The Atlas Six – Olivie Blake

Le comment du pourquoi

Cette lecture, c’est totalement la faute d’une amie qui m’a dit qu’il FALLAIT que je le lise. Selon elle (qui avait détesté), c’était tout à fait pour moi : dark academia, un peu de magie, pas tant d’histoire mais beaucoup d’atmosphère. Bien entendu, je l’ai immédiatement lu.

De quoi ça parle

La bibliothèque d’Alexandrie n’a pas vraiment disparu. Elle existe encore et est gardée par la Alexandrian Society, une société d’être magiques très puissants, qui sont les seuls à avoir accès au pouvoir.

Six jeunes dans vingtaine sont appelés à y entrer mais seuls 5 d’entre eux seront vraiment introduits dans la société. Libby et Nico peuvent manipuler les éléments. Ils se connaissent et se détestent cordialement. Reina est une naturaliste, Parisa une télépathe, Callum un empathe et Tristan voit à travers les illusions. Ils viennent de partout dans le monde et chacun a son passé. Ce sera donc l’histoire de cette année, qui commence à 6, mais qui se terminera à cinq.

Mon avis

Mon amie me connaît bien. Mais vraiment bien. J’ai été totalement immergée dans l’atmosphère et j’ai adoré les heures passées plongée dans ce roman. Vous savez, le genre d’atmosphère enveloppante, sombre, un peu gloomy, où on ne sait pas à qui se fier? C’est tout à fait ça. Nous avons six points de vue différents, six personnages très distinct et leurs voix sont facilement reconnaissables. Et imaginez-vous que nous sommes dans leur tête… et que nous ne savons tout de même pas si on peur leur faire confiance. Les relations sont toutes en zones de gris, jamais claires et aucun personnage n’est parfait, loin de là. On a envie de les secouer chacun leur tour, en fait.

J’aurais beaucoup de mal à vous parler de l’histoire car il se passe beaucoup de choses et presque rien à la fois. Ce sont six personnes enfermées, qui se découvrent petit à petit, forment des alliances, tout en sachant qu’ils ne peuvent se truster complètement. Genre Big Brother version magique, avec des pouvoirs incroyables. Ils ne savent pas vraiment pourquoi ils sont là, sauf que cette académie leur donne le savoir et le pouvoir. Étant donné leurs pouvoirs, ils seront mis face à leurs faiblesses et aux choses qu’ils ne voulaient pas voir eux-mêmes. Et ça m’a passionnée. Ah oui, on pourrait shipper n’importe qui avec n’importe qui!

Ça parle de morale, de philosophie, de physique, de pouvoir et de magie. J’ai apprécié les discussions entre les personnages, été intriguée par plusieurs d’entre eux. J’aurais certes aimé une intrigue un peu mieux resserrée, un fil plus évident, un meilleur dosage dans les révélations finales, qui arrivent tout d’un coup, ainsi que davantage d’indices et de foreshadowing tout au long de l’histoire. Bref, j’aurais bien aimé qu’on suive davantage certains personnages, que je ne nommerai pas pour ne pas spoiler. Mais vous savez quoi? Ça ne m’a pas vraiment dérangée. J’étais tellement prise dans ce microcosme que je voulais juste voir davantage les personnages. C’est fou quand même!

À tenter donc, si c’est le genre de roman qui vous plait et si vous avez envie de passer 500 pages dans une histoire sans fil rouge évident, go for it. J’ai beaucoup aimé la plume ainsi que l’ambiance hyper dark… je vous laisse vous faire votre propre avis. Mais sérieux… agréable surprise!

Ton absence m’appartient – Rose-Aimée Automne T. Morin

Le comment du pourquoi

J’ai vraiment beaucoup aimé « Il préférait les brûler » de l’autrice. Cette relation étrange et complètement déstabilisante entre un père et sa fille m’avait beaucoup touchée. Du coup, j’avais vraiment envie de découvrir l’essai de l’autrice. En plus, cette fille est solaire. Mais vraiment! Depuis que je l’ai vue tenir tête à Serge Denoncourt (qui me fait mourir de rire avec son personnage de monsieur bougonneux) à une émission de télé, je l’aime encore plus!

De quoi ça parle

Comme je le disais ci-haut, cet ouvrage est un essai. Un essai sur les gens qui ont eu des enfances différentes, particulières, comme l’autrice. Elle donne donc la parole à différentes personnes dont l’enfance a été marquée par un événement marquant, qui a forgé une partie de ce qu’ils sont aujourd’hui, le tout avec un regard réflexif sur sa propre situation.

Mon avis

Je suis bien contente d’avoir lu le roman de l’autrice avant de lire cet essai car j’ai l’impression que ça aurait été fort redondant sinon. Toutefois, dans ces ordre, c’était parfait. J’ai eu l’impression de retrouver une amie dans une histoire connue, et de voir son histoire sous un autre angle. Toutes les personnes qui prennent la parole démontrent une certaine résilience. Pas d’histoire de transfiguration ici, mais surtout de construction personnelle quand les bases ne sont pas toujours solides.

Bien entendu, on pourrait se dire « encore des histoires de vies difficiles ». Oui, il y en a pas mal. Mais j’ai beaucoup aimé la façon de traiter le sujet, la lumière portée par la plume toute simple. Certes, il y a des histoires terribles, mais l’intérêt portait surtout pour moi sur l’adulte qu’ils sont devenus, sur l’influence qu’a eu cette enfance dans cette construction. Un regard très bienveillant et même si c’est difficile, ce n’est pas fait « pour faire pleurer », ce qui est appréciable. J’aurais parfois aimé que l’histoire de l’autrice s’efface davantage dans les autres témoignages mais bon.

Lecture émouvante!

Pachinko – Min Jin Lee

Le comment du pourquoi

J’ai pris ce roman totalement au hasard, dans les titres qui étaient dans ma liseuse. Il m’avait beaucoup tentée lors de sa sortie en anglais, puis, bizarrement, je l’ai oublié. Comme quoi… 250 autres titres. Que dis-je… je REFUSE de compter mes ebooks oubliés! Genre que je ferme les yeux, bouche mes oreilles et chante LALALALA quand j’y pense! Toujours est-il que j’ai cliqué dessus. Et je viens d’écrire un paragraphe complet pour ne rien dire pantoute. Retrouverais-je mes bonnes habitudes bloguesques?

De quoi ça parle

Nous sommes ici dans une saga familiale qui s’étend sur quatre générations, dans un contexte qui m’était totalement inconnu. En effet, nous suivrons Sunja, sa mère et sa descendance, nés en Corée sous l’occupation japonaise, mais immigrés au Japon, pendant une grande partie du 20e siècle. Adolescente, elle tombe amoureuse d’un homme plus âgé, mais lorsqu’elle se retrouve enceinte et qu’elle découvre qu’il est marié, elle refusera de le revoir et épousera Izak Baek, qui considèrera le bébé comme son fils. Ensemble, ils partiront pour le Japon et y vivront tous les bouleversements du siècle.

Mon avis

Je sais, ma description a l’air plate à mort mais je vous jure que le roman m’a passionnée. Vous savez, en tant qu’occidentale, je suis surtout au fait des discriminations que nous avons perpétrées, mais le sort des Coréens au Japon m’était totalement inconnu. C’est dans ce temps-là qu’on réalise à quel point notre vision du monde est biaisée par notre background culturel et combien il y a de visions différentes d’une même situation. Ici, le Japon est vu par le biais du vécu d’une famille coréenne et pendant une grande partie du siècle, il n’y faisait pas bon être Coréen. Le racisme y est banal et ancré dans la culture. Les Coréens sont considérés comme des êtres inférieurs, sales, colonisés et ne peuvent avoir accès à la plupart des emplois ou même des logements. Sunja et Izak, malgré tout leur bon vouloir et leur travail acharné, vont se heurter à des barrières innombrables… et ça ne s’arrêtera pas avec eux. Le statut des Coréens au Japon depuis plusieurs générations et pourtant toujours considérés comme des étrangers et n’ayant pas la nationalité est réellement particulière. Riches ou pauvres, les Coréens ont peu de moyens d’être considérés pendant cette période. Comment leur demander de s’identifier au Nord ou au Sud alors que quand ils y habitaient, cette séparation n’existait pas?

Autre élément intéressant pour moi; la différence de façon de penser. Le sort de certains personnages, qui ne sera jamais tendre, crève le coeur mais leurs réactions nen sont pas toujours simples à comprendre pour l’occidentale que je suis. La douleur de Noa face à son passé, la culpabilté de Sunja, à qui personne ne va pardonner une erreur de jeunesse, et même la réaction face à Etsuko étonne parfois. La notion d’honneur, le rôle de la femme, tout est un peu différent. Pas complètement différent pour l’époque, mais un peu.

Certes le roman a plus de 600 pages, mais la plume est simple et ça se lit hyper facilement. Ici, pas de chichis, pas de longues descriptions de lieux ou d’atmosphères. On va droit au but et l’accent est mis sur l’action et les personnages. C’est peut-être ce qui m’a manqué pour en faire un réel coup de coeur, mais malgré le ton un peu détaché, j’ai dévoré ces pages pour voir ce qui allait arriver à cette famille. J’ai davantage aimé le début du roman, les plus vieux personnages sont mieux dessinés, mais à travers les générations suivantes, nous voyons évoluer la société japonaise et coréenne. J’aurais juste aimé les voir évoluer davantage. Ça parle de racines (et de déracinement), d’appartenance, d’isolement et de résilience. Ça parle d’amour et de famille, quand l’Histoire s’en mêle.

Très bonne lecture!

Le désert des couleurs – Aurélie Wellenstein

Le comment du pourquoi

J’avais apprécié le seul roman de l’autrice que j’ai lu, alors quand j’ai vu celui-ci, avec une histoire de couleurs et de souvenirs, je n’ai pas hésité à demander et à le lire presque tout de suite. Et bon, on en parle de cette couverture? Pour ce week-end sans signet, j’ai décidé qu’il y avait du bleu dessus. Ah oui, parce que j’ai oublié de le dire. Je l’ai lu dans le cadre du Week-end sans signet. Ce sera probablement la seule lecture que je ferai d’ailleurs. Mais c’est déjà ça!

De quoi ça parle

Dans un univers futuriste, le désert a pris le dessus sur les villes et la nature, une communauté habite le cratère d’un volcan et le sable monte graduellement sur ses bords, menaçant d’engloutir la communauté. Quand les gens s’y aventurent, ils y laissent leurs souvenirs et chaque grain de sable est en fait un souvenir oublié.

Parfois, dans cette communauté, le marchand de sable apparaît et de cette visite naîtra un enfant hybride, un Mimorian. Il aura pour mission d’accompagner un élu dans le désert afin de retrouver la mythique Alnaïr. Nous suivrons donc l’un de ces duos que nous suivrons, alors qu’ils quittent leur ville pour, ils le savent, ne jamais en revenir.

Mon avis

J’aime beaucoup la plus d’Aurélie Wellenstein, ainsi que son imaginaire. J’aime son écriture évocatrice, le côté onirique même dans les moments plus crus, et encore une fois, j’ai été ici happée dans l’astmosphère de cette histoire. Ceux qui partiront ensemble sont très différents. L’un a la naïveté de l’enfance et l’autre semble dure et blessée par la vie. Ils auront quelques jours, quelques semaines pour apprendre à se connaître et à tenter de survivre ensemble et peut-être sauver leur monde.

Cet univers est sombre, certes, mais contrairement à d’autres romans du l’autrice, j’ai trouvé davantage d’espoir. On retrouve les thèmes qui lui sont chers : écologie, découverte de soi, zones d’ombre dans chacun des personnages. Bien entendu, on comprend assez rapidement le comment du pourquoi mais j’ai beaucoup aimé la recherche certes d’un monde nouveau, mais surtout d’eux-mêmes. Les deux personnages devront se découvrir et s’accepter, parfois par le biais du regard de l’autre. On parle ici de souvenirs oubliés, refoulés ou encore de souvenirs simplement perdus en raison du sable. Cette exploration est très intéressante, même si c’est un peu prévisible.

Le côté écologiste est très bien mené, il fait peur sans être moralisateur à l’extrême. J’ai aimé découvrir le passé de ce monde petit à petit, mais après m’être plongée dans plusieurs séries complexes, il m’a manqué un peu de profondeur dans l’histoire de cet univers. Toutefois, en prenant le roman comme un conte onirique, avec certains éléments inexpliqués (notamment, les motivations d’un certain personnage… pourquoi n’a-t-il rien dit?), on passe un très bon moment et ça se lit tout seul. Je n’avais lu aucun livre papier depuis des mois. Le fait que je passe au travers dans la journée est parlant, non?

Le bazar du zèbre à pois – Raphaelle Giordano

Le comment du pourquoi

J’ai ouvert ce roman par accumulation de hasards. J’ai reçu le roman en service de presse surprise et la même journée, j’en ai entendu parler par deux personnes différentes. Je me suis dit que c’était un signe et je l’ai lu. C’était pas une bonne idée!

De quoi ça parle

Basile revient dans son village natal de Mont-Vénus, où il ouvre une petite boutque à la fois poétique et inventive : le Bazar du zèbre à pois. Y sont vendus objets à la fois poétiques et artistiques, qui poussent à la réflexion et à la remise en question. Si certains adorent, d’autres se dresseront immédiatement contre la boutique, notamment Louise, rédactrice du journal de la ville et membre de l’association Civilissime, se voulant gardienne des bonnes meurs. Puis va apparaître Arthur, ado rebelle graffeur et Guilia, sa mère, « nez » reléguée à faire du sent-bon. Ces rencontres vont être déterminantes.

Mon avis

Allons-y cash, ce roman est tout ce que je n’aime pas. Livre de croissance personnelle déguisé en roman, il se veut un guide pour être plus heureux. Dégoulinant de bons sentiments, de merveilleuses transformations, il est aussi selon moi plein de jugements sur les façons de faire et de vivre qui ne concordent pas avec la philosophie proposée par le roman. Et ça, ça m’énerve. Toujours. Dans tous ces romans qui proposent une certaine façon de penser et de voir les choses. Et ça, je déteste ça en littérature. Vraiment.

Vous savez, j’ai du mal avec les pensées uniques. Du mal avec le « si vous ne pensez pas comme moi, c’est que vous êtes une mauvaise personne et qu’il ne vaut pas la peine de vous considérer de toute façon ». Ceux qui ne sont pas d’accord sont méchants et malheureux. Ou alors ils ont une « révélation ». ÇA M’ÉNERVE!! Pourquoi ne pas considérer que la solution n’est peut-être pas la même pour tous? Que parfois, la structure, le besoin de sécurité et le conformisme ne sont pas le Mal avec un grand « M »? Sous une apparence d’ouverture et d’acceptation, j’ai vu plein de jugements. J’ai dit que j’avais été énervée hein?

Donc, ma lecture fut une accumulation de « levage de yeux au ciel », à chaque miracle du bazar et à chaque fois que certaines évidences étaient précisées et explicitées. Le « Show, not tell » n’était pas vraiment utilisé ici. On dit tout. Plusieurs fois.

Donc, pas pour moi. Je ne doute pas qu’il puisse parler à certaines personnes, s’il est lu au bon moment dans leur vie mais clairement, ce n’est pas le type de lecture que je vais retenter. Reste donc toujours le problème de trouver un roman feel good qui ne soit pas dans ce style. Je suis ouverte aux suggestions!

L’assassin Royal – 2e cycle – Le prophète blanc – Intégrales 1 et 2

Le comment du pourquoi

Parce le Fou. Ça me suffit amplement comme raison!

De quoi ça parle

Plusieurs années ont passé depuis les événements ayant marqué la fin du premier cycle de l’assassin royal. Fitz a choisi de s’isoler dans une chaumine loin de tous, sous l’identité de Tom Blaireau. Il a pris un jeune garçon sous son aile et tous le croient mort, y compris Molly et Burrich. Il mène une vie simple, à l’écart de tout. Sauf qu’un jour, Umbre va apparaître. Puis le Fou… qui n’est plus le fou. Mais c’est pour Heur, son « garçon », qu’il va choisir de retourner à Castelcerf, sous la personnalité du serviteur de Sire Doré, le personnage actuel du Fou. Of course, ça ne va pas dérouler comme prévu. Of course. C’est Fitz.

Mon avis

Encore une fois, nous avons un début de série qui prend son temps. Fitz est pris dans un vide assez abyssal, il vit au jour le jour avec son loup et son fils. Il a parfois des visites d’Astérie mais il vit isolé, loin de toutes les intrigues de cour. Le plus loin possible. Entendons-nous, Fitz reste Fitz. Il culpabilise, se sent responsable de tout et vit tout avec une intensité hors du commun, tout en réussissant à ne pas trop s’impliquer. Bref, Fitz.

Je suis un peu paresseuse côté écriture de billets alors je vous parle de deux intégrales en même temps. Mais pour ceux qui lisent en français, ce billet couvre les 4 premiers tomes de la 2e trilogie (Le prophète blanc, la secte maudite, les secrets de Castelcerf et Serments et deuils) et chaque intégrale a un thème précis. Au départ, nous sommes en quête du prince Devoir, promis à une narcheska outrilienne pour faire la paix entre les peuples. Les adeptes du prince Pie, faction guerrière du lignage, menacent les gens qui ont le Vif tout en demandant vengeance et la cour doit naviguer entre toutes ces intrigues pour tenter de maintenir l’équilibre.

Entendons-nous, dans la première intégrale, j’ai braillé ma vie. Mais tellement! Je ne dirai pas comment et pourquoi, mais les larmes coulaient toutes seules. Ceux qui l’ont lu, devinez la raison! Et dans la deuxième… certaines situations sont tellement difficiles à vivre. La mascarade de Sire Doré et de Tom Blaireau devient tellement frustrante, c’est incroyable. Et cette relation a pour moi pris le pas sur les reste de l’histoire… ce qui n’est probablement pas le but visé! Lors de LA conversation, on a le goût de les secouer tous les deux… bref, je ship ces deux personnages!

J’enchaîne donc immédiatement sur la fin de ce cycle, qui promet en trahisons et en aventures. Umbre me rend à moitié folle et je ne comprends pas les décisions de Fitz… mais je pense que ce sera une histoire éternelle de ce côté! Une série addictive, c’est le moins qu’on puisse dire!

L’assassin Royal – Intégrales 2 et 3 – Robin Hobb

Le comment du pourquoi

Non mais je réalise maintenant que je n’ai pas parlé de la fin de la première trilogie de Robin Hobb. Et que je vous ai parlé des Aventuriers de la mer. Vous pouvez vous imaginer que mon côté psycho-rigide proteste. Mais VRAIMENT. Bref, voilà.

De quoi ça parle

Je vous ai parlé du tome 1 de cette série il y a quelques semaines. Dans cette première intégrale (correspondant aux 2 premiers tomes en VF je pense), nous rencontrions les personnages principaux ainsi que Fitz, le principal protagoniste, alors qu’il était enfant. Dans la fin de la trilogie, il va grandir bien sûr et devenir un jeune adulte au destin trop grand pour lui et participer, parfois malgré lui, à une quête fabuleuse les menant loin dans les montagnes, à la recherche de Vérité, roi servant parti à la recherche des Anciens. Bref, nous sommes en partie dans une quête dans tous les sens du terme : quête de soi et quête héroïque.

C’est que Fitz, avec son passé trouble, reste à la recherche de lui-même et est profondément « jeune » dans sa tête. Il est parfois – ok, souvent – agaçant, n’écoute que ce qu’il souhaite écouter (normal… c’est un ado et un jeune adulte). Il lui arrive tous les malheurs du monde, est souvent pris comme cible… et même quand ce n’est pas le cas, il se sent comme tel. Bref, il fait connerie par dessus connerie, même quand il veut faire la bonne chose. Mais dès que nous passons par-dessus ce trait de caractère, et que nous nous laissons immerger dans ce monde, c’est passionnant. Nous allons découvrir les fameux anciens, comprendre davantage l’Art et le Vif… et arriver complètement ailleurs.

J’aime beaucoup les personnages, qui ont pour la plupart une vraie évolution. Sauf Royal. J’aime pas Royal. J’aime VRAIMENT pas Royal. Mais Kettriken est géniale, j’ai adoré le personnage de Caudron (bon, ok… les noms, c’est peut-être un peu mêlé dans ma tête… j’ai écouté en français et lu en anglais… c’est devenu un gros melting pot!) et surtout le fou. J’adore le fou. Ce personnage est hyper intrigant, j’adore ses sarcasmes et sa façon de parler par énigmes, tout en cachant des blessures et une grande sensibilité. Bref, laaargement mon perso préféré! Et je suis ravie de savoir, au titre des autres trilogies, que nous le reverrons.

Bref, un univers immersif, assez simple malgré son ampleur. Sincèrement, c’est hyper accessible et ça se dévore! Une réussite pour moi! Et j’ai aimé la fin. Ça, ça mérite d’être mentionné non? Karine a aimé la fin d’une série!

Les aventuriers de la mer – Robin Hobb – trilogie complète

Le comment du pourquoi

Si vous me suivez sur Instagram (@moncoinlecture, pour votre information) et que vous m’écoutez radoter, vous savez que ces temps-ci, je ne lis pas. Enfin, pas avec mes yeux. J’écoute des livres. Et je me bats contre les thrips dans mes – nombreuses – plantes. Ou les cochenilles… bref, je fais la lutte aux bestioles-qui-mangent-les-plantes. Et je ne lis pas. Par contre, écouter des livres en faisant ça, je peux. Et c’est ce que je fais. J’écoute Robin Hobb. Dans ce billet, vous aurez mon avis sur la série complète. Parce que bon, en plus, depuis que je suis installée pour faire du télétravail, j’ai un jooooli bureau… que je suis ravie de quitter le soir venu. Inutile de dire que pour écrire des billets, ça le fait juste moyen! Bref, vous savez tout!

De quoi ça parle

Cette trilogie nous emmène loin des 6 duchés, dans le sud, mais dans le même monde. Nous sommes juste après la guerre des pirates rouges, qui a eu lieu assez loin de Terrilville, lieu principal où se déroule cette histoire. Il s’agit d’une ville bâtie dans un endroit maudit, où les Premiers marchands ont obtenu des privilèges en raison des sacrifices qu’ils ont fait alors et des traités signés par leurs ancêtres. Sauf que rien de va plus, avec l’arrivée des nouveaux marchands de Jamelia et de leurs esclaves. La fortune des premiers marchands est menacée, la Calcède menace et le gouverneur semble décidé à renier les anciens traités. Bref, ça ne va pas bien du tout à Terrilville.

Althéa Vestrit est fille de premier marchand. Depuis son jeune âge, elle suit son père sur leur Vivenef familiale, Vivacia, qui doit bientôt s’éveiller. Sauf que son père est malade et que son beau-frère, Kyle Havre, semble décidé à prendre le contrôle. Et peut-être même que le dit contrôle lui sera offert sur un plateau et qu’Althéa se retrouvera devant rien. Voilà donc la mise en bouche pour une série qui nous emmènera bien, bien loin!

Mon avis

J’ai eu un peu de mal à entrer dans la série au départ. En fait, je croyais trouver plus rapidement les liens avec la première trilogie et Fitz Loinvoyant n’est pas du tout, du tout au centre de cette histoire. Ceci dit, il est tellement gossant par moments, avec tout ce qui lui tombe sur la tête, que je n’étais pas fâchée de m’en séparer pendant quelques romans! Fitz ne l’a pas facile mais parfois, il est… whiny! Bref, nous sommes ailleurs. L’autrice prend son temps pour mettre son petit univers en place, il y a plusieurs points de vue différents et les liens entre ceux-ci ne sont clarifiés que plus tard dans la série. Tout ce que j’aime, quoi.

C’est donc une aventure de de marins, comme le dit le titre. Ici, pas de lien d’art ou de vif, mais un lien avec des bateaux, ces fameuses Vivenefs faites de bois sorcier, dans le désert des pluies. Ces bateaux mystérieux et pensants sont les seuls à pouvoir naviguer à certains endroits et éviter les fameux pirates. Pas les pirates rouges, d’autres pirates, pas rouges. Et qui semblent se réunir sous le pavillon du corbeau. Nous suivrons donc plusieurs personnages : Althéa, jeune femme libre et vive, qui se voit dépouillée d’un avenir qu’elle croyait garanti. Kennit, pirate aux grandes ambitions. Hiémain, neveu d’Althéa qui a toujours voulu devenir prêtre de Ça. Ronica, Keffria et Malta, respectivement mère, soeur et nièce d’Althéa. Brashen Trell, fils déchu de premiers marchands. Ajoutons à ça de mystérieux serpents de mer qui cherchent Celle qui se souvient, et nous avons un pas pire portrait des personnages. Bien sûr, d’autres feront leur entrée plus tard dans l’histoire… mais je ne voudrais pas spoiler. Parce que j’ai des hypothèses. De FORTES hypothèses. Et bon, comme vous le savez, je suis devin! L’indice de la fin de la trilogie est trop grand. Bref… je vais me taire. Mais si vous avez lu la trilogie et que vous pensez savoir de quoi je parle… venez me voir en privé! Je VEUX en parler!

Dans cette trilogie, on se balade entre différentes contrées, du mystérieux désert des pluies à la riche Jamelia, en passant par les îles des pirates. Terrilville et ses complots politiques est au centre, de même que le mystère des Vivenefs. De plus, en arrière plan, la réflexion sur l’esclavage et les droits des Premiers marchands, qui se voient comme les seuls légitimes. La fin justifie-t-elle les moyens? Si la cause semble juste, peut-on tout faire pour elle? Que valent les traditions face aux nouvelles réalités? La multiplication des points de vue nous fait aussi réaliser que la bonne cause est bien différente selon la situation… et nous en venons presque à aimer la plupart des personnages. Presque. Parce que bon, je déteste Kyle encore plus que Royal dans la première trilogie. Et ce n’est pas peu dire!

L’évolution de Malta est l’une des plus intéressantes que j’ai lues depuis longtemps. L’ado détestable (et crédible) devient une femme tout aussi entêtée, mais aussi forte et prête au rôle qu’elle aura à tenir. J’adore ce personnage. Je déplore certaines facilités sur la fin, même si j’ai aimé quelques aspects doux-amers. Certains événements sont vraiment trop pratiques à mon gôut et j’aurais aimé plus d’ambiguité pour quelques personnages. C’est aussi verty straight. Mais on se rappelle que ça été écrit au début des années 2000. En gros, je suis over satisfaite. J’ai aimé voir les traditions et les croyances bouleversées, aimé voir le focus de l’histoire changer peu à peu.

Bref, à tous ceux qui se posent la question, oui, cette série vaut le coup. Et je sens qu’il y aura des liens à faire avec l’autre série. Je dis ça, je dis rien. J’ai aimé.

Un gentleman à Moscou – Amor Towles

Le comment du pourquoi

Ouuuuh un billet de blog! Je ne suis pas disparue, mais je suis moins présente ces temps-ci. On dirait que je passe ma vie devant un écran au bureau. Du coup, le soir, j’ai beaucoup moins envie de rouvrir le dit ordinateur. Quant à ce roman, j’avais lu un autre livre de l’auteur il y a quelques années et j’avais beaucoup aimé le côté vintage. Du coup, quand on m’a proposé celui-ci en audio, j’ai dit oui, of course. Je ne lis qu’en audio ces temps-ci.

De quoi ça parle

Suite à la révolution russe, le compte Alexandre Illitch Rostov a décidé, étrangement, de revenir en Russie. Jugé et assigné à résidence dans un luxueux hôtel de Moscou, il ne pourra plus en sortir mais l’endroit deviendra vite son univers, entre les restaurants luxueux où défilent maintenant les nouveaux dirigeants du pays. Puis un jour, il y aura Nina. Nina, 9 ans, qui va bouleverser sa vie.

Mon avis

Étonnament, il n’y a rien d’ennuyant à un roman qui se déroule presque en entier dans les quatre murs d’un hôtel de luxe! Du moins, pour moi. Encore une fois, nous nous retrouvons dans une atmosphère un peu surranée, avec un personnage fantasque, souvent complètement à côté de la plaque. J’ai vraiment aimé l’humour malgré la situation où se retrouve le personnage principal. C’est que le comte n’est pas près de sortir du camarade!

La période en est une qui me plaît vraiment. La période qui suit la révolution russe est à la fois fascinante et effrayante. Toutefois, ici, bien que la politique et le monde extérieur soit présent en arrière-plan, nous sommes dans un petit monde clos et protégé: l’hôtel Métropolitan de Moscou. Le comte Rostov est un personnage un peu enfantin, avec un flegme aristocratique à la fois surprenant et hilarant. Le début, avec le déménagement du comte dans une toute petite chambre, m’a vraiment fait sourire (ok, rire… les préoccupations de Rostov sont complètement à côté de la plaque) et son côté sooo gentleman dans un moment où ce n’est plus le moment de l’être a fait de ce huis-clos un moment très agréable et sans une seconde d’ennui pour moi. C’est que ce petit univers est fort intéressant.

La relation du comte avec Nina, une enfant de 9 ans parfois plus mature que lui, est hyper rafraichissante et la transformation qui va résulter d’une autre rencontre m’a énormément plu. Les personnages secondaires sont attachants et forment une famille choisie bien à eux. De plus, l’écriture de Towles me rejoint encore une fois. La touche d’humour, le jeu avec la réalité et le développement des personnages, tout est réuni pour me faire passer un bon moment. Nulle ambition de créer ici un roman historique où tout est vrai-vrai-vrai, mais ça passe! Moi et les atmosphères vintage!

Bref, un très bon moment de lecture. Ou d’écoute. Bref, j’ai aimé ça!

Brexit Romance – Clémentine Beauvais

Le comment du pourquoi

J’aime beaucoup Clémentine Beauvais, son humour et son regard caustique sur les choses. J’ai particulièrement aimé « Songe à la douceur », qui reprenait très habilement Eugène Onéguine (Pouchkine mon amour) à la sauce moderne. Du coup, quand j’ai eu besoin d’un moment de détente, j’ai spontanément choisi ce livre. Et dieu sait que j’ai besoin de détente ces temps-ci!

De quoi ça parle

Post-Brexit, l’Eurostar entre Londres et Paris. Marguerite, 17 ans, jeune chanteuse d’opéra prometteuse, va donner un concert avec son professeur de chant. C’est à cette occasion qu’elle va rencontrer Canelle, qui s’en va à Londres, pour épouser un garçon qu’elle n’a jamais vu. Brexit Romance que ça s’appelle. Des mariages arrangés pour pouvoir obtenir des passeports européens et la possibilité de passe du temps en Royaume-Uni. Parfaitement illégal, of course. Nous allons donc suivre toute une galerie de personnages dans cette quête du passeport européen. Without love involved. Mais bon, ça ne va pas se passer comme ça, I’m afraid!

Mon avis

Si vous me connaissez, vous savez que j’ai l’esprit de contradiction. Mais vraiment. Si je n’aime pas le ton ou l’argumentaire, je suis capable de m’obstiner à mort pour une opinion qui n’est même pas la mienne. Du coup, certaines opinions avec lesquelles je suis en bonne partie en accord (ok, mettons 85% d’accord), m’ont terriblement gossée parce qu’un peu trop appuyées. Du coup, les personnages les plus intéressants ont fini par me taper sur les nerfs.

Entendons-nous, je suis hyper fan de la plume et de l’humour de Clémentive Beauvais. Les jeux de mots en traduction, que plusieurs ont trouvé redondants, m’ont beaucoup plu, même à répétition. Le début est un peu long mais j’ai beaucoup aimé les exagérations, le côté très théâtral. C’est léger, on rencontre des jeunes engagés, qui ont des opinions très « modernes » mais qui vont lentement évoluer au contact les uns des autres, et surtout au contact d’autres qui ont été élevés autrement et qui ont d’autres vécus. Certes ils sont parfois agaçants (la naïveté de Marguerite est parfois… gossante), voire même enrageants (Cosmos…), mais le ton est enlevé, engagé, les situations frôlent parfois le grand n’importe quoi et j’ai passé un bon moment en général. Il faut juste penser à l’idée de base. Comment ne pas virer au vaudeville? J’ai surtout aimé le pauvre Pierre, professeur de chant, qui va se retrouver embringué dans tout ça… et qui n’en demandait clairement pas tant!

Ce n’est certes pas mon livre préféré de l’autrice, un peu trop politisé à mon goût quand j’ai besoin de légèreté, mais j’ai somme toute bien aimé!