Le comment du pourquoi
J’ai TRIPPÉ sur le premier tome. Il m’a virée de bord et m’a redonné envie de lire de la SF. Et comme il y a beaucoup de personnages, beaucoup de noms chinois, et que la fin m’avait vraiment intriguée, j’ai tout de suite enchaîné sur le tome 2.
De quoi ça parle (attention, ça spoile le premier…)
Nous sommes à quatre siècles de la fin du monde. Quatre siècles avant l’invasion de la flotte trisolarienne. La technologie terrienne est bloquée par les intellectrons et ceux-ci rapportent en temps réel toutes les conversations terriennes. Un nouveau projet nait alors : le projet colmateurs. Quatre personnes auront toutes les ressources disponibles pour monter un projet secret susceptible de confondre les trisolariens qui ne peuvent lire entre les lignes et ne peuvent comprendre la notion de mensonge et de dissimulation. Nous suivrons donc ces quatre hommes mais surtout celui qui vient de Chine, Luo Ji, scientifique sans trop d’envergure et anonyme, qui n’en demandait pas tant…
Mon avis
Ok, j’avoue. Ce tome 2 n’a pas eu pour moi le même effet que le tome 1, dans lequel je suis entrée les yeux fermée et qui m’a surprise à la fois par son thème, son contexte et son déroulement. Le début a été pour moi particulièrement difficile. En effet, le colmateur Luo Ji ne fait absolument rien vu que pour lui, c’est perdu d’avance (j’avoue que ça m’a plu au début)… à part rêver à une espèce de femme idéale. Et comment dire… c’est interminable et la dite femme est, est… Bref, mettons que la féministe que je suis a cringé rare. Ça aurait pu être moins long. Vraiment moins long. C’était donc la partie négative de cette chronique parce que j’ai totalement adhéré au reste.
Nous allons nous balader dans le temps dans ce tome 2 et explorer un futur possible. C’est encore une fois très scientifique, très Hard SF. Nous sommes un peu dans la peau d’un citoyen qui observe une stratégie qu’il ne comprend pas nécessairement. Ce concept de fin du monde dans 400 ans m’a amenée à réfléchir à la façon de réagir de chacun, aux changements philosophiques et politiques qui pourraient arriver et c’est ce qui m’a passionnée. J’ai été tenue en haleine, j’ai vécu des hauts et des bas et j’ai adoré la vision du monde futuriste proposée. J’aurais aimé mieux comprendre certains concepts (celui de famille, notamment), rencontrer davantage de nouveaux humains, explorer leur psyché et leur façon de penser.
Ceci dit, j’ai aimé les nombreux rebondissements mais surtout les visions brèves mais distinctes de la situation par le biais de nombreux personnages, militaires ou civils, qui vivent dans un monde où l’avenir est limité et où l’espoir se fait rare. Ça donne un contenu riche, complexe et rempli de points de vue divers et variés. Encore une fois, plusieurs réflexions ressortent du roman. Sociologiques, philosophiques, morales… que vaut la vie d’un individu (ou d’un groupe d’individus) face à la survie d’un monde? L’humanité et sa civilisation mérite-t-elle tous ces efforts? Quels sont les effets de la perte d’espoir à long terme sur le quotidien?
Bref, un récit fascinant, dont la fin m’a étrangement satisfaite. J’aurais tendance à attendre un peu pour le tome trois, question de me reposer un peu de toute cette anxiété sauf que je me connais, je risque d’oublier le nom des personnages! Du coup, ce sera pour bientôt!