René.e au bois dormants – Elene Usdin

J’amorce donc ma lecture de la sélection BD hors-Québec pour le prix des libraires du Québec. La couverture de celle-ci m’attirait beaucoup… et j’ai donc choisi de la prendre pour commencer cette série de BDs.

De quoi ça parle

René est un petit garçon solitaire, qui grandit dans une ville où il se sent seul avec une mère froide, très différente de lui. Il a parfois des absences pendant lesquelles il s’évade dans des mondes imaginaires peuplés de légendes autochtones de l’Amérique du nord, à la recherche de son lapin en peluche… et probablement de sa mémoire et son passé.

Mon avis

Tout d’abord, entendons-nous, graphiquement, c’est un chef d’oeuvre. Onirique, fantasmagorique, coloré, on part tout à fait ailleurs et on se laisse porter avec plaisir dans cet univers à la fois beau et original. J’ai adoré les images un peu psychédéliques et le mélange des couleurs. Très réussi.

Côté histoire, nous sommes avec un petit garçon un peu perdu, qui s’échappe dans des boîtes en carton et qui se cherche dans un univers qui lui semble étranger. Qui est-il vraiment? Son imaginaire est inspiré des légendes autochtones et quand on connaît un peu l’histoire, on comprend rapidement ce qui lui est arrivé. Comme nous sommes dans le monde du rêve, les temporalités et les personnages s’entrelacent et le processus de découverte de soi et de ses origines ne peut qu’être émouvant. C’est parfois un peu confus (mais c’est fait pour l’être) et on rencontre divers personnages mythologiques qui seront parfois guides ou ennemis. Un véritable voyage initiatique.

Il faut toutefois savoir que l’autrice n’est pas elle-même issue d’une communauté autochtone et était moi-même allochtone, je ne saurais juger de la représentation des personnes bispirituelles ou encore de la justesse de l’interprétation des mythes. Je ne sais pas non plus si elle a choisi un peuple en particulier ou si elle est allée davantage at large sur le continent américain… bref, j’aurais aimé une meilleure mise en contexte à cet effet.

Ceci dit, nous avons ici une histoire touchante et visuellement jouissive. À vous de voir comment vous allez l’appréhender!

C’était ma BD de la semaine!

Tous les billets chez Moka cette semaine!

Tout est ori – Paul Serge Forest

Le comment du pourquoi

J’en suis donc à mon troisième livre pour le prix des libraires du Québec. Ce roman m’avait aussi tapé dans l’oeil il y a quelques mois car on le disait bizarre. Et quand on dit bizarre, je dis présente!

De quoi ça parle

Nous sommes sur la Côte Nord, pas mal en haut. La famille Lelarge contrôlent le marché des fruits de mer depuis Baie-Trinité et tout semble aller pour le mieux quand une compagnie japonaise s’intéresse à leurs produits. Arrive alors en ville Mori Ishikawa, homme étrange, presque en même temps qu’un party de fruits de mer qui vire mal. Frédéric Goyette, inspecteur des aliments va se passionner pour cette affaire… et c’est un peu ça. 

Mon avis

Vous savez, des fois, vous refermez un roman et vous ne savez pas quoi en penser. Ben savez-vous quoi, ça arrive aussi que 2 jours plus tard, vous ne sachiez toujours pas quoi en penser et c’est le cas ici. Ça commençait bien pourtant. On commence sur la Côte Nord, dans petit village peuplé de pêcheurs divers et variés et cette mise en place est fort intéressante. Les personnages, surtout les pêcheurs, sont hauts en couleur. On est dans une pêcherie, avec des partys de fruits de mer et deux petits bars de village. Tout le monde est branché fruits de mer, qui est le centre de leur économie. Et au centre de tout ça, la famille Lelarge. Grand-père, parents et deux filles. Leur affaire va bien, jusqu’à ce qu’un party vire mal. Ceux qui ont lu cette scène s’en souviendront. Impossible de ne pas avoir d’image fort vivaces de l’explosion intestinale qui a suivi le dit party. 

On va partir sur une enquête, menée entre autres par un fonctionnaire compulsif et là, j’ai commencé à m’ennuyer. J’étais à la moitié du livre et je me demandais clairement où ça s’en allait. Et je trouvais ça long. Quand j’ai soudainement compris où ça s’en allait, gros regain d’intérêt, qui n’a malheureusement pas duré. Et finalement, méga épiphanie dans les deux dernières pages, que j’ai adorées. Dents de scie, donc. 

Toutefois, l’auteur a clairement une imagination débridée. On se demande ce qu’il a sniffé avant d’écrire ça et le côté déjanté me plait assez. Le style est soutenu tout en étant oral et truculent, certaines images frappent. Bref, il y a du bon dans tout ça et c’est clairement un auteur que je relirai. Par contre, j’ai clairement eu une overdose de sécrétions corporelles en tout genre (de sperme en particulier) et bon… 17 ans quoi.  Call me vieux jeu!

Un roman qui va polariser, je le sens!

La soeur disparue – Les sept soeurs #7 – Lucinda Riley

Le comment du pourquoi

Si vous me suivez depuis un moment, vous savez que j’ai eu des hauts et des bas avec cette série. Ok, non. Des moyens et des bas. Mais dès le tome 1, je voulais savoir une chose : qui était la soeur disparue et pourquoi Pa Salt avait adopté 6 filles un peu partout sur cette planète. Spoiler Alert… je n’ai toujours pas la réponse à cette dernière question. Il va y avoir un autre livre. Et j’avoue que j’en suis un peu insultée!

De quoi ça parle

Nous sommes près d’un an après la mort de Pa Salt, événement qui a engendré tous les événements de la série. Les soeurs d’Aplièse ont planifié une croisière dans la méditérannée pour jeter une couronne à l’endroit présumé où auraient été jetées les cendres de leur père et, à la dernière minute, Georg, l’avocat de leur père, leur révèle qu’il croit avoir trouvé la soeur disparue. Les filles vont donc tout tenter pour la retrouver afin qu’elle soit avec eux sur le yatch pour la cérémonie.

Mon avis

Bon. Comment dire. Malgré mes bémols, je ne me suis pas ennuyée dans ce loooong tome. C’est hyper accessible, c’est un rebondissement après l’autre et les parties dans le passé, en Irlande, ont clairement été mes préférées. Lucinda Riley y est née dans la région de l’ouest de Cork, et on sent bien l’amour de ce pays à travers les pages. Je crois que c’est ce que je préfère dans cette série : les descriptions qui donnent envie de partir en voyage. On se retrouve donc à la période de la révolution, avec des gens fidèles à Michael Collins prêts à tout pour leur liberté et pour chasser les Anglais. Catholiques et protestants ne s’entendent pas vraiment à cette période où la religion prend beaucoup de place. Nous rencontrerons donc Nuala, jeune femme membre du Cumann na mBan tout comme sa soeur Hannah. J’ai trouvé intéressante cette vision des femmes en Irlande, la révolution ayant toujours été relatée du point de vue des hommes. Par la suite, toujours dans le passé, nous rencontrerons une petite fille du nom de Mary, dite Merry, fille de fermiers pauvres d’Irlande douée pour les études. Petite fille qui nous le savons assez rapidement, a fini par fuir son pays. J’ai beaucoup aimé certains personnages, notamment Ambrose et le père James, très touchants. Du coup, j’étas toujours un peu déçue de revenir dans le présent.

Car c’est là que le bât blesse. Sérieusement? Poursuivre une femme aux quatre coins du globe pour voir la bague et l’amener sur un yatch alors qu’elle n’a jamais connu le dit « Pa Salt »? Quitte à lui faire peur? Non mais c’est quoi cette idée de … ? Je comprends qu’on ait voulu donner un peu de place à chacune des soeurs mais j’avoue que dans ce cas, ça s’éparpille un peu et ça part clairement dans tous les sens. J’ai aussi toujours du mal avec le fait que les soeurs se parlent comme si elles étaient de parfaites inconnues (et j’aime toujours pas Tiggy) et que la beauté soit si souvent mentionnée. De plus, encore une fois, on sous-entend un nombre incalculable de fois que si tu n’es pas en amour, ta vie est un peu ratée. Vous savez à quel point ça me gosse!

Dans la version audio, il n’y a qu’une occurence de « Beer » au lieu de « Bear » et j’ai juste un peu sourcillé à la prononciation gaélique de Sláinte, prononciation que je connais bien suite à une soirée fort avinée en auberge de jeunesse… je vous épargne les détails. Du coup, je n’ose pas me prononcer sur le reste des mots en gaélique! Ceci dit, c’est hautement divertissant, ça a un côté épique et on veut savoir la suite. L’écriture est toujours aussi simple. Ici, on va droit au but, quitte à répéter certains mots.

Je vais lire le tome 8. Et probablement grogner un peu… mais j’ai dit, hein, que je voulais comprendre!

Tout seul – Chabouté

En voyant cette BD sur le blogue, je suis certaine que les vieux habitués se sont dit « mais elle n’a pas encoooore lu ça? ». Ben non. Je sais pas pourquoi d’ailleurs. Il est sur ma liste à lire depuis une demi-éternité mais il a fallu que je le trouve en bibliothèque pour me décider.

De quoi ça parle

Depuis 50 ans, un homme vit dans un phare, seul sur son caillou. Depuis la mort de ses parents, chaque semaine, on lui apporte à manger par bateau sans jamais le voir, jusqu’à ce qu’un jour, un nouveau marin décide d’entrer en communicaiton avec lui.

Mon avis

Je ne serai pas originale en disant que cette BD est assez extraordinaire. Elle est très belle, très parlante, tout en étant assez silencieuse. Peu de mots, des images fortes, une atmosphère à la fois magique, maritime et onirique… tout m’a plu.

Au début de l’histoire, deux hommes. Un capitaine bourru et son nouveau marin, qui n’a pas eu une histoire simple mais qui a connu la solitude. Sans le connaître, il sera touché par l’histoire de cet homme que personne sauf ses parents n’a jamais vu et le petit mot qu’il va laisser va soudainement faire apparaître un possible chez l’homme du phare. Mais comment aller vers l’inconnu quand on ne connaît rien du monde et qu’on n’a fait que l’imaginer?

Les planches dans le phrase où l’homme n’a qu’un poisson rouge et un dictionnaire comme amis sont particulièrement fortes. Sa vision du monde, complètement premier degré, complètement imaginée est fabuleuse mais la réalité n’aurait-elle pas davantage à lui apporter malgré… malgré…

Bref, une magnifique bande dessinée que je conseille à tous!

C’était ma BD de la semaine

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Le Poète – Michael Connelly

Le comment du pourquoi

Au moins 15 personnes m’ont recommandé ce roman qui date d’il y a plus de 20 ans. Je n’ai jamais lu l’auteur, et au lieu de me plonger dans l’interminable série d’Harry Bosch (malgré que juste son nom me promet monts et merveilles), j’ai choisi cette histoire annexe et très connue. 

De quoi ça parle

Le frère de Jack McEvoy est mort. Il était policier, très perturbé par l’enquête qu’il menait et, selon toute vraisemblance, il s’est suicidé, une balle dans la tête. Jack, lui, est journaliste. Il va commencer à creuser ce meurtre et réaliser que, peut-être, son frère n’aurait pas mis fin à ses jours. Il va découvrir des coïncidences curieuses à propos de prétendus suicides de policiers et tenter de comprendre ce qui a vraiment pu se passer. Et avoir l’article du siècle, of course. 

Mon avis

Des fois, je file pour un roman policier old school et avec cette lecture, j’ai été servie. Comme je l’ai expliqué dans mon intro, c’est un roman qui a été écrit en 199g. Du coup, nous sommes avec les technologies de l’époque. Souvenez-vous, l’époque où les zinternettes étaient considérées comme révolutionnaires? Il faut donc s’attendre à ça et pour ma part, j’ai trouvé ça très rafraîchissant de revenir à cette époque et aux enquêtes plus classiques. Dans cette histoire, on se balade d’un bout à l’autre du pays, on côtoie le FBI, on communique par beeper (ah, les pagettes et les connexions téléphoniques!) et on fouille dans des dossiers papier. Ça change, non?

Entendons-nous, j’ai passé un très bon moment avec ce roman. C’est très prenant, facile à lire, plein de péripéties, de découvertes et de retournements de situation. Le « je » de McAvoy contraste avec le point de vue du suspect, qui fait froid dans le dos. Le personnage principal n’est pas policier et ses instincts sont différents. Ses réactions m’ont parfois fait ciller, ainsi que certains aspects de son implication dans l’enquête. On finit par comprendre mais j’ai été parfois perplexe. J’avais vu venir certaines choses mais pas toutes (yééé, let’s drink to that) mais c’est surtout la façon dont les choses sont découvertes qui sont intéressantes, avec des moments forts et des moments anti-climatiques. Bref, j’ai beaucoup aimé .

La relation qui se tisse entre deux personnages m’a aussi bien plu. On sent qu’ils sont tous les deux poqués, blessés, et ne se donnent pas de chances. Certes, les scènes plus érotiques m’ont semblé un peu maladroites, mais who cares au final. Tout ça ensemble, c’est un véritable page turner. 

Et bon, maintenant, faut que je relise Poe. Tout Poe. Call me psychorigide!

Down among the sticks and bones – Wayward Children – 2 – Seanan McGuire

Le comment du pourquoi

Après avoir lu le premier tome, je n’avais pas du tout envie de sortir de l’univers. Alors je n’en suis pas sortie. Et j’ai pris le tome 2.

De quoi ça parle

Dans cette préquelle au tome 1, nous allons suivre l’histoire de Jack and Jill, rencontrées dans le premier tome. Nous allons donc entrer avec elles dans le coffre et mieux comprendre comment elles sont devenues les jeunes femmes quenous avons rencontrées au pensionnat.

Mon avis

Un deuxième tome bien réussi et très différent du premier nous est livré ici par Seanan McGuire. Nous sommes avant l’arrivée des jumelles chez Miss Eleanor et c’est avec une narration qui ressemble à celle d’un conte que leur histoire nous est racontée. Si j’ai trouvé quelques répétitions dans cette façon de faire (notamment l’insistance sur le rôle des parents), ce narrateur très omniscient est très efficace et donne au récit un côté intemporel. Si la comptine pour enfants résonne dans les différents titres de chapitres, nous entrons plutôt dans un monde très sombre, médiéval, où le danger guette et où les villageois sont sous la protection du Maître, tout buveur de sang qu’il est.

Les jumelles sont séparées à l’arrivée dans les Moors, le schisme était bien amorcé avant. Nées de parents qui auraient préféré une fille et un garçon (bien élevés, gentils, polis, of course) et qui leur ont assigné un rôle bien précis. Jack va être la parfaite petite princesse de as mère et Jill le parfait petit tomboy. Sans avoir le choix. Sans pouvoir être elles-mêmes. Et surtout, en apprenant que les adultes ne sont pas dignes de confiance. Ces parents « parfaits » et pourtant fort maltraitants font froid dans le dos. Presque autant que le maître dont Jill va devenir la pupille. Jack va quant à elle devenir l’assistante d’un savant fou, elle va tomber amoureuse… devenir elle-même, quoi.

Le monde est creepy, l’atmosphère très réussie et encore une fois, la métaphore du passage à l’âge adulte et des conséquences d’une éducation qui leur assigne des rôles très précis sans trop leur demander leur avis est encore une fois très bien faite. Impossible de ne pas faire le lien avec l’éducaition genrée qui est encore très ancrée dans la culture occidentale ainsi qu’avec la culture du « paraître ».

Un peu trop court, encore (les novella et moi… c’est un commentaire qui risque de revenir souvent), mais cet univers est vraiment génial. Je lirai la suite.

Spoiler Alert – Olivia Dade

Le comment du pourquoi

Je ne lis pas beaucoup de romance. En fait, non. Je n’en lis plus beaucoup parce que j’ai fini par admettre que contrairement à toutes mes copines (hello Angéla, Cécile, Marion et compagnie), ce n’est pas ce que je préfère. Même dans la vraie vie. Mais là, il y avait un côté fandom et fanfic alors j’ai décidé de tenter le coup avec ce roman, qui plait généralement beaucoup.

De quoi ça parle

Gods of the Gates est une série très, très populaire, basée sur une série de romans qui n’est pas terminée. Du coup, les dernières saisons sont du grand n’importe quoi, fans et acteurs sont bien d’accord. Sauf que ces derniers n’ont pas le droit de le dire.

April Whittier est une femme dans la trentaine, grosse (et qui aime son corps), très impliquée dans une fandom à propos de la dite série. Sous pseuso, elle écrit des fanfics assez streamy impliquant la version « série » d’Aeneas et Lavinia. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que Marcus Caster-Rupp est aussi membre de cette communauté et écrit aussi des fanfics… et qu’ils se connaissent bien en ligne. Et là, par un hasard twitteresque, ils vont se rencontrer dans la vraie vie.

Mon avis

Je n’ai lu que du bien sur ce roman et même si je n’ai pas détesté (j’ai même éclaté de rire à haute voix dans une salle d’attente à un certain passage), je ne suis pas aussi enthousiaste que la plupart des lectrices de ce roman. Si j’ai beaucoup aimé le côté fanfic et fandom (c’est d’ailleurs ça qui m’a fait rire), je me suis rapidement lassée des échanges IRL entre les deux personnages principaux. Bien entendu, ça, c’est moi. Personne ne doit être surpris.

J’ai d’ailleurs beaucoup aimé lire une protagoniste grosse, horny et sûre d’elle dans de nombreux aspects de sa vie. Elle en a son voyage qu’on lui conseille diètes et menus santé et étant donné son passé, ça se comprend parfaitement. Elle est intelligente, souvent drôle et ces représentations sont nécessaires en littérature. J’ai beaucoup aimé la première rencontre, entre autres. Aussi, dans la relation, tout est très call out. Ceux qui recherchent ces aspects dans la littérature seront servis ici et apprécieront sans doute. Les motivations des personnages sont expliquées, explicitées en raison de leurs passés et de leurs blessures. C’est clair pour tout le monde. Perso, je préfère quand le lecteur doit faire un certain travail pour bien comprendre. Je préfère que les leçons et morales ne soient pas si explicites et fréquents. Plusieurs conversations (notamment des DMs) m’ont donné l’impression d’être là pour traiter d’un sujet particulier qui met en avant la sensibilité des personnages à certaines situations ou injustices. Ça me gosse, même quand je suis fondamentalement d’accord avec tous les dits propos, même si je sais que pour la plupart des lecteurs, c’est un gros plus. Et bon, j’aime quand les personnages font de vraies conneries et se trompent pour vrai.

Ceci dit, si vous aimez la fanfiction et que vous swoonez à l’idée de côtoyer une star sur une telle plateforme, ça va vous plaire. C’est drôle, on a clairement l’impression de lire une fanfic avec un self-insert et Nikolaj Coster-Waldau, les scènes hot ne sont pas mal du tout (bien que même moi je me lasse après un certain nombre) et c’est quand même jouissif de lire tout haut ce que plusieurs pensent tout bas sur GoT. De plus, ça fait plaisir de voir une protagoniste grosse avoir son Happily Ever After!

Hunting November – tome 2 – Adriana Mather

Le comment du pourquoi

J’avais passé un très bon moment avec le tome 1 alors comme c’était une duologie, je me suis dit que ça pourrait être une pas pire idée de lire la suite pendant que je me souvenais du début. Je sais, des fois, j’ai des idées de génie de même!

De quoi ça parle

Dans le tome 1, nous rencontrions November qui, suite à un cambriolage chez sa tante, est envoyée par son père dans une académie où, au lieu de faire des maths et du français, on apprend à manier le couteau, à influencer des gens et à gérer les poisons. Pendant ce premier tome, elle apprend d’où elle vient et réalise que son passé était, en général, un mensonge.

Ce tome 2 débute juste après la fin des événements du tome 1… et November va décider de prendre les choses en main et retrouver son père, ce qui implique de sortir de l’école et d’affronter des dangers encore plus grands.

Mon avis

Tout comme pour le tome 1, j’ai passé un très bon moment avec ce tome 2. J’avais envie d’un roman avec plein de péripéties et d’aventures, avec des choses qui déboulent et c’est tout à fait ce que j’ai eu. Une lecture distrayante, entraînante, qui ne nous plonge pas dans les affres de la réflexion. Ce n’est pas un truc très « profond » mais ce n’est clairement pas ce que je recherchais… et ça a parfaitement fait son boulot.

Attention… spoilers sur le 1e tome à partir d’ici…

November a donc décidé de sortir de l’école et de partir à la recherche de son père qui est en fuite et duquel elle est hyper inquiète, après ce qui est arrivé à sa tante. Ash décide de l’accompagner et les voilà donc partis afin de comprendre ce qui est arrivé et trouver des indices que le père de Nova a dû laisser. C’est que le monsieur a toujours éduqué sa fille à coup de chasses aux trésors. En fait, tout le roman s’apparente à une chasse aux trésors qui va nous balader un peu partout… et c’est assez cool, en fait. J’aime toujours November, qui est un bon mélange de naïveté et de discernement, et si on sait davantage à qui se fier dans ce tome 2, il n’en demeure que rien n’est simple et qu’ils risquent leur peau à chaque minute.

Malgré quelques incohérences et « facilités » dans l’histoire, ça passe super bien et la résolution m’a vraiment plu. Je ne m’attendais pas à tout ça (ouais, marquez le calendrier, je n’avais pas tout vu venir). C’est une série que je conseille et les deux tomes sont aussi bien l’un que l’autre. Bref, une belle expérience de lecture, et pour ce genre de série YA, ça n’arrive pas si souvent!

À découvrir donc!

Mégantic – Un train dans la nuit – Saint-Cerny/Quesnel

Pour cette BD, j’ai d’abord flashé sur la couverture, qui m’a tout de suite rappelé un tableau de Colville. Et oui, en effet, c’était l’inspiration de l’illustrateur. Toutefois, je ne l’aurais probablement pas lu sans sa sélection pour le prix des libraires du Québec. Je n’avais pas vraiment envie de revivre ça.

De quoi ça parle

Cette BD nous ramène en 2013 à Mégantic, lors de la tragédie ferroviaire. Un peu avant et un peu après. Les auteurs (l’autrice a aussi écrit un essai sur le sujet) tentent donc de mieux comprendre comment cette horreur a pu arriver… et comment tout a été géré.  

Pour les européens, en 2013, un train mal entretenu de pétrole a dévalé une pente en pleine nuit et a fini sa course en plein centre ville de Mégantic, tuant 47 personnes dans leur maisons ou au Musi-Café, un bar où les gens fêtaient. Et bien entendu, c’était la faute de personne. 

Mon avis

Je suis TELLEMENT sortie fâchée de cette BD… TELLEMENT. La première partie était intéressante et situait bien les bases de ce qui s’est passé. Toutefois, ce sont des choses que je savais (vu que j’ai écouté les nouvelles en boucle à l’époque où j’avais encore une télé) et je me disais que bon, ce serait pas mal, mais sans plus. Mais l’après, l’après… bizarrement, ça a été pas mal moins publicisé, le dit après. Je ne sais ben pas pourquoi. 

C’est une grand-mère qui raconte l’histoire à sa petite fille, ce qui donne une vision plus humaine à l’histoire. J’aurais peut-être apprécié davantage si cet aspect de l’histoire avait été plus développé mais je conçois que ce n’est certes pas le propos. C’est l’après qui m’est rentré dedans. Ce qu’on a fait des sous. L’indécence de tous les dirigeants à remettre la faute sur les plus petits. Les expropriations. Je suis devenue enragée. Comment peut-on profiter ainsi du choc des gens.. comment?

Une BD qui donne le goût de jeter le capitalisme aux poubelles et qui nous fait nous questionner à savoir POURQUOI les gros riches gagnent toujours. Bref, je suis encore fâchée!

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L’héritage Davenall – Robert Goddall

Le comment du pourquoi

J’avais bien aimé le seul roman que j’ai lu de Goddard alors quand j’ai vu celui-ci en audio à la biblio, je n’ai pas hésité. J’avais besoin d’être distraite, d’Angleterre victorienne et d’une histoire bien mystérieuse. Donc, j’ai écouté.

De quoi ça parle

L’Angleterre, le 19e. Onze ans après sa mort présumée, James Davenall revient. Malheureusement, ni sa mère, Lady Davenall, ni son petit frère, maintenant sir Hugo, ne le reconnaît comme tel. Qu’en sera-t-il de Constance, son ancienne fiancée? Jusqu’où sera-t-il prêt à aller pour prouver son identité?

Mon avis

J’aime toujours les histoires de secrets de famille. C’est l’un des thèmes qui m’attirent inexorablement vers un titre. Mettez ces secrets dans le passé, où les tabous étaient quand même plus présents, c’est encore mieux. Vous comprenez, de nos jours où la société est – généralement – plus ouverte, on se demande souvent POURQUOI les choses ne sont pas dites. Genre, ça ferait QUOI? Mais dans l’Angleterre victorienne, je trouve que ça passe encore mieux. Bref, j’étais full preneuse.

Ce qu’il y a de bien dans ce roman, c’est qu’on change d’idée 22 fois sur le comment et sur le pourquoi. On peut avoir des doutes, mais à mesure que les éléments sont révélés et éclairés, on modifie notre perception et on part ailleurs. Bref, on se questionne et je n’avais pas vu venir une partie de l’intrigue, ce qui n’est pas mal du tout. Je n’ai donc rien à dire contre l’histoire. Par contre, si vous faites partie des gens qui s’accrochent aux personnages et qui doivent les aimer pour aimer le roman, je pense que vous allez sacrer! C’est qu’ils ne sont pas hyper agréables… enfin, la plupart sont carrément détestables, en commençant par Sir Hugo qui est, qui est… vide! Lady Davenall est froide et désagréable, James Norton/Davenall est souvent irritant, Constance semble terriblement nounoune, Richard (le cousin/notaire) est sans doute le moins pénible… et c’est tout dire sur le degré d’amabilité de tous et chacun. J’aime bien les personnages « morally grey » donc, pour certains, ça peut aller… mais quand même. J’aime m’y attacher un peu aussi!

Est-ce que c’est distrayant? Oui. Est-ce que je voulais écouter pour savoir la fin? Encore une fois, oui. L’atmosphère est-elle bien? Of course. Est-ce qu’il y aurait pu être un peu moins long? Hell yes! Et bon, c’est un auteur que je vais relire parce que j’aime son genre d’histoire. Par contre, goût très personnel, je ne suis pas très « procès » et celui-ci s’étire un peu. De plus, ce n’est pas mon type de « révélations » préférée, mais étant donné le contexte, ça passe.

Bref, un avis en demi-teinte, un genre de « pas mal »! Et vous, l’avez-vous lu?