Le comment du pourquoi
Je suis une grande curieuse et l’histoire de la médecine est remplie de gens qui, à leur façon, ont contribué à faire avancer les connaissances. De fois sans nécessairement avoir donné leur avis, mais à une certaine époque (une longue certaine époque), c’était un détaillounet. Du coup, lire leurs histoires m’a tout de suite tentée. Et je l’ai fait.
Mon avis
Entendons-nous tout de suite, j’ai un background dans la santé. Du coup, je connaissais plusieurs de ces histoires, certaines pas mal plus en profondeur que ce qui est exposé ici. J’espérais par contre vraiment que la « parole » serait donné aux gens, aux patients, à leur histoire personnelle. C’est le cas pour certains et j’étais quand même bien partie. L’auteur nuance certaines légendes et les histoires sont parfois étonnantes. Ici, on parle de rage, d’aphasie, de dyspraxie verbale développementale, d’un homme pratiquement « sans » cerveau, d’étranges mutations ou d’amnésie antérograde. C’est varié, les chapitres sont courts et très accessibles et, avouons-le, ça se lit tout seul. C’est que ces histoires folles sont « intéressantes ». Oui, curiosité morbide. Je sais.
Premiers doutes quand on tombe sur les explications scientifiques de sujets que je connais bien. C’est souvent très près de la réalité (exemple: distinction entre parole et langage), mais pas tout à fait. Du coup, ça me permet de douter un peu sur le reste, sur ce que je ne connais pas vraiment. Même si l’auteur est médecin. Et de fait, les sources bibliographiques sont assez minces… mais bon, ne pinaillons pas. Ce n’est pas un article scientifique.
Là où je bug réellement, par contre, c’est que l’auteur a tendance à profiter de ces histoires pour faire passer ses propres messages et ses propres opinions sur certaines questions. Certes, il y a des dérives médicales à dénoncer (on pourrait en parler longtemps… mais ce n’est pas le sujet) mais ici, c’est généralisé et souvent sensationnaliste. Et quand tu n’es pas dans le domaine, tu peux le croire. Comme si TOUS les neurologues passaient directement à l’IRM sans faire un examen neurologique. Voyons donc. Il tend aussi à exposer des théories (sur lesquelles je n’ai pas d’opinion faute de connaissances nécessaires) comme des faits avérés. Et d’autre fois, c’est très capillotracté. Comment un enfant né avec un os pénien peut mener à la conclusion que nous devrions « considérer l’assistance médicale à la procréation après 40 ans avec plus de prudence »? Belle finale pour un essai sur les « patients ».
Bref, je ne truste pas.
Malgré l’aspect distrayant de l’essai et la bonne volonté de départ. Il y a encore beaucoup trop de « médecin » là-dedans.
4 Commentaires
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Ce que je n’ai pas compris, c’est pourquoi ça s’appelle histoire « inversée »…
Auteur
En fait, ça part de l’idée que la maladie porte le nom du médecin… là, on veut parler du patient et le mettre en avant. Sauf que pour cet aspect, justement, il se met LUI comme médecin en avant. Ce qui m’a dérangée.
Ton avis est intéressant car tu connais le domaine. Merci
Auteur
Je connais un peu… certaines parties! Mais bon, j’ai aussi certaines opinions sur ces sujets alors ça peut jouer!