Le lièvre d’Amérique – Mireille Gagné

Le comment du pourquoi

Non mais avez vu cette couverture? L’expression de cet oeil? Vous avez DÉPLIÉ cette couverture? Comment vouliez-vous que je résiste à ça?

De quoi parle

Diane a grandi sur l’Isle-aux-Grues mais nous la rencontrons dans la grande ville, plusieurs années plus tard. Elle est efficace, performante mais un jour arrive une collègue. Parfaite. Qui peut en faire plus qu’elle. C’est le déclencheur, et elle va tenter le tout pour le tout, cette opération dont on ne sait presque rien, mais qui a des effets secondaires inattendus. Certes, elle n’a pas bien suivi les consignes, mais tout de même…

Mon avis

Quelle réussite que ce roman! Une fable animalière qui dérange, qui fait réfléchir et qui remet en question plusieurs de nos valeurs actuelles. Nous allons suivre Diane à divers moments de sa vie et la voir perdre son « je » pour se remplir de vide, vide qu’elle tente de remplir par le travail.

Le récit se révèle par bribes, dans un curieux compte à rebours entrecoupé de passages de l’adolescence de notre héroïne, sur cette île qui l’a vue grandir. Ces passages sont particulièrement beaux, avec cette nature qui prend toute la place et ses expressions originales et imagées. Dans le présent, on la sent dépossédée d’elle-même, on est angoissé et avec la métamorphose qui s’amorce, le côté « aux aguets » prend davantage de place et la remise en question devient inévitable.

Ceux qui connaissent mon histoire personnelle savent que je n’ai pu qu’être touchée par l’histoire de Diane qui atteint le point de non-retour et qui se définit uniquement par son travail et sa performance. Ça fait réfléchir et ça remet les choses à leur juste place. La plume reflète parfaitement l’état d’esprit de Diane, qui perd pied, qui se sent envahie par l’esprit d’un aminal, jusqu’à trouver la ligne de faille.

Un texte fort, très actuel, auquel se greffe à la fin une légende algonquienne qui épouse parfaitement le propos et qui rajoute une dimension supplémentaire à cette histoire dont je me souviendrai longtemps.

Fanny Cloutier – 2 – L’année où mon père m’a forcée à le suivre au bout du monde – Stéphanie Lapointe

Le comment du pourquoi

Parce que c’est Fanny Cloutier, que mon humeur générale est très moyenne ces temps-ci (désillusion par rapport à l’humanité entière… bref, passons), et que j’avais besoin d’une dose d’humour et d’adolescence. CQFD.

De quoi ça parle

Nous avons rencontré Fanny dans un premier tome, où son père, inventeur de son état, partait au Japon en la largant à Ste-Lorette, chez sa tante, sans lui donner le choix. Dans ce deuxième tome, il ne va pas encore lui donner le choix et l’amener avec lui au Japon, juste au moment où Fanny commençait à être se faire une petite place dans sa nouvelle vie. Joie bonheur, n’est-ce pas?

Mon avis

Fanny Cloutier, c’est et ça demeure un petit bonbon acidulé. C’est drôle, piquant et ça nous replonge en plein dans cette charmante période qu’est l’adolescence. Je suis hyper fan du graphisme (sauf des nez) et de la présention de la série. Encore une fois, c’est le journal de Fanny qui nous est offert : coloré, plein d’émotions exacerbées et de dessins. Je suis certaine que je finirai par m’offrir la série complète tellement c’est joli. Ou même, l’offrir à ma nièce. Mais bon, on va attendre, il ne faudrait pas lui donner d’idées d’ado! Elle en a ben assez de même!

Fanny s’est donc encore fait organiser par son père. Pour elle, ce sera Japon. Deuxième déracinement en quelques mois et inutile de dire qu’elle n’est pas contente. Pas contente du tout! Fanny me fait tellement penser à moi à cet âge. Moi, en moins pire. Le papa de la jeune fille fait bien ce qu’il peut, mais disons qu’il aurait besoin d’un cours d’adolescence 101. Côté sens des responsabilités, c’est pas tout à fait ça non plus!

J’ai bien aimé l’arrivée de Fanny au Japon, même si on ne le découvre pas beaucoup car la demoiselle, avouons-le, a quand même assez peu d’intérêt envers tout ça. Elle est beaucoup plus préoccupée, comme plusieurs ados, par son déracinement, ses amours et ses amitiés. Ceci dit, j’ai encore une fois beaucoup ri, les sujets sont moins « sérieux » que dans le premier mais ce n’est pas vide pour autant. Je lirai la suite avec plaisir.

Mes petits bémols de chialeuse : le langage des « Français-de-France » (bon, ok, sont tous expats…mais bon) aurait pu être plus authentique. Et, just sayin’, l’école, c’est pas synonyme de « fac » (qui veut dire université, alors que les héros sont d’âge « collège » et vont au « Lycée français de Kyoto »). Je n’ai jamais vu non plus un médicament qui agit comme celui qui est mentionné ici (je ne dis rien pour ne pas spoiler), mais encore une fois, je ne sais pas tout! Mais je pinaille.

Une série qui vaut vraiment le coup, qui se lit toute seule et qui nous fait passer un bon moment, le tout avec un visuel vraiment top! À découvrir!

Le Mammouth – Pierre Samson

Le comment du pourquoi

Le Mammouth était sur la liste de nombreux prix littéraires il y a quelques mois. Du coup, avant la Covid, je l’ai emprunté à la bibliothèque. Résultat? Début septembre, il est toujours chez moi et je l’ai FINALEMENT lu! Maman avait aimé en plus et j’aime bien confronter mes avis à ma mère vu que nous sommes rarement d’accord.

De quoi ça parle

Le roman part d’un fait divers de 1933. Nikita Zynchuck est un immigrant chômeur certes, miséreux certes, mais sans histoire. Un jour, lorsque ses anciens logeurs seront mis à la porte en raison de loyers en retard, il va tenter de récupérer une malle pleine de guenille et sera tué d’une balle dans le dos. Tirée par un policier, la balle.

Oui, je sais. Plus ça change, plus c’est pareil, n’est-ce pas?

Mon avis

Pour une fois, m’man et moi sommes du même avis : on a aimé toutes les deux. Let’s drink to that!

Ce roman, c’est une véritable plongée dans le Montréal cosmopolite du début des années 30. Le Montréal des petits, des désoeuvrés, des nouveaux arrivés, de ceux qui vivent à 8 chambreurs dans un appartement délabré. Le Montréal qui sent la crasse et la pauvreté. Le Montréal qui se relève tant bien que mal de la crise, qui a peur de étrangers, des Juifs et des communistes. On suit les personnages à travers la ville à l’époque et l’auteur réussit à la faire se déployer devant nous, avec les personnages qui s’animent et les façades oubliées qui reprennent vie, le temps de quelques pages. Certains ont trouvé le procédé assez redondant mais pour ma part, j’ai adoré la balade. Il faut dire que je connais bien Montréal (certains connaissent mon habitude de « marcher » les villes) et juste entendre à nouveau les vieux noms de rue, ça m’a fait sourire.

Le Mammouth, celui qui se fait lâchement tirer dans le dos par Gianni Sutto (et sa moustache), n’est pas vraiment le personnage principal. Sa mort met les choses en branle, la presque révolte ouvrière des immigrants et de plusieurs canadiens-français gagne-petit, le tout orchestré par des jeunes communistes (ayant déjà existé) avides d’égalité et de justice pour tous. La scène fatale sera vue par les yeux de plusieurs personnes : voisins, policiers et Simone Bélanger, jeune couturière qui, soudainement, réalise de quoi est faite la société et décide de ne pas rester spectatrice.

Un roman qui parle de brutalité et de corruption policière, de racisme et de justice à plusieurs vitesses. À travers le destin tragiques de ces gens très imparfaits, pleins de failles, l’auteur nous dresse un portrait coup de poing de la ville de l’époque. Pas hyper glorieux, le portrait. Autant les anglophones que les francophones en prennent plein la gueule et j’ai aimé qu’on évite le manichéisme à cet effet. Et la fin. J’ai aimé la fin.

Un roman qui fait rager mais bon, comment dire… mettons que lire le roman, encore aujourd’hui… ça peut faire réfléchir. Et que dans l’état actuel des choses, ça ne peut pas faire de tort.

Et comme c’est engagé, je décide que ça compte aussi pour le Pumpkin Autumn Challenge, ainsi que pour Québec en novembre!

Les ananas de la colère – Cathon

Le comment du pourquoi

C’est Pow Pow. Juste ça, c’est une bonne raison. Mais sérieux, ce titre! On ne résiste pas à Steinbeck version ananas!

De quoi ça parle

L’histoire se déroule dans le quartier hawaïen de Trois-Rivières. Rien que ça. L’héroïne est serveuse de cocktails exotiques et elle adore les romans policiers mettant en vedette McSnuffles et son chien hyper intelligent. Du coup, quand sa voisine, ex-championne de limbo, est trouvée assassinée, elle décide de mener l’enquête.

Mon avis

Voici donc tout à fait le genre d’humour absurde qui est tout à fait dans mes cordes. Le genre qui me fait sourire ou pouffer à chaque page en raison d’un petit détail de rien du tout. On n’est pas dans le grand n’importe quoi… mais ça flirte un peu et c’est top.

Nous avons donc droit aux aventures de Marie-Pomme Plourde (pauvre fille), qui va mener une enquête complètement jubilatoire dans un Trois-Rivières version pina coladas sur l’acide. Il y a un côté parodique complètement assumé et des références disséminées un peu partout. C’est absurde, mais absurde intelligent, voyez-vous! J’en prendrais davantages et tiens, ce ne serait pas mal si notre Marie-Pomme déménageait dans un autre quartier de ce Trois-Rivières-qui-a-dû-en-fumer-de-la-bonne. Je me demande bien ce qu’on pourrait y trouver!

Une autrice à découvrir, une BD courte mais qui vaut vraiment la peine d’être découverte. Sérieux, je ne veux pas trop voler de petits punchs (genre.. dans l’intrigue… pas des p’tits punchs version rhum-sucre-citron) alors je ne peux pas vraiment justifier tout mon enthousiasme, mais il n’en est pas moins présent!

Allez, n’hésitez pas, go for it!

Ce sera donc ma BD de la semaine

Tous les billets chez Stephie!

Vlog lecture – Québec en novembre – Semaine 1

Je me suis amusée à vloguer pendant la première semaine de Québec en novembre. Bon, on est en zone rouge, on est semi-confinés, et cette semaine-là, j’étais complètement DEAD! Du coup, comme j’étais certaine qu’il n’y aurait rien pantoute dans le vlog, je me suis forcée un peu pour prendre des images. Résultat? Ça dure une heure. Et j’ai coupé AU MOINS une heure. Bravo Karine!

Là dedans, je lis québécois (dans la barre sous la vidéo, vous pouvez voir de quels livres je parle. Ouais, je fais dans la paresse), je reçois deux énooormes colis géniaux (voir lundi et mardi) de la boîte de diffusion et de Interforum, j’ai parfois l’air d’avoir fait la guerre et je prends des marches. Passionnant, je sais!

Donc, pour m’entendre parler de tout et de rien, vous pouvez tenter le coup. Et mettre un petit pouce si vous n’êtes pas complètement découragés de moi. Ou même un commentaire. Sérieux, ça fait plaisir. 

Et comme je suis en isolement présentement en attendant le résultat de « the test », le vlog de la semaine prochaine va être encore plus passionnant. Smell irony here!

Bon chien – Sarah Desrosiers

Le comment du pourquoi

J’aime beaucoup la ligne éditoriale des éditions Hamac. Du coup, un roman de chez Hamac qui parle de la danse, c’était un incontournable. Allez savoir pourquoi, ça m’a pris deux ans à le sortir, mais c’est une autre histoire!

De quoi ça parle

La narratrice s’adresse à celle qu’elle était plusieurs années avant, alors qu’elle était élève de danse classique à l’École. Elle n’est pas très douée. A beaucoup de problème rédhibitoires. Mais elle est persévérante, travaillante. Elle veut être a good girl. Elle est prête à tout pour ça. Nous la suivrons pendant son parcours de plusieurs années dans cette École, alors qu’elle tente par tous les moyens d’en faire vraiment partie.

Mon avis

Ce que j’ai pu aimer ce roman. Je ne sais pas parce que ça traite de la danse, ou encore parce que j’ai associé ce besoin de reconnaissance au syndrome de l’imposteur (que j’ai de façon « sélective ») mais j’ai été tout de suite happée par cette histoire qui m’a moins semblé une critique du milieu de la danse qu’une réflexion sur cette soumission presque maladive, cette volonté de recevoir la petite caresse, de souffir pour prouver qu’on mérite d’être là, pour tenter de se faire une place. N’importe laquelle, mais une place.

La narration, au « tu », interpelle immédiatement. Pour ma part, ça me plait beaucoup et ce choix permet à la narratrice de prendre une certaine distance, de porter un certain jugement – quoique sans violence – sur la personne qu’elle était, la danseuse qu’elle était. Parce que dès le départ, elle sait qu’elle n’a pas le talent, qu’elle a du retard, un corps qui à la fois « trop » et « pas assez ». Il est clair qu’elle ne fera jamais partie des meilleures, qu’elle n’aura jamais de premier rôle. Elle le sait et on le lui fait sentir. Tous les jours. Même pas méchamment. Les professeurs sont exigeants et considèrent son corps comme un objet. Certaines scènes, le master class, par exemple, est terrible à lire. L’âme de l’adolescente n’est pas prise en considération, seulement son corps, qu’on tente de modeler pour qu’il soit « assez ».

Nous sommes dans le domaine de la danse classique, celui que l’autrice connaît. Mais ça pourrait être n’importe où. L’intérêt a été pour moi cette relation à la soumission alors que la seule opinion importante est celle des autres car l’identité n’est bâtie qu’autour de celle-ci. Que reste-t-il après la danseuse? Qui est-on sans cet horaire, ce constant regard qui définit, qui donne ou enlève sa valeur?

C’est à la fois ça et une réflexion sur les univers élitistes, où il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Un roman percutant et qui fait réfléchir. Du moins, qui m’a fait réfléchir. Ouais, un jour j’arrêterai de rêver que je suis dans un spectacle où je n’ai absolument rien à faire et où personne ne le réalise. Syndrome de qui, on disait?

Catégorie J’aurais voulu être un artiste

Ceci n’est pas une histoire de dragons – Mathieu Handfield

Le comment du pourquoi

Ce roman a été l’un de mes achats du 12 août. C’est la couverture qui m’a attirée. Les petits dragons sur la couverture précisiément. Et bon, ce titre, quand même, avouez que ça en jette.

De quoi ça parle

Ce roman est une réédition du livre qui avait été publié dans la même maison d’édition en 2010. C’est l’histoire de Napoléon qui, contrairement à son célèbre homonyme, est grand. Trop grand. Depuis qu’il est tout petit (enfin, pas si petit que ça), il se sent inadéquat et son rêve ultime serait d’avoir une chaise à sa grandeur. Un jour, il va tomber sur un nain (j’utilise ses mots… avis à tous, nous ne sommes pas dans le politically correct) irascible, millionnaire et mégalomane qui va embarquer dans un projet fou : transformer la taille de la ville pour qu’elle soit à sa taille. Rien de moins.

Mon avis

Si vous me connaissez, vous savez que j’aime particulièrement les histoires loufoques, juste un peu (voire même beaucoup) impossibles, plus grandes que nature et qui tendent vers le grand n’importe quoi sans toutefois l’atteindre. Voilà exactement ce à quoi nous avons droit dans ce roman. Bien entendu, j’ai beaucoup aimé. Quel bon moment de lecture! Vous savez, le genre de lecture où on lève parfois les yeux du livre en lançant – bien fort, si possible – WHAT?!?! C’était tout à fait ça.

Napoléon n’est pas un personnage « gentil ». Il ne se sent pas à sa place dans ce monde trop petit pour lui, est une éternelle victime, mais il déteste tout le monde et passe sa vie à se plaindre à lui-même. Il va tomber sur – ok, non, il va se faire attaquer par – un nain en smoking dans un bar huppé… parce qu’il l’a confondu avec un enfant. On le comprend un peu d’être enragé. Mais on se rend rapidement compte que lui aussi est perpétuellement en crisse, qu’il est particulièrement ordurier, et qu’il est prêt à tout pour se venger de ce monde qu’il hait particulièrement. Et ça va déraper.

Entendons-nous, c’est pour les adultes. Ce n’est pas politically correct, parfois même carrément ordurier. Ça se traite de pas mal de noms pas mignons du tout, les personnages sont loin d’être de héros et leurs pensées nous font grincer des dents. Et c’est voulu comme ça. Je ne pourrais même pas nommer tout ce qui pourrait être qualifié de « problématique » si ce roman était dirigé à la jeunesse. Mais comme techniquement, les adultes savent penser par eux-mêmes et peuvent comprendre l’ironie derrière tout ça, moi, j’ai sauté à pieds joints dans cette histoire et je me suis laissée porter. Et sérieux, j’ai trouvé ça drôle. Mais vraiment.

Je vais vous laisser découvrir les événements complètement WTF qui vont arriver à ce grand dadais de Napoléon. C’est une métaphore intéressante sur l’individualisme, c’est déjanté, c’est imaginatif et farfelu. Tout ce que j’aime.

Une réussite pour moi!

Polars et Thrillers québécois avec Richard Migneault

Comme je ne suis pas très connaissante pour tout ce qui concerne polars et thrillers, j’ai demandé à Richard de Polar noir et blanc, de nous en présenter quelques uns. Et imaginez-vous qu’il est aussi placoteux que moi!  Pour choisir un livre en particulier, vous pouvez voir les marqueurs de temps juste sous la vidéo!

À 43:47, on vous fait aussi des suggestions pour les thèmes de « The black november » de Séverine. Au cas où vous voudriez mettre du québécois sur votre PAL! Vu que je n’ai rien lu de tout ça, je n’ai pas de liens à mettre… mais allez écouter Richard!

Et si vous avez des suggestions, hop dans les commentaires!  Elles sont et seront toujours les bienvenues!

Ouvrages mentionnés

Pour The Black November

Titres composés d’un seul mot

Polars/thrillers historiques

  • Dans le quartier des agités – Jacques Côté
  • Série Joseph Laflamme (la même qu’en haut) – Hervé Gagnon
  • Série Vérité – Hervé Gagnon
  • Série Stan Coveleski – Maxime Houde
  • L’homme de l’ombre – tomes 1-2- Laurent Turcot

Polar avec une forêt sur la couverture

  • Bondrée – Andrée A. Michaud (again)
  • Ghetto X – Martin Michaud

Polar autour de la disparition de l’enfant

  • Bondrée – Andrée A. Michaud (lol… je sais…)
  • L’enfant promis – Maureen Martineau

 

Automne rouge – André-Philippe Côté / Richard Villerand

Le comment du pourquoi

Parce que j’avais besoin d’un roman sur le thème de l’automne et que Daphné, de Signé Daphné, m’avait proposé en lecture commune. Et j’ai cru comprendre qu’elle n’avait pas beaucoup aimé alors que, pour ma part, ça m’a plu.

De quoi ça parle

Québec, 1970. À l’école secondaire, Laurent Lessard et Jason Picard ne sont pas des amis. En fait, Laurent est fils d’une syndicaliste engagée, séparatiste mais pacifique et Jason fils d’employé d’usine, d’origine « indienne », comme il le dit lui-même. Parce qu’en 1970, c’est comme ça qu’on disait. Nous sommes à la fois sur fond de grève et de montée du FLQ et quand un enseignant demande à ses élèves de créer un héros québécois, des questionnements vont s’amorcer chez plusieurs personnages.

Mon avis

Disons-le tout de suite, j’ai beaucoup aimé. Certes, ça va un peu vite, mais comme ce qui m’a happée est la quête d’identité des deux jeunes (un en tant que blanc, l’autre en tant qu’autochtone), vue à travers cette lentille. La recherche de héros est très parlante et très révélatrice du « cul entre deux chaises » de plusieurs québécois qui ne trouvent pas leur place nulle part. Comme je suis présentement en plein questionnement personnel à ce sujet, ça m’a parlé, of course.

J’ai beaucoup aimé les différents points de vue et les différentes réactions des personnages face aux injustices et à la situation du Québec dans le Canada. Pour moi, l’auteur a mis le doigt dessus. C’est ça. Totalement ça. Je réentends les discussions de plusieurs personnes de la génération juste avant la mienne (je suis née en 1976), qui ont vécu la crise d’octobre et les arrestations parfois arbitraires qui ont suivi. Avec les conséquences qu’on sait. Et le tout sans mettre les felquistes sur un piedestal, loin de là.

Ceci dit, c’est le questionnement des jeunes et sur le fameux « héros québécois » qui prend tout le devant de la scène. J’aurais préféré une plus longue série qui aurait permis de développer davantage les familles et les années qui séparent l’histoire de l’épilogue. C’est d’ailleurs le principal reproche de Daphné, qui s’est quant à elle davantage intéressée à la vie au quotidien des deux jeunes. Et j’avoue, après discussion, je réalise qu’il y a quelques trous. Toutefois, moi, quand je l’ai lu, ça ne m’a pas dérangée, à part une sensation de rapidité à la fin. Et j’ai beaucoup, beaucoup aimé, autant le sujet que le dessin aux couleurs passées.

Une bonne lecture.

J’ai appris ça au cirque – Baron Marc-André Lévesque

Je parle rarement de poésie ici. Ok, je n’en parle jamais. En fait, je ne sais absolument pas comment en parler. Attendez-vous donc à un billet incohérent… enfin, plus incohérent que d’habitude. 

Cet ouvrage est un recueil de poésie jeunesse, qui parlera aux jeunes en fin de primaire ou au début du secondaire. Cette poésie a tout ce qu’il faut pour éveiller les jeunes à la beauté des mots, du rythme, tout en restant accessible et en traitant de sujets qui les touchent de près.  École, amitié, famille… On explore ce qu’il y a de fascinant dans les petites choses, les détails du quotidien et ça ne peut que toucher et amener à porter un autre regard sur les choses.  Le vocabulaire est intéressant mais la structure de phrase reste dans un ordre relativement régulier, ce qui peut faciliter la compréhension pour les jeunes.  Non mais, comment ne pas tripper sur un poème traitant de la solitude et de la connexion des éléments du tableau périodique? Comment?

Bref, un recueil très agréable à lire, avec quelques flamboyances. J’aimerais tellement que Neveux inc. prennent goût à la poésie. Me semble qu’il y aurait des discussions chouettes à avoir après cette lecture!