Le comment du pourquoi
J’avais besoin d’un livre sur les arts pour mon Pumpkin Autumn challenge. Et comme tout le monde le sait, la littérature est un art. En plus, je l’avais vu un peu partout sur les réseaux et la couverture faisait « automne ». Que demander de plus? J’aime toujours les livres-qui-parlent-de-livres.
De quoi ça parle
Mukesh est veuf depuis plusieurs mois. Il est depuis un peu reclus, cuisine la grande variété de deux plats et va toujours faire les courses le mercredi. Ses trois filles l’appellent quotidiennent pour prendre de ses nouvelles et il vivote en regardant des documentaires. Il aimerait être plus proche de sa petite fille Priya, mais celle-ci a toujours le nez dans un livre, comme sa défunte grand-mère.
Aleisha travaille depuis peu à la bibliothèque municipale qui menace de fermer. Elle n’est pas lectrice mais son frère lui a trouvé ce petit boulot pendant que lui fait vivre sa famille et s’occupe de leur mère qui a des graves problèmes de santé mentale.
Un jour, Mukesh va tomber sur un livre qui va lui rappeler sa femme et va décider d’aller chercher un autre roman à la bibliothèque, où il va tomber sur Aleisha. Une mystérieuse liste de lecture va les rassembler.
Mon avis
On aurait pu croire que dans un livre qui parle de livres, je serais extatique à chaque fois que la lecture était mentionnée. J’ADORE les références dans les romans. J’aime toujours avoir l’impression d’un petit lien spécial entre un auteur et moi quand je reconnais le truc. Bref, d’habitude ça me plaît. Alors pourquoi ai-je eu tant de mal avec la première partie de ce roman, notamment à chaque fois que la lecture était nommée? Écoutez, je n’aurais pas cru ça possible, mais j’ai été terriblement agacée par le fait que TOUT soit ramené à la lecture. Je veux bien croire que Naina ait été une grande lectrice, mais ya toujours ben une limite! Je crois que c’est parce que les références étaient trop explicites, trop « expliquées » justement. Bref, à toutes les fois que je lisais l’expression « curled up with a book », je devenais limite agressive. Mes réactions sont parfois étranges, je sais.
Mais bon… mes lubies mises à part, il y a des éléments que j’ai aimés dans le roman, notamment le personnage de Mukesh, qui devient lecteur et réapprend à vivre sans son épouse adorée. Leur mariage était arrangé, certes, mais ils ont été profondément amoureux. Et ce que ça peut donner faim de nourriture exotique (je dirais indienne, mais Mukesh étant né en Afrique, je peux me tromper!). Ce personnage est hyper attachant, son évolution par les livres à travers son deuil est très crédible. J’ai beaucoup aimé le voir avec sa petite fille ou encore avec Aleisha, qu’il a du mal à comprendre.
Les chapitres consacrés à Aleisha ont mis plus de temps à me toucher. C’est que c’est un petit porc-épic. On comprend graduellement pourquoi, certes, mais, mais… POURQUOI cette mère ne reçoit-elle pas d’aide?
Malgré tout, ce roman se veut un hommage à la littérature, au rôle des bibliothèques comme lieu de rassemblement et de l’importance des communautés, même dans les grandes villes. J’ai bien aimé les romans choisis (je les avais tous lus, sauf le Vikram Seth) ainsi que les discussions à leur sujet. Gros bémol pour Orgueil et préjugés, dont on parle comme d’une bluette, mais l’exploitation des thèmes est fort judicieuses en lien avec l’histoire des personnages. Comme quoi chaque livre trouve son interprétation dans les yeux des lecteurs.
Je conseillerais si vous avez envie d’entendre parler de livres (beaucoup) et d’un roman rempli de positivisme malgré les épreuves difficiles que certains auront à vivre. Certaines scènes de la fin sont tristes à mourir. C’est plein de bons sentiments mais c’est aussi bien écrit. Bref, vous me direz!