magnifiques. On trippe à chaque détour et on s’arrête à tous les belvédères! On y voit une arche calcaire magnifique, avec la rivière en dessous, ainsi qu’une famille de bouquetins… et plusieurs, plusieurs marcassins!
Grosse période de stress pour l’hôtel. On a peur de devoir coucher sous le pont d’avignon! Du coup, on mange rapido au McDo. J’avoue que juste l’idée de devoir trouver un autre hôtel à 22h me déprimait un peu beaucoup passionnément! Mais ouf, ils nous avaient laissé la porte débarrée… et on n’a pas dormi dehors.
J’étais épuisée par contre!
Mais vraiment!
Allez, à bientôt!
Je vous raconte bientôt Avignon!
6 Commentaires
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On dirait qu’il y a une semaine dans une journée. Moi, suis fatiguée juste de regarder et lire. Vous êtes faites forts.
Auteur
Ma mère a une énergie de fouuuuu!
Ho-hisse pour aller en haut du rocher et être la reine du monde 🙂
Il est bien long ce tour de France.
Bonne visite.
Auteur
Ouiiiiiii on était les rois du monde!
Le tour de France a duré 2 mois. Et le voyage 6!
Waouh, c’est vraiment superbe ces paysages ! Et je compatis pour ta mère qui glisse ou tombe, je n’aime pas grimper, à tous les coups, je me tords une cheville (même sur le plat, remarque).
Auteur
Disons qu’elle ne pensait pas qu’elle aurait ça à faire dans cette petite montée!!! On en rit encore!