Petit Pays – Gaël Faye

petit-paysJe ne m’attendais pas à ça en ouvrant ce roman.  Je ne m’attendais pas à une pareille claque, à une telle évolution dans l’histoire.  Je l’ouvrais sans même savoir de quel petit pays on allait parler.  Allait-on parler du pays de l’enfance, du pays des souvenirs ou d’un vrai pays… je ne savais rien du tout.    Même en lisant les premières pages, je ne me doutais pas de ce qui allait suivre.   du coup, cette lecture a été on ne peut plus marquante.  Surtout que moi, le Burundi, je n’y connais pas grand chose.  C’est un mot que j’ai vu souvent dans les journaux quand j’étais ado. Mais ça restait là.

 

Gabriel, dit Gaby, est un enfant heureux dans son petit coin de ville au Burundi.   Il est un enfant.  Il se soucie assez peu de savoir qu’il est moitié français, moitié tutsi.  Il ne sait rien des enjeux politiques et raciaux.  Il voit que sa mère garde une vision idyllique du Rwanda, « son » pays à elle.   Il a des copains, ils ont « leur » impasse, leurs jeux d’enfants espiègles mais pas vraiment méchants. Ils sont heureux, quoi.

 

Bien entendu, on a bien lu au début du roman la différence entre les diverses tribus du Burundi.  Mais avec tous ses moments insouciants, j’avais oublié ces quelques pages.   Jusqu’à ce que leur signification me revienne en pleine face.  Parce qu’au début des années 90, dans ce coin du monde, ça ne va pas bien.  Le racisme et est à son comble et après les élections, on sent que quelque chose va exploser… ce qui ne manque pas d’arriver.

 

Il y a une vraie voix dans ce roman.  Une vrai naïveté chez Gaby, qui cherche à protéger son innocence et à s’échapper dans un monde imaginaire et littéraire alors qu’autour de lui, tout s’effondre, de sa famille à son pays.   L’auteur réussit ici à parfaitement intercaler petite et grande histoire, en nous faisant comprendre un peu l’horreur de ce qui s’est passé au Burundi et au Rwanda sans – trop – verser dans l’horreur.

 

J’ai adoré.  J’en garde des images fortes de ce pays « avant ».  Et j’y pense encore souvent.

12 Commentaires

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  1. on en a tellement parlé que j’attends pour le lire.

    1. Comme j’ai peu lu les blogs cet été (ok, je rectifie. Je n’ai pas lu les blogs cet été), je n’avais aucun souci pour le lire maintenant… sans avoir trop d’attentes!

  2. J’espère l’emprunter. Même si j’en connais déjà pas mal sur le pays et les événements…

    1. Ne connaissant rien, j’ai adoré.. je suis curieuse de voir ce que tu vas en penser.

  3. Toujours pas lu mais je pressens le coup de cœur…!

    1. Tu m’en reparleras! J’ai été très agréablement surprise.

  4. Coup de coeur pour moi

    1. Ça ne me surprend pas!!

  5. Je te rejoins complètement : une lecture marquante.

    1. N’est-ce pas! Et ça a l’air de rien au départ!

  6. J’imagine l’effet encore plus marquant de ce roman si on le lit sans savoir quels évènements il couvre ! Et tu as raison, il y a cet aspect du monde « imaginaire et littéraire » de Gaby dont j’ai oublié de parler dans ma chronique. Sa rencontre avec les livres de sa voisine grecque est un passage vraiment joli!

    1. En fait, j’ai été très surprise par la pente que suit le récit… comme je disais, je ne connaissais pas du tout, ni l’histoire ni l’Histoire. Du coup… ouf!

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