Le comment du pourquoi
Sérieux? Aucune espèce d’idée. Je l’ai vu dans ma pile (aucune idée de la raison pour laquelle il y était d’ailleurs) et je l’ai lu. Yep, ça commence sur des chapeaux de roue, cette chronique. Je me sens paaaaassionnante, ce soir!
De quoi ça parle
Edouard Bressan est l’humoriste le plus célèbre de France. Ce soir, le 31 mars 2017, c’est la soirée la plus importante de sa carrière. Un show au stade de France, en direct à la télé. Salle comble. Sauf que derrière ce clown à la vie parfaite, à la carrière parfaite, se cache un homme rongé par les regrets et l’anxiété, qui n’a presque plus de relations avec son fils et qui est profondément seul.
Mon avis
J’avais lu des critiques dithyrambiques au sujet de ce roman (où va le « y » dans ce mot… on dirait que je me pose la question à chaque fois…) et du coup, je m’attendais à une bombe. Une vraie de vraie bombe. Et, vous l’aurez deviné, j’ai passé un bon moment de lecture mais d’explosion, il n’y a pas vraiment eu. C’est bien construit, c’est bien pensé, les personnages sont fouillés, mais c’était ma foi assez prévisible et surtout beaucoup trop « guimauve » à certains moments de la deuxième partie. Oui, j’ai un coeur de pierre.
Le roman est divisé en deux parties distinctes. Pour ne rien spoiler, je ne vais surtout parler que de la première, mais je vous dirai quand même que la seconde donne le micro à Arthur, le fils d’Édouard, qui a avec lui une relation très tendue… mais revenons à notre Édouard. Il est au stade de France et se prépare à faire THE show. Il est pris dans ses souvenirs et dans ses angoisses et d’un chapitre à l’autre, nous sommes baladés de l’enfance d’Édouard au spectacle actuel, où le célèbrissime humoriste, avec son air blasé et sa marinière, va faire, encore une fois, vibrer son public.
J’ai beaucoup aimé cette première partie et le portrait de cet humoriste bien caché derrière ses blagues et sa légèreté. On sent que pour lui, faire rire, c’est thérapeutique, c’est tout ce qu’il sait faire et le premier titre est très révélateur à cet effet, même si bon, à cause de ça, j’ai chanté du Jacques Brel pendant toute la journée! L’humour est pour Édouard une bouée de sauvetage car non seulement il traîne de lourds secrets de son enfance, mais dans sa vie, ça dérape. Son mariage est terminé et le fauteuil réservé pour son fils reste désespérément vide. Derrière le champagne et les paillettes, il y a de l’anxiété, une profonde solitude et surtout, une lassitude immense face à cette façade dans laquelle il ne se reconnaît plus. J’aime beaucoup les alternances passé-présent (même si les répétitions de phrases m’ont énervée plus qu’autre chose), qui permettent de mieux comprendre comment il en est arrivé là.
C’est une histoire de famille, l’histoire d’une relation père-fils ratée malgré les efforts, d’une personne qui ne réussit pas à passer par-dessus les manquements de son père et qui en est resté profondément amer et marqué. L’histoire d’un drame qui a marqué l’enfance, d’un syndrome de l’imposteur visiblement non-résolu malgré les apparence et d’un homme qui n’a jamais réussi à se pardonner.
Là, vous vous dites… mais ça a été quoi son problème, à elle, pour dire qu’il n’y a pas eu de feu d’artifices? La deuxième partie, qui m’a semblé un peu too much par moments. J’ai trouvé l’idée super bonne, j’ai aimé le changement de ton, de perspective, mais, sans trop en dire, ça m’a semblé « trop ». Aussi, je trouve que nous, lecteurs, n’apprenons pas grand chose de nouveau dans cette deuxième partie. Quelques trucs, des précisions… mais bon, c’était longuet pour moi. J’ai quand même eu un visage en tête tout au long de ma lecture… que je ne peux pas révéler au risque de trop en dire!
De l’autrice, j’ai préféré Raisons Obscures… que j’ai lu, mais dont la chronique est partie en fumée avec mon ancien ordi. Je suis encore frustrée quand j’y pense!
L’avez-vous lu?