Sorry to disrupt the peace – Patty Yumi Cottrell

« Sorry to disrupt the peace », c’est l’excuse que Helen Miran sert à tout le monde parce que ça peut vouloir dire tout et n’importe quoi.  Helen habite New York avec presque rien.  Elle travaille avec des jeunes, des « troubled youths », comme elle dit.   Un jour, alors qu’elle attend une livraison de meubles, elle reçoit un téléphone de son oncle.   Son frère adoptif s’est suicidé.    Helen décide donc d’aller chez ses parents adoptifs, à Milwaukee, pour les consoler et comprendre pourquoi son frère (adoptif), s’est suicidé.

 

Helen est née en Corée et a été adoptée par un couple blanc américain.  Son frère vient aussi de Corée, mais d’une autre partie du pays.   Elle n’a pas vu ses parents adoptifs depuis 5 ans lorsque l’histoire se déroule mais elle est restée en contact sporadique avec son frère.  Après son suicide, elle débarque.

 

Le roman nous transporte dans la tête d’Helen et croyez-moi, dans la tête d’Helen, c’est quelque chose.   Nous sommes dans un courant de conscience et Helen est d’une honnêteté envers elle-même qui est fort dérangeante pour le lecteur.  Ses perceptions et les nôtres sont souvent tellement différentes, ses interprétations du monde et des conventions sociales tellement déformées que ça m’a rendue souvent très mal à l’aise.  Ce qu’elle fait au travail (j’avoue avoie limite crié Noooooon à au moins 2 occasions), avec sa famille… Helen dit et fait ce qu’elle pense, au moment où elle le pense et c’est pour le moins… cringy!

 

Un roman qui questionne l’appartenance, l’identité.  Le langage utilisé par rapport à sa famille est éloquent, Helen est encore en pleine recherche de qui elle est, elle ne sait trop ce qui la pousse à vivre, contrairement à son frère qui a choisi de mourir.   Bien entendu, le roman traite de santé mentale.  Il suffit de commencer à lire pour comprendre qu’Helen a des réactions très particulières face au monde.  L’écriture est hyper particulière, étant représentative de la voix d’Helen.  Au bout de quelques pages, on sait si on aime ou pas.  J’ai mis un moment à comprendre à qui j’avais affaire mais comme j’adore les narrateurs qui sont complètement « unreliables » , ça m’a beaucoup plu.  Une plume qui dérange et qui nous fait ouvrir de grands yeux tant ça peut surprendre de lire des énormités comme si c’était tout à fait normal, tout à fait logique! Helen dérange.  Sans faire exprès, mais elle dérange. (Oui. 3 fois le mots « dérange »… mais je suis à court de synonymes!)

 

Un roman et une voix qui secouent, une douleur crue, vraie, qui fait mal, une exploration des réactions à la peine, la peine trop grande pour être supportée et avec laquelle il est difficile de dealer.  J’ai franchement beaucoup aimé, j’ai été déstabilisée, my peace was disrupted… et je serais fort curieuse de connaître votre avis.  Parce que je sens que ce roman va diviser les foules!

 

Je ne sais pas si c’est traduit par contre…  à voir!

4 Commentaires

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  1. J’espère qu’il est traduit, maintenant que tu m’as mis l’eau à la bouche.

    1. J’espère qu’il le sera aussi… on va se croiser les doigts.

  2. Je ne pense pas que ce soit pour moi

    1. Ce n’est en effet pas pour tout le monde…

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