Des fois, il y a des livres qui nous mettent notre pouichitude dans la face. C’est ce qui est arrivé avec ce roman. Genre que je ne suis pas du tout, du tout certaine d’avoir tout saisi. Ok, à la fin, je suis quand même moins dans la brume qu’après les premiers chapitres, mais je suis certaine, CERTAINE qu’il y a une grande part du roman qui m’est passée par dessus la tête. Et ça m’énerve quand ça fait ça!
Le premier narrateur est donc emprisonné en asile psychiatrique. Nous sommes dans les années 60 et notre homme a des idées révolutionnaires pour l’indépendance du Québec. Il a été pris et dans son enfermement, il se plonge dans l’écriture d’un roman d’espionnage. Pas un roman qui sera original, loin de là. Un roman avec tous les codes du genre, avec un espion, en Suisse, un ennemi à abattre et, toujours, une femme, nommée K, pour laquelle il se meurt d’amour.
Bien entendu, impossible de ne pas faire le lien avec la vie d’Hubert Aquin, qui a aussi été impliqué dans le mouvement pour l’indépendance du Québec (je dirais le RIN… ou le FLQ… bref, oui, je sais, mon inculture québécoise est sans borne) et qui a été interné en hôpital psychiatrique. Ce roman a d’ailleurs été amorcé à cette époque. Nous nous baladons donc entre Montréal et Genève, entre réel et imaginaire, parfois sans transition évidente. Le personnage principal de l’histoire d’espionnage semble être l’alter égo du premier narrateur, auquel il fait vivre sa vie fantasmée, mais qu’il parasite aussi de ses propres incertitudes et de ses hésitations. Il y a de nombreux éléments mythologiques, des références littéraires et certainement un symbolisme élaboré… que je serais bien en peine de vous expliquer. Je vous ai dit que je n’avais pas tout saisi hein…
Le roman commence lentement et m’a tout de suite embrouillée dans les histoires enchevêtrées et le monologue intérieur qui nous promène entre ici et son futur roman. Le personnage du roman n’est finalement pas celui qu’il avait choisi et nous avait présenté au départ, le contexte change aussi, on se demande où en s’en va, qui est la femme aimée (je me suis souvent demandé si elle ne se confondait pas avec ce pays rêvé, cette fuyante nation) et quelle est la part de folie dans tout ça. Puis, le rythme s’accélère, le roman d’espionnage se met en place, mais l’évocation de la fameuse K ramène souvent le narrateur à son présent d’homme enfermé, le rendant soudain vulnérable.
Bref, un roman complexe, avec un vocabulaire très élaboré (je ne voudrais pas lire ça si le français était ma langue seconde) et qui nous plonge dans le cerveau hyperactif d’un révolutionnaire. Aussi, un roman qui m’a mis ma propre incompétence en pleine face… et je pense que pour ça, je lui en veux un peu.
4 Commentaires
Passer au formulaire de commentaire
J’ai adoré ce livre, il fait d’ailleurs partie de mon top 100…
Auteur
Oh, quelqu’un qui l’a lu! Va falloir qu’on jase, pour que je puisse en comprendre davantage!
Ce livre fait partie de mes romans préférés… j’ai d’ailleurs consacré un billet sur les romans d’Hubert Aquin que j’ai adorés. Merci d’en parler sur ton blog!
Auteur
Je vais aller lire ça! J’ai vraiment eu l’impression de ne pas tout catcher… bref, merci pour l’info!