Rabbit, run (Coeur de lièvre) – John Updike

rabbit-1.jpg Résumé
« Rabbit Angstrom, partagé entre les impossibles contradictions de l’Amérique, choisit la fuite, loin de sa femme, loin de la petite ville de Pennsylvanie où il habite, loin de cette vie quotidienne aveugle, dominée par la matière. Parce qu’il y a dans cet être faible un appel désespéré vers la vie intérieure, sa course en zigzag est bien plus qu’une tentative pour s’évader d’un monde invivable. C’est un effort désespéré pour sortir de la nuit et rattraper à l’ouest le soleil couchant. »

Commentaire
Précision audépart… ce livre ne parle en aucun cas de lapins ou de lièvres… seulement d’un homme qui court… pour aller ailleurs!

J’ai – finalement – terminé ce livre hier soir et je ne sais toujours pas trop quoi en penser.   J’ai eu vraiment beaucoup de difficulté à entrer dans l’histoire (en fait, jusqu’à la page 100… sur 265) et surtout à m’attacher au personnage de Rabbit qui m’a semblé, tout le temps de sa fuite, détestable, hautain et désagréable.   Vers le milieu du roman, toutefois, j’ai mieux compris le personnage et j’ai réussi à passer outre son « je m’en foutisme » et son narcissisme pour enfin voir un homme qui n’a pas accepté la fin de sa jeunesse et la disparition du halo de ses exploits au basketball.   Mais au tout début, sa vision des femmes, de sa femme – que j’ai trouvée peu sympathique, soit dit en passant, me hérissait le poil sur les bras. J’ai bien aimé la fin de l’histoire… la dernière moitié, en fait mais le début, avec Ruth, m’a peu intéressée.  Avant d’arriver au milieu du roman, je trouvais toujours quelque chose de plus intéressant à faire que de lire!!!  Mauvais signe!

L’atmosphère est bien rendue et le roman plaira probablement aux inconditionnels de la littérature américaine des années 50-60.  On y trouve ce refus de la vie ordinaire, des conventions, cette quête de « plus », même si on ne sait pas trop en quoi ce « plus » consiste…   Ce qui m’a dérangée au début, c’est qu’il quitte une situation pour retourner dans une autre situation qui n’est guère plus reluisante…  Ce n’est que plus tard que j’ai compris son besoin du « n’importe où sauf ici » et son désir de fuir son quotidien, à tout prix.  

Le personnage de Rabbit ne sait plus trop où il en est, il n’a pas de milieu.  Avec lui, c’est tout noir ou tout blanc: il est un réel mauvais garçon ou un presque saint…  Et, bien entendu, il a de la difficulté à vivre dans les deux rôles.  Je n’ai pas bien réussi à saisir qui est Rabbit… je crois que dans le roman, le personnage ne le sait pas lui-même.  Sa seule solution est la fuite.  

Finalement, j’ai bien aimé l’écriture au présent… Dans ce roman, c’est vraiment évident et remarquable.  Une petite critique, qui est bien personnelle: quand un auteur fait une longue description d’un paysage ou d’un événement… j’ai tendance à apprécier quand ça apporte quelque chose à l’histoire, à l’atmosphère, quand ça amène des possibilités de comparaisons ou de réflexion.  Mais au début du roman, la création d’atmosphère a été trop longue pour moi.  Il m’est arrivé à quelques reprises de me demander… « mais pourquoi il nous raconte ça? »

Donc, impression mitigée… mais paraît-il que c’est un classique américain, réponse à « On the road » de Kerouak.  N’empêche que je lirai certainement la suite, puisque les deux romans sont inclus dans mon éditions.  Pas tout de suite, toutefois!  Donc, à vous de voir!

6,5/10

10 Commentaires

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  1. mouais… ta critique mitigée ne me donne pas envie d’essayer de voir par moi-même!

  2. Emeraude: J’avoue que je ne suis pas très tentantrice sur ce coup-là! Par contre, je sais que plusieurs copains ont aimé! Il y a une chronique très positive chez les rats de biblio, entre autres!

  3. J’avais noté cette série de livres il y a un bon moment mais ta critique me fait hésiter : dois-je les éliminer de ma LAL ?

  4. Je ne sais pas, je me tâte…et puis ça serait plus sage que je passe sur celui-là, car j’en ai tellement en attente qu’il faut bien un moment résister à l’envie de noter (tout en sachant bien que ça ne va pas durer) !! ;-))

  5. Joelle: Je n’ai pas trouvé ça mauvais… j’ai juste un peu de difficulté (et ce à chaque fois) à vraiment embarquer dans l’histoire avec les romans de cette période de la littérature américaine(ou les alentours de…) Ce fut la même chose avec « Sur la route », de Kerouak. Si tu as envie de ce genre de lecture, ça peut être un bon choix! Florinette: J’avoue, il faut résister de temps en temps! Si tu es comme moi, tu ne vas pas noter cette fois-ci… mais le faire quand tu verras une critique positive!!!! lol Je fais tout le temps ça!!!

  6. J’ai un Updike dans mon Challenge, mais pas celui-ci… mais hou! ça ne me tente pas du tout. J’étais peu attirée au départ, mais ton commentaire ajouté à ma flemme, ça n’augure rien de bon pour ce cher U. 😛

  7. Charlie Bobine: Moi aussi, je suis partie un peu à reculons… je ne sais pas trop pourquoi mais ça me tentait très peu. Une chance que, pour moi, la fin a sauvé le début! Il y a une phrase, un moment donné, où il comprend que le passé – et notre adolescence – est vraiment fini et qu’il faut le laisser derrière… Je crois qu’on s’est tous dit ça un moment donné! Et ce, malgré le fait de vouloir garder notre coeur jeune!!!

    • Marylou sur 11/11/2007 à 00:47

    Ca va être non merci pour moi. Les hommes qui se sauvent au lieu de faire face aux problèmes j’ai déjà donné. J’ai aucune envie de lire là-dessus.

    • Lou sur 11/11/2007 à 01:32

    C’est un livre que je veux lire depuis un certain temps déjà. J’aime beaucoup cette couverture d’ailleurs, il faut que je trouve cette édition… on verra bien si j’aime ou pas, mais ne connaissant pas Updike, c’est sans doute une bonne entrée.

  8. Marylou: Heu… j’avoue… bien mauvais échos pour toi! Lou: Je crois en effet que c’est quelque chose de bien pour aborder cet auteur (je n’ai lu que ce livre mais je me suis renseignée par la suite) car ce livre est le premier d’une série de 4 livres et d’une novella et il met quand même bien en place les personnages. Si tu aimes bien ce genre de littérature, tu risques d’aimer. Pour l’édition, c’est une édition en VO qui contient les deux premiers de la série (Ballantine Books).

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