Je suis là – Christine Eddie

Layout 1Je dois l’avouer, il est très rare que je fasse des beaux yeux et que je lance des cris du coeur pour lire un roman mais cette fois, admettons-le, je l’ai fait.   Non seulement c’est Christine Eddie (celle qui nous a donné les magnifiques Carnets de Douglas et Parapluies) mais le thème du roman m’interpellait particulièrement, étant donné mon travail.

 

J’aimerais pouvoir vous dire de le lire, tout simplement.  Et que vous m’écoutiez, comme ça, sans raison.  Juste parce que je vous le dit.  J’aimerais que vous découvriez Angèle sans rien savoir, que vous appreniez à la connaître sans à priori.  C’est que dès le départ, on sait qu’un « tir groupé d’infortunes l’a prise pour cible ». J’aimerais que vous puissiez entrevoir sa personnalité lumineuse, son humour, sa féminité, sa résilience.  J’aimerais que vous compreniez pourquoi elle habite à cet endroit.  Pourquoi elle ne peut voir ses filles que de temps en temps.  Pourquoi elle ne peut pas leur dire qu’elle les aime, même si elle déborde d’émotion et d’amour pour ses petites poulettes.

 

Je vous dirais aussi que la plume de Christine Eddie sert superbement cette histoire, la saupoudrant d’espoir et de délicatesse.   Je vous dirais que c’est une histoire touchante, une histoire toute pleine d’humanité, d’entraide, de petits-grands moments et de microscopiques miracles.

 

Si ça vous suffit, arrêtez de me lire et allez rencontrer ce personnage et de son monde,  en train de se reconstruire, ce redéfinir.

 

Sinon, je pourrai vous laisser entrevoir qu’Angèle n’a même pas mon âge.  Qu’elle vit dans une résidence pour personnes âgées depuis presque 4 ans.  Que son mari ne peut la voir sans pleurer. Qu’elle communique lentement, très lentement à l’aide des yeux et d’un alphabet.  Qu’elle est prisonnière dans un corps qui ne l’écoute plus mais qu’elle est là! Tellement là, enfermée en elle-même.  Qu’elle reste la même, ou presque.  Et qu’elle ne peut serrer ses jumelles de 4 ans dans ses bras quand elles voltigent autour d’elle et sèment le bonheur dans la résidence.

 

Loin d’être larmoyant, il y a énormément de positivisme dans l’histoire, qui est inspirée d’une amie de l’auteure, qui  présente un locked in syndrome.  C’est une histoire pleine de vie, bien campée à Shédiac, petit village des maritimes.  Et je vous la recommande fortement.

 

Québec en septembre 2014

 

Ailleurs… le billet de Jules, de Topinambulle

24 Commentaires

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  1. Ton billet donne envie de le lire 🙂 et quelle belle couverture 🙂 bref tentant. 😉

    1. La couverture est superbe et je trouve qu’elle représente bien ce qu’il y a à l’intérieur.

  2. Hélas très peu de livres Alto sur le stand Libraire du Québec hier, au Festival America, et donc aucun livre de Christine Eddie !! (la seule chose qui me fasse pleurer par rapport à cette magnifique journée). Je vais devoir attendre la Foire du Livre en mars prochain, ou alors c’est un bon prétexte pour retourner à Paris !!

    1. Oooooh dommage :(( Voilà, excellent prétexte. Ce livre est magnifique et je suis certaine qu’il va te plaire, en plus. Il y a un superbe passage avec de la musique dedans!

  3. Après un tel billet, je ne peux que noter ce titre !!

    1. Personnellement, il m’a énormément touchée et a réussi à nous faire entrevoir Angèle, malgré sa prison.

  4. Je viens tout juste de découvrir que Christine Eddie a sorti un nouveau livre et je me suis précipité pour l’acheter ! Je suis contente que tu l’ai aimé, je l’ai feuilleté et je ne suis pas sûre si je vais l’aimer mais qu’importe, c’est ma prochaine lecture.

    1. Hâte de voir ce que tu vas en penser, alors!

  5. J’ai tellement aimé ses deux premiers romans, tu imagines comme j’aimerais lire celui-là 🙂

    1. Oui, j’imagine, j’imagine! :))) Je suis pas mal certaine que tu aimerais, en plus. Je sais, je suis vilaine.

  6. Très beau billet, Karine ! En le lisant, j’ai revécu certains passages du livre 🙂

    1. J’ai été très, très touchée! Je n’ai pas trouvé ton lien… tu me le redonnes pour que je l’ajoute?

      1. Le voici : http://leslecturesdetopinambulle.blogspot.ca/2014/09/je-suis-la.html

        Mais, pas besoin d’ajouter hein. C’est comme tu veux !

        1. J’ajoute tout à l’heure!

  7. On te sent sous le charme de cette lecture, n’osant trop en dévoiler.

    1. Oui, c’est ça. Sous le charme, sous le choc… mais un choc doux et lumineux.

  8. Figure toi qu’au coin Québec au festival america j’ai demandé un titre de C Eddie (j’ai a-do-ré Parapluies) et là, niet, rien nada, pas encore sorti en éditeur français. Anne te l’a déjà dit, je confirme (snif)

    1. Ah oui, c’est super dommage, ça. Je croyais qu’il y avait aussi des livres édités au Québec à ce festival…

  9. Christine Eddie, we love you! Tellement d’émotions!

    1. Je ne saurais mieux dire!

  10. D’accord je vais t’écouter, c’est noté (et les deux autres de l’auteur aussi 😉 )

    1. Bien, bien! Très bonne idée!

  11. Je te fais confiance (je n’ai même pas lu ton billet en entier, juste le début!) et je note!

    1. Excellente idée! Il vaut le coup.

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