Je ne crois pas en avoir fait l’annonce officiellement ici mais je participe au Défi Musical classique ABC de Lune de Pluie. Je sais, je sais, vous allez me dire « un autre challenge? Tu n’en as pas assez? » Mais c’est tout autre chose et ça n’entre pas du tout en compétition avec mes challenges de lecture! J’ai publié ma liste sur le blog du challenge mais je sens qu’elle va varier, surtout pour les oeuvres choisies. En effet pas facile de mettre la main sur certaines et je vais donc choisir ce que je commenterai en fonction de ce que je trouverai, en respectant au moins le compositeur. J’espère que ce n’est pas trop de la triche!
Je pense que plusieurs le savent, j’adore la musique, j’en écoute presque tout le temps, de tous les genres. Je joue – surtout – du piano mais je m’amuse aussi avec d’autres instruments… avec plus ou moins de succès! Ca ne veut pas dire que je suis une connaisseuse et mes billets musicaux feront, encore une fois, surtout part de mon ressenti par rapport à ce que j’ai entendu!
Donc, on y va!
J’ai donc écouté les 2e et 3e concertos pour piano de Sergei Rachmaninov, interprétés par Vladimir Horowitz et le New York Philarmonic Orchestra. J’aurais aimé mettre la main sur des enregistrements par Rachmaninov lui même… mais je n’ai pas eu de chance!
Rachmaninov un compositeur Russe de l’époque romantique, né à Oneg, près de Novgorod, le 20 mars 1873 et décédé à Beverly Hills en 1943. Ses parents, tous deux pianistes amateurs l’ont initié très tôt à cet art et après un déménagement à St-Petersbourg, il entre au conservatoire où il étudia avec Zverev, Arensky et Tanéiev. Tchaïkovski encouragea aussi ses débuts musicaux. Rachmaninov est un virtuose du piano et on dit que sa main pouvait couvrir un intervalle de 13e (du do central au la de l’octave suivante… c’est quand même une bonne quarte de plus que moi, ça!!! ouff!). D’ailleurs, il a surtout composé pendant la première partie de sa vie. Il s’est par la suite consacré à sa carrière de pianiste aux États-Unis.
Après la réception désastreuse de sa première symphonie en 1896, Rachmaninov vécut une période difficile où il composa très peu. Son deuxième concerto, qui fut quant à lui très bien reçu, écrit en 1900-1901, est d’ailleurs dédié au thérapeute qui l’a supporté durant cette période. Marié en 1902, il poursuit sa carrière et c’est pendant une première tournée aux États-Unis en 1909 qu’il termine le 3e concerto pour piano, amorcé à Ivanovka, la maison de campagne familiale.
Suite à la révolution Russe de 1917, Rachmaninov se voit dépouillé de ses biens et part avec quelques carnets et son épouse. Il demeurera un an en Scandinavie avant de partie pour les États-Unis, en 1918, où il sera surtout concertiste. Toute sa vie, Rachmaninov s’ennuiera de sa terre natale, qu’il ne reverra jamais. Il donnera un dernier concert le 17 février 1943 avant de s’éteindre le 28 mars de la même année.
L’oeuvre de Rachmaninov comprend de la musique de piano, de la musique pour piano et orchestre, de la musique orchestrale, de la musique de chambre, des opéras et des pièces lyriques.
Deuxième Concerto pour Piano en do mineur, opus 18
Rachmaninov est reconnu pour la passion que recèle sa musique et c’est d’ailleurs le premier mot qui me vient à l’esprit pour décrire cette oeuvre, que j’ai nettement préférée au troisième concerto. Tout d’abord, je croyais ne rien connaître de ce concerto mais c’était un peu faux. Il est très connu et certains thèmes ont été souvent repris. Je crois que je le réécouterai souvent!
Le premier mouvement – moderato – donne le coup d’envoi à la pièce, avec des montés puissantes et crescendo. De façon plus anecdotique… j’ai failli casser les oreilles aux pauvres occupants de ma voiture avec ce concertos… un café a d’ailleurs visité le « dash » de ma voiture pour cause de surprise intense chez son buveur lors d’un de ces fameux crecendos! Il y a des thèmes, bien sur mais ce que j’ai retenu, c’est surtout la montée d’émotions, les explosions de sons et de sentiments.
Pour entendre le premier mouvement, c’est ici.
Pour le deuxième mouvement – adagio sostenuto – j’ai réalisé assez vite que je connaissais le thème principal… Et vous aussi d’ailleurs! Il a été repris dans la chanson « All by myself » et on le reconnaît à plusieurs endroits. Difficile de ne pas entendre la chanson plus que le concerto. À écouter les yeux fermés et en se laissant envelopper et bercer par la musique et ce qui s’en dégage.
Pour entendre un audio par Rachmaninov lui-même, c’est ici.
Le troisième mouvement – allegro scherzando – est mon favori de ce concerto. Je connaissais le thème (réutilisé par Frank Sinatra) lyrique et j’aime la façon dont il apparaît doucement pour être repris par tous les instruments par la suite. J’adore la finale, avec ce qu’elle implique de passion et aussi la place que l’orchestre y prend. C’est le mouvement qui fait ressortir le plus d’émotions en moi et qui me touche le plus.
Une version ici mais ce n’est pas la meilleure que j’aie entendue.
Troisième Concerto pour Piano en ré mineur, opus 30
J’ai entendu pour la première fois ce concerto dans le film « Shine », qui racontait la vie du pianiste David Elfgott et je crois que ce contexte a influencé grandement mon écoute, ne pouvant dissocier l’oeuvre de la folie du pianiste. Le « Rach 3 », souvent considéré comme l’oeuvre pour piano la plus difficile de tous les temps est un défi de taille pour tous les pianistes, oeuvre à laquelle, il va sans dire, je ne m’attaquerai jamais!!! En général, j’ai beaucoup moins senti le dialogue entre le piano et l’orchestre… j’ai eu l’impression que le piano se la jouait solo et que l’orchestre tentait de le suivre, non sans peiner. Il y a tellement d’accords dans cette oeuvre… je crois que ça aurait pu être plus simple et que ça aurait davantage plu à mes petites oreilles. Je n’ai pu m’empêcher de me dire sans cesse que ce devait être injouable!!!!
C’est surtout le premier thème du premier mouvement – allegro ma non tanto – qui était resté gravé dans ma mémoire et c’est celui que je préfère dans ce concerto. L’oeuvre s’ouvre sur un thème très simple au piano qui sera repris – de façon beaucoup moins simple – par la suite. Ce que j’ai ressenti, c’est une passion qui rejoint la folie. Je sais que ce n’était probablement pas l’état d’esprit du compositeur, puisqu’il l’a rédigé bien calmement chez lui, mais c’est tout
de même la sensation qu’il m’a laissé. Le thème simple décolle rapidement en grandes envolées pianistiques pour être repris avec des accords plus sauvages et passionnés par la suite. J’ai une impression de perte de contrôle et de repères. Quand le thème semble se calmer, faux semblant de recouvrement d’une certaine sérénité, ce n’est que pour repartir de plus belle dans ce thème à peine reconnaissable tant il est déformé par ce que je ressens comme de la folie. C’est beau… mais c’est parfois un peu trop pour une écoute « quotidienne ». Quand ça ne va pas par contre… ça doit être un défoulement total à écouter. Ce mouvement vaut, selon moi, la peine d’être entendu!
La premier mouvement en concert par un Martha Argerich ici:
Ce que je préfère du 2e mouvement – adagio – , c’est sa chute et son passage au troisième mouvement qui débutera sans pause. J’ai à peine reconnu un air, masqué sous l’avalanche d’accords. C’est très passionné… mais je ne parviens pas à associé cette passion à quoi que ce soit par manque de mélodie. Pour moi, c’est primordial. J’ai en fait de la difficulté à m’en souvenir… ce qui est bien mauvais signe. Désolée, je n’ai pas réussi à mettre la main dessus en audio ou en vidéo!
Le troisième mouvement – alla breve – reprend des éléments des thèmes du premier mouvement et contient encore une fois de grandes envolées et des grandes montées dramatiques. J’aime les thèmes, la musicalité mais parfois, je me perds dans les développements où je ne trouve plus de mélodie. Je sais, je sais, je suis une « mélodie-addict »!!! Je peux prendre du plaisir aux harmonies complexes et aux moments passionnés… mais j’ai besoin de quelque chose de tangible pour relier le tout. Encore une fois, j’aurais préféré quelque chose d’un peu plus simple. Mais ça, c’est moi!!! J’ai bien aimé le passage en majeur, vers la fin du mouvement. J’aime toujours les modulation majeur-mineur dans une oeuvre!
Horowitz l’interprète ici.
J’espère que je ne vous ai pas trop endormis avec ce billet « non-lecture »!!! Promis, je ferai moins long la prochaine fois Et là, je me bats avec over-blog depuis une bonne heure pour inclure des extraits des concertos cités mais malgré les bons conseils de Stéphanie… je vois les balises mais je n’entends rien du tout côté musique!!! Je pense que je suis un cas désespéré!!!! Je mets donc des liens Youtube à la place!