Me voici donc en Martinique! Voyage coup de tête vu que je n’avais jamais même pensé à y aller avant que Mylène ne me propose ce voyage. Après une valise préparée la veille au soir (et le matin même, sinon c’est pas drôle… et non, je n’ai pas juste une paire de shorts et des gougounes… contrairement à certains quand ils font des bagages de dernière minute), j’embarque donc dans l’avion avec, as usual, mon éternelle « peur d’avoir peur en avion alors que je dors tout le long »… pour me réveiller à l’atterrissage. Finalement, c’était pas si pire!
Je vous passe la première journée, où ça s’est limité à « apéro et installation à l’hôtel avant de nous effondrer chacune dans notre lit »… et on commence avec le vendredi. Départ tout en douceur.
Avec Mylène, la journée commence tôt. C’est que décalage horaire ou pas, à 5h30 (oui oui, du matin), elle a les yeux grands ouverts. Nous étions donc là, toutes les deux réveillées à attendre 7h pour pouvoir partir pour explorer les environs. Première étape : le Morne Gommier. Seul problème, les routes pour y arriver sont ma foi… amusantes. Si on aime les montagnes russes. Ah non, en fait, on a un autre problème… à 7h15, ya absolument rien d’ouvert! Juste nous qui crapahutons sur les routes.
Mais il en faut plus pour nous arrêter et nous redescendons vers Le Marin où il y a un truc ouvert : le marché. J’aime les marchés. Voire même que j’adore les marchés. Nous nous arrêtons donc, guillerettes et là, que nous offre-t-on? À 7h37 le matin? De goûter des rhums arrangés. Et nous, pour ne pas déplaire (on est comme ça), nous nous sommes exécutées. Bref, 4 gobelets de dégustation plus tard, nous repartons avec une bouteille de rhum abricot. Et ça n’a rien à voir avec les abricots québécois. Je ne vous parle même pas des bananes que nous avons mangées pour le petit déjeuner. Limite un orgasme bananier!
Direction Ste-Anne pour une balade sur la plage. Bon, je vais vous révéler mon enfer personnel : avoir du sable dans mes chaussures. Défenses sensorielles au cube. Je veux mou-rir! Bon, pas assez pour ne pas aller sur la plage, mais SANS chaussures. Vous imaginez même pas le bordel ensuite pour les remettre. J’ai 88 techniques, toutes plus bâtardes les unes que les autres… et d’une efficacité douteuse! Toujours est-il qu’on a pu voir la mer au grand des caraïbes au grand soleil, avec juste un beau petit vent et un tout petit 31 degrés. Ça va encore, selon les martiniquais!
Au village, on a fait les boutiques, comme toute touriste qui se respecte. Puis encore un marché où j’ai pu constater que chez eux, le Pète-Zizi ou le Remonte-Machin est clairement affiché! J’ai envoyé des photos à la moitié de ma liste de contact de sexe masculin, au cas où… mais bon, personne ne m’en a demandé de bouteille de toute urgence. Tant mieux pour eux. Un dernier arrêt à l’église (il semblerait que les Martiniquais soient très religieux, car elle était pleine), juste pendant la messe. Ils disent les mêmes prières que nous… mais plus lentement. Il y avait des gens et des chaises jusque dehors. Nous, on a plutôt décidé d’aller voir la vue au Calvaire, qui surplombe la baie. Et c’était jooooli!
C’est ensuite l’heure du Ti-punch, et je me suis fait le plaisir de me la jouer locale en buvant rhum agricole, sucre et citron comme une vraie martiniquaise (bon, probablement comme une vrai touriste martiniquaise mais laissez-moi mes illusions). C’est que c’est bon, ce truc! Après avoir mangé à la Cour Coco (tout est au coco ici… et même moi je suis rendue que j’aime le coco), où j’ai goûté au poulet Colombo (ça goûte la bouffe indienne… que My disait ne pas aimer!) et le boudin créole (allez savoir pourquoi, je voulais absolument manger la peau…), on se dirige vers la Savane des pétrifications, une rando qui nous mène sur les hauteurs, en vue de l’Anse Trabaud (du moins, me semble). C’est un ancien marais asséché, il y a des roches de toutes les couleurs, il y fait très chaud… et on se croirait sur la lune. Ou sur une Mars pâle. Mais pour y accéder, il faut vouloir!
C’est qu’imaginez-vous qu’il y a un pont à traverser. Mais que pour une raison ma foi assez obscure, le pont est construit…. au milieu de l’eau! Il y a un gué à traverser, sur des pierres glissantes pour se RENDRE au pont . Et pour retrouver la terre ferme ensuite. Je n’écoute que mon courage et m’y précipite… pour figer à la troisième roche. Rien à faire, transfert de poids impossible à faire. Je suis là, avec mon téléphone dans les mains (pour les photos), mes souliers dans l’autre, mon sac plein de cossins-qui-aiment-pas-l’eau, en équilibre sur une roche, aussi pétrifiée que la savane.
C’est en se fichant un peu de ma gueule que Mylène s’élance fièrement. Un rocher, c’est bon. Deux rochers, ça va encore, mais ça branle un peu… Trois rochers et PLOUF! Mylène à l’eau. En robe. Sans maillot en dessous. Parce que j’ai oublié de vous mentionner que j’avais une robe de designer (québécois, of course) sur le dos, dans toute cette aventure (ce chez Kollontaï, pour ceux que ces détails triviaux intéressent). On est glamour ou on l’est pas.
Mylène a donc – toujours gracieusement – nagé en petit chien jusqu’au pont et constaté que pour sauver le livre qui était dans son sac (priorités, les gens… priorités), elle s’était solidement amoché les deux genoux. Détaillounet!
Ceci dit, je ne sais pas si vous vous en rappelez, mais je suis toujours pognée sur ma roche, moi. Au MILIEU du lac. Mais j’ai eu la chance de ma vie quand une super sauveuse est venue à ma rescousse (ok, j’avoue.. une gamine de 10 ans) et a en premier, traversé mon sac pour revenir me chercher et me faire traverser en me tenant la main. DÉFENSE DE VOUS MOQUER! Ok, oui, vous avez le droit parce que je me suis bien foutue de la gueule de Mylène. L’avantage, c’est que ça sèche vite!
Me croyez-vous qu’au retour on a traversé ailleurs, en plein DANS le lac au lieu de se taper des roches glissantes? Ok, les robes étaient mouillées jusqu’à la taille, on a définitivement flashé nos petites culottes en chemin… mais au moins, on a gardé notre dignité! On a même fini par donner des conseils aux gens pour traverser. On ne se refait pas!
L’arrêt suivant fut la plage des Salines, une magnifique plage de sable blanc où il y avait relativement peu de monde et où on a fait trempette pendant une petite heure et demie. Avec une magnifique vue, en plus. Comme nous étions trempées (je vous rappelle qu’on a traversé un lac à pieds) et qu’on avait pas de change, nous avons vaillamment décidé de finir la journée commando, sans soutif parce que bon, c’est pas confo, les sous-vêtements mouillés. Et que de toute façon, on s’en retournait à l’hôtel, non?
Ah non… en fait, non. Pourquoi pas regarder le coucher de soleil du haut du Morne Gommier (vous vous rappelez, celui qui était fermé ce matin). Et on a bien fait car la vue était ma-jes-tu-euse. Avec le rocher du Diamant et le Morne Larcher en arrière plan, c’était de toutes les couleurs.
Nous étions fort jolies, le nez au vent, les yeux remplis de beauté et nos jupettes qui voletaient avec la brise… autant en haut qu’en montant. J’imagine que plusieurs en ont eu plein les mirettes dans tous les sens du terme! Ils auraient pu voir non seulement un coucher de soleil, mais un duo de lunes!
Retour à l’appart (douuuuuuche) et souper à Ste-Luce, tout près. Je découvre ce qu’est le Lambis et je constate aussi que préparé à la façon « blanquette de veau mais pas de veau », c’est juste délicieux. On goûte à la Lorraine, la bière locale, on se fait bouffer par les moustiques malgré la TONNE d’anti-moustiques, et on retourne se coucher. J’ai lu 4 pages en tout. Et je suis généreuse!
Première journée réussie!