Gone Girl (Les apparences)- Gillian Flynn

Le pourquoi du comment

Bon, ok, j’avoue. J’avais « Les apparences » dans ma bibliothèque de livres audio et je ne savais pas que c’était Gone Girl. Je l’ai réalisé quand je me suis lassée de l’écouter, parce que c’était trop long à écouter (et bon, je voulais tous les deux les trucider pendant la première partie), j’ai réalisé que j’avais la VO dans ma pile… et que c’était le fameux Gone Girl. Sans commentaire.

C’est quoi cette histoire?

Le jour de leur 5e anniversaire de mariage, Amy, la femme de Nick, disparaît. Dans le salon, une scène de bataille. Rien n’a disparu, sauf Amy. Le couple est de retour depuis peu dans la ville d’enfance de Nick, afin de soigner sa mère gravement malade. Amy est une vraie New-Yorkaise, fille d’auteurs célèbres. En effet, c’est elle, « L’épatante Amy », le prête-nom de la fillette qui a accompagné tous les enfants de la génération précédente. Et comme « c’est toujours le mari », rapidement, Nick devient le suspect idéal…

Mon avis…

Hey, vous savez quoi? J’avais deviné. Non seulement le « premier twist » mais pas mal comment ça allait se terminer. Vous ne pouvez pas savoir comment je m’auto-tape sur les nerfs. Et je ne fais même pas exprès, en plus. Du coup, quand on est certain de ce qui va arriver, tant de pages, ça semble long. Fort long. Ce qui fait que même si j’avoue que ce roman est addictif, que la construction est fort intéressante, je n’ai pas adhéré autant que la majorité des gens. J’ai nettement préféré « Les lieux sombres », de la même auteure.

D’abord, il faut savoir que le texte alterne les chapitres « Après le jour où », où nous sommes avec Nick, et le journal d’Amy, qui revient sur le « avant ». Leur vision des choses semble à un univers de distance, et ça a un côté assez universel, en fait. Cette façon de nous amener « au jour où » m’a bien plu.

Dans la première partie, les deux personnages m’ont tellement semblé antipathiques, c’était fou! Sainte-Amy me tapait royalement sur le système, j’avais le goût de secouer Nick qui fait carrément n’importe quoi et qui se coule lui-même, avec brio à part de ça. J’avais le goût de lui crier « Pourquoi… mais POURQUOI tu dis ça! ». Bref, je fatiguais.

Heureusement, dans la deuxième partie, j’ai apprécié davantage ces personnages ma foi très imparfaits et ils m’ont beaucoup fait rire à certains moments. Ouais, j’ai un humour bizarre. Je ne peux pas vous en dire davantage pour ne rien spoiler mais plus je découvrais l’Épatante Amy, plus je la trouvais intéressante, voire même un peu fascinante.

Ceci dit, quand on ne voit pas venir, j’avoue que ça doit claquer. Je comprends l’engouement pour le roman, je regarderai la série… et je relirai l’auteure. Non mais POURQUOI je suis devin hein? Pourquoi!

Néachronical – 1 – Memento Mori – Jean Vigne

Le pourquoi du comment

Parce que toute la blogo en parle? En fait, je le cherche depuis un moment et je me suis dit qu’une intégrale, c’était pas mal du tout, vu que j’aime bien enfiler les sagas de bout en bout. Bon, je n’ai lu que le 1 pour l’instant, je vais tenter le coup avec le tome 2… et we’ll wee!

C’est quoi, cette histoire?

Néa a 15 ans. Un soir, elle s’échappe pour aller rencontrer un garçon… et se réveille dans un marais. Le problème, c’est que quand elle se réveille, 5 ans ont passé. Retourner à l’école, ce n’est étrangement pas si simple, surtout qu’en plus, elle se reconnaît difficilement. Quelque chose en elle semble avoir changé.

Mon avis

Les avis étaient tellement dithyrambiques que j’avoue que mes attentes étaient très, très élevées. Je pensais aussi que c’était un roman adulte (je ne sais pas pourquoi d’ailleurs… si quelques thèmes sont matures, le rythme, le style et la façon de mener le récit sont clairement jeunesse. Après une déception initiale en réalisant ça, j’ai finalement bien aimé cette histoire originale, sans toutefois ressentir le coup de coeur de plusieurs lecteurs.

Le scénario démarre sur des chapeaux de roues. Il y a de l’action, on se demande ce qui a bien pu arriver à Néa et son désarroi en retournant à l’école est fort crédible. Les pages se tournent toutes seules et il y a une histoire intéressante derrière tout le côté paranormal. Je ne suis toutefois pas certaine que j’aime l’endroit où ça s’en va à la fin… mettons que ce n’est pas mon thème préféré mais on me dit que la suite est mieux que le premier tome… nous verrons!

Par contre, je dois avouer que le personnage de Néa, avec son parlé imagé et sa façon de dire les choses, m’a fort peu rejointe. Elle ne m’a pas vraiment plu, je n’ai pas du tout compris sa façon d’appréhender ce qui lui arrive et j’ai eu l’impression qu’on s’est « débarrassé » de certains personnages, et malheureusement, ils sont du type que j’aime trouver dans les romans jeunesse. Par contre, le deuxième personnage principal m’a davantage touchée… mais je ne vous en dirai rien.

Un roman certes addictif, qui a généralement beaucoup plu… mais qui était peut-être moins fait pour moi!

Ailleurs…

Galléane, Mélisende,

Le roman de Bergen – Tome 3 – partie 2 – Le crépuscule – Gunnar Staalesen

Le comment du pourquoi

Parce qu’il faut bien finir la série… et que bon, je veux savoir, moi, qui a tué le consul Frimann au début du tome 1!

C’est quoi, cette histoire?

Je ne vais pas tout vous résumer ici… surtout que j’ai déjà parlé du tome 1, du tome 2, du tome 3, du tome 4… et du tome 5. Je sais, je suis répétitive! Sachez seulement qu’en 6 tomes (3 en VO norvégienne), on nous raconte un siècle d’histoire de la ville de Bergen (où j’ai maintenant une envie folle d’aller), à travers celle de plusieurs familles de plusieurs couches sociales. Et pendant la majorité de ma lecture, ça m’a passionnée. Bon, moins vers la fin, je l’avoue… mais quand même, elle est bien, cette série.

Mon avis

Soyons clairs. Les quatre premiers tomes de cette série sont géniaux. Pour les tomes 5 et 6, que j’ai lus un peu plus tard, j’ai été moins passionnée parce que souvent perdue dans les familles (ils ont des noms norvégiens… qui reviennent d’une génération à l’autre, j’ai une bonne mémoire, mais pas tant que ça) et parce que plusieurs événements sont survolés. Après 6 tomes, on croirait que ça traîne mais non, en fait. Dans ce volume 6, il se passe tout plein de choses, pour plein de gens différents, qui ne font l’objet que d’une partie de chapitre, sans que l’on y revienne nécessairement plus tard. J’en garderai le souvenir d’un dernier tome intéressant au plan historique mais très eu au plan romanesque. Heureusement, le tout a été sauvé par la fin, où nous voyons apparaître un certain Veum… Varg Veum.

Nous survolons donc ici la fin du siècle, les années 80 et 90, marqués par la tragédie de la plate-forme pétrolière Alexander Kielland, la spéculation et la modernisation. Dans la maison de retraite, une certaine Cecilie Brandt (née Frimann), a été le témoins privilégié du siècle qui nous est raconté dans la série, sans toutefois bien comprendre comment s’est déroulé l’événement qui a marqué sa vie, l’assassinat de son père quand elle avait 18 mois. Et c’est pour elle que sera finalement révélé ce qui s’est passé au début du premier tome. Il va sans dire que l’intérêt du roman ne se limite pas à ça.

Une série que je conseille donc de lire peut-être pas tout d’une traite, mais il ne faut quand même pas trop traîner… et gardez une copie de l’arbre généalogique fournie au tome 5 pas trop loin. Petit conseil d’ami! Ceci dit, le portrait de la ville, qui est le véritable personnage principal de la série, est magnifiquement tracé et chaque événement majeur ayant transformé son visage fait partie de ceux qui marquent, davantage que ce qui se passe dans les vies des personnages. À la fin, j’ai eu l’impression de l’avoir vécu, ce siècle… et je compte bien aller faire un tour en Norvège, ne serait-ce que pour voir cet endroit !

La métamorphose – Franz Kafka

Le pourquoi du comment

Je veux lire Kafka depuis Prague. Oui, la première fois, c’était en 2016. Je suis parfois longue à la détente.

C’est quoi, cette histoire?

Je pense que la prémisse de l’histoire est bien connue. Un matin, Gregor Samsa, un représentant commercial qui se réveille un matin transformé en coquerelle géante. Une grosse bibitte dégueu, quoi. Very glamour.

Et mon avis…

J’ai a-do-ré ce truc. Rien de moins. Vous savez, le genre de roman complètement jubilatoire, complètement n’importe quoi, complètement à côté de la plaque? C’est tout à fait ce genre de livre. Je ne sais trop ce que l’auteur avait en tête mais j’ai dû m’amuser à interpréter le texte de 12 manières différentes. Je suis consciente qu’il me manque sans doute des clés mais sérieusement, Kafka était à la fois génial et complètement barré.

Nous passons donc ces cent quelques pages dans la tête de Gregor, qui ne comprend rien à ce qui lui arrive et qui tente de s’y adapter sans trop réaliser ce que ça représente. Certes, il y a cette métamorphose-là, mais celle qui fascine, c’est celle qui s’opère chez sa famille suite à cette transformation et c’est celle que nous suivrons tout au long du roman. Le père qui se reprend en main, la soeur qui se détache petit à petit, le tout à la fois par à coups et subrepticement. Et ça, c’est passionnant.

Quant à savoir ce que l’auteur veut représenter, c’est une autre histoire. Mais les réactions à la transformation pourrait s’appliquer à n’importe quelle maladie, physique ou mentale. En fait, ça y ressemble tellement que ça fait peur et que ça rappelle fortement ce qui arrive parfois, quand le détachement se fait quand la personne est toujours là et qu’on cesse de la considérer comme une personne. Et ça, c’est terrible. Ça pourrait aussi être une métaphore de la différence en général, mais aussi du génie, le génie incompris, celui qui dérange. J’ai adhéré à 100%.

Comme quoi, les classiques, parfois, ça surprend agréablement. Même quand ça parle de blattes. Tant qu’elles restent dans les romans et pas dans ma maison!

Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie – Virginie Grimaldi

Le pourquoi du comment

Je voulais un peu de douceur dans ce monde de brutes. Ouais, dure semaine.

C’est quoi, cette histoire?

Pauline a la trentaine, un tout-petit très choupinou… mais plus de mari. En effet, Ben, son grand amour, son âme soeur, est parti et Pauline est persuadée qu’il va lui revenir. Elle va donc décider de lui écrire, de lui rappeler les bons souvenirs de leur amour et de leur couple. Et un peu péter les plombs et passer des vacances avec sa famille en même temps. C’est donc une histoire d’amour romantique, mais aussi une histoire de famille et d’amour filial. Et la famille, si c’était simple, ça se saurait.

Et mon avis…

Les romans de Virginie Grimaldi, c’est toujours la promesse d’un moment de détente assez divertissant. En effet, c’est le genre de livre qui se lit tout seul, avec des chapitres courts, qui font qu’on veut toujours en lire « juste un autre ». C’est souvent drôle, parfois émouvant et même si je ne suis jamais aussi enthousiaste que la plupart des lecteurs, je suis presque assurée de passer un bon moment. Et c’est encore ce qui est arrivé ici, malgré quelques enfonçages de portes ouvertes.

On alterne donc entre le quotidien de Pauline et les souvenirs qu’elle envoie à Ben. Comme je suis une presque sans coeur, j’avoue que les souvenirs cutes et émouvants, ça me rejoint assez peu. C’est mignon, on comprend ce qu’elle a perdu, Ben est clairement un bon gars, mais ce n’est clairement pas le plus intéressant dans le roman à mes yeux. J’ai davantage aimé l’exploration des relations familiales et ce même si j’avais tout vu venir. Être la mère de… la fille de… la soeur de… c’est compliqué. Vivre avec le passé et les souvenirs, réussir à faire la paix avec tout ça, c’est souvent l’histoire de toute une vie. Et cette partie-là m’a touchée.

Ah oui! J’ai aimé la fin. Surprenant, n’est-ce pas! Virginie Grimaldi réussit à nous faire voir les choses selon plusieurs angles différents et le cheminement des personnages m’a semblé fort crédible. Ce sont des gens qui ne font que ce qu’ils peuvent et qui ont des limites. Par contre, pas certaine que je payerais pour ce psy. Ça m’énerve, les psys qui ne disent que des évidences dans les romans. Mais ça, c’est moi. Et j’suis pas psy. Donc je ne me fie qu’à mes propres expériences!

Un roman drôle, avec des pointes d’humour (même s’il me manquait quelques références) et des scènes complètement WTF. À noter qu’elle est presque aussi gaffeuse que moi et ça mérite d’être mentionné. J’ai bien dit presque!

Je lirai bien l’autre, là, le truc des étoiles!

Ailleurs

Mylène, Stephie (toutes deux plus enthousiastes que moi)

Les étrangères – Lucie Lachapelle

Le pourquoi du comment

J’aime beaucoup Lucie Lachapelle, que j’ai connue avec ses Histoires nordiques ainsi que Rivière Mékistan. Du coup, même si l’auteur ne nous emmène cette fois pas chez les premières nations, je n’ai pas hésité à lire ce nouveau roman. 

C’est quoi, cette histoire?

C’est donc l’histoire de Rose, qui a tout laissé derrière elle dans sa Gaspésie natale. Elle arrive donc à Montréal avec son fils William et, n’ayant presque pas d’argent, elle aboutit dans un immeuble où on loue au mois et où les gens repartent aussi vite qu’ils sont arrivés, sans laisser d’adresse. Les locataires viennent d’un peu partout, du Québec et d’ailleurs, et toutes ont une histoire et des blessures.  Petit à petit, la réserve initiale va fondre et ces femmes apprendront à vivre ensemble. Et c’est beau. 

Et moi, j’en pense quoi?

Je pense que vous vous en doutez, j’ai beaucoup aimé cette histoire, même si j’en aurais pris plus. Il me semble que j’aurais fait un bout de chemin un peu plus long avec ces femmes qui se tiennent debout comme elles peuvent et qui font preuve de beaucoup de courage.   La détresse de Rose est palpable et son désir de repli apparaît total. Pourtant, peu à peu, la méfiance diminue, les barrières s’entrouvrent et les femmes de l’immeuble commencent non seulement à se confier, à se connaître, mais aussi à se supporter et s’entraider. 

Le fait de voir les fils se tisser lentement n’enlève rien au plaisir de lecture qui réside, selon moi, dans le fait de faire la connaissance de ces femmes et de leurs histoires.  Lentement, on voit leurs points communs émerger, malgré leurs différences et origines variées.  C’est avec une plume très ancrée dans la diversité montréalaise mais à la fois sensible et percutante. Encore une fois, Lucie Lachapelle a réussi à me toucher!

Magnus Chase et les Dieux d’Asgard – 1 – L’épée de l’été – Rick Riordan

Le comment du pourquoi

C’est la faute de Michèle. Voilà. C’est sa faute et c’est tout. En plus, j’avais décidé de faire lire The Neveu #1. Un chapitre par jour. Avec moi. Ceci dit, la réussite est partielle, vu qu’il en est au chapitre 19 et que j’ai fini par le finir… parce que j’avais hâte de voir comment ça allait finir. Oui, j’ai quatre ans dans ma tête!

C’est quoi, cette histoire?

Magnus Chase a 16 ans et il vit dans la rue depuis que sa mère a été assassinée dans leur appartement de Boston. Par des loups. Oui, je sais. Le jour de son anniversaire, il se retrouve en grave danger et il est brusquement recherché par plusieurs personnes différentes, dont sa famille, qu’il n’a pas vue depuis un bon moment. Il découvrira donc que son père… était un dieu de mythologie nordique. Nous voilà donc entraînés dans cet univers… et c’est bien.

Pour ceux qui se posent la question, non, il n’est pas nécessaire d’avoir lu Percy Jackson pour lire ce roman. Je n’ai lu qu’un tome et si nous retrouvons brièvement Annabeth, je n’ai eu aucun souci pour bien comprendre. Cool, non?

Mon avis

J’avais très, très bon espoir que ça plaise à Neveu-Nathan parce que le rythme est hyper rapide, on tombe tout de suite dans l’action, le tout s’enchaîne super vite et on ne s’ennuie pas une minute. Bon, trois mois plus tard, il n’a pas terminé. Mais c’est un gros livre, non? Je ne désespère pas qu’il le finisse un jour! Parce que bon, j’ai vraiment aimé. Quel univers!

Cet univers, c’est la mythologie nordique. Thor, Odin, Loki et toute cette joyeuse petite bande. Vous savez, les Valkyries, qui amènent les valeureux guerriers au Valhalla? Bref, j’ai beaucoup aimé les tours de passe-passe que Rick Riordan a faits pour intégrer les éléments mythologique. J’ai quand même un petit coup de coeur spécial pour l’arbre et sa vision du Valhalla. J’ai ri très fort quand j’ai compris de quoi il s’agissait.

Magnus est drôle, souvent sarcastique, c’est plein de références et j’ai beaucoup aimé les personnages secondaires, qui ne sont assez caractérisés, mais qui comportent quand même quelques zones grisâtres par moments. C’est plein de rebondissements, on passe d’un monde à l’autre, il y a des nains, des elfes, des dieux, des moyens de passer d’un monde à l’autre, le tout pour récupérer la fameuse épée de l’été, qui va pouvoir retarder la fin du monde. En effet, il y a un gros méchant enchaîné sur une île et sa libération va entraîner le Ragnarok.

J’ai beaucoup aimé l’humour et les références à la pop culture, la grande gueule de certains personnages, et ça m’a donné envie d’en lire davantage sur la mythologie nordique. Je continuerai la série. Idéalement avec the neveu. S’il finit un jour le premier!

Querelle de Roberval – Kevin Lambert

Le pourquoi du comment

Parce que son premier roman m’avait fait fortement réagir, parce qu’il est nominé pour le Prix des libraires du Québec et parce que quand il était petit, l’auteur allait jouer dans ma salle d’orthophonie quand il était petit et qu’il attendait son papa au bureau. Ça ne me rajeunit pas.

C’est quoi, cette histoire?

Imaginez le Querelle de Genet transporté à Roberval, de nos jours, en plein pendant une grève dans une scierie, à l’ombre de la prison. Querelle fascine, particulièrement les jeunes hommes et garçons de Roberval, qu’il cruise sur Grindr pour leur faire passer un moment inoubliable. Mais la grève s’éternise et les les esprits s’échauffent…

Et mon avis…

Premièrement, ce n’est pas pour tout le monde. Deuxièmement, c’est un roman qui dérange et qui nous laisse limite assommés. Tout à l’heure, je parlais à une copine qui vient de le commencer et, à la page 50, elle me disait qu’elle voyait tout à fait ce que je voulais dire. Nope, girl. Tu ne vois pas. Mais vraiment pas. La fin de ce roman est… comment dire… violemment violente. Dans le roman de Genet, la violence, le meurtre, le sexe étaient clairement présents, pas seulement suggérés, mais ils nous sont montrés plus brièvement, de façon moins crue. Ici, c’est « in your face »! Les fluides corporels sont très bien décrits et le sexe gay, entre hommes, est explicite. Toutefois, j’ai aimé ma lecture, même si elle m’a mise profondément mal à l’aise. J’ai été secouée, brassée et j’ai apprécié les références et les similitudes avec « Querelle de Brest ».

Kevin Lambert a un style assez distinctif, avec une oralité assumée mais avec une poésie sous-jacente. Il nous trace ici le portrait d’employés d’une « shoppe » de bois, souvent mal dégrossis, homophobes et pleins de préjugés. Il sont dehors avec leurs pancartes et chacun a ses raisons d’être là. Aucun n’est parfait, ils ont tous leurs bibittes et leurs bassesses. L’histoire raconte la solidarité qui se transforme en violence sans morale et qui nous laisse pantois. En marge du récit comme de la société, trois jeunes qui ne seront jamais nommés, à la fois trash et évanescents.

La position du lecteur évolue avec le texte et est impuissant face au fil des événements. L’auteur porte un regard critique sur plusieurs institutions et situations typiques de notre société, mais avec un fond de bienveillance pour ces marginaux, malgré ou à cause de leurs failles et de leurs démons. Un texte à découvrir si on a le coeur bien accroché et un jeune auteur à suivre, assurément.

L’âge d’or – tome 1 – Pedrosa / Moreil

Non, mais c’est une véritable oeuvre d’art, cette BD? Pedrosa et moi, c’est une longue histoire d’amour. On dirait que ça fonctionne à chaque fois et ça encore été le cas ici.

C’est quoi, cette histoire?

Nous sommes dans un monde de contes de fées médiéval. Le roi est mort et sa fille, son héritière doit monter sur le trône. Mais un complot se trame et elle se retrouvera sur la route, en compagnie de deux hommes, Tankred et Bertil, qui ont juré de la protéger. En arrière plan, une légende, celle de l’âge d’or, où tous les gens étaient égaux.

Mon avis

Le seul problème avec cet album, c’est qu’il se finit. Et qu’il faut attendre 2020 pour avoir la suite et fin de l’histoire. Parce que pour le reste, c’est pour moi un sans faute. Je suis totalement fan de l’atmosphère un peu onirique, avec des illustrations qui ressemblent à des enluminures. Les fonds sont riches, les couleurs contrastées, irréelles, parfois en surimpression, bref, c’est magnifique. Je suis particulièrement fan de ces paysages où nous voyons les personnages à plusieurs endroits sur la route, comme s’ils avançaient à la fois dans l’espace et dans le temps. Visuellement, c’est magistral, rien de moins.

J’ai aussi beaucoup aimé les différents aspects de l’histoire. Intrigue politique, conte, récit de rébellion et de justice sociale, de magie et de légende, on est à mi-chemin entre plusieurs genres et les personnages se laissent découvrir petit à petit. Si certains sont des personnages-types, les personnages principaux sont plus difficiles à connaître et voir certains d’entre eux changer au cours de l’histoire. C’est incroyable ce qui se passe dans les regards.

Une totale réussite pour moi… et cette fin, fort intrigante, donne vraiment envie de voir ce qui va se passer! Un chef d’oeuvre.

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Viens, on s’aime – Morgane Moncomble

Des fois, j’ai envie de romance. C’est ce qui m’est arrivé hier soir (bon, comprendre qu’on est mi-janvier, qu’il fait -34 plus les vents et que j’ai besoin de doudouitude. Ça se comprend). Du coup, j’ai pris le premier roman d’amour que j’avais sous la main, et c’était celui-là. Je n’ai aucune espèce d’idée de la façon dont il est arrivé dans ma pile par contre. J’ai été limite surprise de le trouver.

C’est donc l’histoire de Violette, 19 ans, qui habite depuis peu à Paris pour étudier à l’école de stylisme. Le soir du nouvel an, elle reste coincée dans l’ascenseur avec un voisin et c’est un coup de foudre amical. Il est en couple avec Lucie, il en est très amoureux et elle a bien besoin d’amis. Flash Forward un an plus tard. Lucie n’est plus là et Loam (c’est le nom du voisin) habite avec Violette et Zoé, question de sauver des sous. Violette a un nouveau petit copain, Clément, et pour une raison qui n’est pas tout à fait logique, elle ne veut pas lui avouer qu’elle est toujours vierge. Devinez vers qui elle va se tourner pour régler ce « petit problème »?

Ce qu’il faut savoir, c’est que je suis très fan du concept « amis à amoureux » dans la romance. Ça et les mariages arrangés, ça me plaît toujours, je ne comprends pas pourquoi. Ceux qui me connaissent auront des sourires entendus et me diront qu’eux, comprennent très bien pourquoi (rassurez-vous, je n’ai jamais eu à subir un mariage arrangé) mais c’est un détaillounet n’est-ce pas! Du coup, même si rien n’est original dans la trame de ce roman, je suis tout de suite entrée dedans et je l’ai enchaîné dans une soirée. Oui, il y a des clichés, mais en gros, ça passe bien. J’ai bien apprécié que les personnages prennent des mauvaises décisions, qu’ils fassent des erreurs et que ce ne soit pas toujours dramatique. J’ai aussi apprécié le fait que les personnages fassent parfois des blagues stupides, qu’ils aient des préjugés, et que ça n’en fasse pas nécessairement de « mauvaises personnes ». Est-ce que ça paraît que j’en ai mon voyage du trop politically correct?

Violette est maladroite, elle parle à tort et à travers, elle a son histoire et son passé sans que ça tombe nécessairement dans le drame. Idem pour Loan, même si dans son cas, j’aurais quand même aimé en savoir un peu plus sur le dit passé. Le groupe d’amis est réellement vivant et important, ils ne servent pas que de décor. Bref, j’ai bien aimé cet aspect. Par contre, j’ai eu un peu de mal avec le fait que tous les copains soient des mecs… qu’à part Zoé, toutes les femmes sont vues comme des rivales. Ça me gosse toujours un peu.

Par contre, il y a franchement des longueurs, surtout dans la deuxième partie du roman. Un certain épisode reste en plan (et je n’ai pas compris son intérêt), il y a des répétitions et le tout aurait pu être resserré. J’ai parfois levé les yeux au ciel (mais ça m’arrive tout le temps) mais surtout, surtout… les « mon meilleur ami » et « ma meilleure amie » dans la narration… je n’en pouvais plus. Au bout de 20 fois, on le sait que Zoé est sa meilleure amie et que Liam est son meilleur ami. Surtout quand c’était loin d’être aussi clair que ça. De plus, le traitement de l’amitié homme-femme, m’a plus ou moins convaincue.

Ceci dit, malgré quelques maladresses, un héros un peu trop parfait et des longueurs, j’ai passé un bon moment. Ce qui est déjà pas mal!