Quand je suis allée en Russie, il y a une dizaine d’années, j’avais été interloquée par les conditions de vie des gens « ordinaires ». Nos guides nous ont raconté leur vie quotidienne et les épreuves qui ont suivi la chute de l’URSS. Et c’est en plein ce que cet album nous raconte.
De quoi ça parle
Slava Segalov et Dmitri Lavine vivent dans l’ex-URSS, quelque part dans les années 90. Lavrine croit que tout s’achète et que tout se vend, surtout ce qui appartenait autre fois au peuple. Son travail? Piller des oeuvres d’arts pour les revendre au plus offrant. Toutefois, une excursion va mal tourner et il seront secourus par un groupe de personnes qui souhaitent sauver la mine qui les fait vivre… qui menace d’être rachetée par un riche industriel.
Mon avis
Je savais que j’aimais bien le trait dynamique de Gomont. La Russie n’est pas un thème à la mode ces temps-ci mais comme le dit l’auteur dans sa préface, les gens du peuple sont souvent ceux qui subissent les soubresauts de l’histoire, qu’ils soient d’accord ou pas. Bref, ces personnages sont russes, l’histoire est clairement russe (j’ai adoré les onomatopées en alphabet cyrillique) mais cette histoire est assez universelle: il y aura toujours quelqu’un pour tenter de profiter de la chute d’un système et du malheur des autres.
Lavrine est un personnage assez détestable, sans aucun scrupule, tandis que Slava est un ancien artiste qui a une dette envers son employeur et qui accepte de piétiner ses valeurs. C’est que voyez-vous, il était un artiste engagé. Et qu’une fois la cause gagnée, il cherche un peu sa place. Quand l’accident bouleverse la mission des deux hommes, Slava va rencontrer des gens qui résistent… mais qui décident de jouer le jeu pour sauver leur mode de vie.
Entendons-nous, c’est une histoire d’hommes, de façon majoritaire. C’est surtout l’histoire d’un peuple qui a dû faire face à un changement de mode de vie sans y avoir été préparé, sans savoir comment fonctionnait le capitalisme. Certains ont bien compris par contre, ça oui! Et ça ne va pas en s’améliorant en Russie, n’est-ce pas. Ce sont deux visions qui s’affrontent, sur fond de traffic d’art. C’est certes tragique mais c’est aussi parfois drôle et on est assez content d’avoir parfois un peu de légèreté dans cette histoire qui sonne vrai. C’est que la vie n’a pas été facile en ex-URSS.
J’ai beaucoup aimé les dessins, surtout les paysages. Ouais, je sais, les visages, ce n’est jamais mon fort. Toutefois, les planches sur les mines sont très sombres et magnifiques. Le contraste frappe.
J’ai donc très hâte de lire le tome 2!
C’était ma BD de la semaine! Tous les billets chez Moka cette semaine!
16 Commentaires
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On n’a pas/mal mesuré la brutalité de la « transition » pour les habitants des pays qui étaient derrière le Rideau de fer… ce sera intéressant de mieux le comprendre avec cette BD!
Auteur
Je pense en effet, qu’on n’a pas bien évalué les choses. Encore une fois, on n’a pas pensé aux gens qui devaient le vivre au quotidien.
Je suis très intéressée par cet album ! Et j’aime bien la façon de voir les choses de Gomont 🙂
Auteur
Oui, moi aussi son regard me plait bien.
Je suis bien tentée !
Auteur
Au pire, tu peux emprunter. C’était une bonne lecture pour moi.
cela doit être très intéressant !
Auteur
Ca m’a beaucoup plu, en tout cas.
C’est vrai que la Russie n’a pas bonne presse en ce moment… Pas évident tous ce qu’ils ont vécu
Auteur
Disons qu’ils ne l’ont pas eue souvent facile.
Pas vraiment fan du trait, mais le thème pourrait tout de même m’intéresser… Je crois l’avoir vu lors d’une de mes dernières virées en bibliothèque…
Auteur
S’il est à la biblio, ya plus qu’à!
Cela semble vraiment intéressant!
Auteur
Très. J’aime le point de vue sur le monde de Gomont normalement.
Pourquoi pas ? Il y a 35 ans, j’ai rencontré plusieurs polonais en exil à Paris qui m’ont raconté leur quotidien… Ça ne doit pas être bien loin de celui des russes ! Ce sera intéressant de comparer en tous cas.
Auteur
J’ai été vraiment agréablement surprise par cette BD… je n’étais pas certaine au départ mais ces voleurs et ces gens qui regrettent l’époque communiste… vraiment, c’est bien.