
J’ai lu ce roman car je l’ai vu PARTOUT dans les tops anglophones cette année. Bon, pas nécessairement dans les listes de ceux qui ont beaucoup de goûts communs avec moi, mais quand même. Je voulais comprendre la hype.
De quoi ça parle
Angleterre, dans un futur proche. Notre personnage principal est une jeune femme brittano-cambodgienne recrutée pour un projet ultra-secret du Ministère. Son mandat? Servir de guide, de pont, à un voyageur temporel arrivant droit du 19e siècle. De l’expédition maudite du Terror et de l’Erebus, plus particulièrement.
Sauf qu’entre choc des cultures et mystérieux problèmes de « hereness » et de « thereness », tout n’est pas si simple. Et probablement que le Ministère n’a pas tout dit.
Mon avis
Entendons-nous, j’aime les histoires de voyages dans le temps. Je suis super fan à la base du Wiggly-Woggly-Timey-Wimey… stuff. Je dois donc admettre que j’ai passé un très bon moment de lecture avec ce livre. Très divertissant. Juste l’idée d’avoir des gens provenant de différentes époques qui débarquent dans notre monde me plaît. J’ai beaucoup aimé la première partie, souvent drôle, qui traite de leur arrivée et de leur adaptation. J’aimais l’ambiguité du personnage principal, chargée de rapporter leurs progrès, leurs allées et venues… tout en se sentant devenir toute chose à la vue de son protégé victorien.
Il faut aussi savoir que j’ai beaucoup lu sur l’expédition du Terror, que ce soit des documentaires ou encore des romans (Du bon usage des étoiles, The Terror de Dan Simmons… que je voulais d’ailleurs relire). Donc, avoir le Commandant Graham Gore comme personnage, ça me parlait, of course. J’ai bien aimé l’évolution des relations, la finale un peu ambigue et même si la deuxième partie m’a moins interpelée, je garde somme toute un bon souvenir de lecture.
Ceci dit, entendons-nous. Il ne faut pas lire ce roman pour l’aspect scientifique ou SF… c’est presque zéro expliqué et tout ce qui est « thriller » est selon moi moins bien réussi. Par contre, la réflexion sur le colonialisme, sur les différentes façons de réagir face au racisme et surtout, sur la pluralité des regards qu’on jette sur l’histoire est hyper intéressante. Qui sont les méchants, dans tout ça? Comment l’Histoire nous regardera-t-elle dans 100 ans? Peut-on faire le mal en toute bonne foi, en étant persuadé d’être le « bon » de l’histoire? Clairement, la réponse est oui… mais j’ai bien aimé le traitement ici, qui ne nous martèle pas le message mais qui nous le propose.
Bref une agréable lecture, sans prétention, qui m’a fait passer un bon moment.