Présentation de l’éditeur
« Le monde entre 1902 et le début de la Seconde Guerre mondiale, vu à travers les yeux d’une femme » : ainsi Stefan résumait-il le thème de ce roman, entrepris dans les derniers temps de sa vie et retrouvé dans ses archives.
Clarissa, fille d’un militaire autrichien, est née en 1894. À l’aube du premier conflit mondial, elle rencontre à Lucerne, en Suisse, un jeune socialiste français, Léonard, qui n’est pas sans évoquer Romain Rolland. La guerre les sépare, mais Clarissa attend un enfant.
Dans l’Europe déchirée, en proie à l’hystérie nationaliste, son acceptation de cette maternité va devenir, plus qu’une décision personnelle : un destin et un symbole.
Une œuvre testamentaire où le grand écrivain autrichien résume, de façon poignante, son idéal humaniste et son désespoir. »
Commentaire
Si vous allez sur Wikipedia, vous verrez immédi atement « roman inachevé de Stefan Zweig ». Inachevé. Voilà. Je ne le savais pas et quand j’ai refermé le livre, j’étais plus que perplexe, c’est le moins que l’on puisse dire! Je ne reconnaissais pas du tout Zweig qui nous laissait en plan sur une phrase au lieu de boucler son récit comme il le fait pratiquement toujours. Bref, je ne savais absolument pas quoi dire.
Il m’est toujours difficile de parler d’un roman inachevé. J’ai toujours l’impression de manquer d’informations pour comprendre ce qu’a voulu me raconter l’auteur, pour faire les liens nécessaires. Mais connaissant un peu mieux Zweig, (bon, pas assez pour savoir que Clarissa était un roman inachevé, visiblement, me direz-vous), j’y ai quand même vu plusieurs de ses thèmes de prédilection; l’humanisme, son désir d’Europe entière et unie dans l’art. Tout ça à travers l’histoire de Clarissa, fille d’un militaire stratège de guerre, qui tombe en amour avec un Français, juste avant le début de la guerre.
Comme toujours, Zweig m’enchante avec sa plume et sa façon de raconter, de faire naître des images et surtout une rivière de mots qui m’emmène toujours ailleurs. Pourtant, c’est un récit moins tourbillonnant, moins passionné que ce que j’ai lu auparavant. Tout au long de ma lecture, j’ai attend la chute, le moment où tout basculera dans la passion, la folie, l’excès mais non. Si on sent les idéaux de Zweig, principalement dans le personnage de Leonard mais aussi dans le professeur qui engage Clarissa), il nous les expose de façon plutôt simple et réaliste. Clarissa est une jeune femme ancrée dans la réalité qui doit, par la force des choses, se positionner par rapport au monde et à ses propres valeurs qui seront bouleversées par les circonstances. La guerre est en toile de fond, toujours présente, comme un souffle, une ombre qui teinte le roman, sans voler la vedette à ces personnes ordinaires, celles dont le quotidien sera modelé par elle.
Si je crois que je préfère Zweig plus « exalté » (ce mot n’est pas nécessairement juste… mais c’est la sensation qu’il me donne généralement), ce portrait juste de petites humanités m’a beaucoup plu et a su me rappeler les idées plus longuement développées dans « Le monde d’hier ». Une belle lecture mais elle n’entrera pas dans mon Zweig-panthéon, surtout, je le crois, à cause de la fin brutale à laquelle je ne m’attendais pas. C’est posé comme récit… et j’aurais aimé m’envoler. Parce que c’est Zweig.
C’était donc le Zweig de septembre. Zweig avait pris une pause estivale, voyez-vous! Il méritait bien des vacances!!
36 Commentaires
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Je suis en train de tomber en amour avec la plume de Zweig, le sais-tu??? Je crois que je vais essayer de lire un maximum de choses de lui… mais tu fais bien de prévenir que ce roman est inachevé! Ce ne sera donc pas une priorité !
Je viens de terminer de lire Voyage dans le passé, et mon billet sur La Peur paraîtra demain! On ne m’arrête plus! 😀
Zweig est merveilleux!
Pimpi: Ah, tu peux pas savoir à quel pint ça me fait plaisir!!! Mais bon, oui, te voilà prévenue! J’aime t’entendre parler de Zweig et oui, il est meeeerveilleux!
Ce titre m’était inconnu…Je ne vais pas tarder un à un Zweig, des lecture qui sont toujours belles!
Clara: Oui, il y a toujours un petit quelque chose dans un Zweig, même inachevé. Il y en aura un autre en octobre. Forcément. Du moins, j’espère!!!
Hum les romans inachevés, je préfère éviter… trop frustrant !
Hérisson: Ah oui, pour ça oui!!! Il y a Femmes et Filles de Gaskell, qui a été quand même un coup de coeur, mais c’est pas facile facile d’arrêter une histoire comme ça, avant la fin, et en restant sur sa faim.
Ah, Zweig mon amour… comme toi, je préfère Zweig « exalté », je trouve que l’adjectif n’est pas mal choisi en fin de compte, en tout cas je comprends bien ce que tu veux dire par là. Mon oeuvre préférée de cette auteur reste pour le moment la première que j’ai lue de lui, Lettre d’un Inconnue (suivie de très près par Vingt-quatre heures de la vie d’une femme).
En réponse à ton mail : malgré le message d’erreur que tu voyais, tes commentaires sont bien passés. Le problème ne venait pas de toi, c’était un bug de mon hébergeur, mais en principe c’est résolu à présent. Merci pour tes commentaires ! 🙂
MeL: Oups, tu as dû avoir 22 foi sla même affaire, alors! j’étais bien déçue de ne pas pouvoir laisser de commentaire, je suis trop bavarde, parfois!! Contente de voir que mon utilisation de « exalté » est claire. Et ma préférée est aussi Lettre d’une inconnue, suivi de La confusion des sentiments!
Je préfère éviter les romans inachevés même si j’aime beaucoup cet auteur
Zorane: Je comprends parfaitement! Bon, je l’aurais lu quand même parce que c’est Zweig mais peut-être pas tout de suite!
Bonjour
Je lis régulièrement vos posts et je vous en remercie. C’est vraiment passionnant ! Je sors pour une fois de mon silence pour vous faire part de ma lecture de Folle Alliée par Emma Psyché, un roman sombre sur la deuxième guerre mondiale et la déportation des homosexuels.
J’ai été très étonné de cette lecture bouleversante, je n’ai pas lâché le livre avant de l’avoir fini et je l’ai, depuis, relu avec plaisir.
Connaissez-vous cette auteur ? Ce roman ? J’aimerais connaître votre avis, c’est important pour moi de partager cette vive émotion et de savoir ce que quelqu’un d’important pour moi comme vous l’êtes peut en penser.
Je ne sais si vous trouverez un exemplaire quelque part en librairie, il date de 2003. J’ai vu qu’il s’en vendait d’occasion sur amazon.fr – cependant j’ai acheté le mien sur ebay.fr tout bêtement, à l’auteur qui dédicace d’ailleurs les exemplaires vendus (moins chers en plus !)
Merci
AAron
Aaron: Après avoir lu ce même commentaire sur plusieurs blogs, en copier-coller, je constate que vous trouvez tous les posts de blogs passionnants et que que vous nous lisez tous régulièrement. C’est possible. Mais bien peu personnel! J’irai voir ce qu’on dit du livre dont vous me faites part. Mais si vous voulez me contacter, il y a un formulaire de contact et même un adresse mail pour ça. Merci.
j’ai sur ma liste plusieurs livres de cet auteur qui me tente de plus en plus toutefois un livre inachevé ne me tente pas du tout.
Alinea: Ce n’est évidemment pas par celui-ci que je conseillerais de commencer! Mais il faaaaut découvrir Zweig. Voilà. C’est tout. ;))
Arf !!! J’hésite ! J’adore Zweig et la période traitée dans ce livre tombe pile poil dans ce que j’ai envie en ce moment (tout début du XXè siècle), mais j’ai horreur des romans inachevés…(bon, en même temps, il est vrai qu’il y a des romans bien « achevés » qui vous réservent des fins en queue de poisson exaspérantes, alors…) Je vais voir si je le trouve en bibliothèque…
Turquoise: Ah oui, il y a des « achevés » qui font très, très dur… mais bon, c’est Zweig, j’adore mais il n’en reste pas moins que c’est un peu frustrant!
Et bien zut alors, je ne connais pas ce titre !! je le note dans mon carnet….Bon week-end.
Nina: Quand on sait qu’il est inachevé et qu’on sait à quoi s’attendre, on risque moins de rester sur sa faim!
Un zweig que je ne connaissais pas mais sur lequel je passerai je pense !
Liyah: Il faut savoir que c’est inachevé. Mais ily a tellement de Zweig à découvrir!
Oh tu en dis beaucoup dis donc! Je ne savais pas non plus qu’il était inachevé en le lisant, c’est en faisant des recherches après que je l’ai découvert. Exactement comme toi, quoi! Et j’avais moi aussi été destabilisée par une fin très peu « zweigienne » si je puis dire. Mais, sans le trouver aussi génial que d’autres, j’avais beaucoup aimé ce court roman quand même!
Kali: Ah oui, tu trouves? Je vais relire mon billet, je trouve que la 4e en dit plus que je dis dans mon billet mais peut-être en effet que j’en dis un peu trop! Et je suis quand même d’accord, j’ai aimé mais j’ai été super déstabilisée par la fin.
Comme j’avais lu le roman, je n’ai lu que ton avis et pas la 4e de couverture… Mais effectivement!
Kali: N’empêche que j’ai quand même aimé. Mais moins! 😉
Arf … je ne savais pas non plus que c’était un livre inachevé .. Je ne pense pas que je le lirai, je vais finir trop frustrée je pense 🙁
Kikine: C’est un poil frustrant, en effet, surtout quand on ne le sait pas. Mais quand on sait à quoi s’attendre, c’est quand même un bon moment.
je suis assez d’accord avec toi sur tout ! Mais j’avais quand même lu la préface avant et je m’attendais donc à un roman inachevé. Même si ça fait bizarre de la part de notre Stefan, on est bien d’accord !:-)
Emeraude: C’est ça quand on ne lit pas les préfaces! Mais bon, disons que ça finit réellement bizarrement sinon. Surtout quand ne réalise pas tout de suite que c’est inachevé!
je suis également une grande fan de Zweig mais lire un inachevé… je comprends ta frustration!
Violette: Exactement. J’ai comme fini le livre en manque de Zweig! De sa touche qui rend un livre magique.
J’adore Zweig donc je m’empresse de noter ce titre 😉 Merci.
Lewerentz: J’espère que ça te plaira.
Je ne connaissais pas ce titre! je note!
Pauline: Je crois qu’il est peu connu parce que inachevé, justement! 😉
Je ne connaissais pas ce titre. Il serait temps que je m’initie à cet auteur !
Géraldine: Ce n’est pas le titre que je te conseillerais pour commencer ta découverte par contre, vu qu’il est inachevé… mais ouiiii il faut lire Zweig! Je l’aime d’amour!