Quand Aline, de la Boîte de Diffusion, m’a proposé cet album, j’ai tout de suite accepté en réalisant que c’était adapté d’une nouvelle de Tolstoï que je ne connaissais pas. Lui-même s’est inspiré d’un conte Bashkir. Et pour être allée lire la nouvelle ensuite, je pense que la BD apporte au récit quelque chose en plus. Tolstoï, j’adore. Je connais aussi sa philosophie, surtout à la fin de sa vie. Et cette nouvelle s’inscrit tout à fait dans cette ligne de pensée : la simplicité de la vie, les dangers de la tentation et de l’avidité.
Le récit s’ouvre donc dans un petit village russe. Un couple reçoit la soeur de la femme et son mari. Les premiers sont des paysans, des moujiks. Ils sont heureux de leur situation, la femme surtout. Elle ne demande rien de plus. Il faut dire que la Barinya du coin, une petite propriétaire, les laisse se servir un peu sur ses terres, ce qui permet aux paysans de survivre. Mais un jour, un intendant sera engagé, les amendes vont arriver… et les paysans vont rager.
Il y a beaucoup de second degré dans l’album. Des tentatives de mises en commun, le côté « tout pour ma gueule » de l’homme qui empêche que ça fonctionne, puis la tentation, le capitalisme. L’appât du gain. La prétendue nécessité d’en avoir plus, toujours plus. Toujours plus de terres, dans ce cas précis. Influencés un peu par son beau-frère l’homme est prêt à tout alors que sa femme le regarde changer, impuissante. Et les voisins vont réagir, of course. C’est ironique, on regarde les choses aller sans rien pouvoir faire, en se doutant fort de comment ça va finir.
Le trait me plait beaucoup, les images sont douces mais très immersives. Je me revoyais en Russie, avec ses églises orthodoxes et ses mini-villages. Les personnages sont très expressifs, leurs statuts sociaux sont clairs juste à voir leurs vêtements, leurs attitudes. Certaines planches sont magnifiques, surtout les voyages à travers le pays ainsi que les vues du village. Et bon, le samovar… le samovar!
Et bon, cette fin… elle fait toujours son effet…
… et on réalise qu’en 130 ans… on se pose toujours les mêmes questions!
C’était ma BD de la semaine, et c’est chez Noukette cette semaine!
20 Commentaires
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J’ai fait le même constat que toi en refermant l’album : le propos n’a pas pris une ride.
Excellent album en tout cas ! 🙂
Auteur
N’est-ce pas! C’est fou comme c’est encore d’actualité… et que les gens ne changent pas. Ravie de voir que je ne suis pas la seule à avoir aimé.
Je ne savais pas que cet album était une adaptation d’une nouvelle de Tolstoï, tu m’intrigues !
Auteur
Yep! Je ne le savais pas non plus. On me l’a mentionné au salon du livre en fin de semaine.
Rooh je ne connais pas la nouvelle originelle et tu m’intrigues drôlement ! 😀
Auteur
Je ne connaissais pas non plus! Je suis allée la lire après, of course! Curiosité oblige.
Je n’ai pas pris le temps d’en parler mais cet album reste un de mes coup de cœur de l’an dernier !
Auteur
Je n’ai pas trouvé beaucoup de billets sur l’album. Mais je ne suis pas surprise que tu aies aimé. Me semble que c’est ton genre.
Je note, tout cela m’intrigue 😉
Auteur
Tu me diras ce que tu en as pensé!
Je ne sais pas pourquoi mais je trouve le titre très poétique. Je n’ai jamais lu Tolstoï mais ça viendra, en attendant pourquoi pas ne pas me plonger dans cette adaptation?
Merci!
Youhou, elle va bientôt être dispo dans ma biblio! 🙂
Auteur
Génial alors! Tiens-moi au courant!
Auteur
Moi aussi je trouve le titre super beau. Ça m’a attirée au départ. Et oui, c’est une bonne idée pour Tolstoï. Mais bon, j’adore Tolstoï!
Ta dernière phrase achève de me convaincre.
Auteur
sérieux, il vaut le coup. J’ai encore préféré à la nouvelle originale. Le dessin ajoute quelque chose, je trouve.
Il va falloir que je jette un coup d’oeil à cet album !
Auteur
Très bonne idée. Il vaut vraiment le coup.
Bonjour, La couverture ne dit rien du dessin et je vais aller voir sur google.
Je note que vous avez tous aimé.
Auteur
Oui, ça vaut le coup! Et ce n’est pas si représentatif, en fait, la couverture!