Jour 48 – Château du Plessis Bourré et retour à Paris

Aujourd’hui, la maison de Tina près d’Angers se vide. Tout le monde part chacun son tour. Laurence et Thierry le matin, ensuite les enfants, puis moi la dernière, le soir question d’avoir un train pas hors de prix.

On profite de la journée pour aller visiter le château du Plessis-Bourré, à une douzaine de kilomètres. Bon, Tina m’a fait visiter le château, qu’elle connaît par cœur! Ce château a la particularité d’avoir gardé son aspect médiéval et renaissance dans plusieurs parties et d’avoir subi peu de modifications.  Il a été construit à la fin du 15e siècle et avec ses tours, son vrai pont levis et ses vraies douves, il fait très contes de fées. On peut facilement y imaginer une princesse Disney.  Le château a au départ été construit par et pour le grand argentier de Louis XI.

L’intérieur et l’ameublement sont moins intéressants que l’extérieur car plus modernes mais la salle avec un plafond à caissons est sublime. Certains affirment qu’il y a des symboles alchimistes qui y sont dissimulés.  En effet, 16 des caissons sont peuplés de créatures mythologiques et… d’une femme qui fait pipi debout!  Les autres illustrent des contes un peu moralisateurs. Toute une différence. Inutile de préciser dans quelle pièce nous avons passé le plus de temps! J’ai bien regardé aussi l’immense scène de bataille napoléonienne en playmobil. Je cherche encore le rapport avec le château par contre, vu que ça traite de la bataille de Waterloo.  On va visiter les combles malgré le peu d’intérêt de l’expo pour moi. Les batailles… à part quand c’est Tolstoï qui les raconte… Mais les combles sont sympas!

Puis c’est le retour, avec un sandwich à la gare dont je garderai un souvenir ému… Pfffff!

Jours 45-46-47 – Flou et levers de soleil

Bizarrement, ces trois jours sont un mélange de flou, de bouffe, de drinks et de sorties occasionnelles. Un mélange de fous rires aussi, de musique et d’amitié. Je ne mets pas beaucoup de photos car je n’ai pas l’accord de tout le monde, mais c’était vraiment agréable de voir ces vieux amis encore si proches après tant d’années. Laurence m’avait fait un peu peur avec ses histoires, mais finalement, aucun n’est siiii épeurant que ça.

Nous sommes allés à la piscine avec les ados et les mini-choupettes (ainsi que leur maman et leur papa-poule), avons pris des marches et joué à un genre de jeu avec des quilles qui valent des points et où je suis hyper nulle. On en a ri un coup, je me suis fait bouffer par les mouches, et je n’ai jamais autant mangé de toute ma vie. La suite prouvera que je vais le payer!!

Nous avons chanté, joué de la musique, discuté jusqu’à pas d’heure (on a pu regarder le soleil se lever à quelques occasions) (certains discutent plus fort que d’autres) (et ont oublié le lendemain) et c’était de vraies vacances. Il en faut hein!

Jour 44 – Chant du monde et gastronomie

Oh miracle, malgré mon 2h30 du matin, je n’ai pas émergé en après-midi. Genre, à 9h, j’étais non seulement réveillée, mais descendue en bas. Ok, le chat m’y a fortement aidée. Les chats m’adorent. Et celui-ci perd autant de poils que moi de cheveux.  Du coup, les patounes sur le visage et les miaous désespérés de chat affamé (dont le bol était plein), ça réveille.

Le but de la matinée était de boire du thé, de lire un peu et de bavarder, avec un magnifique paysage devant les yeux.  Ya pire. Ah oui, il fallait aussi planifier les repas pour le week-end (où on sera 18). Il faut savoir que Tina est une cham-pi-on-ne de la planification et qu’elle peut nous sortir la question qui tue, alors qu’on termine tout juste le repas du midi : « Combien de kilos de tomates faudra-t-il pour la salade de dimanche?  On sera 16 dont deux enfants, et trois qui n’aiment pas vraiment les tomates, mais qui, parfois, acceptent d’en manger quand même, mais pas toujours. »  Inutile de préciser ma contribution à ce genre de discussion!

On a donc décidé d’aller courir dans le bois. Laurence a tenu à venir, malgré son genou et nos avertissements et ça a plutôt bien été.  Pas du mal jusqu’à la toute fin, et elle a arrêté dès les premiers signes.  François et moi avons continué, j’ai fait mon premier 15 minutes en continu depuis des mois, sans trop de mal d’ailleurs mais comme je suis une bonne fille, j’ai arrêté, même si ça « courait tout seul », question de ne pas me blesser. Est-ce que je grandirais, par hasard??  Comme je fus lâchement abandonnée pour que monsieur puisse faire un autre tour (et revenir rouge et échevelé, épuisé, dû pour une sieste… juste assez longue pour mettre tout le monde en retard), j’ai rattrapé Laurence qui était sur le retour (et bien perdue aussi) et heureusement!  Parce que les indications campagnardes données (tu passes le coq, et tu tournes à gauche aux longues herbes (en espérant que personne n’ait passé la tondeuse) et ensuite à droite à la route goudronnée) étaient ma foi fort incomplètes… et si je les avais suivies, je me serais retrouvée à St-Moucmouc des creux!

Après avoir mangé (à 15h30) et lutté pour avoir le plus de mozzarella possible dans la salade (Tina fait dire qu’elle s’est sacrifiée et qu’elle m’a donné le dernier morceau de mozza… et elle tenait à ce que je le précise), on se prépare à partir pour Angers. Direction musée Lurçat, que nous avions repéré et pour lequel nous avons réussi à convaincre la maisonnée de nous accompagner, du moins un bout. Certains ont en tête de nous faire aussi assister à un concert vers minuit (et utilisent des ruses de sioux, je dois l’avouer), mais c’est une autre histoire.

Le musée Lurçat est situé dans l’ancien hôpital St-Jean, un magnifique bâtiment dont le début de la construction date du 12e… très gothique, mais quand même très restauré. La salle des malades abrite Le chant du monde de Lurçat, qui fait écho à la tapisserie de l’Apocalypse, et une petite mini expo apothicairerie.  Derrière, un très très joli cloître, avec un chat dedans. J’aime les cloîtres, je ne résiste jamais.

Lurçat est un peintre et créateur de tapisserie français né à la fin du 19e et mort en 1966. Ses tapisseries sont ce qui est le plus connu dans son œuvre et ses coloris éclatants sur fond noir sont caractéristiques (certaines ont d’ailleurs un traumatisme aux coqs de Lurçat… mais passons). Il  a été fortement bouleversé par les deux guerres mondiales et particulièrement par la bombe atomique sur Hiroshima. Les trois premières tentures du Chant du monde sont très noires, très négatives et y font référence alors que les autres sont davantage tournés vers le renouveau.  Personnellement, je trouve ça magnifique et je reste un peu scotchée devant. C’est super beau et tous ces détails sont hyper impressionnants, en fait.  

Comme il est un peu tard (lentes nous sommes… c’est notre karma), on fait l’expo permanente un peu au pas de course et on n’a pas pu voir l’expo temporaire, qui avait l’air super particulière, avec ses origamis de tissus. Finalement, je n’aime pas tout tout… si j’ai trippé sur certaines tapisseries texturées (les tables de la loi), d’autres m’ont plutôt semblé avoir l’air de petites culottes tachées. Sans commentaire. Inkulte je suis. Les mini-sculptures sont aussi super choupi.

Nous sommes partis juste à la fermeture (Lau a dû soudoyer les gens pour pouvoir aller aux toilettes) et nous avons marché doucement vers le théâtre – en passant vers l’endroit du futur concert, question de s’acclimater – où nous avons monté sur la terrasse pour boire un verre avec une magnifique vue, avant d’aller nous balader autour du château et de nous diriger vers le restaurant.

Tina avait fort insisté (et aussi insisté pour que je précise que c’était son idée) pour aller manger dans un resto gastronomique appelé Kazumi, où le chef cuisine devant nous de la nourriture fusion japonaise et européenne, selon son inspiration. Et bon, quelle bonne idée! Nous nous sommes régalés des deux  entrées, du plat principal et du dessert, avec les suppléments « pour goûter ». La glace aux haricots rouges et celle au sésame sont de vraies tueries , même si la dernière est… grise!  C’était booooon! Nous recommandons!

Dernière petite balade dans Angers by night (fallait bien digérer) et on s’est tous endormis dans la voiture, malgré l’absence de clim. Je dis ça, je dis rien!

Jour 43 – OuiGo et vieux copains

Le problème avec les filles qui ont du mal à dormir, c’est que quand les autres dorment, elles n’osent JAMAIS les réveiller. Du coup, j’ai émergé comme une fleur à 10h. Oups. On avait certes pensé à se balader autour mais notre degré d’entropie étant fort élevé ce jour-là, bizarrement, nous sommes restées collées à notre chaise… et à la cafetière. Il faut dire que le chat de Fab semble avoir pris LAURENCE en amitié (voyez-vous ma petite danse de la joie mentale, là?) et que c’est à elle qu’il vient faire des patounes le matin, c’est son visage qu’il caresse amoureusement de son nez et ses papattes et son oreille dans laquelle il miaule désespérément comme le pauvre chat maltraité qu’il est. Du coup, elle, elle n’a pas siiii bien dormi que ça!

Nous avons donc bougé pour nous rendre à la gare, bien en avance, pour cause de train ouiGo. On en parle?  Ce n’est pas cher, certes. Vraiment pas cher. Mais l’embarquement?  Non mais la blague!  Pour une raison étrange, contrairement à d’habitude, ils vérifient les billets ET les pièces d’identité de tout le monde avant l’accès au quai. Deux fois. Ça attendait pendant des kilomètres, les gens passaient n’importe comment, rien n’était climatisé… bref, la galère totale. On ne peut pas choisir nos places, ni apporter de valise sans payer (pas cher, certes), et le ménage n’est clairement pas fait entre chaque trajet si je me fie au nombre de papiers qui traînaient. Ceci dit, c’était plutôt confo et aucun autre incident n’a perturbé notre aller à Angers, même si Laurence ne m’a pas reconnue à la sortie.  Faut croire que cette attente m’avait fait prendre 10 ans!

François, le mari de Tina, qui nous reçoivent, est venu nous chercher à la gare et nous attendaient pour l’apéro. Je sens que je n’ai pas fini de me faire taquiner pendant ces quelques jours, je ne sais pas trop pourquoi! Chez eux, il y a des poules, des moutons et plein d’autres bestioles. On m’a dit « t’en fais pas, les moutons, ils ne t’approcheront pas. Trois minutes après, j’avais droit à la scène que vous verrez sur la photo plus bas. Les animaux et moi… J’ai eu droit à un cours de batterie (plus ou moins fructueux), de guitare (pas fructueux du tout) et on a chanté et jasé jusqu’à 2h30 du matin. Moi à l’eau et eux au rhum arrangé (parce que je suis hyper sage, c’est bien connu). Certains se sont couchés à 5h30 du matin…. Ça va être beau demain!

Jour 42 – Sally Mann et champagne

Ce matin, on se sentait d’attaque! Bon, ok, d’attaque après avoir dormi un peu longtemps dans mon cas, malgré la chatounnette en crise d’amour aux petites heures du matin.  Du coup, on a décidé d’aller courir aux Buttes Chaumont. Oui, ça monte. Mais ça se fait plutôt bien à notre rythme. Laurence a même survécu aux côtes, imaginez-vous! On en a ensuite profité pour se balader un peu, voir la grotte, le petit temple et la jolie vue sur le Sacré-Cœur. On a aussi passé devant le Rosa Bonheur, qu’on voit dans Vernon Subutex. IL m’en faut peu pour être contente… et j’ai entrepris de convaincre Laurence de lire le roman.

Je ne connaissais pas du tout le 19e comme quartier, sauf l’ancien quartier de m’dame Morelli, et je découvre avec plaisir cet endroit avec toutes les petites villas bordées d’arbres et de très jolies maisons. C’est vraiment vraiment très beau et on ne se croirait pas du tout à Paris. Il va falloir que j’explore plus en détails.

Après avoir mangé indien à Belleville (j’ai été déraisonnable et j’ai pris autre chose que le menu midi… fouttez-moi), on est redescendues jusqu’au jeu de Paume pour aller voir une expo photo que j’avais repérée il y a quelques semaines. Je n’étais jamais allée dans ce musée, en plus, qui ne comporte que des expos temporaires. Sally Mann est photographe et elle a photographié sa famille et ses enfants pour explorer le thème de l’innocence, de la fin de celle-ci, de la famille et de la fratrie. Ces photos sont à la fois dérangeante et magnifiques, c’est ma partie préférée de l’expo, je crois. La photo représentant son mari… juste wow. Une autre section nous emmène dans le sud des États-Unis, sur les champs de bataille de la guerre de Sécession et dans ce pays plein de fantômes et lourd d’histoire. Elle a aussi exploré la condition des noirs américains à travers son expérience avec sa nounou d’enfance. Adulte, elle a compris avoir participé au schéma et sa démarche est fort intéressante. Elle a aussi exploré la technique au collodioure, une technique du 19e, dans laquelle elle utilise les imperfections et les aspérités pour faire des choses super belles.  Ravie de cette visite.

Après un petit arrêt-recharge-de-batteries sous les arbres des Tuileries, on marche à pieds vers le resto et on décide d’arrêter boire un verre dans un bar d’hôtel. Vous ne voulez même pas savoir le prix du cocktail au champagne (délicieux quand même) mais ça valait le coup pour l’atmosphère over-safari-kitsch et les serveurs aux petits soins.  Ah, la vie des gens riches et célèbres!

Isil et Jeff nous ont rejoint à la Grille Montorgueil où on a comme d’habitude très bien mangé… et beaucoup ri! Je vous passe les conversations, je vous jure qu’elles n’ont rien d’édifiant. J’ai même supprimé des commentaires sur FB tellement je n’avais pas rapport! À demain!

Jour 41 – Empereur et cocktails

Ce matin, la question existentielle était « comment je m’organise pour aller porter mon sac chez M’dame Morelli et surtout qu’est-ce que j’amène et quand. Comme je ne suis pas capable de la rejoindre (la vilaine avait éteint son téléphone), je patine un peu, et finalement, je me dirige chez elle par le tram en lui disant de ne pas bouger de là. C’est que de passer du 18e au 19e… c’est pas la chose la plus évidente du  monde. Elle m’attendait avec du café (qu’elle soit sanctifiée) et un peu plus tard, je réussissais à rejoindre Michèle et à savoir que finalement, elle n’avait pas monté la tour Eiffel et qu’elle était en direction de la place de l’étoile.  Je l’ai donc rejointe et attendue devant l’arc de triomphe « entre le bus d’asiatiques doré et le bus d’asiatiques rouge, juste devant le bus d’asiatiques bleu ». Elles m’ont retrouvée tout de suite!

Nous nous sommes donc baladées sur les Champs Élysées (ça faisait hyper longtemps que je n’étais pas allée… je pense que c’était pour les faire visiter à mon frère la dernière fois) et on a pu réaliser le rêve de Laura : manger des macarons chez Ladurée, chez Ladurée. Oui, comme dans la chanson.  On se promène jusqu’au pont Alexandre III (j’adore ce pont, aussi kitschissime qu’il soit) et on m’apprend que le musée des Invalides fait partie de la liste des visites à faire. Certes, il est un peu plus loin qu’il n’en a l’air et trouver l’entrée est un peu… complexe, mais on y va. 

Il y a une aile que je n’ai jamais visitée, dédiée à la Résistance.  On y raconte comment elle s’est créée et surtout, on met des visages sur ceux qui y ont œuvré. J’ai beaucoup aimé pour ma part mais on a dû faire un peu vite pour avoir le temps de voir le tombeau de Napoléon avant la fermeture. Michèle et Laura ont longuement hésité à terminer la visite, l’appel de la sieste étant très fort, mais finalement, elles ont survécu et on a poursuivi la balade jusqu’aux cocktails où nous attendaient Isil, Julien, Laurence et M’dame Morelli.

On voulait aller au Maria Loca mais il était fermé le lundi… on a donc atterri au Calbar, où les cocktails ont une fort jolie présentation, mais qui n’ont pas convaincu tout le monde. Moi, pour ma part, ça allait parfaitement. Pas difficile je suis! En route, on a passé près d’Orsay, sur le pont-à-cadenas, par les Tuileries et on est allées voir la pyramide du Louvre. Après, seulement après, je les ai dirigées vers le métro. Oui, je suis vilaine!

Comme Paris est assiégé pour le dîner, même à 21h un lundi soir, on a abouti à l’Indiana, pas le meilleur de la terre, mais ça aurait pu être pire. C’est certain qu’à 7, c’est parfois un peu compliqué, n’est-ce pas! On a tenté de rentrer à pieds jusqu’au 19e mais le genou de Lau a décidé de bouder un peu… alors on a terminé en métro, et nous nous sommes effondrées!

Jour 40 – Paris et visite québécoise

(On rit… mais le spectacle est triste quand même!)

De retour à Paris, après plus d’un mois dans le Sud-Ouest. J’en profite pour remercier ceux qui ont pris un peu de temps pour la québécoise en visite! Merci d’avoir insisté (je suis souvent trop timide pour relancer les gens, j’ai peur de déranger) et d’avoir proposé des trucs!  C’était super! Je suis donc de retour chez Delphine pour deux jours et ce matin, c’est thés et farniente.  En fait, on a pas mal de placotage à rattraper, comme qui dirait!  Et on a notre mois de septembre à planifier.

Bref, on finit par se sortir de l’appart juste à temps pour aller récupérer Michèle et Laura et à la gare Montparnasse.  On est à l’heure mais comme je traîne un peu trop dans une librairie, et chez Lush, on finit par courir jusqu’au train et à les attraper à temps pour les amener jusqu’à l’hôtel de Roubaix, dans le 3e, où ils sont installés pour 3 jours. C’est cool, chaque chambre a un thème de bande dessinée et c’est super coloré. Le temps de les installer et on est reparties pour le début de la visite guidée.

On se rend jusqu’à la rue Montorgueil où je m’amuse à raconter ce qu’on m’avait dit lors de ma visite guidée du coin il y a quelques années, mais mon auditoire n’est pas vraiment captif, mettons! J’ai des croûtes à manger! On se rend jusqu’à St-Eustache, qu’on visite alors que je discours dans le vide au sujet des halles de Paris et de Zola (ouais, c’est mon côté « je parle sans arrêt des trucs qui me fascinent ») et on se dirige ensuite vers l’île de la cité pour voir ce qui reste de Notre-Dame, mais je ne réussis absolument pas à les convaincre d’aller voir la Sainte-Chapelle. On va plutôt s’asseoir au bord de la Seine pour manger des glaces Berthillon… et une crêpe salée pour Laura, à 1h du souper!

On poursuit la balade jusqu’au Panthéon, puis au Luxembourg (oui, on a ENCORE chanté Place des grand hommes…et du Joe Dassin) avant d’aller manger dans un resto italien ma foi fort bon, vu que les filles avaient mangé de la nourriture française depuis leur arrivée et avaient envie d’autre chose. Je vais penser à elles à chaque fois que je vois le mot « andouillette ».

Comme Delphine en a plein les pattes (il faut dire que elle, elle bosse et pas nous!), elle rentre tranquillement alors que je vais reconduire les poulettes à leur hôtel. C’est encore une petite trotte, mais ça nous donne l’occasion de voir un peu St-Michel et de repasser les ponts à la brunante. Bon, elles ont « un peu » hâte d’arriver hein, avec les décalage et tout… mais je contribue à ma manière à ce qu’elle se « revirent de bord » le plus vite possible! Et, anyway, on se revoit le lendemain. Elles n’auront pas le temps de s’ennuyer!

Jours 37-38-39 – Cuisine et musique

Aujourd’hui et demain, on traîne. Les balades c’est bien, mais traînasser, c’est bien aussi, et c’est ce qu’on a l’intention de faire, vu qu’ensuite c’est le retour à Paris pour quelques jours… et ensuite, on verra jusqu’à mon prochain trip ailleurs! En plus, il fait encore 37 degrés… ça magane une québécoise, ça! 

Allons-y quand même pour des anecdotes : j’ai cuisiné. Ouais, j’ai utilisé la cuisine de Lau. Une chance qu’elle était là par contre parce que je ne savais pas allumer un poêle au gaz (il faut un briquet!) et que j’ai échappé le fouet au moins 4 fois. On dirait qu’il s’envolait tout seul, en fait. Je suis une cuisinière jongleuse, faut croire!  Mais c’était mangeable alors c’est toujours ça! Lau dit qu’elle ne m’a jamais vu si concentrée!

Il paraît aussi que je suis de la visite très facile à gérer. Extrait de conversation.

Lau : Suuuper, on a enfin trouvé une place pour ranger la télé de Morgane.

Moi : La télé?  Yavait une télé?

Lau : Karine, la TÉLÉ. L’énorme télé de 1m20 qui traînait au milieu du salon? Celle qu’on devait contourner?

Moi : Ah non, j’ai pas remarqué la télé.

Lau : Tu es vraiment une invitée extraordinaire!

Les soirées, c’est spectacle d’accordéon, chansons (paillardes, of course… ya Thierry, quand même), et cours de yukulele. Mettons que je ne suis pas hyper habile, mais ça m’amuse. Je sais faire 5 accords. Lentement.

Ah oui!  Je ne suis pas toute seule à essayer TOUS mes vêtements avant de faire une valise.  Laurence fait pareil. Tous. Avec différents kits!  Les bagages sont donc toute une aventure, surtout qu’elle s’est mis dans la tête d’apporter le moins de choses possibles (contrairement à moi, qui en ai, encore une fois, apporté beaucoup trop).  J’ai aussi pu réaliser que l’administratif, en France, c’était coooompliqué!  A deux têtes, on a presque réglé une histoire de mutuelle d’assurances… en 2 heures.  Et encore, on n’a pas encore compris tous les petits chiffres!

Le 6 juillet, je retourne à Paris, où je suis attendue par Delphine, qui a fait du gardiennage de valise pendant plusieurs semaines. Le train est bondé, je suis assise par terre à la gare, mais bizarrement, il fait MOINS CHAUD par terre!  Du coup, ça va!

Ah oui! On a regardé Les petits mouchoirs. J’ai braillé ma vie et il a fallu me rassurer que non, je n’avais pas abandonné mon petit frère pour partir en vacances, moi, et qu’il allait mieux quand je suis partie. Et elle m’a aussi promis que son groupe d’amis ne serait pas aussi vilain avec moi quand je serais avec eux pour le 14 juillet.  Je le mets par écrit et le lui en tiendrai rigueur si ce n’est pas le cas!!

Ma vie est passionnante, comme vous pouvez le constater!!

Frisoutée je suis!

La fille qui tressait les nuages – Céline Chevet #PLIB2019

Le comment du pourquoi

Pour le PLIB, of course. La couverture, bien que rose à souhaits (c’est connu, j’aime le rose) ne m’attirait pas vraiment et tout le monde était tellement dithyrambique que ça me rebutait. Je sais, il faut pas chercher à comprendre.

C’est quoi, cette histoire?

Dans ce roman, nous sommes au Japon et nous retrouvons Julian, mi-japonais et mi-anglais, qui a du mal à se remettre de la mort de la soeur de son meilleur (et presque seul) ami Souichiro. Il a 17 ans, est face à l’avenir mais ne vit que dans le passé sans être capable de regarder devant lui. Que s’est-il vraiment passé le jour où la soeur de Souichiro est morte? Pourquoi n’en a-t-il aucun souvenir?

Mon avis

Disons-le d’emblée, j’ai bien aimé ce roman, mais je ne suis pas sous le charme, comme la plupart des gens qui l’ont lu et qui ont souvent eu un coup de coeur. Nous sommes dans le registre du réalisme magique, il est difficile de situer quand se déroule l’histoire tant nous sommes parfois perdus dans les références temporelles. J’avoue que cette façon de faire m’a plu et m’a plongée dans un flou artistique (with fleurs de cerisiers qui volent en prime) plutôt agréable. La plume est à la fois poétique et directe, on passe du « je » au journal intime et j’ai beaucoup aimé les changements de points de vue et la façon de mener la narration.

Il ne faut toutefois pas se fier uniquement à la couverture car nous sommes en présence d’un texte pour le moins dérangeant, qui nous fait tressaillir et parfois refermer le livre. Histoire de folie, histoire de malédiction, on nous entraîne dans un récit passé-présent qui aurait pu fonctionner pour moi… si je n’avais pas deviné tout de suite les tenants et aboutissants de l’histoire. Bon, je ne comprenais pas la totalité du « pourquoi » mais j’avoue que quand on voit venir ça peut sembler un peu longuet, malgré l’onirisme et malgré les belles images que le récit évoque en nous.

De plus, j’aurais aimé quelques réponses de plus, notamment concernant Akiko, jeune fille presque invisible, que tout le monde oublie, même ses parents. J’ai eu l’impression qu’elle n’évoluait pas mais ne servait qu’à faire évoluer l’histoire et du coup, ça m’a dérangée.

C’est un récit parfois cruel, parfois tendre, plein de nostalgie et très ancré dans le chemin du deuil parfois difficile à parcourir. Faire face à la réalité, cesser d’idéaliser les gens qui ont marqué notre vie fait partie du passage à l’âge adulte et ce roman l’illustre bien. Je reste toutefois un peu sur le carreau, peut-être parce que j’en attendais plus et que j’ai eu du mal à entrer dans l’univers. De plus, le titre… oui, je vois pourquoi, mais quelqu’un peut m’expliquer ce que ça apporte au récit?

Bref, agréable lecture, mais je n’ai pas eu le coup de foudre qu’ont eu la plupart des lecteurs!

Jour 36 – Plage et tapisseries modernes

Aujourd’hui, c’est tapisseries!  Laurence tient absolument à me montrer le musée de Dom Robert à Sorèze et je vais vite comprendre pourquoi!

Nous partons donc de bon matin par la route des écoliers pour Sorèze, tout près de Castres. Il fait étrangement bon et frais, ce matin. Extrait de conversation.

Lau : Oh, que c’est confortable aujourd’hui.

Moi : Tellement!  On respire!

(Je regarde mon téléphone)

Moi : Normal, il ne fait que 29!

Laurence (après un regard un peu perplexe) : Je pense que Saragosse nous a définitivement déréglées climatiquement!

Nous arrivons donc au musée à l’ouverture. On se connaît. On a besoin de TEMPS dans les musées. On est un peu épouvantables, en fait.  Une chance qu’on a fait ça parce qu’on s’est fait mettre dehors à midi et demi… et qu’on a dû revenir pour visiter l’école militaire ensuite!  Il faut savoir que le musée est situé dans l’ancienne école militaire de Sorèze, très réputée depuis le 17e siècle.  Des jeunes de plusieurs pays venaient y étudier, et on a même pu voir le nom de Hugues Aufray dans les parchemins des étudiants exposés dans l’ancien cloître lors de la petite visite guidée. L’école était très stricte, avec des horaires précis, mais le contexte était très beau, avec la montagne juste derrière, un grand parc, des équipements de gym et un bassin d’eau… froide. Ils ont même pris une rue de la ville qui est intégrée à l’école, quand ils ont agrandi.

Dom Robert est moine bénédictin, mais surtout peintre tapissier qui a vécu au 20e siècle et est décédé à 90 ans, en 1997. Il s’inspire de la nature pour créer ses tapisseries qu’il fait tisser à Aubusson.  Voir de la tapisserie moderne, avec ses couleurs éclatantes, c’est assez extraordinaire et on en prend plein les yeux.  Juste voir la différence entre une tapisserie ayant davantage vu le soleil, mais datant des années 50, c’est frappant.  Les verts sont devenus plus bleus, les couleurs moins franches… bref, c’est beauuuuu!

Je crois qu’on n’avait pas le droit de prendre de photos… mais je l’ai su juste après. Du coup… oups!

Il y a aussi des documentaires qui nous expliquent comment les lissiers travaillent et les voir à 10-12 sur une tapisserie… c’est super impressionnant. Dom Robert tenait à travailler avec les lissiers, à préciser les couleurs et les motifs. Voir le carton juste à côté de la tapisserie, c’est quelque chose!  Bref, super visite.

On va ensuite manger juste en face dans un pub plein de bebelles comiques. Omelettes aux girolles délicieuse, que j’apprécie même si je file juste so-so, comme l’autre fois au retour d’Espagne.  On se balade dans la ville, très jolie, avec des volets colorés (et fermés… fait 35 à ce moment) avant de retourner à l’abbaye école pour voir l’expo et les salles de classe, ainsi que la chapelle. C’était fou de voir des enfants si petits si loin de leur famille, parfois à un océan de distance, pour plusieurs années.  On parle de cocos de 6 ans, quand même! Le cœur de maman de Laurence a eu du mal.

Comme nous sommes un peu fatiguées (et pas très bien), on se dirige vers la plage de St-Férréol, pour se baigner dans le bassin qui alimente le canal du midi. Et là, tout de suite, on s’est senties mieux.  C’était cooool de paresser (je me suis endormie… merci la crème solaire) et de barboter dans l’eau, malgré la présence de gens hyper loud à côté.  Sérieux, j’avais rarement vu ça.  La moitié sur un pédalo au milieu du lac, l’autre sur la plage, et ils se HURLAIENT des insanités. Des adultes, avec des enfants. Le père se moquait de son petit de 18 mois qui tentait de parler… je l’aurais baffé.  Bref, on aurait pu lui chanter ma chanson ver d’oreille du moment (celle d’Angèle…. Laisse-moi te chanter… d’aller te faire en.. ohohohoh) et ça aurait été très bien, vu les commentaires qu’il faisait à sa femme.

Ce soir, c’est l’anniversaire de mariage de Lau, ils déballent leur cadeau, boivent des bulles… et moi je vais me coucher vu que je suis HS.  Carrément HS. Et du coup, je m’imagine mourante hein… of course. Sinon ce ne serait pas drôle! 

Welcome to my life!