Depuis mon périple indien, j’ai envie de découvrir davantage la littérature de ce pays. Entendons-nous, les endroits où je suis allée sont assez loin du Kerala où se passe cette histoire. Mais j’ai quand même …
J’ai lu ce roman parce qu’il s’agissait d’une histoire de peine d’amitié. C’est un sujet qui me touche particulièrement. Je savais que c’était du YA, mais au cégep et à l’université. Ça aurait pu passer. …
J’ai lu ce roman pour Marcellus. Marcellus, c’est un poulpe. Un poulpe génial, il fallait que je le rencontre, non? De quoi ça parle Tova est en fin de carrière. Elle n’aurait pas besoin de …
La sélection du gagnant pour le Gala du roman québécois approche et j’essaie de lire les titres qui ont le plus d’avis positifs. Celui-ci en fait partie et a reçu des commentaires unaniment positifs de …
Je fais partie de ceux qui ont beaucoup aimé Le prieuré de l’oranger, mais je n’avais pas crié au génie non plus. Pour moi, c’était une longue histoire mais une histoire au rythme rapide, qui …
Cette chronique sera ma foi fort confuse. En effet, nous sommes tellement, mais tellement loin de la situation initiale dans cette série que tout ce que je dirai à partir de ce moment sera forcément …
J’avais beaucoup aimé le premier tome de cette série lu, qui était inspiré de La chute de la maison Usher. De l’horreur un peu gore, avec un personnage principal que j’aime beaucoup… c’était clair que …
J’ai acheté ce livre il y a quelques années, le concept m’intrigant beaucoup. Of course, ce n’est que beaucoup plus tard que j’ai fini par le lire (sinon c’est pas drôle). Et c’était toute une …
En Inde, lisez indien! Oui, vous avez bien lu. J’ai terminé ce roman en novembre. Et je ne sais pas vraiment quand il sera publié, mais je sens qu’on s’éloigne un peu du dit mois …
J’ai eu l’idée folle de de revisiter mes « Meilleures lectures annuelles » depuis l’ouverture du blog. Et ça a donné cette vidéo. Je n’avais clairement pas prévu le nombre d’heures de montage et à la fin, …
Ok, gros aveu, j’avais besoin d’un livre qui entre dans une catégorie particulière pour le Cold Winter. Je ne rappelle même plus quelle catégorie. Et j’ai pris ce roman parce que « Furies » était un mot qui fittait. Ouais, je sais.
De quoi ça parle
Le roman commence par un mariage, celui de Lotto et Mathilde. Il est brillant, solaire, semble promis à un brillant avenir artistique. Elle est souriante, gentille, dévouée. Pourtant, il y a toujours deux versions à une histoire. Et parfois, deux versions assez différentes…
Mon avis
Voici un roman particulier, qui doit, je le sens, diviser. Et moi, je me situe entre les deux. Si j’ai apprécié beaucoup d’aspects du roman, j’ai mis 9 jours à le lire. Neuf. Jours. Ça ne m’arrive pas souvent. J’avais du mal à lire longtemps et du mal à m’y remettre, du moins pendant la première partie. De là mon avis mi-figue, mi-raisin; la première partie est un peu longuette. À mon goût à moi, du moins.
La plume est magnifique, mais il faut aimer les écritures un peu fleuries. C’est rempli de métaphores, de comparaisons et de phrases pas toujours simples. On a donc besoin de toute notre attention pour en profiter pleinement. Ceci explique peut-être le neuf jours! Ceci dit, ça me plait et Lotto, le personnage principal, est acteur shakespearien et auteur de théâtre, on comprend un peu le choix d’un tel langage. Ça fonctionne.
Toute la première partie de l’histoire raconte Lancelot, dit Lotto (ouais, je sais… ya des choses qu’il ne faut pas chercher à comprendre). Né dans une famille riche, souffrant de la perte prématurée d’un père, il sera coupé de la fortune familiale quand il se mariera avec Mathilde, que sa mère n’approuve pas. Lotto a toujours eu la cuisse légère, s’est tapé les trois-quarts de la population féminine de l’université (et une partie de la population masculine), mais il va être ébloui par Mathilde et lui jurer fidélité. Imbu de lui-même, superficiel, plein d’orgueil, nous le verrons évoluer en tant qu’artiste et en tant que mari auprès de la douce et dévouée Mathilde.
Heu… douce? La deuxième partie va tempérer cette vision. Car oui, il y a deux côtés à une même histoire. J’ai beaucoup aimé les non-dits, les secrets que deux personnes peuvent avoir l’un pour l’autre. Peut-on connaître quelqu’un sans tout connaître DE ce quelqu’un? Peut-on l’aimer réellement quand on ignore les dits secrets? La deuxième partie du roman est beaucoup plus intéressante, avec la découverte de l’autre côté de la médaille. Si j’avais été davantage attachée aux personnages, j’aurais trippé sur le procédé car les conséquences psychologiques des secrets sont somme toute terribles.
Bref, un roman sur le mariage, les apparences, les blessures et la difficuté à s’ouvrir aux autres, à montrer son vrai visage. À découvrir quand on a la totalité de son cerveau de disponible!
Je vois cette bande dessinée passer sur toutes les copines qui participent à la BD de la semaine depuis plusieurs mois. Du coup, je n’ai pas hésité quand je l’ai vue seule et abandonnée qui m’attendait sur les tablettes sur la bibliothèque.
De quoi ça parle
Nous sommes en 1832, au Connecticut, dans une école pour jeune filles. Déjà, éduquer les filles, c’est bien mignon, hein mais imaginez la réaction quand miss Prudence Crandall décide d’en faire un pensionnat pour jeunes filles… noires.
Mon avis
Tout d’abord, quel graphisme! Les dessins sont fabuleux, tout en rondeur, avec des couleurs douces. Stéphane Fert réussit à rendre à merveille l’atmosphère de l’époque, avec quelques ajouts qui donnent un aspect parfois onirique. Bref, côté illustrations, c’est une totale réussite.
Nous sommes donc 30 ans avant la guerre de Sécession. Dans le nord (parce que le Connecticut, c’est le nord), officiellement, l’esclavage est aboli. Toutefois, entre être libre et avoir des droits et être considéré comme citoyen, il y a une marge. Surtout que c’est bien connu hein? Apprenons à lire aux Noirs et ils vont tour finir comme Nat Turner et tuer femmes et enfants blancs. Du coup, les fillettes noires ne sont clairement pas les bienvenues et les villageois et villageoises sont prêts à tout pour les empêcher de fréquenter l’école. Pas dans ma cour hein. Et ils ne faudrait surtout pas qu’elles pensent qu’elles valent autant qu’une femme blanche!
Si au début, ils se contentent de regards noirs, ça va aller beaucoup plus loin et ce qui se passe dans ce village est terrible et il est encore plus horrible de savoir qu’il y a encore une grosse job à faire pour mettre fin au racisme. Ce récit est basé sur une histoire vraie, qui nous est racontée à la fin de l’album. Il faut savoir que l’histoire qui nous est racontée est romancée et que le récit en est librement inspiré. On a ajouté certains éléments, notamment une sorcière qui vit dans la forêt, qui détourne un peu l’attention du propos général. Je pense que j’aurais préféré un peu moins de divergence avec l’histoire originale.
Ceci dit, un album très beau visuellement et qui nous rappelle que le chemin a été pavé d’embûches et que ce n’est pas fini. Cette école n’aura pas été ouverte longtemps, comme plusieurs autres projets d’ailleurs. Un pas à la fois, comme on dit.
À noter que ce ni l’auteur ni l’illustrateur ne font partie de la communauté noire. (Oui, Karine, je le précise pour toi!)
J’ai envie de lire ce roman depuis sa sortie, mais il y a un « mais » : je n’ai jamais réussi à le trouver. Je l’ai commandé en grand format, jamais reçu. Danse de la joie quand il est sorti en poche… et jamais pu le commander non plus. Back order. J’ai tenté de le faire acheter à ma biblio et, deux ans plus tard, il est arrivé… mais en grands caractères! Bref, ce fut limite la quête du Graal!
De quoi ça parle
Léna est née à Pripyat, en Ukraine. Elle avait 13 ans en 1986. Ce fameux jour d’avil, elle a pris le train avec sa famille et n’est jamais revenue. Derrière elle, elle laissait son enfance, ses souvenirs, et surtout Ivan, son âme soeur. Vingt ans plus tard, elle va revenir.
Mon avis
Je connais un peu Alexandra Koszelyk. C’était l’une des blogueuses de la première heure (elle a débuté à peu près à la même époque que moi) et nous avons ensuite partagé une chasse aux trésors de folie et quelques soirées parisiennes arrosées. Je sais donc que sa famille vient d’Ukraine, qu’elle aime la littérature classique et les mythes. Ce sont des éléments que j’ai reconnus dans le roman et j’ai eu l’impression de passer une soirée avec elle. Du coup, ça m’a beaucoup plu. Pour ça, entre autres. Mais pas que, of course.
Nous avons ici un beau roman sur le déracinement, les premiers amour et sur les traumatismes transgénérationnels, sur fond de catastrophe nucléaire. Tchernobyl. Le monde a voulu se fermer les yeux et c’est à travers deux enfants qui s’aiment qu’elle va nous faire réaliser l’ampleur des conséquences sur les gens ordinaires. Ceux qui travaillaient à la centrale. Ceux qui ont dû éteindre le feu et que les familles ont à peine pu revoir. Léna et Ivan formaient une bulle à deux. Amis, âmes soeurs, s’abreuvant de contes et de légendes ukrainiennes. Pour eux, Pripyat (non mais OÙ va le « y »? Je n’arrive jamais à me souvenir), c’est l’univers de l’enfance, ce monde où tout est possible. Léna en sera brutalement arrachée, sans réponse à ses questions et Ivan va rester là.
J’aime beaucoup l’écriture, belle, remplie de références. Léna, ça pourrait être une dame-Ulysse qui revient, après 20 ans, à ses sources. Le chemin ne sera pas simple; ses parents ne lui faciliteront pas les choses en refusant de parler du passé. En effet, il y a plusieurs façons de tenter de survivre à l’exil. Léna, quant à elle, se cherche. Ivan, lui, l’attend. La première et la dernière partie sont magnifiques, les ruines, on les voit et on les ressent. Il est vrai que les lieux abandonnés me fascinent et j’ai toujours l’impression d’y voir et entendre les échos du passé. De plus, toutes les descriptions sont magnifiques et la forêt est vivante sous la plume de l’autrice.
Bémol toutefois pour les dialogues, qui m’ont semblé un peu longs et artificiels, parfois proches de l’exposé. Il y a aussi un petit coup de mou au milieu mais en général, cette histoire est extrêmement touchante. On ressent les influences antiques dans l’histoire et ça donne envie d’en connaître davantage sur l’histoire de l’Ukraine. Je lirai les autres ouvrage de l’autrice avec plaisir.
Je pense que je suis complètement masochiste. En fait, je veux connaître l’histoire de la 7e soeur, celle qui n’a pas encore été trouvée. Du coup, je lis le reste. En bougonnant. Call me crazy.
De quoi ça parle
Je ne vais pas encoooore réexpliquer l’histoire. Ça fait quand même le 5e billet de la série que vous vous tapez (ou pas). Ici, c’est l’histoire de la 5e soeur, Tiggy, la soeur « spirituelle ». Elle travaille sur un domaine qui ne va pas très bien en Écosse pour sauver des animaux et elle va rencontrer un mystérieux gitan qui va la reconnaître et la guider vers son passé, près de Grenade en Andalousie. En parallèle, l’histoire de Lucia, la plus grande danseuse de flamenco de tous les temps.
Mon avis
Si vous avez suivi mes stories Instagram, je pense que vous m’avez déjà entendue bougonner sur ce tome. Je l’ai écouté en audio… en français. Et je n’aurais pas dû. D’abord, quand la lectrice fait des voix différentes, elle prend une voix faussement rauque… et l’orthophoniste en moi vire à moitié folle. J’avais juste le goût de lui dire de tousser ou de prendre un peu d’eau. Ouais, c’est totalement ma faute. Je sais. Deuxième bug de lecture audio? La prononciation. D’abord, le nom de l’héroïne. Tiggy. Dans ma tête, ça se prononce ti-gui. Dans cette série audio, ça se prononce taï-ji. Comme « tai chi » mais en voisant le « ch ». Ça me gooooosse! Ne cherchez pas à comprendre. Autre nom mal prononcé… Bear. Comme « ours ». Prononcé « beer ». Sachant qui est ce personnage, ça ne fait pas vraiment. Et sérieux, en france, le pays « Chili »… ça se prononce vraiment « tchilly »? Bref, j’ai sacré la moitié du temps. Retour à l’anglais pour les prochains livres audio!
Bon, et si on parlait du roman? De ce côté-là aussi, ça n’a pas vraiment fonctionné, même si le personnage du passé, qui est complètement imbue d’elle-même, m’a bien plu. Ça change, un personnage qui n’est pas fragile, doux, gentil… ni même très agréable. Genre qu’elle ne crie pas au lecteur « AIMEZ-MOI »! Par contre, entre Tiggy et moi, ça n’a pas vraiment passé. Elle est hyper différente de moi, très spirituelle, très près de sa voix intérieure, très nature. Et je ne comprends absolument pas ses décisions. Quand elle fiche le camp sans le dire à personne… BEN VOYONS! Bref, bof bof.
Quant à l’histoire de Lucia, la danseuse de flamenco du début du 20e siècle, elle est plus intéressante. On entre dans le mode de vie des gitans andalous, qui vivent dans des grottes, qui sont nomades et à l’écart de la société. Cette partie, c’est bien. En plus, il y a le flamenco, que j’ai dansé pendant plusieurs années. Je ne suis pas une grande danseuse, certes, mais je connais un peu les palos et la structure des pièces. Alors, comment dire… le flamenco, ce n’est pas taper des pieds à toute vitesse sans arrêt (citation…) pendant toute la pièce, avec ou sans duende. C’est à croire que j’aime chialer. Et on en parle, des 42 mentions du « brandy » (prononcé à la française) pendant cette partie? Mes tocs d’écouteuse me gossent moi-même!
Avis fort mitigé donc. La plupart des gens ont aimé, mais je n’ai adhéré ni à l’histoire d’amour, ni à la personnalité du personnage principal. Croyez-moi, je me questionne vraiment à savoir si je continue. Elle vaut le coup, cette septième soeur?
C’est le retour de la BD de la semaine! Ravie je suis. J’ai donc pris une BD que j’ai depuis un moment et que je trouvais très belle visuellement. En fait, c’est l’une de celles que j’avais amené chez mes parents pendant le temps des fêtes. Et, convenons-en, faire un groooos kilomètre pour aller chercher des livres pendant le confinement, ce serait compliqué, non? Voire même téméraire? Sortir tout court… dangereux? Non?
De quoi ça parle
Un soir de Noël, un drame arrive et lorsque le compagnon de l’accusée est appelé au poste de police, c’est la consternation. Qu’est-il arrivé pour que cette femme en apparence si douce en arrive là? Une histoire de secrets de famille lourds de conséquence.
Mon avis
Difficile de bien parle de cette bande dessinée car il y a selon moi une nette distinction entre la trame narrative et le côté graphique. Ce dernier est fabuleux, tout en douceur, rempli de détails, avec un jeu subtil de couleurs en peu passées, avec quelques touches plus vives. C’est le côté qui m’avait charmée de prime abord et c’est celui que j’ai apprécié le plus à la lecture. C’est à la fois doux et cruel… et le contraste est saisissant.
L’histoire aurait pu être géniale avec ses retours le passé mais elle demeure un peu simple, avec un peu trop de manichéisme pour certains personnages. Des secrets de famille, des non-dits, deux jumelles ayant une relation fusionnelle, une mère manipulatrice qui ose tout. La mère aigrie et terrible m’a semblé un peu too much, toutefois. Les parties dans le passé sont très belles, empreintes de nostalgie. Limite que nous entendons les rires des fillettes. Toutefois, celles qui sont dans le présent sont beaucoup moins touchantes. Le gros secret a-t-il tant d’importance, en fait? C’est ce que je reproche au roman graphique ; un côté un peu décousu. Pourquoi insister pour que cette mère soit présente de prime abord? Mais c’est tout de même très agréable à lire… et visuellement, c’est fantabuleux!
Les planches sur Paris sont merveilleuses (je m’ennuie de Paris, vous ne pouvez pas savoir… quand je l’ai quittée la dernière fois, j’ai dit que j’avais l’intuition que je ne reviendrais pas avant longtemps… c’était limite prophétique) et j’ai tout de même passé un bon moment. Une histoire où on ressent les non-dits, où les ravages que peuvent faire des propos et des actes sur de jeunes enfants.
C’était ma BD de la semaine… et tous les billet sont chez Moka cette semaine!
Dans le cadre du Cold Winter, je veux relire la Divine Comédie de Dante. Du coup, j’étais très intéressée à entendre ce qu’Amélie Nothomb avait à dire sur le sujet.
De quoi ça parle
Nous avons ici 11 épisodes où Amélie Nothomb explore différentes visions du paradis et de l’enfer, à travers visites et rencontres musicales, littéraires ou artistiques.
Mon avis
Je n’avais jamais entendu parler Amélie Nothomb. Là, vous vous demandez comment c’est possible, je sais. Mais croyez-moi, quand on est québécoise et qu’on n’a pas de télé, c’est possible. Voire même probable. Il y a beaucoup d’Amélie dans ces reportages. Il y a ses impressions face aux oeuvres qu’elle découvre, ses ressentis et opinions aussi. Moi, ça ne m’embête pas du tout, cet aspect « discussion » alors j’ai bien aimé me balader du paradis à l’enfer, en découvrant Goethe, Rodin ou encore la mythologie grecque, chrétienne ou nordique. Entendons-nous, les sujets sont ébauchés, ce n’est pas une analyse en profondeur de l’oeuvre de Dante. Par contre, ça donne envie d’aller fouiner davantage au sujet de plusieurs de ces thèmes et, bien entendu, je ne m’en suis pas privée.
Une grande partie de l’ouvrage consiste en des rencontres avec différents spécialistes. J’ai particulièrement apprécié la visite avec la conservatrice du musée Rodin, que j’ai visité à plusieurs reprises. Ce sont davantage des échanges que des cours magistraux mais certaines réflexions au sujet de l’art m’ont réellement interpelée, notamment quant aux diverses interprétations possible d’une oeuvre.
Bref, un documentaire très accessible, qui donne envie d’aller plus loin… et qui rendra sans doute ma lecture de la divine comédie plus intéressante.
J’ai toujours aimé jeter un regard sur mes lectures de l’année. J’ai l’impression de me connaître un peu mieux comme lectrice à chaque fois et de réalise à quel point chaque année est différente. 2021 a été, comment dire… mouvementée. À l’hôpital, c’était assez rushant et j’ai fini l’année sur la batterie de secours. En fait, non. J’ai PASSÉ l’année sur la batterie de secours. Of course, ça a influencé mon année de lecture. En fait, plusieurs choses ont joué sur mes lectures de l’année…
Mon état quasi léthargique et mon cerveau en mode « fonctionnement aléatoire’
Le temps débile passé sur Instagram. Ou Merge Mansion. Ou Pokemon Go. Bref, tout ce qui était no brainer!
Mes yeux qui ne rajeunissent pas… et ma salle de bain construite pour les petites jeunesses qui peuvent facilement lire dans la pénombre. Du coup, les lectures dans mon bain en ont pris un coup!
Je suis passée de 40 à 150 plantes. Sans joke. Vous voulez pas savoir le nombre d’heures que ça a pu me prendre pour arroser et faire la chasse aux bibittes!
En résumé, j’ai lu 166 livres en 2021. Ça correspond à 53 512 pages. Comme ça, ça a l’air normal, je sais. Mais sur tous ces livres, il y en avait… 75 en audio. Ça vous donne une idée du nombre d’heures passées sur la route ou à jouer à Pokemon dans mon auto! Ajoutons à ça 35 SP, plusieurs emprunts à la biblio… j’ai lu 8 LIVRES QUE J’AI ACHETÉS! 8 livres qui comptent. C’est n’importe quoi! Je me fais rire moi-même tellement j’ai l’esprit de contradiction!
Mais assez de stats. Mets-moi des colonnes de chiffres et je m’amuse pendant des heures. Du coup, croyez-moi, j’en aurais tout plein! Mais ya ben juste moi que ça intéresse! Sachez toutefois que cette année, j’ai lu 75% de romans dits « adulte » et 22% de BD. Ça n’en laisse pas beaucoup pour le reste. Vous comprendrez donc un peu mieux mes tops en sachant ça!
THE roman de 2021 pour moi. Un culte, de la magie, une relation père-fils, le tout sur un fond d’argentine à feu et à sang. Passionnant, envoûtant, un peu fantastique aussi… il aurait aussi bien pu aller en SFFF! Un roman foisonnant qui nous dépasse.
L’hibiscus pourpre – Chimamanda Ngozie Adichie
Un superbe roman de passage à l’âge adulte au Nigéria. Deux adolescents qui quittent leur milieu rigoriste et très religieux par sécurité et qui se retrouvent chez leur tante beaucoup plus libérée. Un clash est imminent… Magnifiquement écrit, comme toujours avec l’autrice.
La fin d’un monde, celui de ceux qui connaissent la langue des serpents et qui croient aux anciens dieux. Un roman qui fait vivre la forêt et rend les serpents sympathiques. J’ai adoré.
La septième fonction du langage – Laurent Binet
Un roman jouissif qui passionnera tous les amateurs de linguistique. Une enquête avec les intellectuels français qui débute lors de la mort de Roland Barthes… et si ce n’était pas un accident? Prenant et érudit!
On pleure pas au Bingo – Dawn Dumont
Souvenirs d’enfance de l’autrice dans la réserve. Un regard de l’intérieur, parfois dur, souvent tendre, mais aussi très drôle.
J’aime l’écriture de l’auteur. Le côté truculent, grand n’importe quoi me plait particulièrement. Clairement pas pour tout le monde, mais voir ce personnage désagréable qui se prend pour l’univers débarquer en campagne était jouissif.
Très beau roman au sujet d’une jeune femme trans et de son meilleur ami. Nous les verrons une fois par année, pendant toute la période où elle est en questionnement. C’est dur et beau à la fois.
Mon gros coup de coeur SFFF cette année. Une série qui se tient, des personnages tout en teinte de gris, des relations diversifiées, une narration atypique et un monde « en saison » où seuls les plus forts survivent. C’est GÉNIAL.
This is how you lose the Time War – Amel El-Mohtar /Max Gladstone
De la SF, des voyages dans le temps, des paradoxes temporels, une langue riche et une correspondance à travers les dimensions et le temps entre deux agentes très douées. J’ai adoré.
Mon coup de coeur manga cette année. Un jeune garçon qui veut être libraire et qui est prêt à tout pour réaliser son rêve. J’attends la suite avec impatience.
Une petite pépite qui nous emmène à la fois dans Londres et dans le cerveau de Sherlock. Ça donne envie de retourner à Londres, mais au 19e!
Ne m’oublie pas – Alix Garin
Une BD extrêmement touchante sur une jeune fille qui décide d’emmener sa grand-mère atteinte de la maladie d’Alzheimer à sa maison d’enfance. Retrouvailles ou adieux? Magnifique.
Bref, une année tout de même bien remplie. Ça a ausssi été l’année des séries enfilées (on en parle, des deux premières trilogies de l’assassin royal, des aventuriers de la mer, de 6 tomes des 7 soeurs – j’avais besoin de quoi à bitcher – … j’ai même fini A discovery of witches, commencé il y a 12 ans, faut le faire). Aussi, mentions spéciales à quelques autres lectures : My dark Vanessa de Kate Elizabeth Russel, qui m’a virée à l’envers; Le ravissement de Lol V. Stein de Duras, avec une plume, mais une plume; Pachinko de Min Jin Lee, une saga familiale entre Corée et Japon; De magnifiques éditions illustrées : Alice au pays des merveilles illustré par Docampo aux éditions Alice et Des souris et des hommes de Steinbeck, illustré par Rébecca Dautremer chez Alto; Degas, La danse de la solitude de Rubio Salva, qui nous fait connaître Degas, l’homme et Queenie de Colomba et Lévy, une incursion passionnante dans le Harlem des années 30.
Il y a aussi eu quelques flops… dont je vous parlerai si ça vous tente!
Avez-vous lu quelques uns de ces livres? Et vous, vos coups de coeur?
Bonne année 2022. Je vous souhaite de pouvoir sortir à nouveau de façon sereine, sans planifier et réserver quelque créneau que ce soit nulle part! Ce ne serait pas mal non?
Chaque année, je lis une romance de Noël. Des fois deux. J’aime bien le côté sweet et chaleureux des fêtes de fin d’année alors la romance passe. Ce qui mérite quand même d’être mentionné. Du coup, quand j’ai vu que les éditions Vlb sortaient une romance de Noël québécoise, j’ai bien entendu décidé de la lire!
De quoi ça parle
Nous sommes dans un petit village du fin fond des Cantons de l’Est, au début de décembre. Clarisse, fille unique de Raymond, est mère de six enfants, a fermé son usine à bébés et se débrouille fort bien comme ça. Sauf qu’elle a un voisin, Rabih, venu de Syrie… et sa famille trouve qu’il devrait se trouver une femme et faire des enfants.
Mon avis
Nous sommes sur une romance de Noël un peu atypique. Plutôt, il s’agit plutôt d’une histoire de Noël champêtre avec une romance dedans, le tout en 2020. Oui, Noël 2020. Covid time. En plus, c’est au Québec, du coup, we can relate. On se les rappelle, les mesures, mettons. Avais-je besoin de me les faire rappeler? Pas certaine. Ça alourdit le truc et j’avoue qu’en tant qu’employée de la santé, j’ai tiqué en voyant tous les gens de la santé et ceux chargés de faire respecter les règles représentés commes désagréables et en plein power trip. Je vous raconterai un jour notre quotidien, surtout la première année de pandémie. Je me suis fait bêler dessus (because mouton, voyez-vous), fait demander d’être traité par des gens non-vaccinés uniquement par peur des ondes-de-vaccin qui se propagent et il y a un mec qui a pissé dans un pot de fleurs pour protester contre le fait de devoir porter le masque (je cherche encore le lien… à ce que sache, le masque ne doit pas être porté sur le mini-me mais dans la face). Mais passons… après 21 mois de ça au quotidien, j’en ai un peu mon voyage d’en entendre parler, surtout avec ces anecdotes-là.
Mais je suis susceptible, je pense. Parce que je suis à la fois à boutte de la covid (et des mesures) et que je vois aussi l’état du système de santé. Je manque de recul, je pense.
Mais passons au roman, qui est certes bien ancré dans le présent, mais aussi dans cette ambiance chaleureuse et intemporelle de la période des fêtes. Ça parle du bonheur des petits moments, du temps passé avec nos proches ainsi que de l’émerveillement des enfants. C’est parfois drôle mais on a surtout sur le visage un sourire attendri la plupart du temps. Ça donne presque envie de cuisiner et d’aller bûcher du bois. Presque.
La romance en arrière-plan m’a aussi bien plu. J’ai bien aimé la structure en flashbacks et on a envie d’y croire malgré les choses qui pourraient les séparer. C’est un roman d’atmosphère, sans gross intrigue, avec une plume toute simple, mais ça passe très bien. Bref, après avoir lu ce roman (le 27 décembre), j’ai juste envie de recommencer Noël… et c’est plutôt bon signe!
J’ai reçu le tome 2 il y a quelques semaines et je me suis souvenue que plusieurs copines avaient beaucoup aimé. Des copines qui n’aimaient pas tout ce qui leur était proposé dans le genre. Du coup, je me suis dit que ça valait le coup d’essayer, surtout que j’avais bien envie d’un petit Dark Academia. J’ai bien fait. Ouais, je suis comme ça, j’ai le don pour m’auto-spoiler.
De quoi ça parle
November Adley a toujours eu une vie normale. Quand sa tante est cambriolée et que son père, ancien agent de la CIA, ressent le besoin de le mettre à l’abri dans une école très secrète, elle ne sait pas ce qui l’attend. Ni pourquoi elle peut y être admise… ni qu’elle y est presque aussi en danger qu’à l’extérieur.
Mon avis
J’ai souvent bougonné avec ce genre de roman young adult mais ici, malgré quelques bémols, j’ai passé un très bon moment de lecture. C’était tout à fait ce que je voulais à ce moment précis: une atmosphère sombre et angoissante, un univers qu’on découvre petit à petit et de péripéties qui, une fois amorcées, déboulent les unes après les autres. Ici, nous avons une héroïne qui ne comprend rien du tout à ce qui arrive et à des professeurs qui ne veulent rien lui révéler. C’est que dans cette école, on ne doit rien dire sur qui on est, sur nos origines ou nos forces, car rien n’est anodin. Quant à être en sécurité… on repassera!
Pour aimer, il faut apprécier ne pas tout comprendre et nager dans l’incertitude une bonne partie du temps. Il faut aussi accepter un départ assez lent et des réactions qui peuvent sembler incompréhensibles. Quant ça décolle, ça décolle par contre! Tout d’abord, c’est assez étonnant des cours de lancers de couteaux et de poisons au lieu de français et de mathématiques et quand on trouve un cadavre, ça ne va pas aller en s’améliorant. Devinez sur qui vont se porter les soupçons?
L’ambiance est inquiétante car on ne sait absolument pas à qui on peut faire confiance, il y a des guerres entre les groupes d’adolescents, mais les choses semblent dépasser les bisbilles ordinaires. November ne sait pas pourquoi elle est là, elle ne sait absolument pas pourquoi certains lui en veulent et bref, elle fait connerie sur connerie par méconnaissance de la situation. Ce qui est bien, c’est que l’héroïne n’est pas complètement stupide, même si elle n’a pas toutes les clés en main. Elle se pose les questions à peu près en même temps que nous, ose certains trucs mais n’est pas complètement cinglée non plus… bref, je l’aime bien. Tout au long de l’histoire, on ne sait pas du tout à qui faire confiance… et c’est pas mal du tout.
Mes bémols? Deux-trois petites incohérences par-ci par-là sur l’histoire(mais je vois TOUT… je suis la terreur de mes amis écrivains pour traquer les répétitions et les contradictions) mais aussi quelques grosses libertés prises avec l’Histoire et la ligne du temps (un empire grec, really? Mais bon, je ne suis pas historienne et peut-être que mon idée des cités-états est un peu limitée). J’ai décidé que l’histoire m’intéressait et, surtout, j’avais hâte d’y revenir alors j’ai continué sans bouder mon plaisir.
Susanna Clarke est celle qui a écrit « Jonathan Strange & Mr. Norrell », roman dont je garde un souvenir fort même près de 15 ans plus tard. Du coup, l’idée de lire autre chose de l’autrice m’a tout de suite plu… et en plus, cette fois, ça ne faisait pas 1000 page. Lucky me, avec mon état cérébral actuel!
De quoi ça parle
Le narrateur de cette histoire vit dans un entre-deux. Un univers onirique où architecture et marées s’entremêlent, un entrelacs de grandes pièces ornées de statues. Dans ce monde, l’Autre l’appelle Piranesi, alors que lui-même se considère comme la créature de la Maison, où il vit au jour le jour. L’Autre fait des recherches, des rituels pour obtenir la Connaissance et des pouvoir fabuleux qu’il ne saurait trop définir…
Mon avis
Disons-le d’emblée, ce n’est pas un roman que je conseillerais à tout le monde. Il faut aimer les récits contemplatifs, oniriques, où l’on ne comprend pas tout et où le sens des choses n’est pas clair tout de suite… voire même pas clair du tout. La première partie est centrée sur le quotidien de notre personnage principal, au fil de l’eau, des jours, se nourrissant de moules, en haillons. Il connaît chaque statue, chaque pièce de ce monde, cette Maison qui est tout son univers, presque une divinité. C’est, vous pouvez vous en douter, ma partie préférée. Aurait-elle pu être un peu moins longue? Certes, oui. Mais moi, j’adore. Ces pièces, je les imaginais, rythmées par ces marées.
La seconde partie nous emmène ailleurs, vers quelques réponses, mais je préfère vous laisser entrer dans le roman sans savoir où il mène. C’est un univers que nous découvrons petit à petit, à travers le regard de quelqu’un qui ne nous donne pas toutes les clés et qui tente d’ailleurs de les retrouver lui-même, en relisant les journaux qu’il tient quotidiennement… et qui réalise que certains éléments ne collent pas.
L’écriture est souvent hypnotique, lyrique. Ça dure à peine 250 pages… et j’ai été transportée ailleurs. Les références mythologiques abondent, le monde est envoûtant. Ce n’est certes pas pour les fans d’action, mais pour ma part, j’en ressors charmée.