Le pourquoi du comment
Parce qu’une copine qui n’aime pas lire l’a dévoré en une journée. Du coup, j’étais fort fort curieuse, comme vous pouvez vous l’imaginer. On ne résiste pas à une tel événement, non?
C’est quoi, cette histoire?
Romain de Sens est le fils du chef de police. Il habite dans le Paris du 19e siècle où tous les anormaux ont été exilés sur une île au milieu de la Seine, la Cour des miracles. La police de la Norme traque tous ceux qu’ils considèrent nuisibles : boiteux, invertis, bossus, malades mentaux ou gens ayant des difformités et les y envoie, sans argent, sans rien. Enfant, adulte, personne âgée… peu importe. Qu’ils se débrouillent.
Sauf que Romain sort de chez lui la nuit pour rejoindre la cour des miracles, qui le fascine… en particulier un certain garçon aux cheveux de feu…
Mon avis
Voici un roman jeunesse intéressant, plein de rebondissements, avec également un propos politique qui suscite une réflexion. Celui-ci est certes très simple et présenté de façon vraiment frontale, mais ça ne m’a pas dérangée outre mesure. Le jour de ses 15 ans, Romain découvre un complot qui remet en cause l’existence de l’île. Il va donc tenter de faire quelque chose et se retrouve en plein coeur d’un Paris rempli de sociétés secrètes, de courses poursuites et de mystérieux personnages masqués. Entre les hôtels particuliers et les richesses du monde de Romain et la misère de la Cour des Miracles, l’atmosphère est très réussie et j’ai beaucoup aimé reconnaître les endroits et les bâtiments. Ouais, Paris et moi, c’est une grande histoire d’amour!
Le message derrière l’histoire, l’acceptation des différences et reconnaissance des forces de chacun. L’acceptation de ce qui fait de chacun un être unique. Je pense que dans quelques années, mes neveux seront prêts pour ça. Pas trop tard, parce que c’est quand même très jeunesse dans le ton, mais je trouve que, justement, pour les jeunes ados, c’est clair et ça en dit suffisamment pour pousser la réflexion plus loin.
Comme adulte, j’aurais certes aimé une histoire plus approfondie, j’aurais aimé que ça aille, justement, un peu moins vite et que les relations entre les personnages se bâtissent plus doucement. Du coup, je suis curieuse de savoir comment ce monde en est arrivé là. Et parce que je suis moi et que je peux sticker sur certaines petites choses, j’ai été fortement, fortement énervée par les incises descriptives (« dit le fils des Sens », dit « le garçon en salopette »… arghhh) et par le fait que sur l’île, tout le monde parle pareil-pareil. L’usage de l’argot m’a beaucoup plu mais j’aurais préféré que ce soit moins… uniforme. À moins que ce soit moi qui n’aie pas porté attention.
Ceci dit un roman original, qui se lit à toute allure, et qui, j’espère, saura trouver son public. Parce que c’est pas mal du tout.