Comment parler de ce roman? Comment expliquer des sentiments qui relèvent à la fois de la fascination et parfois de l’agacement? Si le thème semble simple (la vie d’une célébrité norvégienne), la construction du roman et les idées qui le parsèment en font une réelle curiosité littéraire.
D’emblée, je vous dirais que j’ai mis presque 10 jours à lire ces 608 pages. Pour moi, c’est hyper, HYPER lent. Ça ne m’arrive pratiquement jamais. J’ai lu Guerre et Paix plus vite. C’est que ce roman demande de l’implication et de l’attention. De plus, 600 pages écrites petit, c’est long, malgré le côté foisonnant du roman. Et vous savez le pire du pire? Il y a deux autres tomes. Et après avoir fait connaissance de ces personnages, j’ai envie de connaître le fin mot de l’histoire. Mais j’ai limite peur de les lire. Bref, je me sens terriblement cohérente ce soir.
Le roman s’ouvre donc sur Jonas Wergeland qui rentre chez lui et qui retrouve son épouse morte assassinée sur le plancher. Nous le voyons pendant quelque pages, puis, flashbacks sur le passé de Jonas, passé raconté par une mystérieux narrateur omniscient. Tout au long du roman, plusieurs questions. Qu’est-ce qui relie entre eux les différents éléments de la vie d’une personne? Qu’est-ce qui fait l’essence d’une personne? Y a-t-il une seule réalité ou plusieurs, dépendant de la perspective? Plusieurs images récurrentes au cours du roman. La fameuse tortue (vous savez, celle sur laquelle le monde était supposé reposer? quoique bon… pour le Discworld, c’est peut-être autre chose) qui représente les fausses croyances, l’orgue, avec ses miliers de tuyaux qui forment un tout, et le fameux moyeu, qui tourne mais qui peut éjecter les gens complètement ailleurs, avec juste un peu d’imagination.On va ajouter à ça des références récurrentes et une construction, une construction… complètement capotée.
Repect à l’auteur. J’admire cette capacité à partir d’une histoire à l’autre sans jamais perdre le fil du récit principal. Et l’auteur réussit le tout de façon magistrale. On sent que le roman est construit comme l’un des fameux reportages de Jonas Wergeland, ces Thinking big, qui ont ému et passioné la Norvège tout entière. D’un plan à l’autre, d’un lien à l’autre, le tout tenu ensemble par ces figures et ce personnage magnétique qu’est Jonas. Le problème avec ce genre de construction, c’est que le lecteur reste parfois un peu sur le carreau. Je ne me suis pas ennuyée mais je devais un peu me botter le derrière pour y retourner, si vous voyez ce que je veux dire.
Ah oui, j’ai oublié. Jonas a un pénis magique. Sans blague. Une bite caméléon. Le côté sexe a un certain aspect se rapprochant du réaliste magique (vous verrez pourquoi, et ce n’est pas la transformation pénissale). Ah oui. L’un des personnages féminins a une passion pour les phallus et passe sa vie à les dessiner. J’ai eu envie de dire « aucun doute, ce roman a été écrit par un homme » et ce malgré certaines conversations avec Angéla Morelli.
Bizarrement, je sens que je ne suis pas au top de la clarté! Mais ce roman reste pour moi un hymne à l’imagination, avec une construction virtuose. En le lisant, je me disais qu’un tome suffirait. Mais à la fin, imaginez-vous que je me surprends à espérer que la suite sortira bientôt.
Je ne suis pas à une contradiction près.
6 Commentaires
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Le livre est beau, il me passe très souvent entre les mains à la bibliothèque. J’en ai lu quelques pages ici et là, mais je n’ai jamais franchis le pas de le lire. En sachant que c’est une trilogie, ça me tente encore moins…
Auteur
Disons que c’est une trilogie qu’il faut lire au complet, en plus… Le premier tome, j,ai beaucoup aimé mais ça ne suffit clairement pas!
Oh, là, là, je sors moi aussi de la lecture de ce billet avec des sentiments contradictoires : le laisser dormir encore un peu sur ma PAL, ou profiter des vacances pour me lancer das l’aventure ??
Auteur
C’est hyper particulier, mais je suis fan des narrations weird. Sauf que bon, je pense qu’il faut vraiment lire les 3!
J’avais beaucoup aimé ce roman ! Je pense que tout est une question de moment pour moi. J’aurais aussi pu ne pas entrer dedans.
Auteur
Oui, je vois tout à fait. Je suis aussi tombée dans un bon moment et j’ai vraiment trippé sur la construction. Il faut juste attendre la suite maintenant.