Est-ce que ça vous est déjà arrivé qu’un « détail » fasse que vous passiez tout à fait à côté d’un roman? C’est ce qui m’est arrivé avec celui-ci. Mais j’explique de quoi ça parle… et vous allez comprendre.
C’est donc l’histoire de Wilco. L’une de ses copines de classe le fascine, il l’a surnommée Apothéose et il ne pense qu’à elle. Il la regarde tellement qu’un jour, il se penche pour mieux le voir et tombe du 5e étage. C’est tout ce qui est mentionné et on nous l’avais vendu comme un roman très triste, très touchant, sur des sujets importants. Pour ma part, j’ai bien aimé la plume, le côté poétique et la réflexion sur l’amitié et la famille. J’ai aimé qu’on traite du sujet dont il est question ici toutefois… j’ai un bug. Un gros bug. Et à partir de maintenant, pour m’expliquer, je vais dire de quoi ça parle. Donc, attention, mini spoiler. Je dis mini parce qu’on sait quand même au début de quoi ça va parler!
ATTENTION – NE PAS LIRE SI VOUS NE VOULEZ PAS CONNAÎTRE LE THÈME!
Donc, suite à sa chute, Wilco est locked in. La moelle épinière a été sectionnée au niveau du cou et il ne peut plus bouger ses quatre membres, ni parler. Tout ce qui bouge ce sont ses yeux. Il est donc pris dans son corps et durant tout le roman, nous nous baladons entre son imaginaire et ce qui se passe dans sa chambre d’hôpital. Le concept est hyper intéressant: en effet, pénétrer dans l’imaginaire d’une personne enfermée en elle-même et explorer les relations et les réactions de ses proches, c’est original. De plus, ses préoccupations ne sont pas nécessairement celles auxquelles on pourrait s’attendre et je n’ai pas détesté cette perspective, même si ça peut suprendre. Toutefois, j’ai un « mais » et je vous explique mon « mais ».
Je l’ai dit souvent, je suis orthophoniste. Et selon moi, une grande partie du roman est due au fait qu’il ne peut pas communiquer avec son entourage et qu’il est constamment incompris, ce qui entraîne une fuite encore plus importante dans sa tête et son monde. Mais pendant tous ce temps, personne n’a pensé à un code oui/non avec les yeux? Un tableau? Un alphabet? Pour moi, c’est impensable. Du coup, ça m’a fortement, fortement dérangée tout au long du roman et ça m’a empêchée d’accrocher. Je suis restée très extérieure et j’y ai beaucoup moins cru. Toutefois, à part Sophielit, je pense être la seule que ça ait agacée à ce point et qui ait trouvé que ça influençait vraiment l’histoire.
Bref, je suis passée à côté en raison de ce biais pro… et c’est bien dommage.
4 Commentaires
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Je te comprends, on se polarise, on s’agace, on ne pense qu’à ça!
Cela m’est arrivée avec deux roman de la même auteur, une histoire de prénom de l’héroïne à chaque fois, et j’ai décidé de ne pas lire plus. bref. En France la plupart des prénoms donnent beaucoup d’indications sur les gens, leur âge, leur milieu, et là ça ne collait pas.
Auteur
Ben voilà, c’est ça. Et quand c’est un élément important de l’histoire, je vire à moitié folle. Et quand ça a un lien avec mon boulot, je vire COMPLÈTEMENT folle!!
Certaines choses m’ont énervée dans ce livre.
J’ai aimé le principe mais pourquoi ne pas mettre la grand-mère au courant déjà ?
Les jeunes vont-ils faire la différence entre ce qui est vrai et ce qui est imaginé par W ?
Et en effet, pourquoi ne pas avoir tenté de communiquer avec leur fils ?
C’est un beau livre avec de super beaux moments (le père qui veut refaire l’inclinaison de la fenêtre, par exemple), mais il est loin d’être parfait.
Ce serait bien que même lorsqu’il s’agit d’un truc original, les éditeurs ne comptent pas que sur « le truc qu’on a jamais vu » et travaille le texte plus en profondeur.
Auteur
Je fais confiance aux jeunes pour voir le vrai du faux… mais oui, en effet, il y a des trucs qui clashent. Et je suis d’accord, il y a de beaux moments, des moments désespérés, qui prennent au coeur. Je suis tellement d’accord, il y a un travail d’édition qui est nécessaire, même pour le meilleur roman. Et des fois, ça manque un peu.