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Je voulais découvrir la plume de cet auteur depuis quelques années, parce que mon amie Lisa m’en parle souvent et le place presque chaque année dans ses favoris. Et là, ce roman se passe au …
Aujourd’hui, on part à Yerres avec Delphine, pour voir
Valérie-Hydromiel, et pour passer l’après-midi à la Résidence Caillebotte.
J’adore Caillebotte, ce n’est pas une nouveauté, alors quand on m’a proposé,
j’ai sauté sur l’occasion!
En matinée, je me suis éduquée un peu et j’ai lu le gros
catalogue d’expo de Delphine, acheté à Jaquemart-André il y a quelques années.
Et sérieusement, il est hyper bien fait. On y parle de la famille Caillebotte,
surtout de Gustave et de son frère Martial, tous deux artistes, l’un peintre et
l’autre photographe. C’était une très
bonne préparation pour la visite, en tout cas.
Caillebotte est né en 1848, dans une famille aisée, dont le
père a fait fortune dans les draps, en fournissant l’armée. Du coup, ni lui ni
son frère pourront vivre leurs passions et n’auront pas à travailler. Gustave
était non seulement peintre, mais aussi mécène et collectionneur. Il a aidé ses
amis impressionnistes (dont Renoir, son exécuteur testamentaire) et organisé
quatre expositions impressionnistes vers les années 1880. Comme il a pu suivre ses passions, il a été
aussi architecte nautique et horticulteur et cette passion de l’architecture se
ressent dans ses œuvres à la composition étudiée. Bref, un homme tout plein de
ressources.
Martial, le petit frère, a pris de magnifiques photos, donc
celle, brumeuse et très connue, sur la place du Carroussel, de Gustave
Caillebotte. Il était aussi pianiste, compositeur et philatéliste. Talentueux,
ces frères!
Nous nous dirigeons donc vers Yerres, à une demi-heure de
Paris par le RER D. Aucun souci de RER, train à l’heure et tout et nous
arrivons à la résidence, juste alors que le soleil se décide à sortir de
derrière les nuages. Il nous attendait. Disons que la petite veste était pas
mal inutile. Comme Miss Valérie s’était endormie devant la télé, nous l’avons
réveillée et elle est accourue. Ça faisait un mautadit bout de temps qu’on ne
s’était pas vues et c’était vraiment agréable de nous balader dans les jardins.
La propriété a été dans la famille Caillebotte de 1860 à
1879 et a été vendue suite aux décès rapides des parents Caillebotte. Dans le
musée, on retrace l’histoire de la propriété de 1600 à nos jours, ainsi que les
différentes modifications qui y ont été faites. Elle est propriété de la ville
de Yerres depuis quelques années et la maison a été rouverte à la visite en
2017.
Les jardins sont hyper beaux, joliment fleuris et remplis
d’arbres. Certains sont plantés pour les nouveaux bébés de l’année et il y a
une rivière juste à côté, où les arbres et les feuilles se reflètent
magnifiquement. Nous ne nous lassons pas de les regarder! De plus, certaines
œuvres Markus Lupertz sont visibles dans le parc. Très particulier, mais j’aime
bien.
Avant d’aller prendre le thé (tarte aux framboises
délicieuse), nous nous arrêtons à l’orangerie pour la petite expo sur Charlotte
de Maupeou, artiste contemporaine qui, entre autres, réinterprète à sa manière
des classiques de la peinture. Bon, pour les reconnaître, je ne suis pas top et
je n’ai reconnu que quelques Manet, Renoir et Vermeer… oups! Je manque de
culture peinturale!
À l’intérieur de la maison, on a recréé le décor de l’époque
des Caillebotte, avec une déco fin 19e. Ils ont réuni des pièces
fort précieuses, même si ce n’est pas mon style préféré! On a entre autres
récupéré les meubles de 1850, ayant été fabriqués par le mari de l’une des
occupantes, l’orfèvre Biennais. Ah oui! Le chef Borrel, du fameux Rocher de
Cancale, a déjà habité l’endroit. Riche histoire, je disais donc! On y trouve ses fameuses recettes.
À l’étage, on parle des membres de la famille Caillebotte,
et j’ai pu y apprendre que le demi-frère de Caillebotte, prêtre, avait eu sa
propre chapelle dans le jardin et qu’il a aussi officié dans plusieurs églises
parisiennes. Et ça, je ne l’avais pas appris dans le livre!
Tout en haut, une toute petite expo sur l’atelier de
l’artiste, avec quelques tableaux de Caillebotte et d’autres représentations de
l’atelier. Entre autres, quelques études pour les fameux raboteurs de
planchers, dont il est intéressant d’étudier les différences avec le tableau
final.
Retour sur l’heure du souper, on s’est bourrées de fromages, de pain frais (et chaud… Delphine a dû me l’enlever pour que je ne mange pas tout en route) et de flammekueche. Les bagages pour la Pologne sont preeeeeesque prêts, ceux pour l’Alsace aussi et j’ai eu un cours de « laveuse française » (sérieux… ces bestioles sont étranges… je trouvais que la mienne était lente… mais 2h45?!?!?!).
Non, mais c’est LONG écrire des billets en retard? Et pourquoi je finis toujours sur un site pas rapport ayant un lien plus ou moins évident avec ce que je recherchais au début hein? Bref, je suis pas d’une rapidité folle… et je passe la moitié de ma journée à tenter de m’en sortir un peu, tout en mangeant du melon et en buvant du thé. Par contre, j’ai vu un tour guidé de la butte aux Cailles, et je m’y dirige, toute guillerette en après-midi. Profitons du beau temps, comme on dit!
La butte aux Cailles est un quartier que je connais peu,
voire même pas. Je ne suis pas certaine
que j’y avais déjà mis les pieds. J’ai une forte tendance à rester rive droite,
disons, était donné les endroits où j’ai logé. La guide, Sylvie, est hyper
intéressante et je referais volontiers des tours avec elle. Elle a un souci de
la vérité historique et sait passer les informations. Ceci dit, elle fait
seulement des grands groupes hors été.
Les fameuses Cailles n’ont rien à voir avec les oiseaux mais font plutôt
référence à la famille Caille, qui possédait ces terres. Le nom était, au
départ, la « butte à Caille », et il s’est transformé avec les
années. La butte était située juste à l’extérieur du mur de l’octroi et appartenait
à la commune de Gentilly. Par contre, jusqu’au début du 20e, il n’y
avait pas grand-chose à cet endroit car les terres étaient peu fertiles et
comme la Bièvre, avec son lot de tanneurs et de bouchers, y passait, les odeurs
faisaient fuir la population. Il y avait
bien des habitants mais pas de réelle urbanisation.
Sous la butte, des carrières, ce qui fait que les
constructions ne peuvent pas être trop hautes ni trop lourdes, ce qui donne à
l’endroit son aspect « village ».
D’abord quartier ouvrier, elle contient encore aujourd’hui ce qui reste
des anciennes cités ouvrières, bien transformées et maintenant fort prisées.
Tout le quartier s’est boboïsé et cet ancien repère d’étudiants fauchés n’est
plus ce qu’il était. Quoique parait-il que les samedis soirs sont encore
animés!
Nous empruntons donc la rue du moulin des prés (qui
impliquait donc un vrai moulin à plâtre et un vrai pré) pour monter la butte et
ainsi arriver à la place Paul Verlaine,
où nous pouvons observer les gens du quartier faire provision d’eau de
source au puis artésien ainsi que la piscine art nouveau, d’abord construite
comme bains publics, mais qui est encore ouverte aujourd’hui. Comme Verlaine
était communard et que la butte aux Cailles a été le lieu de batailles, on l’a
nommé en son honneur. Tout au bout de la place, une plaque commémorative pour
le bicentenaire du premier vol humain en aérostat, en 1783. Ils sont atterris
là un peu par hasard… mais ils ont atterri! L’aérostat a d’ailleurs utilisé dès
les guerres napoléoniennes pour observer l’ennemi avec des ballons fixes et il
a aussi servi pour faire passer du courrier… et faire sortir Gambetta pendant
le siège de Paris. Il est arrivé un peu amoché par contre.
Dans ce quartier, rien n’est classé, ce qui donne à
l’endroit un aspect assez hétéroclite et intéressant à la fois. Le street art y
est à l’honneur et juste ça mériterait un tour à lui tout seul.
La place de la commune de Paris se trouve également dans le
quartier. La commune, je connais peu alors j’essaie de résumer (en gros et
certainement en bâclé et raccourci) ce qu’on nous a raconté, ne pas taper! Pour
les parisiens, cet événement reste très important alors qu’en province, il
l’est très peu. Paraît-il qu’il a
d’ailleurs été récemment enlevé des manuels d’histoire, allez savoir pourquoi.
Elle a eu lieu à Paris en 1870-71, suite à la raclée qu’a subie la France face
au Prussiens et aux conditions limite honteuses qui ont suivi. Les parisiens,
témoins de plusieurs batailles, ont eu l’impression d’avoir payé plus que leur
part et ont voulu faire de Paris une commune, soit, sortir de la France (ou un
truc qui s’en rapproche) et tenter une approche plus sociale, avec le droit de
vote pour les femmes et des programmes sociaux, entre autres.
Leur expérience a duré 3 mois car, vous imaginez bien que la
France sans Paris, ça peut difficilement fonctionner économiquement. Du coup,
Gambetta revient de Versailles (peut-être pas en aérostat cette fois) et met le
siège sur Paris à l’aide des prussiens.
Une vraie guerre civile. Et les communards, pleins de fougue mais mal
équipés, se retrouvent devant une armée entraînée et organisés. Ils se font
massacrer. On ne dit pas « semaine sanglante » pour rien. On se
souvient des tableaux montrant des combats entre les tombes du Père Lachaise… Ici, à la butte, Walery Wroblewsky, un
polonais, a de l’entraînement militaire et tient un peu plus longtemps. De là
le fait que la place de la commune se trouve dans le quartier.
Le début de la troisième république n’a donc pas été de tout
repos et la plupart des parisiens (on les comprend) n’ont pas levé le petit
doigt pour la défendre, à ce qu’on peut lire. Surtout qu’ils devaient supporter
la construction du Sacré-Cœur pour expier les péchés de la commune! Par contre,
j’ai « le temps des cerises » de Jean-Baptiste Clément en tête
depuis, en raison du resto autrefois coopératif et du fait que la chanson était
devenu un véritable hymne révolutionnaire pendant la commune, bien qu’ayant été
écrite quelques années avant. C’est vrai que quand on lit bien les paroles, on
voit bien le double sens. Faut dire que Clément, journaliste, avait un méchant
dossier auprès de la police, et qu’on le surveillait de près.
Nous continuons la visite avec les anciennes cités
ouvrières. Le passage Barrault est joli mais il ne fait pas partie de ces
ensembles, la plupart du temps construit avec des commanditaires religieux (ou
autres) afin que les ouvriers aient des loyers salubres, avec eau potable et
sanitaires. La petite Alsace en fait
partie, et a été construite pour les employés d’une usine de sucre. Commandité
par un abbé qui voulait un joli bâtiment, l’architecte Walter l’a dessiné.. et
comme il était alsacien, le résultat est celui-là. Il comporte 40 maisons et
plusieurs cours.
La petite Russie a une histoire un peu différente. Les taxis
Citroën avaient un problème avec leurs chauffeurs, qui avaient du mal à se
déplacer en ville pour rejoindre leurs taxis (les transports en commun, c’était
pas encore le top). Du coup, ils ont fait construire des maisons… avec les entrepôts
et les garages en dessous. Ils engageaient des Russes car il les trouvait
travailleurs et pas geignards. Une première vague est arrivée début 20e
car « rouges » et une deuxième après 1917 car « blancs »…
il devait y avoir toute qu’une entente dans la compagnie. On ne peut visiter
l’endroit, toutefois, seulement pendant le festival des arts de la Bièvre.
Mes photos du coin ne donnent rien mais sérieusement, c’est
joli et on ne se croirait pas à Paris. La villa Daviel, également ancienne cité
ouvrière, est magnifique avec ses jardins fleuris. Dommage pour la vue et le
bâtiment horrible au fond!
Nous terminons la promenade et je vais visiter l’église
Ste-Anne de la butte aux Cailles, bâtie sur pilotis car le sol était trop
instable. On se demande pourquoi ils n’ont pas juste changé de lieu pour
l’église… mais bon, ils étaient persévérants. L’église en soi est assez moche
et fait « bloc ». Toutefois, les vitraux, encore complets et datant
de 1938, de l’atelier Mauméjean. Encore une fois, en photo, c’est pouiche… mais
en vrai, avec le soleil et les couleurs, c’est assez spectaculaire.
Je poursuis donc à pieds, vu que j’ai rendez-vous Edgar
Quinet à 19h30 et je fais un détour par la cité universitaire, que je voulais
visiter depuis longtemps. C’est impressionnant, un si grand espace vert et non
confiné à Paris et si l’entrée monumentale est très belle, j’ai été un peu
déçue par les pavillons du monde, que j’imaginais un peu moins… boîte carrée
avec un petit truc en plus. En fait, je crois que pour voir les spécificités,
il faut prendre une visite guidée et aller à l’intérieur. Un jour, peut-être.
Je reprends mes pattes et retrouve Delphine et son ami Denis
pour manger mais surtout pour parler du Québec. Il y part en septembre pour 12
jours et il a tout un programme! On jase
expressions québécoises, accent, histoire des lieux et climat politique actuel.
D’habitude, je suis un pas pire guide touristique et on passe une très chouette
soirée. En fait, le monsieur est encore PIRE kid kodak que moi. Et il parle
encore PLUS! Imaginez le tapage! Quant à
miss Delphine (qui ne donne pas non plus sa place), imaginez-vous qu’elle avait
tellement envie de nous voir qu’elle est arrivée avec plus d’une demi-heure de
retard… en essayant de nous faire croire que c’était la faute du métro! Pfffff… à d’autres!
Bon, dodo… demain, on va à Yerres, vendredi, on se prépare
et samedi, l’avion… J’aime pas l’avion, vous vous en souvenez?
J’avais prévu une journée tranquille aujourd’hui. Histoire
de reprendre mon retard de publication, de lire un peu et, sait-on jamais, de
publier aussi les billets-livres qui traînent dans mon ordi… bref, ça s’est pas
passé comme ça. Oups. Pourtant, j’avais même ouvert mon ordi de bon matin! Sauf
qu’imaginez-vous que Delphine m’a menacée à distance… menacée de m… le gros
mot. Celui qui me fait me boucher les oreilles en faisant des
« lalala » le plus fort possible. Ménaaaaage!
Du coup, je suis sortie!
Je me suis donc dirigée vers le Petit Palais, avec beaucoup
d’avance. Beaucoup d’avance, c’était avant que je réalise qu’il n’y avait pas
moyen d’acheter un billet à mon entrée habituelle… et qu’il fallait que je
trouve l’autre entrée. J’ai texté
Delphine, mais elle était encore trop occupée à se moquer de moi parce que
j’avais lavé une canette vide, vu qu’elle l’avait mise dans le lavabo. Ben
quoi, j’essaie de faire ma part. Genre…
la vaisselle. Et puis, sait-on jamais… laver les canettes vides est peut-être
une bizarrerie française! J’ai eu un mal de chien, en plus… mais bref, il
semblerait que c’était juste un moyen de l’égoutter… et que tout son bureau
s’est bien foutu de ma gueule!
Donc, Petit Palais. J’ai trouvé l’entrée, j’ai trouvé la
sortie (pas la bonne, sinon c’est pas drôle… encore que devoir traverser place
de la concorde, c’est toujours drôle), et au pas de course au Petit Palais,
pour attraper la visite guidée de l’exposition Paris Romantique. Ah, oups, une
autre épreuve… la sécurité. Qui m’a fait vider TOUT mon sac (comme aux gens
devant d’ailleurs), en me demandant même de prouver que ma liseuse (jaune
flash, je le concède) était bien une liseuse.
Quel zèle! Toujours est-il que j’y suis arrivée et que j’ai pu faire la
visite guidée.
L’expo est très intéressante, du moins pour quelqu’un qui ne connaît pas vraiment la période. Genre, moi. Elle est divisée par période et par quartier parisien et nous nous baladons donc de 1815 à 1848, du palais des Tuileries aux grands boulevards, en passant par le Palais Royal. Nous voyons aussi défiler la royauté de l’époque et sommes témoins des différentes révoltes, tout en revivant le Salon, ce fameux Salon qui fait rager dans L’œuvre de Zola.
On y voit des tableaux, des sculptures, mais aussi des arts
décoratifs et des vêtements d’époque, qui nous permettent de mieux comprendre
la vie parisienne (surtout la riche vie parisienne) de l’époque. Cette période était certes effervescente mais
aussi bien troublée. En 1813-14 s’est tenue la bataille de France pour stopper
Napoléon 1e , qui s’est conclue par la bataille de Paris, avec la
chute de la dernière barrière, celle de Clichy et l’abdication, 6 jours plus
tard, du dit Napoléon. Ceci a été fort représenté dans l’art également.
Autre chose ayant influencé l’art de l’époque, le retour de
la royauté, avec Louis XVIII, frère de Louis XVI, revenu d’exil. Il fait
restaurer les Tuileries et s’y installe, avec sa famille. Ils ne sont pas
hyyyyper populaires, à l’exception de la ducherre de Berry, arrivée en 1816
pour se marier au duc de Berry. Prématurément veuve avec une petite fille et
enceinte, elle est très tendance, tant au niveau de la mode que de la
décoration, et n’hésite pas à décorer et à redécorer ses appartement, osant
toutes les nouveautés, par exemple, les meubles en bois clair, totalement
nouveaux pour l’époque.
Puis, en 1830, les trois glorieuses, qui mettront
Philippe-Égalité sur le trône. Ouais, je sais… quatre 30 sous pour une piastre,
comme on dirait. Toutefois, il tente de se rapprocher du mode de vie des
bourgeois et même les portraits sont moins ostentatoires. Le prince héritier,
Ferdinand Philippe, est très cultivé et est aussi protecteurs d’artistes
contemporains tels qu’Ingres et Delacroix. Mort prématurément, l’héritier
devient donc son frère, le duc de Nemours, amateur du grand siècle mais aussi
de l’éclectisme. Le meuble de Cremer exposé est juste trop beau.
On croise aussi dans l’expo la princesse Marie d’Orléans,
sculptrice de son état. Comme elle était une femme, elle ne pouvait avoir de
modèles vivants en peinture et autant elle que son maître se sont lassés… et
ont dont passé à autre chose. L’élève a vite dépassé le maître, paraît-il et on
peut voir l’une de ses œuvres dans l’expo.
Par la suite, direction Palais Royal, très à la mode à
l’époque. Ancienne propriété du Cardinal de Richelieu, il avait été légué au
roi et Louis-Philippe, pour éponger ses dettes, avait fait faire des
lotissements tout autour, avec des boutiques et des restaurants. Au début, il
s’agissait de barraques en bois mais elles ont été restaurées pour devenir les
galeries d’Orléans, dont il ne reste que les colonnes aujourd’hui. C’était hyper à la mode, très fréquenté et
certains restaurants étaient célèbres. Bizarrement, les galeries ont baissé en
popularité lors de l’interdiction de la prostitution et des jeux de hasard.
Bizarrement. S’y trouvait la fameuse « belle limonadière », pour
Balzac la plus balle femme de Paris, qui l’a inspiré dans son œuvre.
Comme il y avait des boutiques, l’expo nous montre un peu la
mode de l’époque, avec le changement de la silhouette féminine et l’apparition
des dandys venus d’Angleterre. Ces hommes chics qui aimaient l’originalité
portaient une redingote, plusieurs gilets (qu’ils changeaient dans la journée),
souvent un haut de forme (évasé, à bords larges) et surtout, accessoire
indispensable, une canne. Il y avait plus de 200 boutiques de cannes à Paris à
l’époque, toutes plus élaborées les unes que les autres. La fameuse canne à
ébullition de turquoises de Balzac (aujourd’hui au musée Balzac) est d’ailleurs
fort célèbre et a été maintes fois caricaturée.
Pour les caricatures, il y avait certes la presse, mais
aussi la petite statuaire. Nous pouvons voir plusieurs œuvres de Jean-Pierre
Dantan, célèbre à l’époque. Ah oui, il y avait aussi des flûtes en cristal…
curiosité!
J’ai beaucoup aimé la salle réservée au Salon. Certes
l’accrochage était moins dense qu’à l’époque, où les tableaux étaient accrochés
jusqu’au plafond, au grand désespoir de certains artistes. Dans ces années, on
a vu l’arrivée du style romantique, s’inspirant de la littérature, d’abord en
peinture, puis en sculpture. Les années se suivaient mais ne se ressemblaient
pas. En 1831, seulement 2% de refus contre 40% deux ans plus tard, ce qui a
donné naissance au fameux « salon des refusés ». Dans la salle, de
nombreuses œuvres ayant été exposées dans le fameux salon. Aussi, plusieurs œuvres étaient inspirées de
l’actualité, dont la bataille de Missolonghi, en Grèce, alors que ce peuple se
battait pour son indépendance. Le
monument pour Markos Botsaris est particulièrement émouvant.
Dans la salle réservée à Notre-Dame de Paris, on trouve des
références au roman de Victor Hugo, qui a mené à la restauration de la cathédrale,
très endommagée pendant la révolution, et à la redécouverte des quartiers
médiévaux. Tout de suite célèbre, de nombreuses œuvres y font référence. On trouve aussi, tout près, un reliquaire
d’Héloïse et Abélard. Étrange!
À la suite d’un conflit, entre autres, pour la liberté de
presse, surviendront les trois glorieuses, fin juillet 1830. C’est une époque
révolutionnaire sur plusieurs plans, notamment en théâtre avec la commotion que
créa Hernani de Hugo, et en musique, avec la symphonie fantastique de Berlioz,
œuvre autobiographique inspirée des sentiments qu’a eus le compositeur face à
Faust, aux symphonies de Beethoven… et pour une femme, of course! Beau moyen pour cruiser un peu!
Nous pouvons aussi contempler le moulage du génie de la
liberté qui trône en haut de la colonne de juillet, inaugurée à Bastille dans
ces années, ainsi que certaines premières versions de statues pour le bénitier
de la Madeleine, inaugurée en 1842. Disons qu’elles étaient un peu trop…
suggestives pour une église. Dommage, elles étaient magnifiques.
Aussi à cette époque, le retour des cendres de Napoléon 1e
et le concours, remporté par Visconti, pour sa sépulture. Si je dis « pas mon style », ça
vous parle?
Ensuite, quartier latin, quartier des étudiants et où ils se
baladent le dimanche en compagnie des fameuses « grisettes », jeunes
travailleuses qui craquaient pour un – ou des – étudiant(s) et qui peuplaient les
fameux bals. Une série de lithographies de Gavarni nous les présente, et
j’adorerais la voir en entier. Plusieurs
œuvres représentent ces bals, surtout celui de l’opéra, bal costumé, ainsi que
la descente de la Courtille, ayant lieu au mardi gras, à la fin du carnaval.
Direction « Nouvelle Athènes », haut lieu des
artistes, où logeaient notamment, au carré d’Antin, Chopin, George Sand, Dantan
(dont j’ai parlé plus haut), les Dubufe, Alexandre Dumas père et Marie
Taglioni, celle qui a popularisé la danse sur pointe dans les Sylphides. Zimmerman, pianiste, y organisait des soirées
musicales ou son voisin Chopin venait jouer et où Liszt était aussi
occasionnellement invité. Et vous savez quoi? Il y avait le tableau sur le
dessus de mon livre « La vie de Liszt est un roman ». Je suis tombée
en admiration!
Les grands boulevards, avant Haussmann, étaient bien
différents de ce qu’ils sont aujourd’hui. Entre autres, le boulevard du Temple
(ou boulevard du Crime), abritait 8 théâtres où étaient joués des mélodrames
qui soulevaient les foules et où les Méchants et la Vertu s’affrontaient à
grand renfort d’hémoglobine. Devinez qui gagnait? Frédérick Lemaître, grand
acteur, a pour sa part choisi de jouer le truc satiriquement (et qui a fait
exploser de rire au lieu de pleurer). La pièce a été un succès et plus tard,
Victor Hugo écrira pour lui le rôle de Ruy Blas.
Le ballet prend son autonomie, les décors et la mise en
scène évoluent… bref, grande période pour les arts.
L’expo se termine avec la révolte de 1848, qui a mené à
l’abdication de Louis-Philippe, à la fin de la monarchie de juillet et au début
de la république proclamée par Lamartine (me semble… cette partie n’était pas
claire). Pour se rappeler l’événement, le bureau fracturé de celui-ci, laissé
derrière dans la hâte. Et je sens que je vais devoir faire des recherches sur
cette révolution-là… ça devient complexe, tout ça! On peut voir les fameuses
poires de Daumier, qui reflètent l’évolution de la popularité de
Louis-Philippe.
J’ai fait une mini balade dans le reste du musée mais après
les 2h et quelque de la visite, j’étais un peu saturée (ouais, ça m’arrive)
alors je me suis dirigée vers Bastille vu que j’avais en tête de me balader
dans la coulée verte depuis des mois. Et que je n’y étais jamais allée. J’ai même résisté à magasiner dans les petites
boutiques du viaduc des arts (mais j’y retournerai) vu que je me doutais bien
que j’allais craquer et que je n’avais aucune envie de me trimballer ça pendant
toute la marche, à 33 degrés! Pour ceux que ça intéresse, l’entrée est rue de
Lyon.
La promenade est vraiment jolie et fait environ 4,5 km. Elle
a été aménagée la plupart du temps au-dessus des rues du 12e, avec
quelques passages au niveau du sol, dans
une ancienne voie de chemin de fer et c’est vraiment chouette pour voir ce
quartier peu connu d’une autre façon. La promenade est plantée d’arbres divers
et variés. Autour, autant des immeubles Haussmanniens que des immeubles
modernes, et l’animation des rues. J’ai bien profité de la balade, flânant ici et
là et regardant les gens pique-niquer tranquille. Je me suis rendue au bout… puis, il a fallu
sortir, pour retrouver un métro, vu que je devais rejoindre Delphine chez le
fromager. Et là, ça a été folklo.
En fait, je savais très bien où j’étais, je savais très bien
où je voulais aller, mais j’étais 8m au-dessus du sol, câline! Et je n’avais
aucune foutue idée de la façon de descendre. J’ai bien envisagé la descente en
rappel le long d’un viaduc mais le fait que je sois en robe a un peu freiné mon
élan. On va laisser faire le spectacle
de mon string à la Bridget Jones en pleine rue parisienne!
J’ai donc rebroussé chemin… pour me retrouver sur la petite
ceinture du 12, une autre ancienne voie de chemin de fer, que j’ai trouvée
super belle, avec ses rails encore visibles et tout ce qui va avec. J’aime
quand la nature reprend ses droits et finalement, je suis contente de m’être
trompée. Ya juste que Delphine a dû
aller seule faire les courses, parce que je suis arrivée… une heure plus tard
que prévu.
Comment on dit… oups???
En soirée, j’ai eu un cours d’aspirateur (je me souviens où est le truc, et du fait qu’il faut le brancher… c’est bien, non?) et on s’est fait un petit vin et fromages et melon en discutant Pologne (c’est bientôt!). Tout ce que j’aime! En fait, cette semaine, ma vie est relax… mais pas mal cool!
Aujourd’hui, j’ai écrit des billets. Je pense toujours que
je vais réussir à touuuut reprendre mon retard mais, bizarrement, ça ne
fonctionne jamais. Le problème, c’est
que je commence à fouiller sur le net, fouiller dans les guides, pour lire sur
les endroits que j’ai visités, leur histoire et tout… et ça prend un temps
fou! Du coup, c’est pas gagné! J’ai
quand même réussi à publier quelques trucs, c’est toujours ça de pris! Le pire,
c’est que j’y ai presque passé la journée!
En soirée, j’ai pris mes pattes et je me suis risquée dans
les rues parisiennes pour passer du 18e au 19e, ce qui
n’est pas le coin le plus cute, par-dessus les chemins de fer et tout. Mais
j’avais besoin de bouger, allez comprendre pourquoi! J’ai donc retrouvé Mo pour
un verre en terrasse au-dessus du canal St-Martin, sur une table bancale, mais
avec une chouette vue sur les bizarreries parisienne. Je ne sais toujours pas ce que cette chose
bizarre est supposée représenter!
On a fini la soirée dans un resto turc (bon, mais loin de ce
que j’ai mangé en Turquie) à placoter non stop jusqu’à 23h, tout en observant
le spectacle autour : la bataille pour le silence entre une famille qui
voulait manger et 4 mecs qui voulaient manger ET rire fort. C’était limite
drôle!
Je sens que tout ça est d’un intérêt, mais d’un
intérêt! Too bad, c’est MON journal de
voyage!
Ouf! De retour à
Paris pour quelques jours après un mois intense de vagabondage. Et je ne
reviens que pour mieux repartir samedi… et encore moins arrêter d’ici là! Ça promet
hein! Je pense que j’étais un peu fatiguée vu que malgré que je me sois couchée
hyper tôt, je me suis réveillée… le samedi matin à 10h30. Wow! Et vous dire à
quel point je n’étais pas réveillée. Delphine me regardait virer en rond en
cherchant… vous savez, quelque chose pour mettre le thé… avec une anse? Ouais, c’est ça. Et je la cherchais dans la
poubelle. Ça peut vous donner une idée de l’état brumeux de mon cerveau. Le
pire, ce que je n’avais même pas bu la veille.
Delphine m’a sortie de ma léthargie à coups de thés et m’a
botté le derrière pour que je parvienne à repérer le chemin de la douche (en me
rappelant bien de prendre une serviette) et nous sommes parties nous balader
vers Opéra… pour aller chez France Loisirs et dans une boutique de carnets.
Vous pouvez vous imaginer que ça a été un peu plus long que prévu, qu’on a
commenté TOUS les livres et qu’on a regardé TOUTES les cartes! Sinon ce n’est
pas drôle!
Delphine m’abandonnait ensuite pour un souper chez des amis
(elle prévoyait tellement picoler qu’elle a déterminé d’avance qu’elle dormait
là) et moi, je n’ai RIEN foutu. Le blog déconnait (alors que j’avais prévu de
faire des billets) alors j’ai été OBLIGÉE de jaser avec les copains d’un côté
et de l’autre de l’océan. On a aussi préparé le prochain road trip, prévu un
peu l’itinéraire… bref, on a été très efficaces dans notre rien-foutage. Si on
veut.
Le lendemain (soit le « aujourd’hui » du moment où j’ai écrit le billet) n’a pas été mieux hein… Lecture, traînasseries, discussion avec le service à la clientèle de mon hébergeur, balade jusqu’à la gare pour changer un billet de train avant de manger. Après le retour de Delphine, qui était légèrement léthargique, allez savoir pourquoi, on s’est rendues chez son marchand de thés pour admirer les jolies tasses et les magnifiques théières… ainsi que pour se taper la discute avec Monsieur Bonthés, qui connaît tout le quartier et qui est un champion de la placote. On est ressorties de là bourrées de thés (froid et chaud) et de cadeaux. Ya pire comme après-midi! Ou comme journée!
Au départ, parce que le roman a été traduit par Dominique Fortier, et ensuite parce que j’avais adoré Hotel Lonely Hearts, avec son réalisme magique et sa fantaisie. Du coup, il fallait bien que je lise cette nouvelle traduction du deuxième roman de l’autrice.
De quoi ça parle
Nous sommes dans les années 90, à la veille du référendum. Les « petits » Nouschka et Nicolas Tremblay, les jumeaux du chansonnier un peu has been Étienne Tremblay, ont 19 ans et vivent pauvrement avec leur grand-père un peu sénile, Loulou, boulevard St-Laurent. Ils sont jeunes, un peu fous, hors-norme, autodestructeurs et étrangement beaux, vivant à leur manière dans un monde pas tout à fait prêts pour eux. C’est dans la tête de Nouschka, qui se définit comme écrivaine même si elle n’a jamais écrit, que nous allons vivre son questionnement et sa tentative d’émancipation et sa quête d’une identité propre.
Mon avis
D’abord, précision. Cette époque, je l’ai vécue, à Montréal, alors que j’étais étudiante. J’ai voté à ce référendum, j’ai vu les marguerites un peu partout et même si je ne vivais pas du tout dans le même milieu, j’ai côtoyé beaucoup de ces jeunes bohèmes, qui ne trouvaient pas de boulot en raison de la récession, et qui vivotaient. Bon, ceux que je connaissais étaient aux études et n’avaient pas du tout le même background que les jumeaux mais Heather O’Neill, elle-même montréalaise, retranscrit avec une exactitude étonnante l’atmosphère de cette époque et l’exaltation de la jeunesse, avec sa touche particulière de poésie et de léger, tout léger, réalisme magique qui ajoute encore à la toile de fond du roman.
J’ai vraiment apprécié cette plongée dans l’univers de Nouschka, qui est dans une relation fusionnelle et parfois destructrice avec son jumeau, qui a été abandonnée par sa mère et utilisée par son père comme animal de foire. À 19 ans, elle aime danser, elle est francophone (avec Tremblay comme patronyme, on s’en doutait) et sa recherche d’une identité propre est touchante. Il faut dire que j’ai un faible pour ces éclopés originaux pour qui la notion de « normalité » est soit inexistante, soit très, très différente de ce qui est accepté par la société.
Pourquoi prend-on des fois des décisions de schnoutte, même quand on sait pertinemment que ça va nous causer des problèmes? Comment gérer un changement dans une relation quand on doit quand même vivre « ensemble »? Qu’est-ce qui fait que parfois, on s’en sort, et des fois non. Toutes ces questions sont abordées à la fois à travers Nouschka, mais aussi à travers la question de l’identité québécoise francophone, en filigrane dans tout le roman. J’ai trouvé que l’autrice avait réellement réussi à se mettre dans la peau du personnage, dont les opinions sont diamétralement opposées aux siennes, sans tomber dans la caricature ou dans la dénonciation. Je vous rappelle que Heather O’Neill est anglophone, même si elle parle bien français.
Ajout post-rédaction : à ce sujet, je vous invite à aller écouter son entrevue à Plus on est de fous, où elle parle, entre autres, des deux solitudes et de l’incompréhension toujours présente entre les francophones et les anglophones au Québec.
Bref, une autrice à découvrir, un style qui me rejoint… et que j’espère que vous aimerez autant que moi! Ah oui! Il y a des chats. Plein de chats. Avouez que je viens de récupérer plein de lecteurs avec ça!
Quand je vois le nom de Roxanne Bouchard sur un roman, en fait… je fonce, sans même savoir de quoi il est question.
De quoi ça parle
Je pense que le titre est assez explicite, n’est-ce pas! Ce texte est en fait l’adaptation (légère, l’adaptation), d’un texte dramatique ayant été écrit à l’intention de la comédienne Marie-Joanne Boucher. Il a déjà été joué au théâtre et raconte l’histoire d’une comédienne qui joue le texte de son amie Roxanne… sur la permaculture. Bien entendu, ça va déraper, on va parler d’amour, d’amour qui dure, avec ses hauts et ses bas. Et de shortcake au fraises.
Mon avis
Je n’étais pas la lectrice-cible pour ce roman, je crois. Je ne suis pas en couple, ce n’est pas non plus mon idéal de vie. Pourtant, les mots de Roxanne Bouchard ont résonné en moi et ça a parfaitement fonctionné. Comme quoi, des fois, sortir d’une zone de confort peut nous réserver de bonnes surprises. Le seul problème, c’est que maintenant, j’aurais bien envie de le voir au théâtre… et que ça ne joue plus depuis longtemps!
Le texte se veut donc un hommage aux couples qui durent… et un peu aux femmes de 40 ans aussi. Celles qui ont un passé et qui continuent tout de même à se construire et à évoluer. Ça parle de couple, des défis du quotidien, des petits travers qui nous énervent mais qui nous attendrissent aussi, finalement. Les mots sont simples mais évocateurs et nous permettent de saisir les subtilités des relations et des gens. La prose de Roxanne Bouchard sonne vrai et authentique, tout en faisant ressortir la profonde humanité des personnages.
La légère adaptation faite pour passer de la scène au papier, l’ajout d’un personnage externe très amoureux de sa femme qu’il emmène au théâtre, est fort efficace et rend le récit encore plus universel. Bref, j’ai beaucoup aimé!
Réveillée de bon matin à l’auberge jeunesse car l’une des
filles (la même qui s’est fait un très long – et très odorant – traitement
d’inhalo à minuit) s’est préparée pendant UNE HEURE à partir de 7h du matin. Mais toute une préparation, là, qui impliquant
des claquages de portes constants (alors qu’il y avait moyen de la fermer
doucement). Les. Gens. J’ai attendu qu’elle parte pour me lever, boire du thé
en discutant, et me diriger vers l’accueil de la Bodleian Library pour tenter
d’avoir la visite guidée. Il faut réserver à l’avance et seulement la moitié
des billets sont dispo sur internet… qu’on se le dise!
Dans la bibliothèque, pas de photos et même pas de
cellulaire, car ça crée des interférences avec les micros. Du coup, pas de
notes et moins de détails. La bibliothèque a une histoire qui date du 14e
et était connue comme la « Duke Humfrey’s Library » pour abriter les
livres qu’il avait donnés à la bibliothèque. Toutefois, avec les changements
religieux, tout a été vendu, même les meubles et à la fin du 16e
siècle, il ne restait que 20 livres en tout.
La bibliothèque a commencé à renaître après le don de Thomas Bodley,
fellow de Merton College. On voit d’ailleurs ses initiales un peu partout… sur
les gouttières. Les statues, par contre,
ne le représentent pas. Oups! La bibliothèque reçoit une copie de chaque livre
publié en Angleterre. Ils ont donc… beaucoup de livres à Oxford et dans un
entrepôt près de Swindon, qui va bientôt manquer de place. 5000 livres arrivent
chaque SEMAINE! Et oui, paraît qu’il y a vraiment des tunnels pour amener les
livres que les gens appellent. On ne
peut rien emprunter ici, seulement consulter. Même le roi n’a pas pu sortir de
livre mais quand même, pour lui, on a créé des salles privées, que l’on peut
voir dans la salle de lecture de la première bibliothèque.
L’entrée est monumentale et tout autour sont les salles de
lectures et des portes rappellent les premières matières de l’université. Devant, la tour des 5 ordres, avec un étage
toscan, un dorique, un ionique, un corinthien et un composite.
À l’intérieur, la fameuse Divinity School, dont j’ai parlé
hier, et qui a le plafond le plus extraordinaire du monde. Il comprend les armes et les initiales des
donateurs, mais aussi plusieurs belles sculptures religieuses. Bref, on pourrait le regarder longtemps.
À l’étage, les liiiiiivres. Orgasme littéraire pour
moi. Plein de livres de cuir, de vieux
livres de cuir, dans de vieilles étagères, sur deux étages. La guide nous
mentionne qu’au début, les gens devaient lire debout et les livres étaient
enchaînés, pour éviter les vols. Imaginez le bruit!! Fait intéressant, les livres étaient rangés à
l’envers, pour en protéger le dos. Évidemment, ça causait quelques problèmes
pour lire les titres. Du coup, ils indiquaient un numéro sur la tranche, avec
un index sur l’étagère. Ils ÉCRIVAIENT
sur les livres, vous réalisez? Ceci dit,
j’ai retenu un fou rire car un livre est toujours enchaîné pour montrer aux
gens… et ils ont dû préciser que ce n’était pas un guest book… et please don’t
write in it! Il y a aussi un système
d’alarme. C’est du sérieux ici! Bien entendu, j’aurais beaucoup aimé voir les
salles de lecture, mais ce n’est pas possible… dommage. Et je ne pense pas que
j’aie les qualifications pour pouvoir y faire un peu de recherche!
La montée dans le clocher de St-Mary’s church vaut vraiment
le coup. La vue coupe le souffle et
sérieusement, j’ai vu vraiment vu pire côté escaliers! Conseil : allez-y à
l’ouverture. J’étais toute seule, ce qui
valait aussi le coup. On a donc une
magnifique vue sur All’s Soul’s college et sur Radcliffe Camera, de même que
sur cette « ville château » qu’est Oxford. Je vous jure, en photo, ça ne donne rien
comparé à en vrai!
L’église elle-même est l’église universitaire et son
histoire remonte au 11e siècle mais je crois que l’église actuelle
date du 13-14e. La tour, en tout cas, date de cette époque. Elle a
été le théâtre du procès des martyrs d’Oxford et de derrière le portail bien
baroque, il reste tout de même beaucoup de trucs plus gothiques. Il contient
aussi une plaque à Amy Robsart, épouse de Robert Dudley, favori d’Élizabeth 1e. Restée à Oxford, elle a été retrouvée morte
chez elle d’un « accident » suite à une chute dans un escalier. En
fait, on ne sait pas vraiment hein… Elle
a été enterrée à St-Mary, de là la plaque.
Je continue ma balade en me rendant à Christ Church College
dès l’ouverture. C’est cher. Je sais. Mais j’ai adoré cette visite et je suis
ravie de l’avoir faite et la cathédrale a vraiment été un moment fort de ma
visite. Et bon, c’est quand même l’école de Lewis Carroll!
Nous entrons donc par un édifice du 19e, qui
servait de logement aux undergraduates.
Puis, l’escalier du 17e , avec un très beau plafond et que
nous avons déjà vu, encore une fois, dans Harry. Le hall principal, celui qui a inspiré le hall
de Poudlard, est juste en haut et est aussi très beau et toujours en
utilisation. Au fond, les tables des profs et les longues tables en bois sont
alignées. Ceci dit, il y a des pancartes « ne pas s’asseoir » partout
partout! Dans un vitrail, le portrait d’Alice Liddell, la fille du Doyen
d’alors, bien connu de Dodgson, qui a été prof pendant 47 ans.
Dans la cathédrale, de très très beaux vitraux très
compatibles avec le soleil du jour! C’est tellement beau. Je reste émerveillée
devant le monument à Ste-Frideswide illuminé et par l’endroit en général. Le
plafond du chœur est aussi super beau, on dirait que des lanternes pendent du
plafond!
Je me balade un peu dans le marché couvert d’Oxford, je
mange des biscuits et je pars jeter un coup d’œil dans les musées de la ville
avant mon train à 15h. Le bâtiment du musée d’histoire naturelle est très beau
mais si j’ai bien aimé les dinosaures et les fossiles, des animaux empaillés,
c’est moins mon truc. Les enfants
trippaient par contre et les explications sur l’évolution des images populaires
des dinosaures au fil du temps sont bien.
Et bon, ya des dodos! Enna, j’ai pensé à ton fils en voyant les insectes!
Le musée des sciences comporte beaucoup de sextants et
d’instruments de navigation plus beaux les uns que les autres, dont celui de la
reine Elizabeth 1e. J’adore ces trucs. Il y a aussi un tableau où Einstein a écrit
des équations lors d’un cours à Oxford. Ils se sont dit « ya un truc
là ».. et on décidé de le conserver sous verre!
J’ai passé en coup de vent à Exeter (on ne peut visiter que
la chapelle et le terrain principal). La chapelle vaut le coup par contre, et
c’est gratuit… quand on réussit trouver l’endroit! J’ai dû demander
Finalement, juste avant le train, un petit cidre avec l’un
des pensionnaires de l’auberge de jeunesse, dans The White Horse, un autre pub
historique d’Oxford, situé en plein milieu de la librairie Blackwell, dont le
fondateur était fort croyant, et fort « contre » l’alcool! Le pub n’a
jamais bougé!
Retour en train après cette journée fort chargée, et petite marche d’une gare à l’autre, où j’ai pu découvrir Daunt Books et des anciennes écuries transformées en petites rues super charmantes, que j’ai pris le temps d’explorer avant d’entrer dans mon Eurostar – à l’heure cette fois – et de rentrer tranquillement à Paris, et de réveiller Delphine qui n’en demandait pas tant!! Bref, un super agréable séjour en Angleterre. Encore une fois!
Londres, c’est déjà fini! Et on n’a même pas eu le temps
d’aller saluer la pierre de rosette ou le jeu d’échecs au British Museum! C’est over triste, je dis! Alors que Laurence et Maïka prenaient le
métro vers St. Pancras (chargées… très chargées…), j’ai décidé de marcher
l’heure et quart nécessaire pour me rendre à Paddington, un peu à l’autre bout
de Londres, quand même. Et quand on
s’arrête tout le temps pour regarder les bâtiments, les parcs et tout le
tralala… forcément, c’est encore plus long. Finalement, même si j’avais 2
heures pour faire le trajet, j’ai trouvé le moyen d’arriver juste 5 minutes
avant mon train. Digne de moi, quoi!
Je suis donc arrivée à Oxford, bien guillerette, beaucoup
trop tôt pour le check in à l’auberge de jeunesse où j’avais réservé, mais j’ai
pu y laisser mon sac et partir explorer. Oxford, c’est tout petit. On est toujours à 5 minutes de tout alors ça
permet de visiter beaucoup. Surtout quand on est moi.
Comme j’avais une visite prévue à 14h, j’ai commencé par aller faire un tour au musée d’archéologie de la ville, le Ashmolean museum. L’étage du bas est fait pour les enfants et c’est vraiment bien trouvé. Ça parle des archéologues, des restaurateurs et des responsables de musée ainsi que de leur travail face aux œuvres, en plus de présenter plusieurs pièces intéressantes, notamment venant d’Amérique et d’Asie. Si le musée a été fondé au départ pour abriter le cabinet de curiosité qu’Ashmole a laissé à l’université, ça a bien changé depuis. Les collections incluent des tableaux, des artéfacts de plusieurs endroits du monde (vases, bijoux, sépultures) mais aussi quelques « curiosités » comme la lanterne de Guy Fawkes, le masque mortuaire de Cromwell, l’habit de cérémonie du grand chef Powhatan ou encore des vêtements de Lawrence d’Arabie. Par contre, en photos, ces choses particulières ne donnent pas grand chose. J’aurais pris plus de temps car mettons que les tableaux, je les ai regardés vite et que j’ai bu mon thé, en toit terrasse, à toute vitesse!
J’avais réservé une visite guidée avec visite des colleges
mais sérieusement, même si c’était très agréable, je ne suis pas certaine que
ça aille beaucoup plus en profondeur que le « free tour » de la même
compagnie. En fait, on va dans un collège et dans la Divinity school mais ce
sont les seules entrées de collèges. Par contre, la jeune guide était
intéressante, drôle et nous a raconté plein de choses autant sur la ville que
sur la vie dans l’université d’Oxford.
En fait, l’université d’Oxford, ce sont 38 collèges séparés
(certains sites disent 39… c’est donc un des deux), qui ont été ouverts à divers
moments de l’histoire. Oxford est toutefois la plus vieille université de
langue anglaise au monde (3e en Europe, 2e qui fonctionne
toujours, après Bologne), ayant été fondée en 1063, sous une forme un peu
différente. Elle est hyper célèbre pour sa bibiothèque, la Bodlean Library
ainsi que pour ses nombreux prix Nobel… et premiers ministres anglais!
L’université est fort prestigieuse et ce n’est qu’au début du 13e
siècle que certains érudits ont fui certains conflits et ont fondé Cambridge,
elle aussi bien célèbre, que j’ai visitée y a plusieurs années déjà. Les plus vieux collèges sont Balliol, Merton
et University, qui datent tous du milieu du 13e siècle Avant, il y
avait des Halls religieux, puis d’autres
Halls médiévaux, dont seul subsiste St.Edmund’s Hall (que je n’ai jamais trouvé
de ma vie). Entendons-nous, à ces époques, ils n’avaient pas leurs formes
actuelles, quoiqu’une partie de Merton college (où je me suis faufilée
rapidement avant de me faire mettre dehors), daterait du 13e
également. Ceci dit, les collèges
étaient soit pour hommes ou pour femmes au départ. Le dernier n’est mixte que
depuis le 21e siècle. C’est dire.
Trinity College, que nous
visitons, a été fondée par Thomas Pope en 1555. N’ayant pas de descendance et
étant très pieux, il souhaitait que quelqu’un se souvienne de lui pour prier
pour son âme (du moins, c’est ce que nous raconte la guide). Ça a dû
fonctionner parce que ses restes se trouvent en plein chœur de la chapelle du
collège… et qu’on ne peut absolument pas l’oublier! La dite chapelle a été
dessinée par Christopher Wren, avec des sculptures de Grinling Gibbons, très
connu à l’époque.
Les terrains sont vraiment très
beaux, avec des bâtiments arrangés autour d’un carré principal et de carrés
secondaires. On dirait vraiment des châteaux. Certes, il y a des endroits moins
« jolis » (comprendre, bâtiments des années 70… ça dit tout) pour
loger certains étudiants mais y étudier doit être vraiment génial. L’impression de vivre dans une autre époque. Sur les murs… les résultats de la course
d’aviron, sport national dans les universités oxfordiennes, semble-t-il. Comme la rivière est étroite, on ne peut
faire une course avec tous les collèges ensemble. Du coup, le but est de bumper
l’équipe devant soi… pour gagner une place.
Ces endroits sont étranges. On voit aussi des terrains de sport mais le
SEUL sport de balle et ballon admis est… le croquet! Je l’imagine toujours avec
des flamants roses!
Parait-il aussi qu’il y a une
terrible rivalité entre Trinity College et son voisin, le Ballial College… et
que ça dure depuis de nombreuses dizaines d’années. Ils sont séparés par un mur
et des chansons plus ou moins gentilles s’échangeraient par-dessus le dit
mur. Paraîtrait-il que ça a culminé par
un kidnapping de tortue (ouais, les
collèges ont aussi une tradition de course de tortues de terre) et que des
étudiants ont carrément retourné la terre du parterre de Trinity pour trouver
« le corps » de Rosa the Tortoise! Quand je vous dit qu’ils sont
bizarres!
Mais je réalise que je ne vous ai
pas vraiment parlé d’Oxford la ville.
Bien qu’intimement liée à l’université, son histoire comporte tout de
même d’autres éléments intéressants. La
ville a d’abord été anglo-saxonne et on retrouverait des traces de son existence
à partir du 9e siècle. Elle a été le siège de plusieurs batailles
avec les Danois, qui sont d’ailleurs la raison de la construction d’un – très
peu efficace – mur en 911. La situation a tellement escaladé qu’en 1002, une
loi a été déclarée comme quoi les anglais pouvaient tuer les Danois, comme ça,
sans raison. Tout allait bien, n’est-ce pas. Les Danois se sont enfermés dans
une église, les anglais ont brûlé l’église, le roi du Danemark avait de la
famille dans la dite église, il n’a pas été content et disons que ça n’a pas
aidé à la bonne entente entre ces pays.
Aussi, dans les années 1640, le roi Charles 1e, en a fait sa
capitale royale suite à sa fuite de Londres, où il était ma foi très peu
apprécié. Il habitait à Christ Church (pas mal comme contexte).
La sainte patronne de la ville est
Ste-Frideswide, princesse du 8e
qui souhaitait devenir bonne sœur mais qui a été poursuivie par un
prétendant insistant. Quand il aurait tenté de revenir dans la ville, il aurait
été frappé par un éclair et serait devenu aveugle. Lorsque la belle lui aurait
pardonné, il aurait retrouvé la vue d’un œil.
Lucky guy! Of course, aucun doute
que ça s’est passé EXACTEMENT comme ça!
Si aujourd’hui la ville est
touristique, disons que l’arrivée de ceux-ci n’a pas été hyper bien vue au
départ. Le train? On n’en voulait pas. Non mais imaginez… les manières de Londres
allaient arriver jusque là… et des TOURISTES parmi les élus? Non mais!!!
On poursuit la visite en se
rendant devant la Bodlean Library. Dans ce complexe, la Divinity School (1423,
construit sur 60 ans par manque de fonds), premier hall d’examen ou les pauvres
étudiants devaient subir un test pouvant aller de 3h à 3 jours… devant public…
en latin. Pauvres types! Ah oui, c’est
l’endroit où ont été tournées les scènes d’infirmerie dans Harry Potter (au
grand désespoir de plusieurs personnes à l’université) ainsi que les cours de
danse. Juste en face, le Sheldonian Theater de Christopher Wren, où ont lieu
les cérémonies de graduation et de « matriculation », la véritable
entrée des étudiants à Oxford.
Tout près aussi, la Radcliffe Camera,
la première bibliothèque ronde pour mieux avoir la lumière du jour. Pas besoin de vous imaginer pourquoi cette
lumière était nécessaire. Encore aujourd’hui, il faut signer des papiers JURANT
qu’aucun feu ne sera amené dans la bibliothèque!
Impossible de passer sous silence
le fameux Hertford bridge, librement inspiré du pont des soupirs.
Officiellement, c’est pour relier les deux parties du collège mais en fait…
Cambridge en avait un. Il en fallait un à Oxford, qui est apparu en 1830!
Nous terminons la visite devant
All Soul’s College, très exclusif et très bizarre aussi. Vous devez y être
invité pour postuler… et ils invitent 12 personnes par an, qui peuvent faire le
processus d’admission. D’habitude, un ou deux sont acceptés mais si ça
fonctionne, ils ont 7 ans de recherche payée. Ça vaut le coup. Avant, l’examen était le « one-word
exam ». On leur donnait un mot, et ils avaient 3h pour rédiger un essai à
partir de ce mot. Imaginez quand le mot
est « coconut »! Ils ont aussi
une cérémonie bizarre… mais VRAIMENT bizarre. En effet, il semblerait qu’un
canard ait été enfermé dans un puits… et qu’il soit toujours vivant! Chaque
année, il y a le Mallard Duck Hunt, où tous les étudiants cherchent dans TOUS
les placards et les recoins de l’université pour trouver le fameux ancêtre
canard. À la fin, ils le trouvaient sur le toit, sur un bâton. Inutile de
préciser que maintenant, ce n’est plus un vrai canard mort. Je précise
« maintenant »! Imaginez avant!
Après la visite, je me dirige vers
le New College, qui contient le fameux arbre de Harry. Oui, il m’en faut
peu. Cette université fondée en 1379, vaut
vraiment le coup. On entre dans un grand « quadrangle » qui donne sur
le Hall et la chapelle (et là, je lis qu’on ne pouvait pas prendre de photos…
oups… il va en avoir).
La chapelle est vraiment belle,
avec des murs du 14e. Il y a un très bel orgue et un portrait de St.
James d’El Greco. Le cloître derrière est très grand et très beau, même si j’ai
une nette préférence pour les petits cloîtres.
Derrière, un beau jardin, avec un petit monticule de la période
élizabéthaine, mais aussi les anciens murs de la ville datant du 12e
siècle.
Avant le Ghost Tour prévu pour le
soir (aucun spectacle, ni rien… donc je m’occupe), je vais manger à la Turf
Tavern, lieu de beuverie étudiante depuis le 14e siècle. Il est au
bout d’une toute petite mini rue (anciennement appelée Hell’s passage) et a été
un lieu culte (et plein d’illégalités) d’Oxford. Y ont traîné CS Lewis, Stephen
Hawking et Bill Clinton (who, on se le rappelle, « did not inhale »,
à cet endroit). Notre guide du soir nous a aussi mentionné qu’il était hanté
par une certaine « Rosa »… mais c’est une autre histoire!
J’arrête un peu pour visiter une église (j’ai oublié le nom, again… je m’énerve moi-même)Et hop, je trottine vers le lieu de la marche fantôme, non sans arrêter à la Blackwell Library, une ÉMORME et très belle librairie, qui est maintenant une chaîne. Ici, c’est l’originale. Il y a plus de 3 miles de livres à cet endroit! Je résiste, je résiste… pas de place dans mes bagages!
La visite du soir est très cool,
avec les légendes et l’histoire, qui recoupe un peu ce que j’ai vu ce matin. On
y voit des petites ruelles, des endroits « fort hantés » et
paraît-il que Thomas Pope et le roi
Charles 1e hanteraient la ville!
Rien de moins!
En arrivant à l’auberge, il y a
une soirée hot-dogs bières sur la terrasse, à laquelle je participe avec joie,
même si je suis visiblement la plus vieille.
J’aime discuter avec les jeunes qui voyagent. J’adore leur enthousiasme,
leur drive. J’ai discuté avec un Sud-Coréen, un Américain, deux Allemandes, un
Pakistanais, un Italien et quelques Anglais, presque tous des gens qui voyagent
pour un bon moment et qui sont hors de leur zone de confort, face à
eux-mêmes. Bref, ça m’a redonné le goût de
voyager en auberge jeunesse!
Allez, c’est déjà trop long! La suite d’Oxford demain!
Ok. Gros aveu. J’ai oublié d’écrire cette journée. Je vais donc être obligée de le faire de mémoire, à partir de mes photos… 3 mois plus tard. Ça va donc être approximatif. Très approximatif. Mais bon, vous allez avoir les photos.
Première étape : aller chercher des sous. Nous sommes tout près du quartier de la finance, mais trouver une banque, c’est un peu la quête du Graal. Ça nous permet toutefois de dire bonjour au Monument. On dirait toujours qu’on tombe sur le monument quand on cherche quelque chose. C’est en effet à 60 quelques mètres de cet endroit qu’a commencé le grand feu de Londres en 1666, dans une boulangerie. Cette fois, j’ai résisté à l’appel des escaliers et je n’ai pas monté!
Nous avons fini par réussir et à prendre le métro, direction Camden. Quand on se balade avec des ados, nous choisissons nos spots. Camden reste pour moi un incontournable. Même s’il n’est plus le quartier très punk et anarchiste qu’il a déjà été, il garde tout de même un petit air décalé et très « londonien ». Je ne me lasse jamais de me promener dans les différents marchés qui le composent (Camden Lock, Stables Market, Camden High Street, Inverness Market street), de fouiner dans les friperies et les boutiques un peu étranges et de chercher des trucs drôles). Cette fois n’a pas fait exception et Maïka a adoré trouver une boutique où la couleur la plus voyante… était le noir! Un rêve pour la miss gothique!
Cette fois, pas de balade sur le Regent’s canal, mais on a bien testé les petits restos de partout dans le monde (indien pour moi… of course) et la glace japonaise au Yuzu. On cherche un peu pour se retrouver, on traverse et retraverse les ponts… Camden, c’est toujours un plaisir.
Nous devons toutefois rentrer au centre de Londres car nous avons planifié un tour « Harry Potter for Muggles », qui commence Southbanks, tout près de l’église de Southwark, qui était, je le rappelle, l’église de Shakespeare. Du moins, il paraît. Peut-être.
Avouons-le d’emblée, ce tour est bien, mais j’avais préféré ceux proposés par London Walks, il y a quelques années. Il fallait prendre le métro et si c’était chouette comme concept et si Maïka a beaucoup aimé, j’ai tout de même fait mieux sur le thème. Par contre, les photos du film pour des comparaisons étaient cool. Nous commençons par le Borough Market, endroit de Londres que j’adore et qu’il était très agréable de revisiter. On nous raconte qu’une scène avec le Magicobus y a été tournée, causant la fermeture du marché… et la grogne des marchands, comme vous pouvez vous l’imaginer. La production a dû y passer une bonne somme en compensation. C’est qu’imaginez-vous que celui qui avait fait les recherches avait oublié la présence… d’un viaduc. Le foutu bus ne passait pas en dessous!
Puis, direction Millenium bridge, qui a été détruit par les Death Eaters dans le film, avant de nous diriger vers la Clink Prison, d’où personne ne s’est échappé pendant plusieurs siècles. Il est possible que JK Rowling s’en soit inspirée pour créer Azkaban, mais je ne sais pas si c’est de source sûre.
Nous retournons aussi vers l’un des plus vieux pubs de Londres pour prendre un verre et se reposer, avant d’observer le bateau qui aurait pu servir de modèle pour celui de Durmstrang.
Nous allons ensuite visiter Godwin’s court, qui aurait pu inspirer Rowling pour Knockturn alley. Bon, encore du conditionnel. Toutefois, c’est un très bon exemple d’une rue londonienne du 17e, étroite… et un peu épeurante à la tombée du jour.
Nous avons aussi visité Leadenhall Market et Cecil’s court, qui auraient aussi pu inspirer Diagon Alley mais c’est assez décevant car en rénovation. Cecil’s court est plein de librairies ésotériques et de boutiques new age. Avant, nous sommes bien passés par Westminster et le ministère de la magie, mais je ne sais pas où j’ai fichu les photos. Et surtout, je ne sais pas ce qui est quoi. Oups, oups, oups. 3 mois plus tard, comme je disais. Pas idéal.
Après un souper « pied » dans un pub, nous finissons la soirée par une balade pour dire au revoir à Londres, avec le ciel d’un bleu magnifique. Demain… une autre aventure.