Présentation de l’éditeur
« La princesse de Clèves montre l’effet ravageur de la passion dans une âme qui se veut maîtresse d’elle-même. De la première rencontre avec le duc de Nemours jusqu’à la fuite finale dans le « repos », en passant par un aveu qui cause la mort de son mari, Mme de Clèves assiste lucidement à une déroute contre laquelle ses raisonnements restent impuissants. Mme de Lafayette combat ainsi une grande partie de la littérature amoureuse avec cette arme qui s’appelle l’analyse. Mme de Lafayette ne l’a pas inventée. Mais jusque là, elle ne servait qu’à expliquer le comportement des personnages. Ici, pour la première fois, l’analyse devient un moyen de progression et la substance même du récit. Cette audace explique la fortune exceptionnelle du roman, et sa nombreuse postérité. »
Commentaire
Tout d’abord, un avertissement. Ce billet ne contient aucune espèce d’analyse ou même aucune espèce de début d’ébauche d’analyse. Tout ce à quoi vous aurez droit, ce sont mes impressions de lecture et même avant de commencer ce billet, je sens que je vais avoir un peu de mal à rédiger un billet un tant soit peu compréhensible.
D’abord, disons les choses clairement, j’ai adoré. C’était ma première lecture de ce roman (oui, je suis une vilaine qui a étudié les sciences pures à l’école et qui n’a donc jamais eu d’autre programme de littérature que celui de mon école secondaire et ensuite du Cégep) et la seule chose que j’en avais entendu dire, c’est qu’il y avait beaucoup, beaucoup de personnages. En effet, les dix premières pages, un soir, avant de me coucher, m’ont semblé un brin ardues… En effet, nous sommes immédiatement transportés à la Cour d’Henri II, fils de François premier, Cour qui nous est présentée avec leurs noms, titres, particularités. Et là j’ai eu peur. Sauf que bon, j’ai découvert, le lendemain soir, qu’après une bière, c’était soudainement devenu beaucoup plus clair. Voire limpide. Et c’est là que j’ai commencé à savourer.
La princesse de Clèves est un roman écrit au 17e siècle, par une femme, elle-même habituée de la Cour de Louis XIV (si j’en crois mon ami Wiki. Oui, je suis inculte à ce point.). Si les personnages principaux sont fictifs, la toile de fond est réelle et de nombreux personnages ont déjà existé, certains ayant vécu réellement les aventures qui sont racontées dans le roman, d’autres non. On nous raconte l’histoire de Mlle de Chartes, devenue Mme de Clèves, qui respecte son mari mais dont le coeur bat pour le duc de Nemours. Toutefois, elle semble résolue à être vertueuse et tente de combattre cette inclinaison.
Pour ma part, mon plaisir de lecture a tenu à deux choses: l’écriture, cette plume qui nous ramène dans un autre monde, celui des galanteries et des amours courtoises et la psychologie des personnages, finement analysée sans nous fournir gratuitement toutes les clés. Ces phrases aux tournures passées, délicates, précieuses m’ont réellement transportée dans ces salons d’autrefois où on causait d’amour, où il y avait une distinction autre que le lien du mariage entre mari et amant et où galanteries de salon foisonnaient. On y parle certes beaucoup d’amour, on pense énormément à l’amour, mais ce n’est pas une vision rose et on sens que Mme de Lafayette a tout de même transgressé des codes de l’époque, ne serait-ce qu’avec la scène de l’aveu (non mais ça ne se fait pas, voyons donc), que j’ai pour ma part adorée, non seulement pour la façon dont elle est décrite mais également pour tout ce qui a mené à ce choix, toute l’évolution du personnage, son tourment, ses questionnements, ses motifs aussi. Parce qu’entendons-nous, j’ai quand même noté une certaine mauvaise foi dans les discours intérieurs de cette charmante princesse. De plus, l’auteure nous offre une vision de l’amour et de la passion qui ne peut mener qu’au malheur, même lorsqu’on tente de la contenir ou qu’on affecte une vertu irréprochable. C’est qu’il n’y en a pas beaucoup qui sont heureux dans tout ce beau monde.
C’est également une critique de la Cour et de son monde d’apparences, où tout le monde conspire, où s’enchevêtrent les cercles d’influence, où la manipulation est omniprésente et la liberté un concept ma foi assez abstrait. Tout le monde s’épie, tout le monde parle, plus personne ne s’étonne des infidélités, souvent acceptées ou tolérées. Les digressions de Madame de Lafayette – que j’ai pour ma part lues avec beaucoup d’intérêt tellement j’étais devenue partie prenante de ce petit monde (oui oui, une vraie petite courtisane qui voulait connaître tous les secrets de tous et chacun) – appuient son point de vue sur le beau monde – dont elle faisait partie – mais également sur l’amour et les conséquences de la trahison, du mensonge, de l’infidélité.
J’avais entendu dire qu’il n’y avait pas d’action. Pour ma part, je me suis passionnée pour l’histoire de la lettre, pour les conséquences de l’aveu, j’ai été à la fois choquée et attendrie par les tentatives du duc de Nemours pour voir sa belle. Tout ceci pour dire que j’ai adoré, réellement, alors que je n’attendais rien du tout de ce roman. Limite que j’ai envie de lire la correspondance de Mme de Sévigné, qui traîne dans ma pile pour je ne sais quelle raison obscure. Faut que ça m’ait plu hein!
Et je vous ai déjà dit que j’ai trouvé la plume délicieuse? Oui? Ok, désolée, fallait que je le redise.
C’était une lecture commune avec Anne, Vilvirt, Delphine, Miss Alfie et Céline.
60 Commentaires
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Un roman que j’ai redécouvert il y a quelques temps avec plaisir, et je me suis rendue compte que je n’en avais plus du tout la même perception aujourd’hui qu’il y a 20 ans, j’ai mieux perçu le choix de la princesse, alors qu’il y a 20 ans je ne comprenais pas qu’on puisse renoncer à l’amour passion, c’est ça de vieillir (ou de mûrir) on devient plus raisonnable
George: Je ne sais pas du tout comment je l’aurais apprécié à 20 ans. J’ai du mal à m’imaginer à cet âge, en fait… je m’y sens encore! J’ai eu l’impression que les choix de la princesse étaient guidés par plusieurs motifs, pas juste la volonté de faire ce qui est bien… les apparences, entre autres, avoir l’air bonne et vertueuse… mais bon, comme je l’ai mentionné, l’analyse de roman ce n’est pas mon fort hein!
Je ne suis pas très cultivée en littérature et je ne l’ai pas lu, bon je le note et jevais aller lire les autres billets
Sandrine: Je vais aussi faire le tour des autres billets. Je suis curieuse de voir ce que les autres en ont pensé!
100% avec toi! j’ai zappé les études littéraires (pour les sciences) et lu ce roman il y a moins de trois ans. les dix premières pages sont un peu difficiles, mais ensuite j’ai vibré aux mêmes passages. Une découverte « toute seule », ça fait du bien.
Tu peux envoyer copie de ton billet à notre président français, tu sais. (voir polémique sur google, tu trouveras…)
Keisha: Oui, ça fait du bien de lire un classique parce qu’on en a envie. Bon, il faut dire que c’est presque toujours comme ça que je les ai découverts hein! Ces dix premières pages m’ont fait un peu peur (en plus, ce n’est pas vraiment mon histoire alors j’étais un peu perdue) mais ensuite… quel bonheur!
Comme quoi les contraires se rejoignent: je suis de ces littéraires pures et dures qui ont fait du latin pendant une dizaine d’années. J’ai lu ce roman en dilettante d’abord, puis je l’ai étudié pour un concours et enfin récemment relu pour le plaisir et je ne m’en suis pas lassée, bien au contraire! Je lui trouve toujours de nouvelles splendeurs! Mais comment peut-on ne pas l’aimer quand on aime lire et le mépriser à priori quand on ne l’a même pas lu? Tu l’as aimé? Je t’aime!
Mango: Je le relirai certainement aussi, ce roman. C’est l’un de ces livres qui a plus qu’une histoire à nous apporter. Pas que je méprise les histoires hein, j’aime m’en faire raconter… mais il y a définitivement quelque chose de plus. Et oui, vraiment aimé! Aimons-nous en choeur!
Moi aussi, j’ai aimé ! Et moi aussi, je me suis servie de wikipédia ! Tu dis que tu n’analyses pas mais si en fait et bien d’ailleurs. Moi je parle de l’affaire Sarko car en France ça a fait grand bruit….
Delphine: Oufff, je ne suis pas toute seule à avoir dû utiliser Wiki ;)) Je ne suis pas vraiment au courant de l’affaire Sarko (à part qu’il avait dit que ça devrait être retiré du cours, si je me souviens bien… c’est un peu loin de chez moi hein!) alors je vais aller lire ton billet!
je l’ai lu il y a très longtemps, à 12 ans je crois (pas étonnant que je me sente vieille tout à coup ), cela m’avait terriblement émue, je voulais mourir d’amour moi aussi – mais qu’est ce que j’étais bête quand j’étais jeune MOUARF
Niki: À 12 ans, ah là, tu m’impressionnes! Je ne sais pas comment j’aurais pu réagir quand j’étais jeune. Mourir d’amour… c’est vrai que c’était tentant… à 12 ans!
Bon pour une fois on n’est pas en phase, je n’ai pas du tout aimé ce roman !
Bladelor: Oui, c’Est assez rare pour être mentionné, en effet! Je me souviens de ton billet, d’ailleurs…
Je trouve aussi la Princesse de mauvaise foi…
Irrégulière: Elle se convainc très bien elle-même, en tout cas!
L’écriture est magistrale et effectivement il y a beaucoup de mauvaise foi dans les réflexions et intentions de cette Princesse.
Sara: Quelle écriture, n’est-ce pas… je pense que c’est ce qui m’a le plus charmée, avec l’étude psychologique des personnages. Cette façon de tout détourner… En plus, c’est tellement facile d’oublier qu’elle a quoi… 16-17 ans.
J’ai fait des études plutôt littéraires mais je n’ai pas lu à lire ce livre, il est sur ma wish list d’ailleurs pir y remédier. J’aime beaucoup ce genre de romans même si je trouve ça parfois agaçant au final de ne pas pouvoir démêler le vrai du faux par manque de culture pointilleuse sur la cours de France ^^
Tiphanie: Dans ce cas, mon édition avait un petit dossier qui en expliquait pas mal. Ça m’a donné un sérieux coup de main. Et je pense que vraiment, c’est un roman qui mérite d’être lu.
Bizarrement, je ne suis jamais tentée de lire des classiques alors que tous ceux que j’ai lu à l’école m’ont beaucoup plu.
Manu: Moi j’aime les classiques. C’est bien connu hein! Nous sommes toutes parfois un peu paradoxales, don’t worry!
Moi aussi j’ai aimé cette lecture (et je m’y atetndais pas !) C’est vrai que l’écriture est magnifique et que l’histoire est passionnante. Je suis comme toi, je me suis aps mal tournée vers le net pour en apprendre plus aprce que c’est une période de l’histoire que je ne connais pas beaucoup, et qui est pourtant passionnante. Bref, j’ai apprécié, tu as apprécié, nous avons apprécié !! Et vive les classiques !
Vilvirt: Voilà, écriture magnifique et quand on est plongé dans ce monde, les détails deviennent importants, soudain… J’ai adoré!
Lu au lycée, et j’en garde un tellement beau souvenir que je ne l’ai jamais relu, de peur précisément d’abîmer ce souvenir ! Mais si tu dis qu’une bière donne un nouvel éclairage à ce livre …
Laurence: Je te comprends. Il y a aussi de ces romans que j’ai peur de relire pour cette raison. Wuthering Heights, par exemple.
Très beau roman, en effet. Vive les classiques!
Voyelle et consonne: Je suis toujours contente d’en lire un de temps en temps. Et celui-ci m’a vraiment beaucoup plu!
Oh, tu me donnes envie de le lire celui là ! Mais, my god!, Mme de Sévigné !! N’exagère pas… Dans nos cours de littérature française, c’était devenu un running gag, cette madame de Sévigné qui aime tant s’entendre parler et se lire, tant elle aime son intelligence etc… 😉 Quoique, peut-être n’auras-tu pas le même jugement !! 😀
Kitty: Je l’ai dans ma pile, je vais certainement tenter le coup! ;)) En fait, elle fait très « précieuse », la madame de Sévigné… et je pense que c’était justement le but, de s’entendre parler et de se lire! J’aime ce genre de chose, pris dans son contexte!
Je l’ai lu il y a longtemps et j’en garde un souvenir d’ennui et même d’agacement. J’avais envie de la secouer… Même maintenant quand j’y pense ça m’énerve…je ne crois pas que je referais un essai. Mais je suis d’accord avec toi : la plume est très belle.
Edelwe: Je pense que si je l’avais lu ado, je ne l’aurais pas du tout perçu de la même manière. Je n’y aurais vu qu’un amour contrarié et j’aurais eu envie de la secouer, je pense! Mais là, je suis grande… et ça a fonctionné!
Je devrais te donner un sujet d’analyse : celui de mon oral de français à la fin du secondaire : « Analysez le jeu du regard dans la première rencontre entre la princesse et le duc » 🙂
J’en fait encore des cauchemars mais il faudrait que je relise cette oeuvre pour arrêter d’être malade quand on m’en parler 🙂
Kikine: Naaaaa je veux pas de sujet… je sais pas analyser, moi! Je sais juste lire. Quand c’est tapé! ;))
merci pour cette brillante analyse !
bisous bisous
Marilyn: Je n’analyse pas vraiment hein! ;)) C’est plutôt un ressenti de lecture! Bonne journée à toi aussi et merci de ton passage!
Je n’ai pas encore lu ce livre, mais comme je viens de finir du Voltaire, ça me donne le gout de me replonger bientôt dans d’autres livres d’époque, alors je le prend en note. Comme je suis moi aussi une grande inculte, nous avons un ami commun : wiki 😉
GeishaNellie: Vive Wiki hein! J’ai pour ma part adoré. Les premières pages sont un peu ardues mais ensuilte, je me suis passionnée pour ces intrigues de salon!
Hum voilà qui donne envie ! Je pense que je le lirai bientôt !
Cécile: Je le conseille à tout le monde qui aime les intrigues de salon et les histoires galantes, en tout cas!
Il fait un tabac en ce moment sur les blogs, merci Nicolas !
Alex: Yep, on l’a vu partout depuis cette histoire!
Je l’ai lu l’an passé, et d’après mes souvenirs mon avis rejoint tout à fait le tien: difficulté avec les multiples personnages dans les premières pages, puis l’impression d’être transportée dans les salons de l’époque!
Grominou: Au début, ça fait peur un peu hein! Mais j’ai tellement aimé la suite que j’ai oublié ces pages plus ardues!
C’est que tu me donnerais presque envie de relire ce roman!
Je dis « presque » parce que, en ce qui me concerne, je me suis vraiment, vraiment, mais vraiment, ennuyée… J’ai trouvé l’écriture soporifique. Oui, je l’écris et je l’assume. Shame on me! Rencontre manquée… ça arrive.
Marie L: :))) C’est comme moi et Madame Bovary il y a quoi… 22 ans… J’avais vraiment détesté. Et là, je vais le relire… juste pour voir. Et oui, ça arrive, des rencontres manquées…
J’ose? Oui!!!! Madame Bovary, c’est pareil! C’est mon remède à l’insomnie!
Je m’endors à chaque fois… (Mais malgré ça, j’aime les Classiques! ;))
Marie L: Pour Madame Bovary, je vais le relire bientôt. Et j’espère bien avoir une illumination, en fait! Espérons, espérons!
Heureuse de voir que, passé les 10 premières pages, tu as aussi beaucoup aimé. La langue est si belle … Le triangle amoureux si bien revisité …
J’ai lu un échantillonage des lettres de Mme de Sévigné, et j’ai beaucoup aimé. Ses relations conflictuelles et passionnelles avec sa fille (elles s’adorent mais se disputent dès qu’elles restent plus de 24 h ensemble) sont splendides.
Céline: Cette langue m’a véritablement charmée. Elle convient tout à fait au propos! Quant à Mme de Sévigné, je tenterai certainement le coup… un jour!
Comme quoi, Sarkozy n’avait pas tout à fait raison !
Shanaa: On dirait que non hein!
Welcome into the I <3 The Princess team!!!
Pimpi: :)))
Je l’ai étudié à l’université avec un prof super drôle, motivé et enthousiaste. Tout ce dont mon cerveau de jeune fille de 20 ans (à l’époque) se souvient, c’est que Madame de Lafayette fait référence souvent au membre mâle à travers ses descriptions d’épée, de septre, etc. Apparemment qu’il y a beaucoup d’objets avec cette forme « spéciale » dans le livre. Mais bon, c’était la vision de ma prof. Et depuis, ça me reste en tête 🙂
Melodie: Aaaaah, je ne l’ai même pas remarqué, moi qui ai l’esprit mal tourné! Va falloir que je le relise!
Lol, ton commentaire sur ce livre me fait sourire 🙂 J’étais comme toi au début : oh la la, c’est quoi tous ces personnages !! Et finalement, ça m’a beaucoup plu à moi aussi. Sauf que je l’ai étudié en cours en prépa lettres et j’ai de très souvenirs de cette période. Avec les gens de ma classe, juste avant le concours à la fin de l’année, on avait fait tout un débat sur la lâcheté/courage de la princesse de Clèves. On se battait gentiment pour dire que la princesse avait beaucoup de courage pour certains, très peureuse et lâche pour d’autres, stupide ou admirable ! Chacun avait sa vision des choses. Moi-même je ne saurais toujours pas trancher. En tout ça me plait aussi!
Aude: Je pense qu’il y a en effet plusieurs façons de voir les choses pour ce roman et c’est ce qui fait – avec autre chose, hein – qu’on le lit encore. Vraiment, j’ai adoré!
Jane Austen me gonfle royalement, du coup, bien que j’étais pressée de lire « La princesse de Clèves » j’étais quelque peu angoissée… Au final, j’ai beaucoup aimé cette lecture !
Le ton reste mieilleux, certains phrases m’ont valu quelques grands sourires, mais j’ai vraiment apprécié le style de l’auteur… Ce livre n’est pas culcul, il est simplement touchant 🙂
Comme tu aimes les livres, je me permets de t’informer qu’un petit concours à lieu sur mon blog afin de faire découvrir à l’heureux gagnant Le hameaux des purs, nouveau livre de Sonia Delzongle… Peut-être l’occasion de faire une jolie découverte ? 😉
Luna: J’irai faire un tour sur ton blog pour voir ça! Il est surprenant, n’est-ce pas, ce roman… on s’attend à un truc ennuyant et oups, on se retrouve dans une telle atmosphère. J’ai beaucoup aimé.