Wapke – Collectif – Dirigé par Michel Jean

Le comment du pourquoi

Pour Québec en novembre, j’essaie toujours de lire au moins un ouvrage d’auteur autochtone. Parce que j’en ai envie et parce qu’il est important de tenter de se comprendre mutuellement pour mieux vivre ensemble. Je gardais donc ce recueil spécialement pour cet événement.

De quoi ça parle

13 auteurs autochtones, 13 nouvelles d’anticipation. Voilà, c’est aussi simple que ça.

Mon avis

Certains vont me tirer de roches, mais je ne suis pas trop « dystopie ». J’aime la SF, mais la dystopie me met toujours mal à l’aise et ce n’est clairement pas mon genre préféré. Si « anticipation » n’égale pas dystopie, c’est tout de même souvent le cas dans ces nouvelles, que j’aurais dû distiller tout au long du moins au lieu de les enfiler l’une à la suite de l’autre. Ne vous méprenez pas. Mon avis est en général positif. Par contre, certaines nouvelles ont perdu pour moi de leur intensité à être lues trop vite après une autre qui leur ressemblait beaucoup dans les thèmes.

Ce recueil est sombre et l’avenir anticipé l’est tout autant. On ressent la force de la douleur du passé et des blessures qui ne se sont pas refermées, tout comme la nostalgie du mode vie ancestral qui a été retiré brutalement aux communautés. Dans plusieurs des nouvelles, un cataclysme lié au mode de vie moderne a entraîné des catastrophes naturelles et la réponse semble dans le retour aux coutumes et aux modes de vie traditionnels. Ceci dit, les plumes sont radicalement différentes et j’ai passé un excellent moment avec plusieurs nouvelles.

J’ai une petite préférence personnelle pour Les saucisses de JD Kurtness qui m’a particulièrement interpellée ainsi que pour Le quatrième monde d’Isabelle Picard. L’originalité des points de vue et des voix m’a réellement plu et fait réfléchir. J’ai aussi apprécié le côté optimiste du futur imaginé par Elisapie Isaac ainsi que la poésie de Joséphine Bacon, dont je ne me lasse jamais. J’aurais pris tout un roman de l’idée de Louis-Karl Picard-Sioui et j’ai beaucoup aimé l’image des arbres géants de la nouvelle de Michel Jean. Pour certains, il y a certes abus d’adverbes (l’un de mes pet peeves)… désolée, il fallait que je le dise!

Ceci dit, je pense qu’un tel recueil est hyper intéressant pour les allochtones afin de tenter de comprendre le vécu des autochtones, mais aussi pour les jeunes autochtones, qui y voient leur culture valorisée et représentée. Et vous, votre nouvelle préférée?

Chaque heure de danse – Mireille Véronneau

Le comment du pourquoi

J’ai pris ce livre dans ma pile pour le Lirathon « On lit la nuit ». Il fallait prendre un roman qui traînait depuis trop longtemps dans la pile. 2016, ça allait bien dans cette catégorie, je crois. En plus, ça parlait de danse et j’avoue que c’est ce qui m’a décidée!

De quoi ça parle

Catherine a toujours été invisible dans ses cours de danse. Jeune adulte, elle quitte la maison et prend un an pour danser, pour se découvrir aussi.

Mon avis

Disons-le d’entrée de jeu, j’ai beaucoup aimé ce court roman où la danse prend la place centrale. Catherine a perdu son père très jeune et sa mère l’inscrira à l’école de danse pour l’aider à passer au travers. Maintenant, elle va partir, prendre un an pour danser, pour tenter de danser, car Catherine est profondément seule et est rongée par l’anxiété.

Je pense sincèrement qu’il faut aimer un peu la danse pour apprécier ce roman autant que je l’ai apprécié. Catherine va intégrer le cours de Matthew Walters, prof de danse passionné qui voit quelque chose en elle et qui tente de la pousser plus loin, de la faire sortir de sa coquille. Son deuil l’a presque façonnée, elle ne réussit pas à s’en sortir et elle cherche, avec son corps, avec sa danse, à exprimer ce que les mots ne peuvent dire. Certes, elle se cherche comme danseuse, mais aussi comme personne. Qui est-elle à part la fille invisible qui a perdu son père à 5 ans?

Ici, la danse est dure mais salvatrice, le professeur n’est pas cruel et si le monde de la danse n’est pas facile, il n’est pas non plus décrit comme cet enfer où certains se perdent. L’ambiance est parfois sombre, parfois passionnée, on a souvent le goût de secouer l’héroïne qui ne s’aide pas toujours. La plume me plait beaucoup, j’aime le côté passé-présent, l’autrice réussit à faire passer toute la peur, l’espoir, mais tout le vide que le personnage ressent. Sa détresse et sa lente reconstruction est fort touchante.

Une belle lecture, assez lente, que je conseille à tout ceux qui aiment la danse!

Degas, la danse de la solitude – Rubio / Efa

Le comment du pourquoi

Suis-je capable de résister à une BD qui raconte un peintre? Nope. Impossible. Je ne réussis jamais. Donc, j’ai lu cette bande dessinée dès son arrivée!

De quoi ça parle

Au 19e siècle, la peinture arrive à un tournant. Entre les classicistes du Salon et les « bohêmes » qui ne s’appellent pas encore impressionnistes, il y a Degas, homme plein de paradoxes, bourgeois, qui critique à la fois le salon et qui n’adhère pas pour autant à la nouvelle façon de peindre en plein air et d’étudier la lumière. Suite à sa mort, Mary Cassatt, qui l’a connu, se le rappelle à travers ses journaux intimes.

Mon avis

Ce genre d’album, je suis vendue d’avance. J’adore voir apparaître les oeuvres des peintres dans les planches, plus ou moins subtilement. J’aime les clins d’oeil (ici, à Manet et Degas, mais on y voit des pointes de Berthe Morisod et de Mary Cassatt) aux tableaux, j’aime les réinterprétations de ces classiques par les artistes d’aujourd’hui. Est-ce que j’ai aimé? Beaucoup. Vraiment beaucoup.

Degas était un personnage ambigü, complexe, que peu de ses contemporains ont vraiment connu. Souvent désagréable, imbu de sa personne, grand parleur aux grandes théories, il n’aime pas grand chose et le dit haut et fort. Souvent. Pas gentiment. Il cherche l’Art de son siècle, il souhaite représenter cette vie, cet état d’esprit particulier, il veut être reconnu, sans pour autant faire « juger » son art par le fameux Salon qui fait la loi.

Y font des apparitions plusieurs figures de l’époque, on est en plein dans cet ambiance mais aussi dans cette recherche d’atmosphère et de moments volés qui a mené aux danseuses et aux blanchisseuses qui sont la marque de commerce de Degas. Il y a également un grand mystère face à la vie sentimentale de cet homme, éternel célibataire. Était-ce un choix? Un simple état des choses? Ici, la trame narrative met ce aspect brumeux en avant, avec cette libre interprétation de cette relation avec Mary Cassatt, qui n’a jamais dépassé l’amitié professionnelle. Je n’ai pas détesté voir l’homme à travers ce regard somme toute bienveillant, malgré les conflits et l’éloignement. Et la partie explicative, qui évoque le parcours créatif des auteurs était fort intéressante.

Bref, pour moi, c’était une réussite!

Voilà pour ma BD de la semaine

Tous les billets chez Moka cette semaine

Le murmure de hakapiks – Roxanne Bouchard

Le comment du pourquoi

Pour moi, Roxanne Bouchard est une valeur sûre. J’adore son écriture et sa façon d’aborder les intrigues. Les deux précédentes enquêtes de Joaquin Moralès étaient des gros coups de coeur alors ce roman était clairement une évidence pour moi

De quoi ça parle

Nous sommes aux Îles de la Madeleine, en plein hiver. Il y a du nordet à l’horizon et Simone Lord va, à titre d’observatrice, embarquer sur le Jean-Mathieu, un chalutier qui part à la chasse aux phoques avec un équipage étrange alors que tous les autres bateaux restent au quai. Moralès, quant à lui, est embarqué sur une croisière de ski de fond avec son collègue Erik Lefebvre et Nadine Lauzon, son ancienne collègue psychologue judiciaire, qui a une enquête en cours.

Mon avis

Ce que je vais écrire ensuite est – croyez-moi – très difficile à admettre… mais cette fois, la magie n’a pas opéré. Ici, si la poésie pointe parfois le bout de son nez, nous sommes loin des personnages truculents mais magistraux qui faisaient mon bonheur dans les premiers tomes. Deux bateaux, deux atmosphères. Nous retrouvons Simone Lord, connue dans le tome 2, loin de Moralès. Elle doit être observatrice sur un chalutier et elle est loin d’y être la bienvenue. Les propos des personnages sont tellement… tellement… Je ne doute pas que ça puisse être réaliste, mais tant de connerie et de mysoginie, c’était trop pour moi. Entre le cuisinier salaud qui ne veut que « lui donner une leçon » (comprendre : la prendre par tous ses orifices, idéalement sans son consentement, le locataire de chalutier coké et complètement sans dessein ou encore l’autre braconnier crosseur, yen a pas un pour rattraper l’autre. Sans compter les scènes de chasse… une grosse hypocrite je suis.

On voit donc les choses venir de loin. De beaucoup trop loin à mon goût. Pendant toute la première partie, jai failli abandonner, mais je me raccrochais à certaines fulgurances d’écritures et aux rencontres avec un Moralès qui fait finalement face à une réalité qu’il ne voulait pas voir. Mais les coïncidences et la dégueulassitude de certains personnages ont eu raison de mon appréciation globale. La fin a un peu rattrapé le truc (contrairement à certains, j’ai beaucoup aimé la façon – étrange – de clore le roman) et les dernières pages sont très belles. Vraiment.

Les tics de langage, que je trouvais charmants, parfois juste un petit peu agaçants dans les premiers tomes m’ont cette fois-ci tapé joyeusement sur le système et j’ai été un peu déçue de la réflexion sur la célibataire très seule qui est aurait donc besoin du grand amour et d’un homme (c’était 2 phrases, ok, mais ce personnage fort et indépendant me plaisait terriblement… du coup, j’ai sourcillé… et c’est mon hypersensibilité à moi). Bref, je suis déçue. Et je suis déçue d’être déçue car « Nous étions le sel de la mer » et « La mariée de corail » avaient été de superbes lectures.

Chose qui ne surprendra personne… Yueyin est d’accord avec moi! Ya des choses qui ne changent pas!

La soeur de la tempête – Les sept soeurs – 2 – Lucinda Riley

Le comment du pourquoi

Pourquoi? Parce que je suis une grosse suiveuse et que je veux lire ce que tout le monde lit autour de moi. Non mais quand ça parle de romans et que je ne peux rien dire? Croyez-moi, ma grand gueule et moi ne sommes pas d’accord!

De quoi ça parle

Je vous ai parlé de la trame générale dans mon billet sur le premier tome. Je ne vais donc pas reprendre en détails ici. Je dirai simplement : un mystérieux millionnaire suisse, 6 filles adoptées un peu partout sur la terre, des histoires à découvrir.

Ce tome suit Ally, la 2e soeur, celle à qui tout réussit, musicienne et marin de talent. Elle vient d’amorcer une relation avec Théo, un grand skipper quand son père meurt en lui laissant les fameuses coordonnées. Son histoire à elle va la mener en Norvège, à la recherche de ses ancêtres et de son histoire

Mon avis

Tsé quand tu lis quelque chose, et que tu te dis « oh boy que c’est pas pour moi » mais que tu es trop curieuse et que tu continues quand même? Ben cette série et moi, c’est ça. J’aime les parties dans le passé, où on rencontre des personnages historiques et où on revisite certains événements réels. Toutefois, les histoires d’amour… eeeeeh boy!

Le début m’a semblé éternel. C’était sirupeux à souhaits, avec serments d’amour éternel au bout de 3 semaines. Bon, ok. Ils se connaissaient avant… mais quand même. J’étais tellement agacée que, voyant tout venir comme d’habitude, j’avais limite HÂTE à certains événements. I am a bitch, I know. Tout était tellement prévisible dans la partie au présent… Bref, si nous n’étions pas partis dans le passé, avec Anna, jeune femme pauvre découverte en raison de sa voix d’ange. Cette partie était beaucoup plus intéressante, avec une héroïne qui évolue et qui passe de jeune fille pure et naïve à une femme plus mature et qui sait ce qu’elle veut. Mais la raison qui m’a fait continuer, c’est la trame historique.

Certains le savent, j’ai déjà joué un peu de piano. J’ai une pas trop pire culture musicale classique, du moins avec les plus connus. Rencontrer Grieg a donc été un vrai plaisir. Pareil pour Ibsen. Assister à la création de Peer Gynt en Norvège a été un vrai plaisir. J’ai pu connaître un peu l’histoire de la Norvège avec « le roman de Bergen » et j’ai beaucoup aimé y retourner le temps d’un demi-roman. Rencontrer des personnages historiques dans un livre, c’est mon péché mignon. J’ai beaucoup aimé le personnage de Tom aussi!

Je ne peux pas vous révéler toutes les raisons de mon agacement sans spoiler des événements majeurs de l’histoire. Mais Théo ne m’a pas du tout plu et la manie de l’autrice de rappeler CONSTAMMENT la richesse et la beauté des protagonistes me tape sur les nerfs. Par exemple, pourquoi préciser qu’il ne reste que « le chambre la plus chère » d’un hôtel qui n’a aucune importance dans l’histoire et où la protagoniste ne passera qu’une nuit? C’est bon, ça va, les 10 premières fois, ça m’a permis de comprendre! L’écriture est très moyenne, ça se traîne pas mal, mais le pire, c’est que je vais certainement lire la suite.

Oui, je vous entends penser: « pourquoi tu t’infliges ça? »

La curiosité est un vilain défaut. Et quand même, je me demande bien où le prochain tome va m’emmener!

La promesse des ténèbres – Maxime Chattam

Le comment du pourquoi

Je n’en ai pas parlé ici (je ne sais trop pourquoi d’ailleurs) mais j’ai lu la triologie du mal de Chattam l’an dernier. Du coup, vous pouvez vous imaginer qu’il FALLAIT que je sache ce qui était arrivé au mari d’Annabel, la policière New-Yorkaise dont on fait la connaissance.

De quoi ça parle

Brady O’Donnell (le fameux mari) est grand reporter entre deux sujets. Quand un ami lui propose de rencontrer Rubis, impliquée dans l’industrie porno underground, il ne se doutait pas qu’elle allait se suicide devant lui. Fasciné par cette femme, il va tenter de comprendre son geste et tomber sur un monde sombre dont il ne soupçonnait pas l’existence, en plein coeur de New York. Est-il face à des hommes ou à des vampires?

Mon avis

Ok. Non. Juste non. Trop glauque pour moi. J’ai définitivement atteint ma limite. Entendons-nous, du glauque, je peux en prendre en littérature. Pas en film, certes, mais en littérature, je suis capable! Avec Chattam, je savais à quoi m’attendre, la trilogie du mal n’étant pas piqué des vers côté glauquitude, mais les histoires se tenaient davantage. Là… bref, non.

Entendons-nous, je pense que ma déception est liée au fait que je n’ai pas accroché au personnage principal. Je n’ai absolument pas compris ses motivations, on aurait dit qu’il prenait systématiquement les mauvaises décisions. Certes, je veux bien comprendre que c’est sa part d’ombre qui prend le dessus, mais je vous jure, à chaque fois qu’il pouvait faire une connerie, il la faisait. En cachant le tout à son épouse, of course, sinon ce ne serait pas drôle.

Ceci dit, c’est toujours aussi page turner, toujours aussi plein de rebondissements. Chattam nous emmène dans des lieux fascinants (en plus, il paraît qu’ils existent, c’est fou!) mais l’univers du porno underground n’est pas celui qui m’attire le plus. Ceci dit, le personnage de Rubis devient limite touchante par moments, même si nous ne la connaissons que post-mortem. On comprend comment elle s’est retrouvée là. J’ai aussi été bien contente de retrouver Annabel et Jack Thayer, son partenaire et ami, flic vivant davantage dans la littérature que dans la vraie vie.

Je suis tout de même restée avec l’impression de « tout ça pour ça », vu que j’avais pratiquement tout vu venir à 100 km. Je pense donc que même si j’ai aimé la trilogie du mal, c’était mon dernier Chattam. Je tiens à ma santé mentale!

The Reading List – Sara Nisha Adams

Le comment du pourquoi

J’avais besoin d’un livre sur les arts pour mon Pumpkin Autumn challenge. Et comme tout le monde le sait, la littérature est un art. En plus, je l’avais vu un peu partout sur les réseaux et la couverture faisait « automne ». Que demander de plus? J’aime toujours les livres-qui-parlent-de-livres.

De quoi ça parle

Mukesh est veuf depuis plusieurs mois. Il est depuis un peu reclus, cuisine la grande variété de deux plats et va toujours faire les courses le mercredi. Ses trois filles l’appellent quotidiennent pour prendre de ses nouvelles et il vivote en regardant des documentaires. Il aimerait être plus proche de sa petite fille Priya, mais celle-ci a toujours le nez dans un livre, comme sa défunte grand-mère.

Aleisha travaille depuis peu à la bibliothèque municipale qui menace de fermer. Elle n’est pas lectrice mais son frère lui a trouvé ce petit boulot pendant que lui fait vivre sa famille et s’occupe de leur mère qui a des graves problèmes de santé mentale.

Un jour, Mukesh va tomber sur un livre qui va lui rappeler sa femme et va décider d’aller chercher un autre roman à la bibliothèque, où il va tomber sur Aleisha. Une mystérieuse liste de lecture va les rassembler.

Mon avis

On aurait pu croire que dans un livre qui parle de livres, je serais extatique à chaque fois que la lecture était mentionnée. J’ADORE les références dans les romans. J’aime toujours avoir l’impression d’un petit lien spécial entre un auteur et moi quand je reconnais le truc. Bref, d’habitude ça me plaît. Alors pourquoi ai-je eu tant de mal avec la première partie de ce roman, notamment à chaque fois que la lecture était nommée? Écoutez, je n’aurais pas cru ça possible, mais j’ai été terriblement agacée par le fait que TOUT soit ramené à la lecture. Je veux bien croire que Naina ait été une grande lectrice, mais ya toujours ben une limite! Je crois que c’est parce que les références étaient trop explicites, trop « expliquées » justement. Bref, à toutes les fois que je lisais l’expression « curled up with a book », je devenais limite agressive. Mes réactions sont parfois étranges, je sais.

Mais bon… mes lubies mises à part, il y a des éléments que j’ai aimés dans le roman, notamment le personnage de Mukesh, qui devient lecteur et réapprend à vivre sans son épouse adorée. Leur mariage était arrangé, certes, mais ils ont été profondément amoureux. Et ce que ça peut donner faim de nourriture exotique (je dirais indienne, mais Mukesh étant né en Afrique, je peux me tromper!). Ce personnage est hyper attachant, son évolution par les livres à travers son deuil est très crédible. J’ai beaucoup aimé le voir avec sa petite fille ou encore avec Aleisha, qu’il a du mal à comprendre.

Les chapitres consacrés à Aleisha ont mis plus de temps à me toucher. C’est que c’est un petit porc-épic. On comprend graduellement pourquoi, certes, mais, mais… POURQUOI cette mère ne reçoit-elle pas d’aide?

Malgré tout, ce roman se veut un hommage à la littérature, au rôle des bibliothèques comme lieu de rassemblement et de l’importance des communautés, même dans les grandes villes. J’ai bien aimé les romans choisis (je les avais tous lus, sauf le Vikram Seth) ainsi que les discussions à leur sujet. Gros bémol pour Orgueil et préjugés, dont on parle comme d’une bluette, mais l’exploitation des thèmes est fort judicieuses en lien avec l’histoire des personnages. Comme quoi chaque livre trouve son interprétation dans les yeux des lecteurs.

Je conseillerais si vous avez envie d’entendre parler de livres (beaucoup) et d’un roman rempli de positivisme malgré les épreuves difficiles que certains auront à vivre. Certaines scènes de la fin sont tristes à mourir. C’est plein de bons sentiments mais c’est aussi bien écrit. Bref, vous me direz!

Queenie – Colomba /Levy

Le comment du pourquoi

Non mais n’est-il pas trop beau, cet album? En image, ça ne donne pas aussi bien qu’en vrai, mais le doré est tout shiny! Je l’ai reçu aujourd’hui et aussitôt reçu, aussitôt lu. J’étais curieuse en plus!

De quoi ça parle

Ce très bel album raconte l’histoire vraie de Stephanie St.Clair. Femme, gangster, noire. Le tout à Harlem, dans les années 30. Que demander de plus?

Mon avis

Je ne suis pas très hot pour garder le suspense hein? Je pense que dès les premières lignes, vous aurez deviné que j’ai vraiment beaucoup aimé cet album qui trace un portrait passionnant de cette femme que l’histoire mainstream a oubliée. Loin d’être aussi célèbre que Lucky Luciano, elle est à la tête d’une loterie clandestine. Riche, classy, puissante, elle est l’une des rares gansters à mourir dans son lit… de vieillesse. Elle a tout pour faire peur et nous découvrons son passé à l’aide de flashbacks et nous comprendrons petit à petit ce qui l’a menée là où elle est.

Dans le dossier de presse, il est précisé que notre héroïne n’évolue pas, mais que c’est le regard que nous portons sur elle qui évolue. C’est tout à fait ça. À travers son histoire et son passé, notre vision des choses va changer. Avec cette figure en avant-plan, nous pourrons voir le Harlem « renaissance » prendre vie, avec ses figures marquantes et ses lieux cultes. Mais derrière tout ça, il y a la colonisation, le racisme et la condition des femmes noires dans les États-Unis de l’époque.

Bien entendu, il y a un mystère et nous découvrirons ce qui se passe vraiment à la fin. L’histoire est bâtie comme un scénario et, avouons-le nous, cette histoire est digne d’Hollywood. Bref, un roman graphique à découvrir, avec un dessin qui va à l’essentiel mais qui fait mouche. Beaucoup, beaucoup aimé! C’était ma BD de la semaine!

Tous les billets chez Stephie cette semaine!

Les crépusculaires – Mathieu Gaborit

Le comment du pourquoi

Le livre audio était à la bibliothèque. C’est la seule raison. Je n’en avais jamais entendu parler. Donc c’était une pioche de total hasard… et bon, comme vous pourrez vous, se fier sur le hasard, c’est parfois dangereux!

De quoi ça parle

Agone est le fils du baron de Rochronde, qui vient de mourir. Lui qui ne souhaite qu’une seule chose : retourner à sa vie de bienfaisance, loin de la cruauté et des guerres de son père. Toutefois, il se voit obligé d’aller étudier 7 jours au Souffre-Jour, après quoi il sera libre de retourner à sa vie. Sauf que bien entendu, cette école mystérieuse dominée par des arbres noirs et des mages lui réserve bien des secrets.

Ce livre contient trois tomes qui ont – je crois – été publiés séparément et qui datent d’il y a environ 15 ans.

Mon avis

Comment dire… voici un rendez-vous manqué. Je m’attendais à une quête magistrale dans un univers développé, et j’ai eu l’impression d’une histoire sur fast-forward. Du coup, ça n’a pas fonctionné avec moi.

Entendons-nous, la magie est hyper intéressante. On sent que l’univers est développé (du moins dans la tête de l’auteur) mais nous n’en avons que quelques bribes, ce qui rend le tout assez décousu. J’ai sérieusement douté de mon intelligence, vu que je n’ai JAMAIS réussi à me souvenir des noms et à me souvenir de qui est qui. On aurait dit que TOUS les noms commençaient par des voyelles. Du coup, difficile d’être touchée par ce qui leur arrivait, vu que je n’avais aucune idée de qui était qui. Il y a plusieurs espèces, il y a une quête, des ennemis (ouais, on ne reste pas au Souffre-Jour très longtemps), une guerre… Bref, j’ai vraiment eu du mal à le terminer car je me fichais éperdument de ce qui allait arriver.

Le personnage d’Agone m’a tellement gossée, vous ne pouvez pas vous imaginer. En deux secondes et demie, il oublie le but-de-sa-vie, apprend à maîtriser des magies puissantes et réalise qu’il va sauver le monde. Du coup, il « ordonne ». Souvent. Il se sent légitime de le faire. Alors que trois semaines avant, il voulait devenir une sorte de professeur itinérant pour éduquer la masse. Ou alors je n’ai rien compris au passage du temps dans cette histoire. Bref, il change d’idée et trahit toutes les 5 minutes et passe son temps à renier ses principes.

J’admettrai toutefois que la plume me plait et que je relirai l’auteur. Il y a beaucoup d’imagination et la fin m’a définitivement plu. Ça n’a toutefois pas sauvé ma lecture. Une déception, donc.

Québec en novembre 2021 – 10e et dernière édition!

J’avais dit « c’est fini »… puis on m’a convaincue du contraire… puis j’ai rechangé d’avis, et finalement, je me suis dit que finir les 10 ans, ce ne serait pas mal non plus! Yueyin m’a suivie sans trop comprendre mes états d’âmes. Donc voilà. Dernière année, et on va faire ça pas compliqué et revenir à la base: en novembre, on lit du québécois. Un peu, beaucoup, passionnément, comme vous voulez. Pas de catégorie, pas de thèmes… juste du québécois. Et bien entendu, mettre nos lectures-écoutes-bouffes en avant sur nos blogues-chaînes-réseaux sociaux!

Pour ma part, je ne parlerai pas QUE de québécois cette année. Mes envies de lectures sont trop fragiles et trop volatiles ces temps-ci pour me limiter de cette manière. Mais il y en aura un peu! Je compte aussi combiner avec le Black November de Séverine (@ilestbiencelivre) et le Un Penny par mois de @unefilledanslebois.

Vu que je vis surtout sur instagram, si vous me taguez dans vos publications (@moncoinlecture) ou que vous indiquez le hashtag #quebecennovembre , je partagerai vos trouvailles. Yue et moi ferons aussi une récap à l’ancienne, c’est à dire day by day.

Le groupe pour nous joindre est donc ici!

Pour des idées, vous verrez tout en haut, sous l’onglet « Québec en novembre », les récaps des années précédentes, mes préférés ainsi que ma section « littérature québécoise ». Vous devriez y trouver votre compte!

Alors, vous en êtes? Une lecture québécoise en novembre?