Depuis le temps que j’en entends parler, j’avais vraiment hâte de découvrir cette ville. Surtout que la vision que j’en avais, c’était celle donnée dans « Le tour de Gaule d’Astérix », avec les romains qui étaient complètement perdus dans les traboules. Je ne sais pas pourquoi, je pensais que c’était un labyrinthe… Petites rues où on ne voit pas le soleil et impossible de trouver la sortie… et my god, ce n’est pas ça pantoute! Du coup, ça a été une découverte! Et pour la première fois depuis longtemps, il faisait vraiment beau, de jour comme de soir. Ca a l’air de rien, mais ça fait une différence…
On a commencé notre journée par un jeu de « trouvons l’entrée du parking ». Vous savez, le parking par lequel on était entrés dans la ville et qu’il avait fallu payer pour sortir? Ben on ne trouvait plus l’entrée pour y laisser la voiture pour la journée. Sérieux, je pense qu’on a fait le truc un peu tout croche… mais la voiture est finalement là… mais nous sommes beaucoup plus tard que prévu. As usual!
Petite frousse à l’office du tourisme où nous sommes allés pour récupérer nos cartes Lyon pass. En fait, la balade qu’on avait réservée ne partait pas de là, mais de la cathédrale. Du coup, on a fait tout ça en jogging… pour le cardio, c’est pas mauvais mais pour le niveau de stress, c’est autre chose!
Finalement, on est arrivés à temps et j’ai adoré ma visite. Pour quelqu’un qui n’y connaît rien, c’est presque essentiel si on ne veut pas manquer les passages et les cours. Ce n’est pas pour rien que les résistants se sont cachés ici… pas facile de distinguer traboule et porte ordinaire. J’imagine que c’est un peu le but. En fait, les façades des maisons de Lyon sont souvent très sobres. C’est dans les cours que c’est vraiment joli, avec l’escalier en vis et les galeries qui font communiquer les bâtiments entre eux. Trabouler d’une rue à l’autre, ça a été au départ une solution pour le manque de place; ça évite de faire des rues et Lyon manquait cruellement de place, n’ayant annexé les banlieues que très tardivement. Vers la fin du 20e, ils ont réalisé que ce serait dommage de cacher les beaux côtés des immeubles, de là la décision de laisser les cours ouvertes le jour, en échange d’aide pour la restauration. Inutile de préciser avec le nombre de touristes actuels, ce n’est plus si simple… et que les résidents trouve ça pas mal bruyants. En mai, nous avons de la chance, c’est relativement calme. Du coup, ça allait!
La cathédrale St-Jean-Baptiste (primatiale des Gaules) de Lyon est près de la Saône et a été bâtie au moyen âge. Surtout gothique, on y retrouve quand même des éléments romans, surtout dans le chœur. Elle a mangé une bonne go pendant les guerres de religions et il reste très peu de statues qui ne sont pas décapitées sur la façade, par ailleurs très belle post-restauration. Ils en sont à refaire l’intérieur, pour réparer les erreurs de restauration du 18e, qui avaient utilisé du ciment un peu partout, ce qui avait occasionné non seulement un aspect saucissonné mais aussi des champignons et de l’humidité. Les vitraux ne peuvent être refaits maintenant, mais ils ont choisi des verres colorés pour ne pas trop éclairer l’ensemble. Comme à Strasbourg, il y a une horloge astronomique (datée du 14e), mais non-fonctionnelle cette fois. Les petits anges qui devaient jouer la scène de l’annonciation se tiennent tranquilles! Fait qui impressionne toujours la fille du 21e siècle que je suis, le soleil tourne autour de la terre! Ah oui, il paraît que Henri IV et Marie de Médicis s’y sont mariés. Une plaque le commémore!
Les vitraux « en attendant ». Je trouve ça pas mal du tout, en fait!
On peut voir la manécanterie, ancien réfectoire des chanoines de St-Jean, avec sa façade du 8e, en pur style roman. Mane cantare, ça veut dire chanter de bon matin. Il a abrité les chantres au 18e.
(c’est le petit truc à droite!)
À Lyon, les façades sont colorées, un peu comme dans le Sud, et la pierre dorée est omniprésente, venant de la région. En effet, plusieurs familles riches italiennes sont venues à Lyon, pour éviter de trop susciter la jalousie des Borgia. Du coup, l’influence italienne s’est fait sentir sur l’architecture, avec les façades pastel. Du bord de l’eau, ça donne un effet assez spectaculaire, qui m’a rappelé St-Petersbourg par certains côtés. Marcher sur le bord de la Soâne, c’est juste magique. La loi Malraux ayant classé tout le quartier, il a pu être sauvegardé et on y trouve une architecture bourgeoise… disons qu’en voyant les photos avant-après, il fallait être visionnaire pour vouloir classer le tout!
Après un délicieux repas dans un bouchon lyonnais appelé « Le ventre jaune », place Neuve Saint-Jean, où j’ai pu manger un saucisson chaud ainsi qu’une tarte praline très sucrée mais excellentissime. Ça fait du bien de manger dehors, au soleil. On a vraiment l’impression d’être en vacances!
Puis, petite montée vers Fourvières, qui a constitué le premier centre-ville, à l’époque Gallo-Romaine. Ce n’est qu’à l’époque des carolingiens que le centre ville s’est déplacé en bas de la colline, puis, plus tardivement, vers l’est. Pour montre à la basilique… ça monte. C’est le cas de le dire. Ce sont 259 marches au départ (j’en connais qui ont compté… mais je tairai leur nom pour leur propre protection) et maman a décidé qu’il fallait arrêter toutes les 50 marches. Pile. Vous pouvez donc l’imaginer en train de tenter de nous faire arrêter à 8 marches du haut. La route pour faire l’ascension, dans le parc, est très jolie et quand on prend le temps de regarder derrière (à s’arrêter aux 50 marche, on a le temps de bien admirer!), on a un spectacle superbe.
En haut nous attend la basilique Notre-Dame. Je pense qu’en entrant par l’église basse, nous avons fait une bonne affaire. Je trouvais déjà très belle la mosaïque dédiée à la vie de St-Jacques de Compostelle et j’aimais les voûtes basses.
La fameuse vie de Saint-Jacques de Compostelle. Il lui en est arrivé, des choses, quand même, vous trouvez pas?
Puis, on monte en haut (en ayant un peu peur en raison du grand panneau « confessions dans toutes les langues ») pour tomber dans l’église haute où on ne peut que retenir notre souffle tellement c’est… magistral. C’est un peu (beaucoup) chargé pour mon goût mais ça fait tout de même son petit effet. La basilique a été bâtie au 19e, dans un style assez mélangé et « néo » pas mal d’affaires (byzantin, classique… bref, un mélange), suite au vœu de Pierre Rossan. En effet, il avait voulu préserver Lyon des Prussiens… et ça a fonctionné!
C’est ça que je veux dire pas « chargé »!!
Là, c’est un peu le début de la course, vu que nous voulons bien profiter de notre passe 24h. Premier arrêt, le musée gallo-romain, suggéré par Yueyin. Excellente suggestion car nous avons adoré la présentation dans ce décor ultra-moderne, avec vue sur les deux arènes (la grande et la petite) bien préservées de l’endroit. Bon, en ce jour, elles étaient préparées pour des spectacles qui auraient lieu dans quelques jours, mais impossible de ne pas sentir le poids de l’histoire à cet endroit.
Je ne vais pas tout raconter le musée mais me contenter de montrer quelques photos… des musées, c’est toujours impossible à retranscrire en mots, du moins pour moi. La conservation de certains objets est incroyable. Dans l’expo, on aborde la vie quotidienne, les divinités, les débuts de la chrétienté dans l’empire romain. Même papa, qui n’est pas très « musées » a beaucoup aimé. Quant à nous, nous y aurions traîné beaucoup plus longtemps, je pense. J’aurais beaucoup aimé une visite guidée, en fait…
On a en tête d’aller faire la balade en bateau à 17h45… du coup, on réalise bien ensuite que pour les musées d’art, ou les plus excentrés, c’est un peu raté. Du coup, on visite le musée du cinéma et des miniatures (les décors du film « Le parfum » inspiré du roman de Suskind sont géniaux et c’était chouette de voir des gremlins, des bestioles de cinéma ainsi que les miniatures de Grand Hôtel Budapest. Quant aux miniatures proprement dites… ce que j’aurais aimé joué avec ça étant petite!
Les trois mousquetaires. Of course.
C’était surtout l’occasion d’entrer dans ce magnifique édifice!
Les détails!!!Heeeello you! Promis, je ne te nourris pas après minuit! Faut juste décider quand « après minuit finit ». C’était THE grande question quand j’étais petite!
Et les miniatures! C’est vraiment mini-mini!
On trottine ensuite vers le petit musée Guignol, personnage typiquement lyonnais. Le petit musée est très court, mais cute comme tout. C’est rempli de marionnettes et on nous raconte l’origine de ce personnage. J’ai adoré le fait que quand ils dénonçaient les injustices sociales, c’étaient les marionnettes qui allaient en prison… et les gendarmes avaient la paix jusqu’à ce qu’ils en fassent d’autres! Il a été créé par Laurent Mourguet en 1808, un ouvrier de la soie. J’ai adoré retrouver Guignol, son épouse Madelon et Gnaffron (créé à l’image du père Thomas). Il parle avec l’accent et les expressions du coin. Ceci a permis à son créateur de lâcher la job de dentiste ambulant, où il avait disons… plus ou moins de talent, pour ensuite se consacrer à ces spectacles qui fonctionnent plutôt bien… jusqu’à aujourd’hui!
Super journée, certes. Bien remplie. Sauf que moi, j’ai un instant d’insatisfaction. J’ai eu l’impression de faire Lyon au pas de course, je n’ai pas tout vu et je n’ai pas eu l’impression de profiter vraiment de la ville, alors qu’on est censés repartir tôt le matin. Et comme mes parents sont gentils, ils acceptent de prolonger de quelques heures, ce qui va me permettre d’aller au musée des beaux arts, où je me suis mis en tête de voir l’expo sur les autoportraits ainsi que de manger avec Gaëlle Nohant, que je connais « par écrans interposés » depuis plusieurs années. Du coup, je suis ravie et beaucoup plus zen pour le reste de la soirée.
En fait, la croisière, on en avait besoin. Du moins, moi, j’en avais besoin. J’étais complètement speedée! Du coup, se poser un peu, ça m’a fait du bien et j’ai vraiment profité de la magnifique vue du centre-ville à l’île Barbe (pour la signification « île sauvage » ainsi que pour la légende de Sainte-Barbe, martyrisée par son père suite à sa conversion au christianisme) où se dresse encore la tour d’une très ancienne abbaye du 5e siècle, que Charlemagne a doté d’une belle bibliothèque, aujourd’hui disparue. Ce moment un peu plus calme m’a fait un bien fou!
Nous sommes ensuite retournés dans le vieux Lyon pour prendre un apéro et manger des pizzas, pour rentrer calmement à pieds dans les jolies rues, en admirant les façades à notre guise et sans se presser.
A bientôt!
4 Commentaires
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Bravo ! Toutes ces belles photos vont nous attirer des hordes de visiteurs à Lyon ! 😉
Je suis contente que tu aies apprécié la ville…
J’ai vécu près de Lyon il y a presque 30 ans et c’était une ville que j’aimais beaucoup. Notamment pour ses traboules et ses bouchons où l’on mange si bien. Merci pour ce petit moment de nostalgie et tes superbes photos.
J’ai l’impression que tu as vu autant de Lyon en 1 jour que moi en plus de 30 ans… 🙂
Contente que tu aies apprécié la ville. D’ailleurs, j’ai vu notre immeuble sur la deuxième photo ! 🙂
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Quand je décide de visiter… je prends le taureau par les cornes… et je trottine!!