Ce que j’ai pu aimer ce roman! Bon, comme vous le voyez, il s’agit de l’une des deux « novellas » (quelque chose comme 225 pages) de ce recueil. La première en fait. Et j’ai tellement aimé que j’ai tout de suite commencé la deuxième.
William Trevor est irlandais. William Trevor a 84 ans. Il a reçu tout plein de prix. Pourtant, je ne le connaissais pas du tout. Mais croyez-moi, je suis ravie de ma découverte. Oui, 22 ans plus tard pour ce roman. Vous pourrez deviner que je n’ai pas reçu ça en SP hein!
Nous rencontrons donc Mary Louise Dallon. Une dame d’un certain âge. C’est la fermeture des instututions et on va la relâcher dans la société. Après 31 ans. Et Mary Louise revisite ses souvenirs. Ces souvenirs nous emmènent dans un tout petit village irlandais, dans les années 50. Mary Louise en a assez de vivre sur la ferme. Il n’y a pas vraiment de travail au village et elle, elle veut y vivre. Habiter la ferme, ça suffit. Alors, elle va se marier. Elle accepte la demande d’Elmer Quarry, plus âgé, drapier, ennuyant comme la pluie et affublé de deux horribles soeurs célibataires. Qui habitent avec lui.
Comme vous pouvez deviner, ça ne va pas bien se passer. Nous assistons à la vie de cette jeune femme, vie sur laquelle elle n’a pas vraiment de prise, qui passe et c’est tout, jusqu’à ce qu’elle revoit Robert, qui lui fera découvrir la beauté et qui la courtisera en lisant des nouvelles de Tourgueniev. Vous pouvez vous imaginer que j’ai le goût de les lire, maintenant, ces fameuses nouvelles.
Je ne vous dirai rien de plus. Je dirai seulement qu’on traite de l’échappée dans l’imaginaire quand le réel n’a rien pour nous retenir, qu’on voit un peu les conditions de vie des femmes à l’époque, que l’atmosphère du petit village est parfaitement recréée, avec ses potins, ses petites mesquineries, ses messes où les gens faisaient leur social et ses guéguerres de religion. Le style colle parfaitement et varie selon les parties, selon l’ambiance que l’auteur veut créer. Il réussit à nous faire pénétrer dans l’esprit de cette femme qui tente de se raccrocher à quelques parcelles de bonheur, dans cet esprit malade qui résiste à sa façon à ce qu’on veut faire d’elle. Un malheur ordinaire, de la mesquiinerie et de la petitesse ordinaires aussi. Il y a une grande sobriété et pourtant une émotion incroyable se dégage de cette histoire somme toute toute simple. C’est beau et triste à la fois.
Il ne faut pas s’attendre à une histoire enlevante ou à de l’action en quantité. Ca coule tout doucement, mais ça va droit au coeur. Du moins, à mon coeur.
Un ode à l’évasion, à la littérature, en quelque sorte.
Je relirai l’auteur.
16 Commentaires
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Du même auteur, j’avais bien aimé The Story of Lucy Gault, lu il y a quelques années. (Billet ici: http://jai-lu.blogspot.ca/2008/01/story-of-lucy-gault.html si ça t’intéresse! )
Grominou: je note… je pense que je veux tout lire de lui!
Le premier Trevor que j’ai lu et adoré !
Lewerentz: Il restera aussi pour moi celui de la découverte. J’aime beaucoup ses thèmes, en fait! tu en as lu d’autres?
Voilà qui pourrait me plaire. Il me semble avoir déjà entendu le nom de cet auteur mais pas moyen de me souvenir où.
Manu: Je pense aussi que ça pourrait te plaire. Je ne me souviens pas où j’avais pris ce titre mais je l’avais commandé illico!
Je ne le connais pas non plus, ne serait-ce pas, un peu, trop triste pour Le Papou ?
Le dit-Papou
Le Papou: Non, en fait… ça a un côté triste mais en fait, elle a rêve sa vie, la rend endurable… c’est vraiment bien.
Oui, pas mal, en fait. Les splendeurs de l’Alexandra, Ma maison en Ombrie (un bijou !), Mauvaises nouvelles, Lucy, Péchés de famille, Très mauvaises nouvelles et Les anges dinent au Ritz. Par contre, je n’ai pas aimé et accroché au Voyage de Félicia.
Lewerentz: J’ai lu Ma maison en Ombrie, j’en parle dans quelques jours. J’ai beaucuoup beaucoup aimé! Je prends des notes!
Très tentant, tout ça… même 22 ans plus tard !
Liliba: :)))
Bon d’accord, je l’ajoute à ma longue liste.
Le Papou
Le Papou: Voilà! Une bonne chose de faite!
Une BD? du Dr, centré sur David… wouaw, je dois la trouver.
Tu es une vraie fan, plus que moi qui suis juste en admiration devant Davi-chou^^
Seulement c’est assez rare de trouver une bd d’une série qui se rapproche de la série en vérité.
par exemple j’ai été un peu déçue de celle sur « les chevalier d’Emeraude ». Mais bon chacun ses goûts.
Sophie: Les histoires des BDs sont inégales. Certaines sont super bien, d’autres un peu moins réalistes… Mais bon, j’aime les lire avec la voix de David-chou!