Ok. Avertissement. Je sens que ce billet sera tout sauf cohérent. Ça vous arrive, vous, de lire une oeuvre littéraire et de vous sentir tout petits petits? C’est ce qui m’est arrivé avec ce roman. Il suffit que j’y repense pour être complètement bouleversée, totalement dépassée par ce grand roman. Ce grand, grand roman.
Je pourrais juste dire « Il faut le lire – il faut le lire – il faut le lire » mais je ne serais alors pas considérée comme une blogueuse sérieuse et légitime n’est-ce pas? Je vais donc tenter de rassembler mes pensées et impressions et vous en parler un peu plus.
Je pitche mais je vous avertis, avec mes mots, ça n’a l’air de rien. Ce roman, c’est l’histoire d’Adria. Ou plutôt C’EST Adria. Toute son histoire, telle qu’il la raconte à la fin de sa vie, alors que son esprit s’enfuit et qu’il tente de se raccrocher à ce qui lui reste. C’est sous la forme d’une longue lettre à la femme de sa vie que prends forme cette confession, cet aveu de culpabilité, d’être qui il est, d’être né où il est né. Mais ce n’est pas que ça. C’est aussi l’art, la guerre, l’histoire du mal (qui prend ici plusieurs formes), du pardon, de la rédemption (ou pas) de toutes les manières possibles. Bref, c’est une grande histoire, qui nous balade de siècle en siècle à travers une narration virtuose et parfaitement maîtrisée.
On passe du « je » au « il » et d’une époque à l’autre dans la même phrase, les personnages se superposent, se répondent, peu importe leur siècle d’appartenance, les questionnements sont constants, soulevés de façon subtile (ce n’est pas le bon mot mais bon…) et les réponses ne nous sont pas imposées. Jamais dans ces 780 pages je n’ai eu l’impression de me faire faire la morale. Sous nos yeux défilent des drames, petits ou grands, historiques ou humains, des personnages à la psychologie étudiée, imparfaite, très humains, avec leurs réactions diverses aux événements, avec leurs failles, leurs petitesses. Et leur grandeur parfois, à leur échelle. La possible lourdeur est contrebalancée par un humour qui nous surprend au détour d’une page mais aussi pas une très émouvante histoire d’amitié qui reste malgré tous les malgré du monde. Et par l’amour, toujours l’amour. Qui prend plusieurs formes. Malgré ça, nulle facilité dans ce roman, loin de là.
Lire Confiteor (en plus de passer des heures sur internet pour tout savoir des lieux et de ce qui est évoqué), c’est accepter d’être bouleversé, ému, choqué parfois. C’est en venir à confondre une âme humaine géniale qui s’effrite avec un monastère qui s’efface. C’est de voir l’avenir de l’homme en un violon, C’est se sentir impuissant, sans voix. C’est accepter que parfois, nulle rédemption n’est possible. C’est se sentir emporté par les sentiments, par la fatalité. C’est devoir refermer le livre parce que c’est juste trop. C’est accepter de ne pas tout comprendre tout de suite, de voir la toile se tisser lentement mais sûrement sous nos yeux. C’est se dire, que finalement, l’art est peut-être la seule rédemption possible…
Un roman puissant, génial, une oeuvre d’art en soi. Sans blague. Lisez-le!
PS: Vous savez comment je râle souvent contre les traductions? Ben celle-là est géniale. En plus, je lève mon chapeau au traducteur, Edmond Raillard (que je prends la peine de nommer) parce qu’un tel texte, une telle narration, ça a dû être disons… quelque chose! Bravo!
45 Commentaires
1 ping
Passer au formulaire de commentaire
J’ai très envie de le lire maintenant ! J’adore être émue, bouleversée par un roman. Il faut que je le réserve à la mediatheque !
Bianca: Je veux le faire lire à tout le monde… quel roman, mais quel roman!
Oui oui oui c’est tout à fait ça, je suis heureuse que tu l’aies lu et que tu y aies pris autant de plaisir que moi 🙂
Yue: Nous sommes raccord, que c’est étrange!
Quel enthousiasme ! Tu es la première à me donner envie de le lire !
Mrs Figgs: J’ai été ébouie. Rien de moins!
Moi, je ne cherche pas à comprendre : tu as dit trois fois « il faut le lire », alors je le note. Comme une formule magique :p
Lili: :)))))
Celui-là j’attend avec impatience de mettre la main dessus! 🙂
Je veux le lire et j’attends de mettre la main dessus avec beaucoup d’impatience! Partout je ne lis que de belles choses sur ce roman!
Geneviève: Je sens qu’il peut vriament te plaire, en tout cas!
Yueyin avait préparé le terrain, tu enfonces le clou!
Grominou: C’était une conspiration!
Je ne vais pas du tout être originale mais : je veux le lire maintenant 😀 Pourtant, en ce moment, je n’achète pratiquement plus de livres (et ça ne se ressent bizarremment absolument pas vu le nombre que j’ai déjà à lire) mais, là, celui-ci me tente réellement ^^
Morgana: Il vaut le coup, je le jure! (Et là, je me croise les doigts pour que ça te plaise autant qu’à moi!)
Je cite toujours les traducteurs car ils ont une importance cruciale.
Je lirai ce livre c’est clair
Denis: J’avoue que je ne les cite pas toujours… mais pour ce roman-ci, c’était un tour de force… magistralement réussi!
comment ne pas avoir envie de le lire après la lecture de ton billet? et puis cette couverture, c’est un appel irrésistible! 😉
Faelys: La couverture est sublime. Et le roman aussi! J’espère que tu seras conquise!
Quel beau billet, tu as tout à fait trouvé les mots et on ressent très bien ton éblouissement (oui, le mot n’est pas trop fort, non ? ) En tout cas j’ai très envie de me lancer très vite !!
L’or rouge: Non, éblouissement n’est pas trop fort… ça a été magique comme lecture!
un gros coup de coeur !!!
Clara: Ravie de savoir que ça t’a aussi plu! quel roman!
Il a l’air génial ! J’aimerais bien le découvrir un jour, peut-être pendant les vacances 🙂
Topinambulle: J’avoue qu’il faut avoir un peu de temps devant soi. C’est que ça prend, un tel roman!
Tu sais donner envie de lire un livre ! Ton billet est magnifique.
Céline: Merci! j’espère que tu le liras et qu’il te plaira autant qu’à moi!
Entre ton avis et celui de Yueyin, me voilà cuite ! 😉
Bladelor: Quand on s’y met à deux… on est vilaines hein!
Je l’ai voulu avec force. Et puis, j’ai lu 150 pages et je ne parvenais pas à entrer dedans, sans doute que mon esprit n’était pas assez libéré. Je le reprendrai vite, ton avis m’encourage dans ce sens.
Valérie: Oh, j’espère que tu accrocheras plus la prochaine fois… ça a été un réel coup de coeur.
D’accord, d’accord, je vais le lire !
Alex: Oui, voilà! Good girl!
Toujours sur ma PAL, j’attends d’être prête, parce que je ne veux pas passer à côté de ce bouquin !
Liliba: Bonne idée, en effet. Ce serait dommage de passer à côté.
Qu’est-ce que vous donnez envie les filles !
La taille du livre me fait peur mais je note !!!
Cess: Mais il se dévore, je le jure! Alleeeez, tente le coup!
Je le veux !!!!!!
L’histoire n’a rien à avoir mais ton ressenti du livre me fait penser au mien quand j’ai lu » L’ombre du vent » 🙂
Lily: Ah oui, je vois tout à fait ce que tu veux dire! C’est très différent mais ça transporte aussi, oui! Et je conseile fortement!
Bonjour Karine:), contente que ce roman t’ai plu. Il restera pour moi, une de mes lectures préférées de la fin de l’année 2013. C’est vraiment superbe à tout point de vue. http://dasola.canalblog.com/archives/2013/12/03/28566813.html Bonne journée.
Dasola: À date, c’est mon top 1 2014… il sera dur à battre!
Tu sais quoi ? Il est là, tout près, je lis des tas d’avis qui me donnent envie… et il me fait peur !! Mais je vais le lire, je veux le lire !!!
Noukette: Ose, ose… il est faaantastique!
je suis d’accord avec toi, un chef d’œuvre!!! qui n’a pas aimé? ce n’est pas possible de ne pas apprécier les très très grandes qualités de ce roman !
Auteur
Violette: Aaaaaah, ça me fait un plaisir fou de lire ça! Quel roman!
[…] 1 – Confiteor – Jaume Cambre […]